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Keira "Saké" Itsusemi

4 participants

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Keira "Saké" Itsusemi Empty Keira "Saké" Itsusemi

Message par Mortelune Jeu 13 Fév - 22:54

Identité : « Saké » de la Compagnie du Théâtre des Songes

Nom, Prénom(s) et/ou surnom(s) : Keira Itsusemi – « Saké »

Sexe : Féminin

Age : 33 ans

Race : Humaine

Alignement : Loyal Mauvais

Taille : 1m73

Poids : 60 kg
 
Description physique:

Keira "Saké" Itsusemi Saka10

Saké est ce que l’on appelle une beauté simple et naturelle. Elle jouit d’une aura forte et d’un charisme qui ne passe pas inaperçu, bien qu’elle ne fasse que peu d’efforts dans ce sens.  
Elle ne se soucie guère des considérations esthétiques, se coiffe comme elle le peut, à la va-vite en confectionnant un chignon de ses longs cheveux noirs ébène dans lesquels elle glisse souvent une ou deux baguettes de bois, une broche, voire sa pipe à fumer, pour maintenir le tout en place tant bien que mal.
Malgré le fait qu’elle soit d’une pâleur quasi maladive, elle ne se maquille pas. D’ailleurs, elle a plutôt tendance, comme toutes les femmes de sa contrée, à entretenir ce teint laiteux à l’aide d’une ombrelle de tissu afin d'éviter à sa peu de brunir sous l'effet des rayons du soleil.

Elle est relativement grande pour une femme et est fine et élancée. Elle est vêtue la plupart du temps d’une ample toge de tissu noir, sorte de kimono rehaussé de motifs fleuris violets en bas de tunique, qui la recouvre entièrement des épaules jusqu’aux pieds. Malgré sa qualité indéniable, il saute aux yeux que ce vêtement a vécu. Les couleurs sont passées et le tissu est sale et déchiré par endroit. Mais Saké ne s’en soucie pas… elle se sent confortable et c’est bien ce qui compte pour elle.

Et puis… les gens qui la croisent diront malgré tout d’elle qu’elle est élégante. Dans tous les cas, le regard des autres l’importe peu.
Sous cette tunique d’apparat, se cachent la plupart du temps ses vêtements de combat, un corselet pour protéger une poitrine plutôt conséquente, des protections aux avants bras et aux jambes ainsi que ses deux petits sabres bien dissimulés. Elle dispose également d’une troisième lame, une épée de maître finement ouvragée, beaucoup plus grande, qu’elle porte de façon plus ostensible à la main, ou sur l’épaule.

Elle passe le plus clair de son temps avec sa pipe dans la bouche, ce qui lui donne un air un peu renfrogné (ou parfois ahuri en fonction de l’herbe qu’elle fume).
Ses traits sont fins et son visage pourrait ressembler parfois à celui d’une jeune fille innocente s’il n’était pas affublé d’un certain nombre de cicatrices. D’ailleurs, Saké cache souvent derrière une épaisse mèche de cheveux (voire parfois un bandeau lorsqu’elle est en configuration de combat) une large cicatrice qui traverse son œil droit, mutilé et aveugle.

Portrait de Saké, avant son départ du foyer familial:

Comme tous les membres de la Compagnie du Théâtre des Songes, Saké derrière son allure de petite femme frêle, cache bien son jeu…

Contexte :


Par-delà les mers et les océans, à des milliers de lieues à l’est de Clantor se cache une contrée que les voyageurs qui ont pu la contempler appellent le Pays du Thé.


Arrivée au Pays du Thé par la mer:

Ce pays est d’une beauté indescriptible, où tout inspire à l’harmonie parfaite. Le paysage est une succession de monts à pic qui semblent surgir du plus profond de la terre pour se perdre dans les nuages et entre lesquels coulent de paisibles rivières qui transportent avec elles les parfums des terres environnantes. Ces terres y sont très souvent fertiles et, comme le nom du pays l’indique, on y cultive souvent le thé, mais aussi le riz et le soja. On y trouve également de nombreuses forets et notamment certaines uniquement constituées de bambou.

Vision du Pays du Thé:

Pour ce qui est de l’architecture, les constructions locales savent allier le raffinement et la fonctionnalité.
Les habitants du Pays du Thé sont pour la plupart cultivateurs ou agriculteurs, bien qu’ils comptent également un grand nombre de soldats, pour la plupart issus des familles nobles. Les Gens du Thé, comme on les appelle, sont disciplinés, d’une politesse poussée à l'extrême frôlant parfois l’hypocrisie et réservés au point de pouvoir rester plusieurs journées d’affilée sans prononcer le moindre mot. Travailleurs acharnés, ils n’ont que peu le loisir de se laisser aller au repos ou à la pratique d’une quelconque activité annexe.

