Andamemnus
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Andamemnus
Un cheval ! Mon Royaume pour un Cheval !
Qui est l'imbécile qui a pu dire pareille chose ? Qui a pu tomber assez bas pour se retrouver à troquer sa souveraineté, son trône ? Certainement pas moi, le Roi Légitime de Clantor, cette ville aujourd'hui déshonorée par des Usurpateurs.
Relevez-vous mes fidèles sujets ! L'heure de mon retour à sonner ! Que les Usurpateurs et les traitres tremblent !
Je me nomme Andamemnus, je fus l'un des rois de Clantor, je ne fais pas parti de ceux dont on chante les louanges, mais dont le sang et la sueur ont marqué l'histoire, l'ont marqué au fer rouge. Durant 60 longues années, je fus l'équivalent d'un Dieu sur Terre, ayant force, beauté et pouvoir au creux de ma main. L'empire humain était déjà grand, déjà prospère, mais c'est moi qui en fis un peuple fier de conquérants invaincus. Il y a plusieurs générations de cela, mon règne prenait fin, mon trop grand âge m'avait rattrapé et finalement eut raison de moi. L'un des rois de Clantor était mort. Grand combattant dans ma jeunesse, j'ai marqué l'histoire de l'empire humain par le sang en étendant ses frontières, en écrasant sous ma botte, ma dague et mon char nombre d'ennemis et de royaumes. Le sable était collant et l'air lourd, les tentes nomades ou les bâtiments en bois ouvragés brulaient comme autant lumière pour éclairer ma victoire, j'étais Andamemnus L'invincible, Andamemnus Le conquérant, Le Roi Sanglant.
Puis la guerre laissa sa place à la politique, l'heure de fonder une famille et d'administrer mon royaume était venue, c'est d'une main de fer que je tenais le peuple, bien entendu nul n'était content parmi eux, mais personne n'osa se soulever contre moi. Toute protestation entrainait des séances de tortures et toute récidive la peine capitale, par lynchage sur place publique. Malgré cette brutalité, malgré ma soif de violence, une femme se tourna vers moi, Helena, sa beauté et sa gentillesse n'avait d'équivalent que la fragilité de son corps. Elle mourut à 16 ans en me donnant deux filles, Elia et Ania, des jumelles. La mort d'Helena et l'absence de descendance masculine signifiait une nouvelle chose : je devais de nouveau trouver une femme et l'aimer jusqu'à ce que j'obtienne un fils, un héritier. Bien décidés à faire payer la mort de leur mère aux deux jumelles, je les fis envoyer dans un monastère où je leur rendais visite toutes les 3 semaines, elles y étaient bien traitées, mais loin de mon royaume et surtout, elles étaient élevées à la dure. Au court des années qui suivirent, j'eu bon nombre de maîtresse et je vis passer trois femmes, aucune de celle-ci ne sut me donner un fils, ou parfois même d'enfant. La rage et la déception me consumait, j'arrivais au grand âge de 35 ans et je n'avais toujours pas de fils. Quelques-uns eurent le malheur de se moquer de ma situation, les quelques malheureux eurent l'ultime honneur de m'affronter dans un combat à mort, un duel à la dague. J'accordais ma pitié à ceux qui arrivaient à me toucher ou à me blesser, cependant bon nombre d'entre eux n'étaient que des parleurs. Cependant mon esprit était occupé par ces préoccupations, c'est pour cela que je fis convoquer bon nombre de sages, mages et sorciers afin de me libérer de cette malédiction qui m'empêchait d'avoir un fils.
Bien entendu aucun ne trouva solution à mon mal, cependant l'un d'entre eux trouva une solution à mon problème :
« Votre Majesté, j'ai une solution détournée pour vous sauver de cette malédiction. Si au lieu de vous donner un fils, je vous enlevais la raison pour laquelle vous en voulez un ? Si je vous rendais immortel ? » Le vieillard semblait sûr de lui et de ces talents, il était même dit qu'il existait depuis plusieurs décennies, cependant son corps brula aussi bien que celui des autres. Me proposer l'immortalité revenait à douter de ma Divinité et quel genre de Roi se laisserait offrir son plus grand pouvoir par un inconnu ? Un Roi nait pour conquérir, diriger et mourir, il nait avec ses pouvoirs, ses dons et ses facultés, il est hors de question qu'il obtienne quelque chose d'autre par quiconque d'autre.
