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Garami Nameza

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Garami Nameza Empty Garami Nameza

Message par Tinùviel Sam 19 Mar - 0:49

Il est une cité, au cœur des forêts reculées de Mazyonn, au confins des Terres du Nord, où règne le vice. La torture, le vol, le meurtre, l'inceste, le viol, la zoophilie, le cannibalisme et toutes les pratiques déviantes y sont autorisées. Cette cité est abandonnée des dieux, il n'y a là-bas que chaos et les rares aventuriers s'y arrêtant n'en reviennent jamais. Sauf ceux assez fous pour accepter les lois de cette ville. Les enfants y sont conçus dans la dépravation et le péché et naissent régulièrement difformes, sans yeux ou oreilles ou encore avec une main au milieu du torse ou sans jambes. Ces enfants mal-formés, ils sont tués dès leur venue au monde, afin que leurs parents puissent continuer leur vie de débauche sans avoir à s'occuper d'eux.

Je suis née là-bas. Je ne sais pas si c'est pour moi une chance de ne pas être née difforme et de ne pas avoir été tuée, car en contrepartie de ma vie, j'ai dû supporter les viols répétés de mon père et mes frères et parfois d'autres hommes de la ville, depuis l'âge de 9 ans. Si je résistais, j'étais battue, giflée, parfois jusqu'au sang ou que je perde connaissance. Et ma mère, elle, se gardait bien de me venir en aide. Elle préférai de loin laisser mes frères ou d'autres prendre du bon temps avec elle. Je revoie encore son sourire béa de luxure et j'entends encore ses cris de plaisir. Elle aimais cette vie qu'elle avait. Et elle se fichait bien de savoir si moi j'en pensais autre chose.

J'ai été fille-mère pour la première fois à mes 13 ans. Et chaque enfant né de mon ventre avait inévitablement une malformation. Pour moi, c'est une chance qu'ils n'aient pas vécus plus que quelques minutes hors de mon ventre, car, ainsi, leurs âmes ont pu s'incarner dans les corps d'autres enfants dans, je l'espère, d'autres lieux plus propices à une vie heureuse. J'ai subi ce calvaire pendant de longues années, jusqu'à mes 20 ans, âge auquel j'en enfin pu trouvé la force de m'enfuir de la cité. J'étais alors de nouveau enceinte, d'un de mes frères, ou d'un autre, je ne sais plus. J'ai couru le plus loin possible, tenaillée par la terreur, n'ayant emporter que les vêtements que je portais sur moi, une maigre bourse de deux pièces d'or, cinq d'argent et dix de bronze et de mauvaises chaussures.

J'ai vécu quelques temps en vagabonde, terrassée à l'idée que l'on soit parti à ma rechercher et que l'on finisse par me retrouver.

Les mois passaient, et l'enfant en moi continuait de grandir lentement. Et, par une belle journée de printemps, les contraction arrivèrent. J'y étais pourtant habituée depuis le temps, ayant eu non moins de dix enfants, dont trois fois des jumeaux ; mais celles-ci étaient bien plus violentes et douloureuses. J'étais alors de passage dans un petit village du Centre Ouest du continent, loin de chez moi. La souffrance m'avait pliée en deux, du moins autant que je pouvais l'être dans cet état. Mes hurlements avaient alerté les clients de l'auberge non loin et le patron et sa femme étaient sortis précipitamment. Ils m'avaient rapidement conduite dans une chambre de la taverne, tandis que je perdais les eaux. Aux regards horrifiés du tavernier et de sa femme, j'avais compris que quelque chose n'était pas normal et, m'étant dévissé le cou pour regarder derrière moi, j'avais constaté que le liquide n'était pas transparent comme de l'eau, mais d'un rouge profond de la plus mauvaise augure. J'avais compris d'instinct ce que cela signifiait : soit j'allais y laisser la vie, soit se serait mon enfant. L'accouchement avait été interminable et effroyablement douloureux en comparaison des autres. Finalement, après de longues heures, la tavernière, à la lueur des bougies, avait enveloppé deux corps minuscules et difformes dans un linge. Puis elle m'avait regardé tristement et avait secoué la tête. Les ténèbres m'avaient happés et j'étais retombée sur les oreillers, inconsciente. Je n'ai jamais su si j'avais rêvé ce que j'avais entendu ensuite ou non. J'avais clairement entendu la voix de la patronne dire à son mari « La pauvre fille est vivante, mais elle ne pourra plus jamais enfanter… et il faut faire prévenir le prêtre pour enterrer ces deux malheureux petites êtres... »

Je n'avais su combien de temps j'étais restée alitée et inconsciente qu'à mon réveil, par la tenancière restée régulièrement à mon chevet : une semaine. Mais j'étais vivante. J'avais ensuite mis plusieurs semaines supplémentaires pour recommencer à marcher. J'avais alors demandé au couple si je pouvais travailler pour les aider afin de les remercier pour ce qu'ils avait fait. Ils avait tout d'abord refusé, arguant que je ne leur devait rien, que c'était bien normal d'aider une jeune femme dans le besoin, mais j'avais insisté et ils avaient fini par céder et m'avais « engagée » comme serveuse. Ils me traitaient convenablement et je travaillais dur en retour. J'avais appris par des habitués que les clients et Manée et Nahoy, les patrons de cette taverne, étaient un peu comme une grande famille, du fait que ces derniers n'avaient malheureusement jamais réussi à avoir d'enfant. Et je l'avais remarqué dans leur comportement à mon égard, ils me traitaient comme si j'étais leur fille, me nourrissaient, me logeaient, me blanchissaient et ils agissaient de manière fraternelle avec tous les clients. Par contre, gare à qui venait semer la pagaille ou chercher à voler quelque chose.