La société est patriarcale et la femme est bien souvent en charge des travaux domestiques et de l’éducation des enfants. Lorsque ses taches sont finies et que la maison est en ordre, elle aide son mari dans les champs.

Par ailleurs, le poids des traditions et du respect des anciens est extrêmement lourd dans ce pays, si bien qu’il est fort mal vu de se démarquer d’une quelconque façon que ce soit ou d’aller à l’encontre de la morale établie. Dans ce sens, la religion prend également une place prépondérante dans la vie des autochtones puisqu’elle représente une façon de perpétuer le respect aux anciens même après la mort. Il existe au Pays du Thé une mythologie assez présente qui retranscrit la vie des esprits, des divinités ou héros des temps anciens ainsi que celles des démons.

Dans ce contexte, les anciens et doyens font office de sages et leurs conseils avisés inspirent la plupart du temps tous les habitants de leur village qui se plient à leurs orientations et directives.

Pour l’aspect politique, le Pays du Thé se divise en quatre provinces gouvernées par de puissantes dynasties de Seigneurs qui se passent le pouvoir de générations en générations. Ces provinces se nomment Liu Tse, Hong Tse, Heï Tse et Yuang Tse, en relation avec la couleur de la feuille de thé qui y est cultivée, respectivement Verte, Rouge, Noire et Jaune.
La voix des Seigneurs est indiscutable et ne saurait souffrir d’aucune contestation possible, elle représente l’autorité suprême à l’échelle de sa Province et est donc supérieure à l’autorité de la voix des Sages qui eux dispensent une autorité plus locale.

Les Seigneurs de chaque province, donc quatre personnes, forment le Conseil du Thé qui statue sur les questions dont l’intérêt dépasse ceux d’une simple province. Il y est notamment question de défense du territoire, de politique commerciale, de missions diplomatiques vers les pays limitrophes et notamment Zaerod, ainsi que de l’effort de guerre s’il y a lieu. Chaque décision relative à un sujet précis est soumise à un vote à main levée des quatre seigneurs et adoptée à la majorité de voix exprimées, soit trois voix.

Tous les dix ans, à l’occasion d’une grande cérémonie, un jury impartial déterminera le Seigneur qui sera doté de l’autorité suprême sur le Conseil du Thé. Ce Seigneur disposera d’une voix comptant double en cas d’égalité des votes et d’un droit de veto sur chaque décision rendue lors du Conseil. Pour ce faire le jury ne se basera pas sur un quelconque programme électoral ou une quelconque puissance militaire. Non, son choix sera uniquement basé sur la dégustation d’une tasse de thé venant de chaque province. Le thé qui sera désigné le meilleur par le jury consacrera le Seigneur de la province qui l’a cultivé.

 Passé :

Keira Itsusemi est née en Pays du Thé il y plus de trente années, plus précisément dans la province du Thé Noir (Heï Tse). Fille d’une noble lignée, proche du Seigneur en place, on ne peut pas dire qu’elle se destinait à jouer le rôle d’une épouse aimante et fidèle, dévouée et soumise à son mari en tout occasion… Bien au contraire. Petite déjà Keira n’aspirait qu’à une chose… jouer la comédie !

Elle eut cette révélation lors du passage de l’une des compagnies ambulantes qui sillonnent le Pays dans le but de procurer à ses habitants une rare occasion de se divertir. Keira fut émerveillée par ce spectacle qui rompait de façon drastique avec la monotonie et la tristesse de la vie qu’elle s’apprêtait à vivre. Les costumes, les marionnettes, les chants et les danses, les conteurs et les musiciens, les jongleurs et cracheurs de feu ainsi que les pyrotechniciens… tout la fascinait, chaque représentation faisait briller ses yeux si bien qu’elle aurait rêvé, dès le lendemain matin, prendre la route avec ces artistes dont elle enviait la vie. C’était décidé ! Un jour, elle serait comédienne !

