Amaëlle, métamorphe psionique

[Hestianne]

Je me suis éveillée. Simplement. J'étais dans une forêt. J'entendais un oiseau chanter. Le vent faisait bruisser les feuilles des arbres. J'étais adossée à un tronc morts. Une petite sacoche non loin de moi. Je la prit, et l'ouvrit. Dans celle ci, se trouvai un papier, sur lequel s'étalait ce simple mot : "Amaëlle". Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j'avais l'impression que ce mot me représentait. J'adoptais donc le mot pour me décrire. Il y avait aussi un dessin, représentant une jeune humaine, rousse, aux yeux dorés brillants et au visage souriant. Elle avait une canine ébréchée. Je la trouvait belle, très belle.

Je fouillais à nouveau dans le petit sac, et y trouvait un miroir. Dans celui ci se reflétait l'exacte clone de la jeune femme sur le dessin. Mais ma canine n'était pas ébréchée. J'aurais aimé qu'elle le soit. Alors, soudainement, ma dent changea de forme, pour devenir brisée, comme celle du dessin. Pour essayer à nouveau, je tentait de changer la longueur de mes cheveux. Ils raccourcirent. Je changeais la couleur de mes yeux. Ils devinrent rouges sang. Je fini par adopter l'apparence du dessin, satisfaite.

Je me levait, et regardait aux alentours. Cet endroit me plaisait. Mais, je sentais au plus profond de mon âme que je devais voyager. Migrer. Partir loin, revenir peut être. Je devais découvrir ce monde étrange dont je ne me rappelais rien.

C'est ainsi que se déroula ma première journée. Depuis, je vagabonde un peu partout. Je découvre. J'ai renforcé mon esprit, car c'est bien la seule chose en moi qui soit fixe. Je crois qu'à présent, je peux faire changer les gens d'avis. Les énerver, les calmer. Cela, couplé à mes métamorphoses, me permet de passer inaperçue et d'éviter les ennuis, même si je préfère de loin conserver l'apparence d’Amaryllis, comme j'aime l'appeler. Le monde n'attends que moi, autant ne pas le faire trop patienter.

[Immoskyl]

Alors que la jeune créature évoluait dans les sous-bois, éclairés d'une lumière tamisée, due au feuillage dru de hauts et fiers arbres de toutes sortes, abritant eux-même des espèces d’animaux encore plus nombreuses, elle pouvait sentir le vent dans ses cheveux. Une brise fraîche mais néanmoins douce, qui traversait les branchages de la végétation.
Pour Amaryllis, c'était comme une sensation nouvelle. Elle ne savait d’où elle venait, ou elle allait. Si elle avait vécu avant; quand et comment.
Peu importait, maintenant, car elle trouvait grisant le fait de s'adonner aux plaisirs les plus simples de la vie. S'émerveiller au souffle du vent, au contact de l'humus sous ses pieds, à la chaleur éphémère des zébrures que dessinaient les rayons solaires en passant à travers les arbres. Ici, un loir des forets s'enfuyait à sa vue. Là, un corbeau, animal pourtant inhabituel dans ce milieu, planait entre les branches, face à elle. Tout ici n'était que grâce et volupté, tellement qu'elle se demandait si elle allait rencontré quelque fée ou dryade habitant ces lieux.
Alors qu'elle rêvassait en pensant à ce nouveau monde, à toutes les choses qu'il lui restait à découvrir, elle sentit un animal la frôlait, à tel point qu'elle eut le réflexe de plonger à terre. Se relevant de sa chute, amortie par la mousse, elle constata avec stupéfaction que cette bête n'était en fait que l'oiseau qu'elle observait tout à l'heure.
Le corvidé aux allures sombres fit alors demi-tour. Elle le regarda se rapprocher avec une méfiance non feinte.
L'animal, défiant toute logique dans son attitude, se posa simplement à terre. A cinq mètre de la jeune femme.
Avant qu'elle n'eut le temps de réagir, elle vit alors son agresseur qui commençait à se contracter, à peine ariivé à terre. En effet, l'oiseau était pris de spasmes, de plus en plus violents. Une vague de magie l'entoura alors et elle vit alors la bête grandir et se transformer.
Ce pouvoir n'était pas celui d'un métamorphe, et elle toisa la créature émergeant de cette transformation avec un regard singulier.

L'être humanoïde, de grande taille, aux cheveux bruns et à la peau claire, armé d'un simple bâton et d'une grande cape au contours faits de plumes fit un pas.

"Bonsoir, quelle surprise."

[Hestianne]

Amaëlle fixa avec surprise et émerveillement la personne debout devant elle. Elle s'empressa de s'assoir en tailleur sur le sol, un regard enfantin et naïf toujours posé sur l'homme. Elle resta muette, n'étant pas certaine de se rappeler comment parler. Elle saisit la plante de ses pieds avec ses mains et commença à se balancer de droite à gauche le regard toujours leva vers lui, intriguée. Elle semblait ne pas avoir besoin de cligner des yeux.

