Karl "Manus" Siegmeyer
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Karl "Manus" Siegmeyer
Il poussa la porte de la taverne sans fracas ni douceur. Son attitude alors qu'il approcha du comptoir était celle d'un soldat, le regard arborant une concentration sans faille, ses pas lourds et réfléchis, aucun de ses gestes n'était choisi au hasard, pas même lorsqu'il toqua sur les planches du bar.
"Une bière."
Sa voix était grave et mélodieuse, comme celle d'un chanteur d'opéra. Il saisit son bock et posa son épée, une monstruosité métallique d'un mètre-quatre-vingt à côté de lui. Bien que l'arme ait été rigoureusement entretenue au fil des ans, de nombreuses encoches témoignaient de son passé.
"Sacré engin que vous avez là." dit le barman, légèrement troublé.
"Un cadeau de mon père." répondit l'homme en passant sa main dans sa courte barbe blanche.
"Vous êtes mercenaire un truc comme ça ?"
"Non, je suis le dernier Doppelsöldner."
"Le dernier quoi ?"
"C'est une longue histoire."
"C'est assez calme ce soir, j'ai tout mon temps."
__________
"Je me souviens de mon huitième anniversaire, c'est ce jour-là que mon père m'a offert ma Zweïhander, elle était en bois, rien à voir avec la sienne. Je lui ai fait la remarque, il a juste répondu en riant que je devais déjà essayer de soulever celle-là. Mon père, il m'a toujours semblé être quelqu'un de joyeux. Malgré la mort de ma mère peu après ma naissance et ses occupations en tant que maire de mon village, il a toujours eu du temps pour moi. C'est à partir de ce jour-là qu'il a commencé à m'entraîner, sachant que mon rêve était de devenir aussi fort et aussi respecté que lui. Dans mon pays, il y avait une brigade qu'on appelait les Lansquenets, ils formaient l'élite des soldats, et au dessus, les Doppelsöldner ce qui veut dire "solde double".
Cette réputation, il l’avait acquise pour avoir réussi à tenir face à une centaine de personnes sur le champ de bataille alors que son unité avait été décimée. Entourée de toute part, les officiers qui surveillaient de loin avec leur longue-vue n’avaient jamais vu une telle force et une telle endurance jaillir d’un seul homme. Malgré le fracas des armes et le cri des blessés, on n’entendait qu’une unique voix sur le champ de bataille, de son arme gigantesque, il fendait ses ennemis comme si ils n’avaient été que de simples fétus de paille. A chacun de ses hurlements, le sol tremblait, causant l’effroi dans les deux armées. On craignait qu’un géant se réveillait et qu’il allait sortir de la terre d’un moment à l’autre. La panique s’installa alors, les deux armées reculèrent, laissant au milieu du champ de bataille un homme assis sur un tas de cadavres, haletant, le visage recouvert de sang, son épée posée sur son épaule. Il se releva et se mit à rire. Les troupes ennemies en face de lui reculèrent encore plus. Une trompe sonna, les alliés du ‘’Géant’’ chargèrent, évitant respectueusement le monceau de cadavres sur lequel il était assis. Le reste de la bataille fut expéditive, l’armée ennemie commença à se séparer, certains désertèrent, mais la cavalerie légère s’occupa d’eux rapidement. Depuis, Kelm Siegmeyer obtint son surnom ‘’Magnus’’ ainsi que la lourde tâche de former de nouveau Lansquenets et de les diriger au combat.
Des années plus tard, la guerre entre les royalistes et les républicains de mon pays repris, une rébellion, une simple broutille d'après mon père... J'obtins ma première affectation, et lui sa dernière... Nous étions acculés... "
_____
Il fit une pause dans sa narration, devant ses yeux, sa toute première bataille... Les piques qui ripaient contre leurs armures, les cris, le fracas des armes... Et cette volée noire dans le ciel, les flèches qui tombèrent sur eux, cette douleur dans son épaule... Et puis ce géant qui dressa un mur de son propre-corps pour sauver son fils, se tenant à son arme pour ne pas tomber... Et puis cette colère, là où venger était devenu respirer, tuer était devenu avancer. De sa seule main libre, il avait manié son épée, brisant et tranchant ses ennemis... De cette seule main, il fit tonner l'espoir dans le coeur de ses frères d'armes. Manus... La Main...
