Premiers pas d'Epok dans Clantor.

[Mortelune]

Comme chaque matin depuis plus de deux semaines maintenant Epok s'était levée aux aurores. Non pas qu'elle fût d'humeur matinale, mais elle avait appris de façon empirique l'heure à partir de laquelle les miliciens de Clantor se montraient moins cléments envers les sans abris qui passaient la nuit à la belle étoile.


Comme chaque matin, alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à poindre et que la brume qui donnait à la ville des allures inquiétantes se dissipait, elle avait rassemblé ses quelques possessions avant de s’éloigner de son campement de fortune. Elle avait élu "domicile" au cœur d'un des jardins publics de la grande cité. Ce genre de parc regorgeait de recoins isolés et Epok avait su tirer profit de la configuration des lieux à son avantage afin de pouvoir dormir tranquille, ce qui était loin d'être chose aisée lorsque l'on se risquait à coucher dehors à Clantor. Le soir venu elle se faufilait dans l'une des nombreuses remises utilisées en journée par les jardiniers pour y entreposer leurs outils. La serrure de celle-ci avait un jeu suffisamment large pour permettre à la jeune Dragonne de Bronze, sous sa forme humanoïde, d'en manipuler le verrou et d'y pénétrer sans commettre d’effraction compromettante.


A présent emmitouflée sous sa pèlerine qui la protégeait aussi bien du froid que du regard des autres, elle entamait l'habituelle routine qui la mènerait jusqu'au cœur de la ville. Elle se souviendrait longtemps avec amertume et douleur de ses premiers jours à Clantor. Elle s'y était installée par défaut, peu de temps après sa fuite de l'asile. Elle n'avait d'ailleurs plus retrouvé sa forme originelle depuis. Ses blessures, tant physiques que psychologiques l'avaient poussée à rester prostrée sur elle même près de trois jours durant, avant d'être en mesure d'invoquer les ressources mentales nécessaires pour s'exposer à nouveau au monde extérieur. Pourtant sa condition particulière n'aurait normalement pu laisser présager telle déchéance. Elle était tout de même un Dragon ! Et pas n'importe lequel ! Un digne et fier représentant du clan de Bronze, les Architectes du Temps. Mais avant d'être Dragon elle n'était encore, au plus profond d'elle même, qu'une enfant fragile. Deux siècles et demi seulement, à peine le temps d'un battement de cil à l'échelle draconique. Pas encore dotée de suffisamment de force mentale et de sagesse pour pouvoir endurer et surmonter sans assistance les tortures qu'elle s’était vu opposer récemment. Le meurtre d'Endromatz, Solen et Andormu, son voyage d'exil enfermée dans une caisse pendant deux longues semaines, et enfin, cerise sur le gâteau, ces interminables mois de souffrance subies dans les tréfonds de Partonéum. Le traumatisme était encore si frais et vif dans son esprit que certaines nuits son tortionnaire attitré, le Docteur Flinkenberg, lui apparaissait en rêve pour la tourmenter jusque dans son sommeil.


Ce matin, son premier détour se fit vers les halles du marché. Il arrivait parfois que quelques marchands se débarrassent de certaines de leurs denrées au moment de placer leurs victuailles sur les étals. Fruits tachés ou abîmés, légumes attaqués par les rongeurs, pâtisseries peu présentables... tout était question d'opportunité. Malheureusement, les temps étaient durs pour tout le monde et ces donations désintéressées de plus en plus rares. Ce matin là ne fit pas exception aux précédents. Les rares invendables seraient conservés par les marchands pour leur propre personne ou négociés à plus bas prix.


Epok continua son chemin alors que les rayons d'un soleil bienfaiteur réchauffaient son visage immaculé et illuminaient les runes mystiques qui le décoraient. Au gré de ses pérégrinations elle fût tour à tour éconduite par le boulanger, le boucher et un confiseur. Qu’espérait-elle au fond ? Qu'un de ces courageux commerçants se prenne d'une affection soudaine pour une adolescente aux allures d'autiste tant elle semblait incapable d'aligner plus de trois mots intelligibles de suite, et se décide, dans un élan de bonté, à lui payer le gueuleton du siècle ? Ces tentatives lui semblaient aussi vaines que pathétiques, et pourtant elle n'était pas résolue à se résigner. Peut-être était-ce également un moyen pour elle de meubler ses longues et mornes journées.