[Immoskyl]

L'homme, d'une quarantaine d'années, si l'on se fiait à son visage, sembla stupéfait de la réaction de la créature en face de lui. Il aurait passé son chemin pour pire que cela, mais elle l'intriguait au plus haut point. Pour toute réponse, il repris simplement l’événement passé.

"Jeune fille, je vous demande de m'excuser pour vous avoir importuner, quand j'étais alors sous ma forme animale. Je ne vous ai point causé de mal, j'éspère."

L'engagement verbal semblait être un bonne solution pour approcher cet être si distinct de cette foret...

[Hestianne]

La jeune femme à qui on aurait donné une vingtaine d'année au maximum, pencha la tête, l'air plongée dans ses pensées.Tout revenait rapidement à Amaëlle. Le vocabulaire, la façon d'articuler, les expressions du visage. Elle sourit et répondit d'une voix douce

"Ne vous tourmentez point, vous êtes loin de m'importuner, et une telle rencontre m'honore à vrai dire. J'ai plaisir à découvrir quelqu'un possédant de tels dons.

Elle tentait de paraître à l'aise, mais les mots qu'elle prononçait semblait importuns dans sa bouche...Comme si elle parlait une langue étrangère, malgré la facilité déconcertante avec laquelle elle formait les phrases.

[Immoskyl]

L'homme sembla surpris. Une femme toute seule dans la foret, presque encore enfant, était "honorée" de sa présence. En plus de cela, elle parlait avec une hésitation percevable dans sa voix. Il ne ressentait pourtant aucune émanation profane provenant d'elle. Ce ne pouvait être une image ou une transformation.
Il ne restait alors que les mages de haut niveau, les transmutateurs ou encore les nécromanciens qui étaient capables de tromper sa perception magique.
En voir dans ces contrées presque vides d’intérêt sortait vraiment de l'ordinaire.

Il marqua une pause, étant entrain de réfléchir.
C'est alors qu'il se rendit compte qu'il avait oublié le plus flagrant. A force d'être traqué, harcelé, à force de se tenir sur ses gardes, à regarder chaque minute dans son dos si un assassin du Grand Empire n'allait pas dévorer son essence vitale alors qu'il s'affairait dans les Citées Enclavées, il avait oublié les choses les plus simples. Les raisons qui ne requièrent pas de raisonnement pour être réelles.
Cet être était surement un changeforme pacifique de ces bois.
Cela collait parfaitement. Aucun moyen de défense n'émanait d'elle, et elle n'avait pas encore été dévorée par quelque loup ou troll d'ici. Elle semblait perdue mais ouverte au monde. Évoluer dans cet espace forestier semblait étranger et familier à la fois, d’où cette incertitude quand à parler avec une personne qu'elle ne connaissait pas...

Gardant ses réflexions pour lui, question de sûreté, il commença:
"Tu n'es pas d'ici?"
Puis, ne sachant comment continuer sans dévoiler son jeu, il entama plutôt une conversation à l'amiable. Après tout, il avait du temps devant, lui!

"Au fait, je me nomme Chadd. Et toi, comment t'appelles-tu?"
Dit il, souriant, le regard rassurant.

[Hestianne]

Amaëlle, pendant la réflexion de l'homme, observa les alentours, détaillant chaque plantes, chaque feuilles, comme pour emplir ses yeux de toutes ces choses qu'elle trouvait merveilleuses.
Quand le mage lui parla, elle tourna à nouveau le regard vers lui, l'air toujours aussi naïve et innocente
- Je ne sais pas... Enfin, pas vraiment. J'ai choisis de m'appeler Amaëlle, mais je ne sais pas vraiment d'où je viens... Pas d'ici en tout cas, ces paysages ne me disent rien. Enchantée de te connaître.
Elle ne semblait pas vouloir se lever, à l'aise dans cette position. Elle sentait l'esprit du mage, comme palpable, puissant et très actif. Elle sentait qu'elle pouvait le toucher, le changer, le manipuler, comme on corrige un texte. Mais elle ne le fit pas, ne voulant pas prendre de risque ou paraître impolie, après tout, elle ne savait pas si la télépathie était autorisée et acceptée dans ces contrées. Toute innocente, elle demandait soudain
- Dis moi, est ce que la télépathie est mal vue par ici ?

[Immoskyl]

Quand la jeune femme lui parla de magie, Chadd eut un frisson.
Il se rassura en se rappellent qu'ici, tout était calme, qu'il était revenu ici pour cela. Et son passé ne pouvait le rattraper à présent. Il avait volé trop loin et trop vite.
Mais, si cette femme parle de thélépatie, ne serai-ce pas parce qu'elle possède des dons?
Mais alors, elle aurait tout entendu? Si elle était un espion, elle l'aurait démasqué!


STOP!


Personne ne lis dans mes pensées.


De toutes façons, peu de créatures sylvestres possèdent des dons mentaux. Le mage venait juste de l'inspecter, et même si ces derniers ne sont pas sondables, cette fille ne possédait pas de flux d'aucune sorte. Ce ne pouvait être un espion. Ce n'étais qu'un être sylvestre, oui, juste une jolie femme qui se nomme Amaëlle et qui explore le monde, comme nombre de vivants vagabonds ici-bas.

