Guide et Voile, un duo politiquement correct

[Zorgune]

La musique à l’image de la lumière et de la douleur finissait de disparaitre dans l’aube rouge et organique. Au milieu du vide rouillé, la ou les mécanismes et le feu se mélangeaient pour former un étrange orchestre, avançait celui qui se nommait et se faisait nommer  Voile. Impensable, voila ce qu’on pouvait penser en premier lieux. Comment un être d’apparence compréhensible pouvait-il avancer dans un lieu aussi vide de sens, un lieu qui comme la lumière effaçait l’ombre, effaçait la raison ? Peu importe, il le faisait et ça lui suffisait. Voile portait pour le moment un long manteau cousu, en fait de la tête au pied il était couvert d’un amalgame de tissu gris, nul trou pour observer, deux manches, ses mains étaient gantées et ses pieds bottés. Il avançait d’un pas souple, dansant, joyeux. Jouant avec les effluves de mort qui papillonnaient dans la zone, observant le vent bleuet et sa très cher pluie, tour à tour neige, acide et volonté.
 
Et il y avait son guide, il était elle, elle était elfique, envoutante, on aurait dit une morte revenue à la vie par sa simple volonté, entièrement conservée, grise et rose, belle comme un crime parfaitement orchestré, donc parfaitement terrifiante. L’invocatrice comme elle se faisait nommer,  bien qu'on la nomme Guide,  avait toujours connu ce monde, elle avait peur, soif, faim, et tout cela se matérialisait sous la forme d’une sphère qui à chaque pas grandissait et écrasait les pourtours de plus en plus vides du lieu, réduisant les obstacles en un rien. Elle savait ou elle allait, contrairement à Voile. Elle appréhendait la suite, contrairement à Voile. Le verre qui habitait son esprit et sa conscience apparaissait vaguement sous sa courte robe blanche et bleu, se dessinant comme une liane nouée autour de sa colonne vertébrale.
 
Le duo de désaxé arrivait enfin à destination, l’automne finissait son œuvre et des millions de sentiments tombaient sur la zone, le sol tremblait sous tout ce poids, s’écroulant par endroit,  et au centre, étincelle de lucidité dans un monde d’infini changement,  ce trouvait la porte. Elle était la pour quelques infinité éphémère, il fallait se presser, éviter de se perdre dans un changement ou une boucle, ils prirent le chemin le plus court, contournant le tout droit pour le là-bas,  prirent le temps qu’il fallut, et enfin, empruntèrent le portail.
 
« -Comment c’est, chez toi, qu’est-ce qu’on pourra y faire ? »
 
« Je ne sais pas, je suis devenu un étranger, moi aussi. »
 
Il lui sourit, elle soupira, ils entrèrent.






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Détails plus techniques à venir.