Les quelques pourboires que j'avais gagné, je les avait laissé aux tenanciers pour les rembourser. Au bout de trois semaines, ils m'avait avertie que je pouvais continuer à travailler pour eux si je le souhaitais, mais que mon ardoise avait été effacée. Je les avait remercier et avait continuer pendant quelques mois, au terme desquels j'avais fais mes adieux à cette grande famille et à se village paisible, après de longues embrassade et quelques larmes versées. Ils étaient tous un peu une famille pour moi, désormais. Manée et Nahoy m'avaient dit que je serai toujours la bienvenue dans la taverne quand je reviendrai. Puis j'étais partie vers le Sud Ouest. J'avais voulu mettre la plus grande distance possible entre ma ville natale maudite et moi-même. En chemin, j'avais rencontré une caravane de marchands ambulants à qui j'avais acheté une robe de ville neuve, ainsi que des chaussure brodées et une grande besace pour les transporter. Puis j'avais repris ma route.

Mes pas m'avaient peu à peu emmené vers la côté, dans une cité maritime. J'y avait trouvé un travail comme vendeuse de poisson sur le marché se tenant le samedi et le dimanche et un autre le reste de la semaine en tant que serveuse au Vieux Loup de Mer, au milieu des marins avinés, des voyageurs arrivants ou partants par les bateaux amarrés au port, des voyous et des filles de joie.

Plusieurs fois, des clients enivrés m'avaient demandé de danser pour eux ou de leur prodiguer d'autres soins, me confondant certainement avec une des catins distribuant ses services dans les coins sombres de la salle. J'en avait averti le patron et il m'avait répliqué en esclaffant : « Tu sais ma grande, si tu veux pouvoir bénéficier de pourboires, tu peux bien gâter un peu mes clients ! Ce n'est pas la mer à boire ! » J'avais alors dansé de temps à autres, mais jamais je n'avais fait commerce de mon corps. Heureusement, aucun des clients n'avait essayé d'abuser de moi de force comme mon père, mes frère et les hommes de la cité par le passé. J'étais encore trop traumatisée et les blessures psychiques d'autrefois étaient encore trop vives pour que je sache comme j'aurai réagi si cela avait été le cas. Grâce à mes travailles et mes danses à la taverne, j'avais amassé un pécule assez conséquent qui m'avait permis d'acheter un beau cottage au bord de la plage.

Pendant mon temps libre, je m'exerçais aux Arts Noirs de la magie du sang et de la mort, afin de me venger de ma ville natale et de ce qu'ils m'avaient fait. Aujourd'hui, cinq ans ont passé depuis ma fuite, et j'ai accumulé assez de pouvoir et de puissance pour avaler le monde et leur faire payer à tous. Et peut importe qu'il m'en coûte mon âme, ils souffriront autant qu'ils m'ont fait souffrir. Aucun n'en réchappera. Aucun. Cette cité damnée, je vais l’anéantir, aucun homme, aucune femme, aucun enfant dépravé et souillé n'en réchappera. Ils périront tous par le sang et les flammes de l'Enfer ! Ils périront tous de ma main, celle de Garami Nameza ! Tous !!

La jeune femme reposa sa plume sur la table d'écriture en bois ; dans ses yeux brillait une lueur de démence totale. Et dans l'ombre de la chambre, on pouvait entendre rire doucement une forme plus noire que la nuit « Elle est prête… je salive déjà à l'idée des massacres qu'elle va comettre… Chère Garami… Ton père serait fier de toi… »

Garami:


Dernière édition par Tinùviel le Lun 28 Mar - 2:21, édité 1 fois
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Message par Emy Dim 20 Mar - 16:13

J'aime beaucoup ! On voit que t'as bien détaillé l'histoire, tout est précis, et bien écrit !

Je vois que ton personnage a beaucoup de pouvoirs, mais je sais bien que tu sauras en faire bon usage ! Wink

Sur-ce, je valide ta fiche Smile
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Message par Tinùviel Dim 20 Mar - 22:45

Merci Emy Smile

Et encore, Garami n'est pas tout à fait humaine... mais je l’approfondirais dans un rp, je pense
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Message par Undertaker Dim 20 Mar - 22:49

Tu aimes bien faire des personnages torturés, le début me rappelle l'histoire de Luxianne...
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Message par Tinùviel Lun 21 Mar - 23:47

Oh, non... elle n'est pas comme Luxianne... elle n'est pas maudite... et si je fais de "personnages torturés" c'est parce que je le suis moi-même, Undertaker... tous mes personnages font partie de moi, ils sont tous moi et je suis tous mes personnages...A tel point que je fini par me demander s'ils ne sont pas chacun un trait de mon identité... Bien sûr je n'ai pas vécu ce qu'à vécu Garami, ni ce qu'à vécu Luxianne (du moins pas pour l'âge auquel c'est arrivé) mais elle ont subit toutes deux un traumatisme et c'est mon cas également. Enfin, bref, je ne vais pas entrer dans les détails, mais c'est une des raisons du pourquoi je fais des personnages aussi sombres et tourmentés.
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Message par Tinùviel Lun 28 Mar - 2:21

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