Jouant le pari qu'elle n'avait pas souivi le cours de la réflexion du mage, Chadd repris son air serein et lui répondit simplement:

"Aucunement. Dans cette région de Zaerod, toute magie, exceptée la nécromantie supérieure, évidement, est libre."

Et il laissa la jeune femme s'expliquer de sa question.

[Hestianne]

Amaëlle sembla réfléchir longuement, comme partagée entre deux avis différents.
Si cet art était autorisé, quel mal y avait il à sonder les pensées de ce mage ? Mais peut être ceci était impoli ? Elle doutait. Après tout, elle n'avait qu'à demander.
- Et... Lire dans les pensées de quelqu'un, est ce considéré comme un affront ? Non pas les manipuler, mais juste les écouter ?
Elle posait ces questions très sérieusement, et semblait soucieuse à propos de cela. Elle ne savait pas vraiment comment se comporter, et des points aussi précis lui échappaient à présent.

[Immoskyl]

"Eh bien, laisse moi te conter une histoire.

Il y a quelques années de cela, il y a eu un grand désordre dans la région. Une autorité supérieure à mit les gens sous carcan. Plus personne n'avait de liberté physique. La maladie nous guettait tous. Ce fut une grande période de chaos et de terreur. Notre seul refus se situait dans notre esprit. L'âme d'une personne est la seule chose qui la sépare de la folie. C'est le jardin privé de chacun, ou on se repose et ou on fait ses prière. Ou l'on peut se poser et évoluer sereinement.

Ma philosophie est donc que cet endroit nous est propre et que l'on ne doive pas accéder à l'esprit d'une personne tierce. Mis à part en cas affrontement, évidement. Si tu possède des dons de ce genre, il faut les utiliser avec parcimonie et sagesse.
Je sens en toi une âme bonne, donc n'interviens pas pour le plaisir dans les pensées des gens, uniquement dans des situations désespérées.
Pour la simple "lecture", comme on pourrait dire, les âmes des autres sont leur moi interieurs. Aimerais-tu voir les autres nus comme des vers? Aimerais-tu qu'ils te voient nue? Si ta réponse est non, alors restreins-toi à sonder l'âme des poulets! Et éssaie de fortifier ta propre âme, pour ne laisser personne entrer en toi, et manipuler tes sentiments."

L'homme avait parlé sur un ton de franchise.

[Hestianne]

Amaëlle réfléchit à nouveau, tournant entre ses doigts fins une mèches de cheveux. En effet, elle n'aimerait pas qu'on lise dans ses pensées... Chadd devait avoir raison. Elle prit la décision de n'utiliser son don qu'en cas d'urgence, si elle n'avait pas d'autre solution. Elle continuait de se balancer d'avant en arrière, comme hypnotisée par on ne sais quelle force psychique supérieure... Elle laissa son regard vagabonder autour d'elle, pendant sa longue réflexion. Puis, au terme d'une minutes de silence, elle déclara
- Merci de ces conseils, j'en ferais bon usage.

[Immoskyl]

L'homme, maintenant habitué à cette fille peu bavarde, ne s'étonna pas de la réponse courte.

Et dans un élan de gaité, il lui proposa:

"Je vais à Harhlem, un petit village plus à l'Ouest. Tu veux faire un bout de chemin avec moi?
Comme ça tu pourra aller jusqu'à Clantor, la capitale de la région. Il y a un tas de chose et de personnes captivantes qui y sont. Je suis sur que tu y sera intéressée, là-bas. Néanmoins il est dans ton droit de refuser et j'accepterais. A toi de voir!"

La cité dont il lui fit une très brève description était en effet bondée d'aventuriers et proposait richesse et gloire à certains... comme déchéance et mort à d'autres. Le jeu de la vie y battait à plein fouet son rythme!

[Hestianne]

Amaëlle considéra longuement l'offre. Elle regarda son accoutrement. Une robe bleu sombre, et pas de chaussure. Juste le petit sac, pas d'argent, rien de tout cela. Comment pourrait elle s'en sortir sans même une paire de chaussure ? Cependant, elle avait fichtrement envie de visiter cet endroit, qui avait l'air merveilleux et palpitant, remplit de personnes intéressantes... Elle ne répondit pas, absorbée par sa réflexion, tiraillé entre la prudence et l'envie.

[Immoskyl]

Chadd, voyant Amaëlle ne rien dire, s'impatienta rapidement, même si il comprenait qu'une telle décision n'était pas facile à prendre. Néanmoins, il ne voulait pas influencer son amie, donc lui il dit juste:

"Bon, je pars devant à pied, tu me rejoindra si tu souhaites voyager à mes cotés."

[Hestianne]

Amaêlle se leva finalement, et sourit à Chadd
- Je viens.
Dit elle simplement, ses grands yeux verts fixés sur lui.

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