Mais c’était évidemment sans compter sur l’avis de ses parents et notamment son père, qui n’avait eu de cesse, depuis sa naissance, d’en faire une enfant conventionnelle, observant le respect des traditions. Aussi lui avait-il enseigné de façon poussée le maniement des armes (car au Pays du Thé, les femmes peuvent aussi être appelées à servir pour leur province ou leur Pays) ainsi que la lecture et l’écriture. Sa mère quant à elle, s’était entêtée en vain à lui apprendre la cuisine, la couture et le jardinage. Le jour de ses vingt ans venu, elle décida de révéler sa vocation à ses parents. Celui de prendre la route pour devenir artiste. Réunis dans le salon de la grande maison familiale, agenouillés atour d’une large table sur laquelle étaient posées des tasses de thé fumantes, l’annonce fit l’effet d’une bombe. La colère ne tarda pas à gagner le père de Keira qui la chassa du domicile sans avertissement préalable tandis que sa mère fondit en larme.

Contrainte et forcée, mais aussi sûre d’elle-même et de son choix, Keira quitta donc son village, baluchon sur l’épaule, pour embrasser sa vie d’artiste… Ce qu’elle fit 13 années durant, non sans mal dans un premier temps. Dans un pays comme celui du Thé, les compagnies d’artistes étaient fort rares, encore plus celles qui daignaient accepter les débutants pour les former au métier. Après plusieurs mois de recherche infructueuse, alors qu’elle commençait à désespérer, elle croisa le chemin d’une troupe un peu étrange, comme elle n’en avait jamais vu auparavant. Cette troupe se faisait appelée la Compagnie du Théâtre des Songes et prétendait à qui voulait le voir et le croire, proposer le spectacle le plus captivant du Pays du Thé. Intriguée, Keira se présenta au doyen de la troupe, un vieil homme au visage buriné par les ans. Après plusieurs longues minutes passées à observer et questionner la jeune femme, le saltimbanque accepta de la prendre sous son aile. A une seule condition, celle de ne jamais plus quitter la troupe une fois que celle-ci l’aurait accueilli. Sans réfléchir et trop contente d’avoir enfin l’opportunité de réaliser son rêve, Keira accepta dans la seconde la proposition de Maitre Moon Le Désillusionniste.

Il se passa plusieurs mois avant la première représentation. Ces mois, Keira les passa à se former auprès des différents membres de la troupe. Mais d’une façon étrange toutefois. On lui apprenait bien la comédie, à jouer un rôle, chanter, danser, jouer de la musique, mais on lui apprenait également la tromperie, l’art de l’illusion, de l’envoûtement et de la duperie…

Enfant, on lui avait souvent raconté quelques histoires dans lesquelles il était question de magie, d’illusion, d’invocation d’esprit, mais jamais n’y avait-elle été directement confrontée. Une fois sa formation achevée, elle fut assignée à un rôle d’observatrice lors de la représentation qui allait avoir lieu le soir même.
La troupe avait fait halte dans un petit village reculé, établi à flanc de montagne. Une cinquantaine de personnes s’était agglutinées sur la grande place de village, installées sur les rondins de bois mis à disposition par les artistes. Devant eux se dressait la scène. A la nuit tombée, éclairés par des lampions, les comédiens entamèrent le spectacle.

Assise parmi les villageois, Keira assistait elle-même à la représentation. Pour « voir, comprendre et apprendre » lui avait expliqué Maitre Moon un peu plus tôt. Elle ne pourrait décrire la sensation éprouvée lorsque tout commença. Elle ne saurait même expliquer comment de tels sentiments pouvaient se manifester à la vue d’un simple spectacle, mais tout était simplement fantastique. Les chants et les danses transportaient le public dans un état second, certains villageois même semblaient tomber inconscients sous le coup de l’émotion. L’instant d’après, les pitreries des marionnettes en ombres chinoises faisait rire le public aux larmes. Ici aussi, certains riaient tant qu’ils en eurent le souffle coupé et tombèrent tels des pantins désarticulés la tête sur les genoux. Puis vinrent ensuite quelques comédiens qui alternèrent tragédies et contes effrayants. Là encore, plusieurs villageois rendirent l’âme, les premiers sous le coup d’une tristesse atroce, les suivants des crises cardiaques provoqués par une indicible peur.

Keira commençait à se demander ce qu’il se passait, un peu effrayée par ce qu’elle observait mais aussi par ces villageois qui semblaient ne plus pouvoir contrôler leurs émotions. Alors que les spectateurs tombaient inanimés les uns après les autres, Maître Moon fut annoncé sur scène pour le clou du spectacle.
Après avoir solennellement salué le public lors de son arrivée sur scène, il leva les deux bras en l’air, avant de prononcer une phrase qui glaça le sang de la jeune apprentie comédienne.

