kailwen

par kailwen Lun 25 Mar - 22:04

Je n'ai rien à regretter. J'ai eu une femme belle comme le soleil, une fille merveilleuse. Je ne regretterai rien j'en suis sûr...
Je me rappellerai toujours de leur visage, de leur voix. Et Kailwen... Quelle éloquence quand elle parlait, si brillante... Elle est ma plus grande fierté. Je ne pouvais pas demander plus à la vie que ce que je n'ai eu... Et je pense avoir fait le bon choix...

Les flammes brûlaient tout, les draperies, le tapis dans le salon, les vitres explosaient, le mobilier périssait au fur à mesure que le feu se propageait.

Diana, si tu avais pu voir comment notre fille a bien grandi, tu serais fière d'elle. Elle a ton regard, tes cheveux. Han! Quel ange! Ses yeux sont verts, tu sais? Et des cheveux bouclés, à en rendre jalouses les femmes mondaines...

Le salon était maintenant inondé par les flammes, la chaleur tait désormais insupportable.

Elle a ton don Diana... Si seulement tu avais pu voir ma tête quand elle m'a guéri la main... Je me l'étais cassée en jouant avec elle dans les bois. Tu sais, Kailwen est une bonne personne, une âme noble, comme la tienne ma chère et tendre...

Le corps d'Angus commençait à brûler, le sol se fissurait, les flammes avaient eu raison de cette demeure, de lui...

Je te rejoins Diana, et nous veillerons à ce que notre chère enfant soit protégée... Je suis heureux d'avoir pu la protéger une dernière fois, je m'en serais voulu qu'il lui arrive quelque chose... Je ne me le serai jamais pardonner...

Kailwen s'était enfuie, en courant à vive allure, les larmes aux yeux. Son père lui avait accordé la vie, en échange de la sienne. La rage au ventre, Kailwen se promit qu'elle vengerait son père, quitte à massacrer le village un par un... Mais comment avaient-ils osé? Était-ce la peur qui les avait poussé à un tel acte? Comment?
" - Pourquoi" Hurla la jeune femme
Kailwen s'appuya sur un tronc et fondit en larmes. Comment ces gens qu'elle avait croisé des centaines de fois, qui lui parlaient autrefois, c'étaient retrouvés à brûler sa demeure, pour une raison inconnue, hurlant que "le démon vivait ici". Elle se souvenait pourtant du boulanger, qui parlait à son père avec tant de gentillesse, sa femme, qui la coiffait, en lui répétant qu'elle avait des cheveux magnifiques. Comment toutes ces personnes c'étaient transformées en monstres, c'étaient eux les démons, c'étaient eux qui méritaient de brûler... Mais elle ne pouvait pas faire demi-tour, elle ne pouvait pas se venger maintenant... Maintenant, il fallait qu'elle se repose et qu'elle parte loin de ce village démoniaque, loin de tout ce qu'elle avait toujours connu.
Le matin venu, Kailwen partit vers une destination inconnue, sans avoir nul part où aller...