Elle en arriva finalement à rallier son endroit habituel. Un temple de taille moyenne, dans l'un des quartiers bourgeois de Clantor. Une fois aux pieds de l'imposant escalier qui donnait accès au lieu de culte, elle plia en quatre une couverture sale et élimée avant de la disposer sur le sol et de s'asseoir dessus. Après quoi, elle plaça un petit bol en terre cuite devant elle pour récolter l'aumône. Elle passerait la journée ici, avant de retourner à son petit abris de fortune une fois la nuit venue.


En fonction de la générosité des passants, mais aussi des événements qu'accueillait le temple, la fortune quotidienne était relativement variable d'une journée à l'autre mais lui permettait souvent de s'acheter de quoi subsister jusqu'au lendemain en s'achetant un quignon de pain ou quelques pommes juteuses. Parfois, lorsque son écuelle restait désespérément vide, elle devait se résoudre à utiliser ses pouvoirs de Dragon de Bronze, à contre-cœur. Ainsi lorsqu'elle repérait un passant l'ayant préalablement ignoré mais dont les bourses semblaient relativement bien remplies, Epok, d'un geste gracieux de ses mains frêles et moyennant une courte incantation, modelait le cours du temps pour le faire repasser devant elle autant de fois que nécessaires jusqu'à ce qu'il daigne bien lui laisser une ou deux pièces.


A chaque réinitialisation temporelle, Epok changeait d'approche. Parfois souriante, parfois larmoyante. Silencieusement ou prenant le passant à partie, jusqu'à ce qu'enfin, elle fasse mouche.


C'est ce qu'elle réussit à faire avec ce gros notable, qu'elle fit passer et repasser devant elle plus d'une trentaine de fois avant qu'il ne finisse par faire tinter une poignée de pièces en cuivre après les avoir jeter négligemment en direction d'Epok, sans même lui adresser le moindre regard.


Ce n’était pas la panacée, mais c’était bien assez pour un bol de soupe dans l'auberge qui faisait face au temple. Ni une ni deux, poussée par une faim tenace, la jeune Dragonne ne se fit pas prier et poussa la porte de la taverne pour remplir son estomac meurtri. Elle pénétrait ici pour la première fois. La décoration générale de l'établissement lui donnait des airs plutôt cossus et huppés. Elle s'installa silencieusement à une table, sous l’œil d'un serveur intrigué et des clients dont certains semblaient importunés.


Visiblement agacé et gêné pour son affaire, le serveur s'approcha rapidement d'Epok et s'adressa à elle sur un ton sec :


-"Cet établissement n'est visiblement pas dans vos prix. Je vais devoir vous demander de le quitter sur le champs et sans esclandre"


Sur ces entrefaites, Epok, toujours désespérément silencieuse sortit de sa poche les trois pièces de cuivre qu'elle avait mendié quelques minutes plus tôt et les exposa au serveur, dans la paume de sa main sale. Le serveur, qui perdait patience, se gaussa du piètre spectacle offert avant de poursuivre :


-"Je me suis peut-être mal fait comprendre mais, il faut partir maintenant". D'un geste, il saisit fermement le bras d'Epok et la tira violemment de son siège. Ayant perdu l’équilibre elle tomba au sol de tout son poids provocant le rire de certains clients. Elle peina à se relever en raison d'une intense douleur au genou droit. Résignée, elle s’apprêtait alors à quitter l’établissement et se mettre en quête d'une auberge plus accessible pour ses moyens.

[Melkerah]

[HRP : j'interviens là malgré un autre RP en cours avec ma dragonne, f*ck l'ordre chronologique linéaire, ça se passe suite au RP que je fais avec Rexia]

Melkerah survolait tranquillement les environs pour remettre en forme son aile blessée. Elle était passée juste au-dessus de Clantor, frôlant presque les toits, dans le but d'apercevoir l'humaine de sa jeune protégée, Rexia, mais avait été perturbée par une odeur étrange : ni humaine, ni dragon, un mélange des deux ajouté d'une nuance qu'elle ne reconnaissait pas.
Prudemment, elle se mit à tournoyer au-dessus de la métropole pour essayer de déterminer l'origine de cette trace olfactive pour le moins étrange, ne sachant trop à quoi s'attendre. Elle ne désirait rien plus que de rencontrer un autre dragon, Rexia et elle étant encore bien seules pour une espèce, mais cette partie humanoïde dans cette odeur...
Songeant qu'elle n'y perdrait rien, elle poussa un puissant rugissement, espérant que s'il s'agissait bien d'un genre de dragon, il l'entendrait et répondrait.