 « Marionnettes, applaudissez »

A cet instant, Keira vit se matérialiser des fils d’énergies depuis les doigts de Moon, qui reliaient chacune des articulations des spectateurs encore vivants. A la demande du Maître les villageois se mirent à applaudir.

Le Maître ordonna alors « Marionnettes, saluez ». Là encore les villageois s’exécutèrent et effectuèrent tous une courbette vers la scène.

Puis Moon ordonna sa dernière requête « Et pour finir, Marionnettes tuez… »

C’est alors qu’une vision d’horreur figea le regard de Keira. Devant elle les spectateurs restants commencèrent à se jeter les uns sur les autres, en s’étranglant, se mordant, se frappant. Certains avaient sorti des poignards, d’autres encore utilisaient des outils. Bientôt le sentiment d’effroi bien présent dans l’esprit de Keira céda sa place à de la fascination. C’était magnifique, une maîtrise parfaite des gestes et des paroles. De la poésie à l’état pur ! Elle assistait là à un spectacle si parfait, qu’il parvenait à contrôler sans restriction les émotions de son public. N’était-ce pas là ce que tout artiste souhaitait ? Et ses parents qui disaient que les artistes étaient des bons à rien ! Ah !


Quelques minutes après il ne restait plus un seul villageois debout.

Sans plus attendre, les membres de la troupe, entamèrent la seconde phase de leur représentation bien rodée. Tandis qu’une partie d’entre eux repliaient la scène, rangeaient les rondins, éteignaient et décrochaient les lampions, les autres « artistes » fouillaient les cadavres et les habitations en recherche de quelques monnaie et butin. L’heure d’après il ne restait déjà plus de trace de la venue du Théâtre des Songes.

Quand les autorités locales constateraient le méfait, la troupe serait déjà loin. De plus, une partie des villageois étaient morts sans violence, quand l’autre s’était entre-tuée. Difficile donc de faire le lien avec une attaque d’illusionnistes.
Ce soir, alors qu’elle était assise sur le bord d’une charrue, bercée par les rebonds des imperfections de la route, Keira était ravie car elle était persuadée d'avoir fait le bon choix quelques années plus tôt.
Les temps qui suivirent, Keira les passa à redoubler d’efforts pour parfaire sa maîtrise des illusions. Elle trouva également le temps de maintenir et améliorer encore ses compétences d’épéistes. Elle adopta sans restriction les us et coutumes de la vie de saltimbanque et notamment ses soirées souvent passées à faire la fête, fumer la pipe, danser et boire.


Boire d’ailleurs, elle le faisait mieux que quiconque, tant et si bien qu’elle fut rapidement surnommée « Saké », pour sa capacité à boire sans jamais tomber malgré des états d’ivresse parfois plus qu’avancés. L’alcool la désinhibait complètement. Quand elle était ivre, elle n’avait plus aucune limite, elle se sentait comme indestructible et étrangement, elle avait appris à maîtriser cet état. Avec l’aide de Maître Moon elle parvint même à se servir de cette aptitude pour décupler sa force lors des combats. Il appelait ça la technique de la Femme Ivre. Malheureusement pour elle, Moon le Désillusionniste ne parvint jamais à faire cohabiter l’ivresse de Saké avec la pratique des illusions. Aussi pour maîtriser son art et assurer sa représentation, elle devait s’interdire de boire avant chaque spectacle.

Treize années durant donc, Saké mena cette vie. Treize années durant, la Compagnie du Théâtre des Songes sillonna le Pays du Thé pillant chaque village rencontré et laissant derrière lui mort et désolation. Rien ne semblait pouvoir se mettre en travers de la route de Moon et sa troupe. Jusqu’à un soir ou, pris au dépourvu par un orage si violent qu’il semblait presque surnaturel, la Compagnie fut contrainte de détourner sa route pour se réfugier dans une auberge perdue au beau milieu d’une sombre forêt de bambous.   
 
L’auberge semblait abandonnée, l’endroit était sale et poussiéreux. La salle principale, froide et désolée, était jonchée de chaises brisées, couvertes de toiles d’araignées. Une large table trônait au centre de la pièce, encore couverte de vaisselle usée et en pagaille. Tout était vide et étrangement silencieux, contrastant avec le vacarme de l’orage au dehors. Soudain, un feu s’alluma dans la cheminée, comme par magie, alors que surgissant de nulle part, une silhouette s’extirpa des ombres et s’installa lentement derrière le comptoir. Au même instant, la porte d’entrée de l’auberge se referma brusquement derrière le dernier membre du Théâtre des Songes à y être entré. A leurs tours, les volets claquèrent également. Instinctivement, l’un des artistes tenta d’ouvrir la porte en vain. Les fenêtres étaient aussi belles et bien verrouillées.