Finalement, je n'eus aucun fils, je me tournais alors vers mes deux filles, celle-ci étaient devenues deux Reines de beauté, deux Diablesses aux corps envoutants, elles avaient appris à m'aimer et à me détester. Au fil du temps, elles étaient devenues les seules personnes en qui j'avais confiance, elles étaient mes confidentes ainsi que mes conseillères, si une autre de mes fille souhait prétendre être leur égal, elle se retrouvait égorgée ou empoisonnée dans l'heure, rapidement les plus fougueuses furent bloquées dans leurs tentatives. Trahisons, coups fourrés, arrangement avec des gangs, pacte avec l’ennemi, mes deux filles et moi-même usions de nombreux artifices pour maintenir ou agrandir encore l'empire humain et le renforcer. Au final je n'eus plus besoin de femme ou de maîtresse, car mes deux filles me comblaient parfaitement, bien entendu, nous n'eûmes aucun rapport incestueux, bien que de nombreuses rumeurs couraient à ce sujet, mais aussi sur la relation entre mes deux filles.
C'est à l'âge de 65 ans que ma santé se dégrada radicalement, ma vue tombait, mes mains perdaient en force, mon corps devenait douloureux faible et lent. On me prépara un tombeau sous mon royaume afin que je reste toujours et à jamais au cœur de mon œuvre. Moi, mes filles, mes servants et les ritualistes fumes emmurés vivants au sein du tombeau, tel était le souhait de mes deux aimées. En même temps que moi, elles furent introduites vers leur mort, avant que nous soyons enduit de goudron de recouvert de bandage.
Cela aurait dû se finir ainsi, une fin juste, normale, belle.
Mais au court de son repos éternel, une voix me tira de mes songes, projetant mon âme de nouveau dans mon corps, illuminant ma carcasse putride d'une lueur bleuâtre et magique. Mon corps ne ressentait plus douleur, la fatigue ou le sommeil, il appelait à vivre plus que je n'avais jamais vécu, c'est avec une facilité consternante que je m'extirpais de mon sarcophage, pour constater avec plaisir que mon tombeau n'avait pas été pillé ou profané. La salle funéraire était comme dans mon souvenir, sinon plus poussiéreux et dégradé, un grand sarcophage contenant le corps de mes deux filles et ceux, moins décorés, de mes servants, dont il ne devait rester que quelques vestiges. Les peintures, les dorures, la pierre finement taillée, il ne suffisait que de passer sa main sur tout cela pour en enlever la poussière et retrouver sa gloire d'entant.
Quelques jours plus tard, une partie du mur s’effondra, laissant apparaître dans la poussière une silhouette, sans doute le nécromant qui m’avait ramené à la vie.
« Salut à toi mon fidèle et putride serviteur, je viens réclamer tes services ! » Le mage était jeune et ne semblait pas savoir à qui il s’adressait, car, alors que je me rapprochais de lui, je ne lut sur son visage aucune crainte, aucune méfiance.
« Salut à toi, imbécile de nécromant, je vais te dévorer et ce sera mon seul service pour toi ! » Répondis-je en l’attrapant par la gorge, alors que je le fixais de mes yeux morts, mon visage presque collé au sien. C’est alors que son corps s’effrita pour devenir poussière tandis que je sentais le mien devenir plus solide, plus intègre, même si sa puanteur n’en était pas moindre. Je sentais aussi couler en moi sa magie, son don de nécromancie, sa puissance, ses pouvoirs, ses rituels m’apparaissaient clairement. C’est ainsi que je découvris qu’il m’était encore impossible de relever mes filles, ou du moins, de leur rendre leur esprit et de ne pas en faire de simples pantins de chair, ma simple résurrection tenait plus du hasard et de la chance que de la pratique ou de la préparation. Me revêtant des frasques de Feu le nécromant, je me dirigeais vers une antique chambre où étaient rangés mes attributs, mon armure, mon sceptre et mes bijoux. Le hurlement qui s’échappa de moi tenait plus de la colère d’un titan que de celle d’un roi : tout avait été dérobé, tout avait été pillé, saccagé. Ce ne serait qu’une question de temps avant que je ne les retrouve, la patience et le temps seraient mes alliés.