[Marius]

Marius qui était dans la taverne en train de dormir à cause qu'il avais bu 2 bouteilles 1 litre de rhum , fu réveillé par le rire de certains clients.sans raison comme il était bourré Sort dehors et entend le crie de Melkerah.
Alors il pris son sabre dans sa main droite et son pistolet à mèche dans sa main gauche et commence à crier : D'abord j'ai le droit de faire que ce que je veux alors j'ai le droit d'être bourré c'est pas toi qui fais la loi morbleu ! 

[Mortelune]

Epok, affligée par le traitement qu'elle venait de subir à l'intérieur de l'auberge, en passa le seuil pour se retrouver à la rue. Son genou la faisait horriblement souffrir et elle peinait à marcher sans claudiquer.
Alors qu'elle cherchait à conserver un équilibre précaire elle fut presque renverser par un stupide ivrogne qui s'agitait sans raison sur le trottoir.

Sur le coup, Epok eut bien du mal à comprendre comment l'auberge pouvait, dans le même temps, accepter un tel sac à vin en son établissement et refuser à elle, de lui servir ne serait-ce qu'un potage. Mais elle fut bientôt interrompue dans sa réflexion par un bruit qu'elle ne connaissait que trop bien.

Instinctivement, elle leva les yeux aux ciels, la main positionnée sur le front afin de se protéger des rayons du soleil.

Elle ne tarda pas à observer ce à quoi elle s'attendait. Un magnifique spécimen de Dragon. Elle tenta, avec difficulté, d'en déterminer l’espèce. Mais elle n'en connaissait que trop peu sur l'histoire et la provenance de ses congénère pour être en mesure d'en tirer des conclusions incontestables. En tous les cas était-elle sûre qu'il ne s'agissait pas d'un Dragon de Bronze.

Devant ce spectacle inattendu, elle fut tout d'abord tentée de reprendre sa forme naturelle pour gagner le ciel à son tour et se rapprocher de ce mystérieux protagoniste. Elle se demanda alors si les habitants de Clantor étaient coutumiers de ce genre de manifestation. Elle regarda autour d'elle. Visiblement et à part le soûlard, personne ne semblait véritablement s'en soucier. Pourtant c’était la première fois en deux semaines qu'elle croisait un Dragon ! 

Prudente, elle hésita longuement avant finalement de refréner son envie de métamorphose. Le traitement qu'elle avait subit à El Hazeem, la haine dont avaient fait l'objet les Dragon de Bronze l'avait radicalement changée. Elle se sentait à présent plus en sécurité sous ses traits humains. Elle chercha malgré tout un moyen d'attirer l'attention du majestueux être volant.

Elle se mit à courir en direction d'une brasserie non loin. Une pile de tonneaux étaient entreposés là, les uns sur les autres, à proximité de la devanture du bâtiment. Elle décida alors de profiter de cet éphémère monument de bois afin de parvenir jusqu'à la toiture de la brasserie, qui dominait le sol d'une dizaine de mètres. De là, elle serait certainement plus visible pour le Dragon et inversement.

Elle commença donc à poser pieds et mains sur les barils, afin de les escalader et d'en atteindre le sommet...

[Maru]

Un nouveau jour dans la ville de Clantor commençait. L'air bien qu'encore frais annonçait une belle journée ensoleillée. Sur la rivière qui traverse la ville, un tonneau flottait, se cognant parfois sur un bord puis repartant au centre avant d'aller cogner l'autre rive. Ce tonneau semblait presque s'amuser d'aller d'un côté à l'autre. Enfoncé presque au 2/3, on y distinguait sur le côté lorsqu'il tournait une sorte de cercle avec des symboles bizarres et une plaque dont l'écriture n'était pas visible puisque dans l'eau.

 A l'intérieur, Maru était toujours en stase. De ce fait, il ne souffrait ni du manque d'oxygène, ni de l'obscurité, ni du temps. Il n'avait pas non plus à s'inquiéter de qui allait trouver ce tonneau et tenter de l'ouvrir. Il n'avait même pas à penser. Il était "hors service" tant que la magie opérait. Avant de dériver ici, ce tonneau en avait parcouru du chemin.