C’est le moment que choisi « l’aubergiste » pour annoncer, dans une voix d’outre-tombe :

- « Soyez les bienvenus, mes amis. Je vous attendais… »

Visiblement agacé et intrigué par la situation dans laquelle il se trouvait le vieux Moon répondit

- « Balivernes, nous avons été pris dans une tempête et nous voici dans ta ruine… Comment pouvais-tu savoir notre venue prochaine ? »

- « Vous êtes ici parce que je l’ai voulu ». Hurla le mystérieux individu, rompant de fait avec l’atmosphère feutrée, puis il reprit.

-«  Je vous connais et sais tout de vos agissements, comédiens des Songes… et j’ai… un marché à vous proposer. Un marché qui pourrait vous rapporter tout ce que vous souhaitez… »

-« Continue… » Ponctua Moon, dubitatif.

-« En vérité, c’est très simple – poursuivit la silhouette, dont un éclair illumina passant au travers la toiture percée illumina le visage et laissa apercevoir un bref instant un sourire carnassier et des dents effilées comme des rasoirs – votre renommée est sans égale dans ce pays. On dit que vous êtes en mesure de provoquer n’importe quelle émotion à quiconque assiste à votre spectacle… Il se trouve que je voudrais, moi aussi… m’amuser un peu… Je trouve le temps long voyez-vous. Faites-moi rire, pleurer et trembler de peur et je vous laisserai partir. Échouez, et vous aurez une dette envers moi, un petit travail à accomplir ».

- « Quel genre de travail » reprit le Désillusionniste

- « Oh ! Trois fois rien, une bricole à accomplir en mon nom» s’amusa le Tenancier.

-« Et on peut le connaitre justement ce nom ? » questionna le vieux comédien

-« Je suis déçu, - répondit le personnage en avançant lentement vers la troupe – Je pensais que vous m’auriez déjà reconnu… mais enfin… les amis… Je suis le Diable, tout simplement. » L’être s’était suffisamment avancé pour laisser apparaître son visage terrifiant. Sa peau était rouge comme la braise et sa tête était surmontée de deux cornes proéminentes. Ses yeux, aux pupilles fines comme celles des chats, brillaient d’un jaune éclatant.

L’assemblée de comédiens commença à s’inquiéter. Un brouhaha mesuré s’installa dans la pièce, fruit des réflexions et questionnements apeurés des artistes.  

-« Mes amis, mes amis – répéta le Diable en faisant un signe des bras pour intimer le silence – n’ayez crainte ! Vous êtes si bons comédiens que vous ne risquez rien ! Alors que décidez-vous ? »

-« Avons-nous le choix ? » Demanda Moon, résigné

-« Je crains que non - répondit le Diable – mais pour vous prouver ma bonne foi, je vais vous faire un petit cadeau. Un acompte comme on dit dans le milieu… Je sais que les artistes en raffolent ! J’offre l’opportunité à chacun d’entre vous d’obtenir ce qu’il veut, là maintenant. Votre souhait le plus cher sera exaucé. »

-« Quelle est la contrepartie ? » Demanda Moon

-« Eh bien, si vous ne parvenez pas à me divertir, j’exigerai un paiement en retour… Rien de plus. »

Moon hocha la tête mollement en signe d’acceptation.

-« Magnifique – s’écria le Diable - Nous avons un arrangement ! Bien, que souhaitez-vous ? »
 
Tour à tour, le Diable exauça les souhaits les plus chers des comédiens. Certains furent couverts d’or, d’autres purent rajeunir de dix ans quand les derniers choisirent de faire ressusciter certains de leurs proches.

Vint enfin le tour de Keira. Le Diable s’approcha doucement d’elle en se frotta les mains et en la dévisageant. Sans se laisser démonter, la jeune femme tenta de soutenir le regard du Malin le plus longtemps possible quand ce dernier finit par lui demander ce qu’elle souhaitait par-dessus tout.

-« Je souhaite qu’une bouteille pleine du meilleur Saké du monde m’accompagne jusqu’à la fin de mes jours !! » s’exclama-t-elle, visiblement ivre, le poing serré devant son visage. Le Diable la regarda un long moment,  interdit. Il se mit ensuite à sourire puis à rire aux éclats !

-« Voilà ton vœux exaucé » Dit-il simplement.

