Scarlet

par **Emy** Ven 1 Mar - 14:40

Scarlet

Scarlet était une jeune fille très solitaire, de 17 ans. Elle n'aimait pas vivre avec sa famille, qui était un peu trop nombreuse à son goût : elle avait 7 frères et sœurs, tous plus jeunes qu'elle. Tous les soirs, elle sortait, pour réfléchir, respirer librement, et éviter les crises de larmes de ses cadets. Elle passait son temps à faire les corvées chez elle, et à engueuler les gamins qui criaient et couraient autour de la table. Tous les jours, des bols, des assiettes, des vases étaient renversés, mais bien sûr, elle était toujours tenue pour responsable. Les petits étaient considérés comme des anges par ses parents. Elle n'avait qu'une seule envie en tête : partir de la maison.

Le vent dans les cheveux, elle marchait au bord de l'eau, le pieds mouillés par les va-et-vient incessants des vagues. La pleine lune éclairait son visage pâle, et ses yeux noirs étaient devenus presque gris à cause des reflets. Il n'y avait aucun nuage ce soir là, chose qui était très étonnante et rare. Les étoiles étaient encore plus brillantes que d'habitude : tout semblait parfait. L'air n'était pas froid, mais il y avait un petit vent, qui passait dans les cheveux et la robe de Scarlet. La mer était transparente : tellement qu'on pouvait voir tous les poissons s'agglutiner près des algues. Toutes les lumières étaient éteintes, et seule la Lune éclairait le paysage. C'était l'un des moments préférés de Scarlet.

Elle marchait toujours, lorsque d'un coup, elle fut bloquée, sur place, comme si tous ses muscles avaient décidé de fondre, et elle s'écroula dans le sable. Un rayon de Lune vint la frapper en pleine poitrine, et la souleva à deux mètres au dessus du sol, toujours allongée. Elle se sentait flotter, le vent toujours aussi frai et agréable. Sa robe commençait à disparaître, et des poils noirs apparurent un peu partout sur son corps. Elle sentait son corps se transformer, sans pouvoir opposer la moindre résistance. Bizarrement, elle ne souffrait pas. Tout ce qu'elle sentait était le vent qui passait maintenant dans ses poils, et qui la faisait frissonner de bonheur. Elle ne se sentait pas perturbée, ni inquiète, alors que n'importe quelle personne normale aurait tenté de bouger, ou de crier. Pour une fois, elle se sentait libre, et c'est ce qu'elle avait toujours voulu. Le rayon la relâcha, et elle s'écrasa mollement sur le sable. Elle tenta de se relever, à quatre pattes. Les poils avaient recouvert la totalité de son corps, elle voyait et entendait beaucoup mieux. Les seules choses qui la gênaient un peu était son museau et sa queue. Les sensation étaient un peu particulières, puisque les nerfs étaient très présents dans ces zones là, ce qui lui donnait une très grande sensibilité, comme si on la chatouillait en permanence.

Elle se mit à courir, cinq, dix minutes, puis s'arrêta, haletante. Elle se coucha une heure, puis retourna chez elle en toute discrétion. La simple pensée de se transformer en humaine suffit à ce que ça se produise. Elle rentra donc chez elle, par la fenêtre, et s'endormit dans son lit. Tous les soirs, elle sortait et se transformait. Son endurance grandissait de plus en plus, et elle arrivait maintenant à parcourir des distances énormes.

Un soir, elle sorti par la fenêtre, mais cette fois-ci, elle ne rentra pas chez elle. Elle n'avait rien emporté à part une cape rouge, qui disparaissait étrangement, comme ses habits, lorsqu'elle se transformait en loup.

Elle courut, sans s'arrêter, pour fuir son passé, et sa famille.