 

D'abord dans le lointain orient, il avait suivi les cours d'eau se jetant dans une immense mer dont Maru ignorait jusqu'au nom. Dérivant avec les orages et les courants, il fut un jour ramassé par un poissonnier d'une côte inconnue. Ne pouvant l'ouvrir car n'étant pas doté de pouvoirs magiques, celui-ci le vendit pour sa valeur en bois au marché saisonnier qui permettait à son village de commercer et de vivre jusqu'à la saison suivante. Le tonneau fut alors transporté jusqu'à un menuisier qui ne pouvant ni ouvrir ni abîmer le tonneau, le mit en exposition en organisa des tournois payant avec récompense à qui l'ouvrirait. Ce tonneau était sa poule aux œufs d'or. Mais quelques temps plus tard, plus personne ne voulait tenter de l'ouvrir. C'était juste impossible et l'on commença à dire qu'il devait être maudit. Le marchand s'en débarrassa alors gracieusement auprès d'un pèlerin qui voulait l'étudier dans sa ville d'érudit, ayant été intrigué par les runes sur le tonneau.

Après plusieurs mois d'études, ne parvenant ni à l'ouvrir car il pensait devenir riche de son contenu, ni à décrypter les runes, il alla voir dans la plus grande ville de la région si un mage pourrai l'aider.

Les mages de la ville possédaient la magie nécessaire à son ouverture. Bonne ou mauvaise, peut importait. Mais ils était avide d'ouvrir le tonneau à l'histoire bizarre, pour utiliser son contenu afin d'être riche ou reconnu comme un puissant mage. Le tonneau restait donc scellé. Et il résistait à quiconque voulait l'ouvrir pour prouver qu'il était le meilleur et avoir ses richesses. Le tonneau apportât alors au pauvre érudit, la même chose qu'au marchant : la peur et la superstition que le tonneau soit maudit et qu'on y ait enfermé une créature maléfique. Il décida alors de s'en débarrasser du haut d'une falaise, après avoir inscrit sur une pancarte et l'avoir enchaîné au tonneau :  "Tonneau impossible à ouvrir. Prenez garde, malédiction".

Depuis lors, même si il était repêché, le tonneau était aussitôt rejeté avec nombre de paroles, magiques ou non, pour protéger ceux qui l'avait découvert.

 

C'est ainsi qu'en ce début de matinée, bien longtemps après avoir été refermé, le tonneau prenait un bain de soleil dans la rivière de Clantor, attendant le prochain prétendant à son ouverture...

Ce fût ce matin là que le jeune apprenti de l'aubergiste choisi, pour tester les sensations que cela procurait d'avoir la gueule de bois dès le matin. Pris de violentes nausées, la rivière de la ville fût un parfait égout pour lui. Une fois son estomac bien allégé, il se posa sur la berge en observant la rivière. Voyant un tonneau flottant dessus et après avoir manqué d'y tomber tellement le sol lui paraissait instable, il parvint à récupérer cet objet flottant et à le hisser. La gnôle matinale lui rendait la vue trouble. Aussi lorsqu'il inspecta le tonneau pour voir si, par le plus grand des hasard, il ne s'agissait pas d'un bon tonneau de vin, il constatât que celui-ci paraissait vieux et neuf à la fois. La chaîne prévenant qu'il y avait une malédiction dans le tonneau fût enlevée sans être lue. Sûrement juste l'indication de la provenance de la marchandise... Le tonneau, alors au sec sur la rive, séchait doucement et le bois pris alors un bel éclat qui reflétait le soleil matinal, comme s'il savait que bientôt, cette personne qu'il attendait allait venir...

En vain, l'appentis essayât de l'ouvrir et pestant contre l'objet qui ne s'ouvrait pas, pensant qu'il lui refusait une bonne rasade d'alcool.  Il décida donc de rouler sa découverte jusqu'à la réserve de l'auberge. Aidé de ses compagnons de travail, il hissa sa découverte presque au sommet de la réserve située à proximité de la devanture du bâtiment et s'en retourna annoncer à son patron qu'il allait devoir lui payer une augmentation...

 

Maru toujours "hors service" n'entendis pas le cri du dragon qui déchira l'air. En revanche lorsque la jeune femme posa ses mains sur le couvercle du tonneau, celui reconnu la présence de magie et ne décelant aucune intention de se servir de son contenu, les runes présentes sur le tonneau disparurent en même temps que d'autres se dessinèrent autour du poignet droit de Maru.