A cet instant, une cruche, dotée de jambes, de bras et d’un goulot surplombé d’un bouchon de liège noir en guise de tête, pénétra dans la pièce en passant la porte qui donnait sur les cuisines. Pas plus haute que trois pommes superposées, elle avançait d’un pas claudiquant en direction de Saké. Lorsqu’elle arriva à ses pieds, elle tendit les bras en direction de la jeune femme, comme un enfant vers sa mère.Cette dernière ne se fit pas prier, attrapa la cruche et la déboucha d’un geste vif, avant de porter le goulot à sa bouche pour se délecter du liquide contenu. Cet alcool était si bon, si pur, si parfumé qu’elle la fit pleurer de joie. Jamais Saké n’aurait pu imaginer boire pareil nectar !

-« Il s’appelle Zabuza – expliqua le Diable – C’est le meilleur saké du monde, le mien. Cette cruche ne te quittera, ne se videra, ni ne se brisera jamais. Cependant, quiconque à part toi tentera de boire cet alcool risquera la mort dans l’instant. ».

Sur ces entrefaites, le Diable s’installa sur un trône d’or et d’améthystes qu’il fit surgir du néant, d’un claquement de doigts.

-« A votre tour à présent, et rappelez-vous – insista-t-il – vous devez me faire rire, pleurer, et trembler de peur ».

Alors le spectacle démarra.

Après la première heure, le diable pouffa d’un rire caverneux.

Après la seconde heure, il fut ému aux larmes.

Après la troisième heure, le spectacle prit fin sans avoir pu effrayer le Diable.

Une fois le spectacle achevé, le démon expliqua alors aux comédiens, en se moquant d’eux, qu’il aurait été illusoire d’espérer pouvoir effrayer celui qui n’était rien d'autre que l’incarnation, la personnification même de la peur de chaque être en Zaerod. Le marché était donc biaisé d’avance. Mais pouvait-il en être autrement venant du Diable ? En guise de paiement, il exigea dans un premier temps la récupération de l’acompte qu'il avait versé plus tôt. Mais comme il était le Malin, il décida de choisir l’objet du remboursement. Pour ceux qui furent payés en or, il décida de les couvrir d’or… littéralement. Ainsi ceux-ci furent-ils changés en statue d’or et périrent ainsi. Ceux qui avaient demandé à rajeunir de 10 ans, furent frappés d’un vieillissement accéléré de 100 ans et s’écroulèrent à leur tour, desséchés. Enfin les derniers à qui le Diable avait permis la résurrection d’être chers furent simplement exécutés en compensation.

Il ne restait donc plus que Saké et sa cruche animée.

Le Diable décida d’être clément avec celle qui lui avait formulé la requête la plus saugrenue qui lui avait été donné d’entendre depuis des millénaires.
Il ne lui prit donc qu’un œil en compensation, son œil droit, qu'il mutila gravement.

Enfin, comme l’exigeait le marché de départ, il lui confia la mission évoquée lors de l’accord. Le Diable demanda à Saké, de s’introduire dans la maison des jurés du Thé, qui allaient très bientôt se réunir pour désigner le nouveau Seigneur doté de l’autorité suprême sur le Conseil. Une fois infiltrée elle devrait souiller les feuilles de thé des Provinces Verte, Rouge et Jaune afin d’assurer la victoire du Seigneur de la Province du Thé Noir, qui se trouvait bien entendu, être la province d’origine de la jeune femme. Saké n’eut d’autre choix que de s’exécuter.

Bien évidemment, la Cérémonie de l’élection était d’une ampleur telle qu’elle attirait les Seigneurs, nobles et diplomates de tout le Pays, ainsi que leurs gardes personnelles, sans compter les milices locales qui garantissent le bon déroulement de l’élection. Sans surprise et en dépit de toutes ses qualités, Saké fut arrêtée par la garde alors qu’elle venait de saccager les Thés des trois provinces visées par la demande du Diable. Son identité fut évidement rendu publique et un procès fut monté dans l’instant.

Saké, de son vrai nom Keira Itsusemi fut jugée coupable de haute trahison et condamnée à l’exil.

Ses parents, affiliés à la Seigneurie de la province du Thé Noir furent tenus pour responsables de ce sabotage et condamnés à mort pour l’exemple.

Étrangement le juge qui rendit le verdict affichait un sourire carnassier et des dents effilées comme des rasoirs.