_____
"Après ça, je suis devenu le chef des Doppelsöldner pendant près de trente-ans... J'ai entraîné des centaines de gars pour en faire l'élite de la machine de guerre. Mais... J'ai été trahi... Soit disant que mes hommes et moi on était une menace pour la République, ils m'étaient fidèles, les grosses têtes d'en haut pensait que j'allais faire un putsch... La vrai raison c'est qu'on coûtait trop cher... Pfah, l'argent... Quelle connerie... J'ai du abandonner tous mes amis et m'enfuir de mon pays, je me suis retrouvé ici. J'suis devenu garde du corps puis là, j'suis devenu garde de la ville, ça me permet de rester tranquillement au chaud et ça me laisse du temps pour tailler un peu le bois et surtout je peux faire ce que je préfère."
"C'est à dire ?"
"Entraîner des gars. Pas pour en faire des rouages dans une machine de guerre comme disait un ami à moi, mais pour en faire des hommes forts, capables de se débrouiller et de protéger leur famille."
"Pas mal ton histoire, comment t'as dit que tu t'appelais ?"
"Karl "Manus" Siegmeyer, fils de Kelm "Magnus" Siegmeyer."
Hrp : Voilà voilà, c'est l'histoire en abrégée, donc, pour résumer : Garde de Clantor, 53 ans, manie une épée de deux mètres, sens du commandement inné, tacticien expérimenté, menuisier à ses heures perdues, bienveillant, calme, ne connais rien à la magie.
Et voilà sa trogne.
"Une bière."
Sa voix était grave et mélodieuse, comme celle d'un chanteur d'opéra. Il saisit son bock et posa son épée, une monstruosité métallique d'un mètre-quatre-vingt à côté de lui. Bien que l'arme ait été rigoureusement entretenue au fil des ans, de nombreuses encoches témoignaient de son passé.
"Sacré engin que vous avez là." dit le barman, légèrement troublé.
"Un cadeau de mon père." répondit l'homme en passant sa main dans sa courte barbe blanche.
"Vous êtes mercenaire un truc comme ça ?"
"Non, je suis le dernier Doppelsöldner."
"Le dernier quoi ?"
"C'est une longue histoire."
"C'est assez calme ce soir, j'ai tout mon temps."
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"Je me souviens de mon huitième anniversaire, c'est ce jour-là que mon père m'a offert ma Zweïhander, elle était en bois, rien à voir avec la sienne. Je lui ai fait la remarque, il a juste répondu en riant que je devais déjà essayer de soulever celle-là. Mon père, il m'a toujours semblé être quelqu'un de joyeux. Malgré la mort de ma mère peu après ma naissance et ses occupations en tant que maire de mon village, il a toujours eu du temps pour moi. C'est à partir de ce jour-là qu'il a commencé à m'entraîner, sachant que mon rêve était de devenir aussi fort et aussi respecté que lui. Dans mon pays, il y avait une brigade qu'on appelait les Lansquenets, ils formaient l'élite des soldats, et au dessus, les Doppelsöldner ce qui veut dire "solde double".
Cette réputation, il l’avait acquise pour avoir réussi à tenir face à une centaine de personnes sur le champ de bataille alors que son unité avait été décimée. Entourée de toute part, les officiers qui surveillaient de loin avec leur longue-vue n’avaient jamais vu une telle force et une telle endurance jaillir d’un seul homme. Malgré le fracas des armes et le cri des blessés, on n’entendait qu’une unique voix sur le champ de bataille, de son arme gigantesque, il fendait ses ennemis comme si ils n’avaient été que de simples fétus de paille. A chacun de ses hurlements, le sol tremblait, causant l’effroi dans les deux armées. On craignait qu’un géant se réveillait et qu’il allait sortir de la terre d’un moment à l’autre. La panique s’installa alors, les deux armées reculèrent, laissant au milieu du champ de bataille un homme assis sur un tas de cadavres, haletant, le visage recouvert de sang, son épée posée sur son épaule. Il se releva et se mit à rire. Les troupes ennemies en face de lui reculèrent encore plus. Une trompe sonna, les alliés du ‘’Géant’’ chargèrent, évitant respectueusement le monceau de cadavres sur lequel il était assis. Le reste de la bataille fut expéditive, l’armée ennemie commença à se séparer, certains désertèrent, mais la cavalerie légère s’occupa d’eux rapidement. Depuis, Kelm Siegmeyer obtint son surnom ‘’Magnus’’ ainsi que la lourde tâche de former de nouveau Lansquenets et de les diriger au combat.