A l'instant où le premier pied de cette escaladeuse se posa sur le couvercle, celui-ci glissa et bascula pour tomber au pied de la pile des tonneaux, dérobant son équilibre à la jeune femme...

A l'intérieur, Maru était maintenant libéré de sa stase mais il tardait un peu à se réveiller...Il ne sentait pas encore l'air que ses poumons inspiraient de nouveau, ni la gourde, la dague ou la carte repliée qu'il avait avec lui...

 

[Marius]

Marius après d'avoir crié il croise un milicien de Clantor qui lui dit avec un air menaçant : Au non de la loi je vous arrête pour trouble à l'ordre public en état d'ivresse et à main armé ! Et la une course poursuite éclate en pleine rue entre Marius et le milicien.Marius cour prend une petite ruelle puis une autre.Ensuite monte sur une échelle arrive sur un toit , le milicien monte alors à échelle et la Marius pousse échelle et le milicien tombe par terre et il est assommé puis 3 autres miliciens vienne. 1 aide son collègue et les 2 autres escalade le mur de la maison.Marius passant sur le toit descend et se cache derrière une pile de tonneau et les 2 miliciens descend du toit et passe bêtement devant les tonneaux sans le remarqué.Marius tourne la tête et voit le tonneau (ou Maru était dedans) ou les runes s’efface et dit :
Faut que j'arrête le rhum.Car j'ai des hallucination maintenant. Hic

[Melkerah]

Pendant ce temps, Melkerah continuait de tournoyer lentement au-dessus du quartier d'où semblait provenir la trace olfactive qui l'avait attirée. Le bipède imbibé d'alcool ne connut sans doute pas sa chance d'échapper à une gerbe de flammes furieuse, car la dragonne estima qu'il y avait plus important pour le moment que de remettre à sa place un ivrogne.
Elle finit par apercevoir une presque-humaine qui escaladait un tas de barils, se demandant en quoi cela pouvait la concerner, et compris que l'odeur de dragon provenait de cette bipède. La dragonne d'émeraude allait parler à l'étrange humaine, mais un étrange phénomène la coupa : un des tonneaux s'ouvrit, dévoilant la présence d'un autre genre de quasi-bipède en état d'hibernation, tout en même temps que l'ivrogne lançait une course-poursuite avec les gardes de Clantor.
Melkerah décida que la seule chose importante en cet instant était la possible présence d'un dragon inconnu, ou quelque chose d'approchant, et chassa le reste de son esprit. Ignorant tout le reste, elle fixa son regard d'azur sur la femme qui semblait posséder l'odeur d'un dragon.

#Qui es-tu ?# lui demanda-t-elle par télépathie #qu'as-tu à voir avec les dragons ?#

[Marius]

Marius toujours ivre voit ce tonneau s'ouvrire et voit une étrange créature ressemblant à moitier humain et 2 autres mi dragon un dans le ciel et l'autre sur un tonneau et commence à s’inquiète et pense : il a du être fort le rhum et les hallucination devienne inquiétante.
Et se blotti contre un tonneau et dit : J'espère que je vais pas être malade.

[Mortelune]

[hrp : Fais gaffe Marius, Epok n'a absolument pas l'apparence d'un dragon.]

Certes Epok était nerveuse et empressée au moment où elle avait entreprit de grimper cette pile de tonneaux. Certes, sa curiosité avait prit le pas sur la prudence dont elle aurait dû faire preuve lorsqu'elle s'attaque à ce brinquebalant monument de bois.


Et ce qui devait arriver arriva, fatalement. Sans assurer ses prises et la position de ses pieds sur les tonneaux, arrivée à mis hauteur, le risque de chute se concrétisa. Pourtant elle avait clairement ressenti une sensation étrange au moment ou sa mains avait effleuré un tonneau qui lui avait semblé particulier. Comme si elle l'avait touché sans vraiment le toucher. Comme si sa paume n'était finalement rentrée en contact qu'avec une barrière qui protégeait la structure de l'objet. Son couvercle s'était ensuite dérobé sous l'impulsion de son pied droit, provocant sa chute.


Elle tomba lourdement quelques mètres plus bas. Sonnée elle peina à se relever, touchant son crane pour évaluer les dégâts subis. Elle avait visiblement une vilaine bosse sur l'arrière de la tête. Sa lèvre inférieure était fendue et saignait de façon assez abondante et sa cheville droite la faisait atrocement souffrir. Comme pour se réveiller Epok secouait vigoureusement sa tête et avec elle, ses cheveux blancs décoiffés.