Présent :

Depuis le jour de la mort de ses parents Saké n’a plus remit les pieds dans le Pays du Thé. De toute façon plus rien l’y retient.
Elle voyage donc de villes en villes, afin de trouver de quoi vivre dignement, soit en monnayant ses talents de comédienne, soit par la force de ses lames ou grâces à ses compétences d’illusionniste.
De plus en plus hantée par les démons de l’alcool, incarnés par Zabuza, qui la suit constamment, elle ne reste jamais très longtemps au même endroit car ses méfaits ne restent jamais longtemps méconnus.

Objectifs :

Simplement survivre en continuant à exercer sa passion d’artiste grâce à ses dons, en dépit de la morale et de ce que les autres considèrent comme le Bien.

Boire, boire et boire encore.

Liste de l'équipement :

- Zabuza, l’alcool du Diable
- Une ombrelle de tissu
- Une pipe et une sacoche pleine d’herbes à fumer
- Un vieux kimono
- Deux épées courtes et une épée de maître à lame longue.

Description mentale:

Saké est une artiste et se considère comme telle. Elle vit au jour le jour sans se soucier des autres ou de l’opinion d’autrui. Elle fait ce qui est bon pour elle en dépit de la morale. Elle aspire à la célébrité et la reconnaissance extrême des individus qu'elle croise.
Elle souffre d’une forme aiguë de dépendance à l’alcool, cependant elle contrôle son état d’ivresse. 
Elle est plutôt d’un naturel extraverti, excentrique et épicurien. Elle profite de la vie tant que possible et sans penser aux conséquences de ses actes.
Elle n’a que peu de remord à tuer si cela lui profite. Et si elle peut le faire avec style, c’est encore mieux. C’est une esthète qui a le gout des belles choses.
Elle est d’humeur assez imprévisible, cela dit, elle respecte toujours sa parole et ses engagements.
Mentalement dérangée par ses choix de vie, elle souffre de syndromes schizophréniques assez importants, ce qui la rend assez dure à cerner et à anticiper.

Compétences :

- Pâle copie : Saké peut créer des images d’elle-même à proximité de sa position. Ces images peuvent se déplacer, parler, effectuer des interactions mineurs (ouvrir une porte, porter un objet léger), mais en aucun cas attaquer ou effectuer une action complexe ou d'ordre majeur. Il s’agit de leurres destinés à détourner l’attention ou désorienter l’adversaire. Si une image est frappée, elle disparaît dans un nuage de fumée instantanément.

- Doublure Cascade : Saké peut faire croire à son adversaire que l’attaque qu’il vient de lui porter l’a touchée de plein fouet. Quelque secondes après l’adversaire se rend compte qu’il n’a fait qu’attaquer un mannequin de chiffons qui ressemble grossièrement à Saké. Cette dernière s’est entre temps déplacée de quelques mètres plus loin à son insu.

- Rôle de composition : Saké peut utiliser ses capacités de comédienne experte pour se fondre dans n’importe quel milieu et agir en fonction des étiquettes et des coutumes qui conviennent. Elle est capable d’adapter sa gestuelle et sa voix pour imiter à la perfection n’importe quelle personne qu’elle a déjà eu l’occasion d’observer. Dans ce cadre elle a également une connaissance basique d'un grand nombre de langages et dialectes pratiques dans Zaerod.

- Technique de la femme ivre : Si Saké est ivre, ses capacités au combat à l’épée sont décuplées (Esquive, force et vitesse). En contrepartie, elle est incapable d’utiliser ses techniques d’illusion dans cet état. Celles qui pouvaient éventuellement avoir été lancées auparavant prennent fin immédiatement.

- Charabia et baratin : Saké peut tenter d’utiliser son bagout et son charme pour embobiner son interlocuteur et le convaincre de faire certaines choses pour lui.

- Ainsi font, font, font : Technique de contrôle mental. Saké étire des fil d'énergie depuis ses doigts jusque sur la tempe de son adversaire pour en contrôler les faits et gestes. Ne fonctionne que sur des esprits "simples" (uniquement PnJ de base)


Dernière édition par Mortelune le Jeu 10 Juil - 11:56, édité 4 fois
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Keira "Saké" Itsusemi Empty Re: Keira "Saké" Itsusemi

Message par commender003 Sam 15 Fév - 11:40

...
encore une fiche de personnage que l'adjectif exceptionnel peinerait à qualifier. J'ais adoré, tu as du talent c'est certain. Le personnage est intéressant, l'histoire est originale, je ne sais quoi dire d'autre. 

Ah! Si: tu pourrais nous faire une belle fiche dans la bibliothèque sur le pays du thé? Comme pour Mortelune, le background implique un nouveau lieu/pays/univers. Je pense que ça serait intéressant de mettre ça sous forme plus descriptive encore. Ça permettrais aux autres joueurs de pouvoir vraiment jouer dans cette contrée.
Après ce n'est que des suggestions, mais tu écris tellement bien...

