La légende de la Cité de l'Est 1/2

[Olympe]

Depuis toujours, au-delà du désert, au-delà des forêts, surplombant une immense plaine parcourut par les vents, la cité de Marbre domine le paysage.
Si vous entriez dans les rues, vous verriez des pavés très bien entretenus, des routes larges et des bâtiments sculptés dans le marbre le plus fin. Presque tous les hommes travaillent dans l'armée étant donné que l'état de guerre est presque permanent. Cette situation d'alerte empêche la cité de développer des innovations comme l'écriture qui reste inconnue.
En revanche, le travail des métaux et des contes est travaillé à la perfection. Tout enfant connait toutes les légendes par coeur et la plupart des marchands voient passer entre leurs mains nombre de richesses.
Le peuple de Marbre est un peuple guerrier, rustique, chaleureux et très accueillant. Ils sont en guerre depuis toujours contre les Barbares de l'Est. Ce peuple sournois et puissant est très mal connu car aucun des espions envoyés n'est revenu.
Ces deux peuples représentent depuis toujours le Bien contre le Mal en lutte perpétuelle. Jusqu'au jour de la chute du peuple de Marbre...

La chute de la cité de Marbre


Liam leva les yeux vers les remparts de sa cité. Son père se trouvait la-haut en train de surveiller la plaine comme d'habitude. Il attrapa la main de sa mère, une jolie jeune femme brune aux yeux verts, qui l'invectiva:
-Dépêche-toi Liam, le marché est bientôt fini. Nous sommes en retard
Elle accéléra le pas, entrainant son enfant à sa suite. Liam regardait tout autour de lui avec ses grands yeux éveillés. Demain, il aurait cinq ans.
La mère de Liam s'arrêta au stand de la boucherie afin d'acheter des côtes de boeuf pour le dîner du soir. Le boucher, un homme au visage rougeaud et joyeux, fit un grand sourire à Liam:
-Je lui mets quoi à la petite dame?
-Deux côtes de boeuf s'il vous plait.
-Bien entendu. Comment va votre mari?
Un pli soucieux se créa sur le font de la jeune femme.
-Une attaque de Barbare se prépare...
Le boucher grimaça et lui servit sa viande et encaissa l'argent. Il trancha un morceau de saucisson qu'il donna à Liam qui le prit, ravi.
Tout autour d'eux, le marché battait son plein. Le peuple de Marbre adorait les étoffes colorées et le spectacle de toute ces couleurs voletant étaient merveilleux. Liam dévorait l'ensemble des yeux jusqu'à ce qu'un trompette sonna. Le son clair et joyeux résonna et les badauds s'écartèrent afin de laissez passer la famille royale.
Le roi était un homme de forte carrure, aux longs cheveux noirs et avec de doux yeux bruns. A son coté, son épouse marchait, ses cheveux blancs descendant jusqu'au sol. Ils n'hésitaient pas à sortir du cercle de soldats pour aller saluer des connaissances ou prendre des nouvelles des marchands. Un sourire perpétuel flottait sur leurs lèvres? derrière eux, droite et altière, marchait la princesse héritière. Ses yeux tombèrent sur Liam qui, bouche bée, en oublia son saucisson. Elle s'approcha de lui et lui demanda de sa voix mélodieuse:
-Tu as quel âge?
-J'ai cinq ans demain madame et même que je vais avoir une épée pour moi!
La jeune princesse lui sourit gentiment et partit rejoindre ses parents qui l'attendaient. Ils éclatèrent de rire, reflétant l'unité de la cité au sein de la famille royale.
Soudain, Liam sursauta. Une énorme trompe avait sonnée, puissant, menaçante.
La trompe d'alerte. Les Barbares approchaient. Aussitôt, chacun rentra chez soi et pris les armes, se préparant pour la guerre. Personne n'était paniqué, ayant l'habitude des combats. La mère de Liam l'emmena dans la maison et prit un poignard. Son mari entra en coup de vent en criant:
-Tout est perdu, ils ont des dragons. Protège le petit!
Il l'étreignit et l'embrassa fougueusement. Puis il s'approcha de Liam
-Mon grand garçon... Je compte sur toi pour protéger maman quand je ne serai plus là...
Liam se mit à pleurer. Il se sentit soulever par sa mère qui l'emmena dans le grenier afin de le cacher.

Dehors, on entendait les combats faire rage. Les cris de rage des Barbares peinaient à couvrir les cris d'agonie des mourants. Les cris se faisaient de plus en plus proches. Tremblant, il s'accrocha à un sac quand il entendit la porte de la maison céder. Des bruits de lames s'entrechoquant résonnèrent. Apparemment sa mère ne comptait pas se laisser faire.
Puis elle gémit et il l'entendit tomber sur le sol. Morte? Assommée? Le bruit d'une créature lourde fit craquer les marches de l'échelle pendant que l'autre Barbare trainait sa mère dehors. Il se releva et avec un rugissement de fauve, sauta sur le Barbare du haut de ses même pas cinq ans.
De près, le Barbare avait de longs cheveux noirs, des traits fins, une peau sombre et des oreilles très grandes et pointues. Des crocs brillaient dans sa bouche et ses yeux reflétaient le néant. Alors le souvenir de la princesse remonta. Ses cheveux blancs, ses yeux bleus clairs, sa peau pâle...il entendit quelque chose céder quand il enfonça son petit couteau dans la créature.
Un hurlement... le Barbare était mort. Soudain, il sentit un courant d'air dans son petit corps. Il sentit les larmes monter. Et il tomba. Liam ne fêterait jamais son cinquième anniversaire.
Sa mère avait tout vu. Son hurlement de douleur couvrit tout les autres sons. Les larmes jaillirent.
Un poignard s'enfonça dans le corps de son tortionnaire. Telle une furie, elle se créa un passage, tentant de tuer le plus de Barbares. Soudain, le noir fondit sur elle. Assommée, elle glissa à terre.
En attendant, au palais, la famille royale de battait. Les Barbares avaient pénétrés plus rapidement que prévu puis une fois à l'intérieur, ils avaient étrangement renvoyés les dragons pour combattre à pied.
Le monarque fit une impensable pirouette et tue un envahisseur sur le coup. Il recula d'un pas pour laisser passer un rayon blanc lancé par sa fille. La reine, une hache à la main, débitait en morceau tout ce qui tombait sous sa main. Il se retourna pour la caresser du regard sans doute une dernière fois.Puis sa tête vola. Son corps tomba sur le sol. Le roi était tombé. La princesse, encerclée, se battait telle une furie. Elle ne vit pas l'adversaire derrière elle l'assommer ni sa mère ployant sous le nombre et croyant sa fille morte, après avoir brûler jusqu'à ses dernières forces, se tuer. Elle ne se sentit pas soulever, ligotée ni emmenée avec les autres femmes dans une tour de sa cité. Quand elle se réveilla, le visage de la mère de Liam dévorée par la haine et la tristesse acheva de la désespérer...Ils avaient perdu. Le mal avait gagné...
Dehors, les Barbares riaient grassement, heureux de leur victoire. D'après ce qu'elle comprenait de leur langue, ils parlaient du partage des femmes... Un frisson parcourut son dos...