C’est deux semaines plus tard que les pillards firent leur retour, ils étaient une dizaine et je n’en fis qu’une bouchée, me nourrissant d’eux pour me renforcer, mais aussi de leur mémoire et de leur expérience. Ainsi j’appris où se trouvaient mes biens, cependant, plutôt que d’aller à la poursuite de ces gens, je préférais restaurer la beauté de mon sanctuaire, révélant la gloire, la beauté et la science de ma civilisation perdue. C’est avec grand soin que je nettoyais le corps de mes filles ainsi que de mes servants et au bout de quelques mois de dur labeur, mon travail en ce lieu fut enfin achevé.
J’étais satisfait.
M’installant sur un trône de pierre symbolique, je me plongeais dans une grande méditation, quittant le monde physique pour entrer dans ma mémoire et mon subconscient, essayer de trouver la paix et faire le point sur ce que je savais à présent. Après un temps indéterminé, de quelques jours à plusieurs années, je rouvris les yeux, rappelé au monde par l’entrée de nouvelles personnes dans le tombeau. Il ne s’agissait pas de pillard, mais de curieux, cela se devinait à leur façon respectueuse de parler, aussi je ne me cachais pas et ne me montra pas hostile envers eux, bien que leur surprise fut grande, tout comme leur peur en me voyant bouger.
« Salut à vous et bienvenue dans mon sanctuaire, que faites-vous ici ? » Leur demandais-je.
« Votre Majesté... Andamemnus je présume... nous sommes ici car de nombreuses âmes y ont été prises, par vous j’imagine » C’est une jolie femme qui parlait pour le petit groupe, elle était respectueuse même si elle manquait d’étiquette.
« Ces pillards ont reçu le plus juste châtiment pour avoir souillé et abimer son sanctuaire. Sachez que je compte tout récupérer, mes biens, ma gloire, mon intégrité physique et mon royaume. » Affirmais-je sans détour aucun.
« Mais... n’étiez-vous pas Roi de Clantor ? Votre lignée est depuis longtemps éteinte et d’autres y ont déjà succéder. Votre Majesté... le trône de Clantor est déjà occupé. » Continua la mignonette, avec un ton embarrassé cette fois-ci.
« Dans ce cas, je reprendrais de force ce qui me reviens de droit, et vous, vous serez mes ambassadeurs. Dites que le Vrai Roi de Clantor, le souverain véritable est de nouveau en ce monde et si l’empire humain n’est plus mien, alors mon nouvel empire commence ici, en ce lieu, dans les profondeurs de cette ville qui fut mienne et qui le sera de nouveau. »
Ce jour, le petit groupe repartit décontenancé, ils racontèrent cette histoire hors du commun et quelques intrigués vinrent vérifier cette rumeur, parmi eux, bon nombre ne purent retourner d’où ils venaient. Ma puissance augmentant, je pus commencer de long et complexes rituels afin de réveiller mes servants, n’en faisant que de simples zombies, sans esprit ni autonomie, obéissant simplement à mes ordres du mieux qu’ils pouvaient. Du sommet de mon Trône, je pouvais voir la grandeur de mon peuple ressurgir de la poussière et de l’obscurité.
C’est quelques semaines plus tard qu’arriva un évènement qui changerais ma vision des hommes et des êtres vivants en général : L’un des hommes du petit groupe était revenu, seul, dans sa main ouverte une bague que je reconnaissais comme étant mienne. Si j’avais encore eut un cœur, celui-ci se serait mis à palpiter. Après de longues explications, celui-ci me confirma quelle était bien à moi, que ce n’était pas une simple réplique. Il l’avait dérobée et s’était enfuit avec dans un seul but : me la rapporter. Cependant ce n’était pas un don aveugle, il avait une attente de ma part, cette demande me surpris au plus haut point : il souhaitait me servir, non pas que sa vie fusse inintéressante, mais tout simplement qu’il avait une admiration totale pour mon règne, ma force, mon histoire. Son plus grand rêve jusque-là avait été de me rencontrer, puis de me servir. C’est ainsi que Julius fut mon premier sujet vivant, sujet et non pas serviteur, j’avais fait de lui mon conseillé et mon porte-parole à la surface de Clantor. Il était le premier d’une longue lignée, certains étant prêts à se sacrifier pour moi, pour me renforcer, afin que je puisse restaurer plus vote encore la gloire de Clantor, cependant j’étais bien loin de mon ancien Royaume et en plus de reprendre le pouvoir sur Clantor...
Andamemnus- Nouvel arrivant
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