J'espère croiser Saké en rp!
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Keira "Saké" Itsusemi Empty Re: Keira "Saké" Itsusemi

Message par Mortelune Sam 15 Fév - 15:39

Un grand merci a toi pour ton retour. Tes compliments me font tres plaisir. Je te remercie d'avoir pris le temps de lire ce pavé (je sais que ca peut rebuter certains !)

Pour ce qui est de rediger les posts pour la bibliotheque j'essaierai de me pencher la dessus a l'occasion. 

Enfin pour ce qui est de croiser Sake en rp, peut etre te reste t il un perso dispo sous le coude !
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Message par commender003 Sam 15 Fév - 21:55

A vrai dire il me reste un géant nordique, un peu rustre mais d’excellente compagnie. Il aime forger et boire, donc peut être s’endenteraient-t-ils bien même s'il est bon chaotique (tout le contraire quoi).
Enfin bref, si tu as une nouvelle quête à lancer sache que je suis partant!
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Message par Jolebo Sam 7 Juin - 13:17

C'est correct. Very Happy 

Je suis heureux de voir que tu as mis beaucoup d'effort dans la cohérence entre tes images et ton texte. Cependant, la cohérence entre les images entre elles et les textes entre eux laisse, à certains endroits très précis, à désirer. Cependant, ça ne se remarque que quand on est un peu perfectionniste et ça ne choque pas vraiment.

Il y a quelques toutes petites coquilles. Je devrais relire pour les trouver et te les désigner.

C'est très bien structuré et je tiens à la souligner, parce que peu arrivent à rendre un texte fluide et... structuré de cette manière.

Puis, ton boulot est excellent. Vraiment. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ça.

Parfois, tes descriptions sont vraiment très encyclopédiques. Ce n'est pas un défaut, mais à certains moments, un peu de poésie fait beaucoup de bien.

J'aimerais que tu ajoutes des liens avec l'histoire déjà existante de Zaerod. J'ai l'impression que tu as créé un nouveau monde sans d'trop le lier à celui qui existait.

Ça m'arrangerait aussi, comme l'a dit Commender, que tu prennes les temps d'écrire la description du Pays du Thé dans la bibliothèque.

Mortelune a écrit:Je suis le Diable, tout simplement.

Le Diable ? Dans Zearod ?

Voili voilou.
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Message par Mortelune Mar 10 Juin - 10:28

Tu as raison pour les images. Je suppose que tu fais référence aux différentes versions de Saké, notamment le portrait et la version combat. Il est probable que je les supprime car ces références s’éloignent en effet un peu trop de l'originale (version couleur avec l'ombrelle rouge).

Je vais tenter de repérer les coquilles. 

Jo' a écrit:
Parfois, tes descriptions sont vraiment très encyclopédiques. Ce n'est pas un défaut, mais à certains moments, un peu de poésie fait beaucoup de bien.


Tu trouves que le tout est trop austère, que cela manque un peu de... hmm... poésie justement ?


Jo' a écrit:J'aimerais que tu ajoutes des liens avec l'histoire déjà existante de Zaerod. J'ai l'impression que tu as créé un nouveau monde sans d'trop le lier à celui qui existait.

Tu as raison. C'est l'un de mes premiers personnages sur le forum et malgré mes lectures de la biblio, je songeait surtout dans un premier temps ne pas faire d'impair par rapport à l'existant, par soucis de prudence. Je vais tenter de corriger cela dans la fiche descriptive du Pays du Thé (eh oui je l'ai déjà rédigé suite à la demande de Commender, elle se trouve dans la biblio depuis quelques mois déjà !)


Jo' a écrit:Le Diable ? Dans Zearod ?

Oui M'sieur. Le Diable, c'est un peu une entité universelle. Qu'on soit croyant, ou non, quelque soit la religion, cette notion revient inlassablement. Avec des appelations différentes, et c'est pourquoi là, j'utilise le terme générique commun  à tous.

A voir si cela pose problème par rapport à ta vision des choses Smile
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Message par Jolebo Mar 10 Juin - 10:34

Oui, pour la poésie.

Et d'accord, pour le diable.

Have a nice day, my friend. Wink
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Message par Septalune Mar 10 Juin - 13:10

Excellent ! Mais comme le dit Lao Tse "même le singe tombe de l'arbre"... Je serais ravi de partager quelques discussions et aventures avec Saké !

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