Des années plus tard, la guerre entre les royalistes et les républicains de mon pays repris, une rébellion, une simple broutille d'après mon père... J'obtins ma première affectation, et lui sa dernière... Nous étions acculés... "
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Il fit une pause dans sa narration, devant ses yeux, sa toute première bataille... Les piques qui ripaient contre leurs armures, les cris, le fracas des armes... Et cette volée noire dans le ciel, les flèches qui tombèrent sur eux, cette douleur dans son épaule... Et puis ce géant qui dressa un mur de son propre-corps pour sauver son fils, se tenant à son arme pour ne pas tomber... Et puis cette colère, là où venger était devenu respirer, tuer était devenu avancer. De sa seule main libre, il avait manié son épée, brisant et tranchant ses ennemis... De cette seule main, il fit tonner l'espoir dans le coeur de ses frères d'armes. Manus... La Main...
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"Après ça, je suis devenu le chef des Doppelsöldner pendant près de trente-ans... J'ai entraîné des centaines de gars pour en faire l'élite de la machine de guerre. Mais... J'ai été trahi... Soit disant que mes hommes et moi on était une menace pour la République, ils m'étaient fidèles, les grosses têtes d'en haut pensait que j'allais faire un putsch... La vrai raison c'est qu'on coûtait trop cher... Pfah, l'argent... Quelle connerie... J'ai du abandonner tous mes amis et m'enfuir de mon pays, je me suis retrouvé ici. J'suis devenu garde du corps puis là, j'suis devenu garde de la ville, ça me permet de rester tranquillement au chaud et ça me laisse du temps pour tailler un peu le bois et surtout je peux faire ce que je préfère."
"C'est à dire ?"
"Entraîner des gars. Pas pour en faire des rouages dans une machine de guerre comme disait un ami à moi, mais pour en faire des hommes forts, capables de se débrouiller et de protéger leur famille."
"Pas mal ton histoire, comment t'as dit que tu t'appelais ?"
"Karl "Manus" Siegmeyer, fils de Kelm "Magnus" Siegmeyer."
Hrp : Voilà voilà, c'est l'histoire en abrégée, donc, pour résumer : Garde de Clantor, 53 ans, manie une épée de deux mètres, sens du commandement inné, tacticien expérimenté, menuisier à ses heures perdues, bienveillant, calme, ne connais rien à la magie.
Et voilà sa trogne.
Zodiac- Légende
Fiche de personnage
Nom: Karl
Race et classe: Humain Lansquenet
Compétences:
Re: Karl "Manus" Siegmeyer
Très belle fiche, comme d'hab !
L'histoire est bien vendue et le personnage devient attachant au fil des lignes.
Un personnage qui mérite d'être joué ! (et qui donne envie d'être côtoyé aussi...)
L'histoire est bien vendue et le personnage devient attachant au fil des lignes.
Un personnage qui mérite d'être joué ! (et qui donne envie d'être côtoyé aussi...)
Mortelune- En formation de Maître
Re: Karl "Manus" Siegmeyer
Toujours au sommet de ton art ! Je tiens à dire que j'approuve ce que dit Morty !
Melkerah- Audacieuse
Fiche de personnage
Nom:
Race et classe:
Compétences:
Re: Karl "Manus" Siegmeyer
Qui mérite d'être jouer, c'est prévu
Au sommet de mon art ? J'ai une vingtaine de feuilles manuscrites dans un classeur le concernant ! J'ai presque honte d'avoir fait si court et d'avoir sauté les passages les plus importants, en particulier la mort de son père et l'attachement particulier qu'il avait avec ses collègues et amis. Bah, je pense développer ça un peu plus tard.
Merci pour vos commentaires, ça fait chaud au coeur :3
Au sommet de mon art ? J'ai une vingtaine de feuilles manuscrites dans un classeur le concernant ! J'ai presque honte d'avoir fait si court et d'avoir sauté les passages les plus importants, en particulier la mort de son père et l'attachement particulier qu'il avait avec ses collègues et amis. Bah, je pense développer ça un peu plus tard.
Merci pour vos commentaires, ça fait chaud au coeur :3
Zodiac- Légende
Fiche de personnage
Nom: Karl
Race et classe: Humain Lansquenet
Compétences:
Re: Karl "Manus" Siegmeyer
Je plusoie Morty et Melk, c'est toujours aussi sympa de te lire, le personnage est attachant, et il a l'air gentil et attentionné et d'avoir un cœur noble sur l'image (de mon point de vue, mais je ne pense pas être la seule à le croire). Je serai fière de l'avoir pour père IRL, si c'était possible
Tinùviel- Princesse du Nord
Fiche de personnage
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Compétences:
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