Le tonneau était face à elle, positionné de telle façon qu'elle ne pouvait en apercevoir le contenu, si contenu il y avait. Elle fut cependant relativement étonnée de ne constater le déversement d'aucune bière ou autre boisson au sol. Au moins, elle ne serait pas poursuivie par le brasseur pour ce méfait potentiel ! 


Non loin de là, l'ivrogne poursuivait ses monologues et son navrant spectacle. Visiblement, le trop plein d'alcool ingurgité dernièrement devait se rappeler à ses bons souvenirs !


Au même moment, Epok fut victime d'un étrange phénomène. Une sorte de sollicitation télépathique. Une sensation qu'elle n'avait plus ressentie depuis plusieurs décennies. En fait à bien s'y rappeler, son clan n'avait plus conversé de la sorte depuis que ses membres avaient pris forme humanoïde. Ils avaient abandonné ce moyen de communication afin de faciliter l'intégration au sein de la communauté d'El Hazeem. 


Une rapide analyse de la situation amena Epok à constater que deux choses étaient sûres à cet instant. La première, elle savait que le Dragon qui survolait Clantor était le seule être à proximité capable d'être à l'origine de cette prise de contact. La seconde, que fort logiquement le Dragon avait repéré sa présence et savait qu'Epok était elle aussi un draconide.


Epok n'était même plus certaine de savoir utiliser la télépathie de façon correcte. Elle invoqua néanmoins ses lointains souvenirs afin d'entrer en contact avec celui qui attendait sa réponse. Elle se concentra quelques secondes et fit le vide dans son esprit. Elle fixa ensuite le regard sur le dragon qui planait magnifiquement au dessus d'elle et tenta de lier son esprit au sien.

#Je m’appelle Epok. J'appartiens au clan des Dragons de Bronze. Venez-vous à moi en ami ?#

[Maru]

Maru, bras en crois dans son tonneau, les genoux replié sous son menton commença à sentir la chaleur réchauffer sa peau… Chaque parcelle de sa peau absorbait le soleil comme pour faire revenir son corps à une température de vie. Ouvrant graduellement les yeux, Maru bougea avec difficulté sa main pour protéger ses yeux.  La lumière lui brûlait les pupilles et il dut s’y reprendre à de nombreuses fois avant de pouvoir simplement regarder ses genoux sous la protection de sa paume. 

Bien que parfaitement conservé, son corps c’était néanmoins ankyloser. Passer près de trois ans dans un tonneau, même les articulations les mieux huilées en pâtiraient…Un à un, les yeux à demi fermé, Maru déplia ses doigts. De formes humaines, il constata alors que sur ses mains, ses griffes semblaient avoir été polies et rétrécies. Comment allait-il pouvoir traquer ses proies et se nourrir…ce n’était pas avec ces trucs minuscules qu’il allait survivre…Heureusement, au bout chacun d’entre eux, ses coussinets étaient présents. Il pourrait donc se déplacer comme il avait l’habitude de le faire…Il sentait qu’à ses pieds ils étaient aussi présent. 

Ses yeux s’habituant progressivement à la lumière, il constata alors la présence de runes sur son poignet droit. Il arrivait à les lire mais ne comprenait pas leurs significations… 

Ses bras n’avaient plus de fourrure, tout comme son torse ou son visage…Il n’en sentait plus que sur son dos, de la nuque à la base de son dos…Oui…il s’en rappelait…il l’avait constaté lorsqu’il l’avait emmené en prison….en prison….oui…la prison….

Un énorme poids sembla alors peser sur sa poitrine nue. Touchant du bout des doigts l’anneau qu’il portait autour du coup, tous les souvenirs lui parvinrent en rafales. Ses yeux se remplirent de larmes mais aucun son ne sorti de sa bouche tellement la douleur le martelait…Tout était arrivé si vite…Son meilleur ami…littéralement volatilisé en brume rouge sous ce dôme…la terre qui tremblait, les spasmes qui le secouaient en le traversant de part en part…

Et sa famille…sa famille qui à cause de lui avait été déchue…lui qui était devenu un paria…

L’anneau roulant entre ses doigts émettait une faible lueur rouge, preuve que son ami était toujours là. Comment ? Aucune idée. Mais il était là. Il le sentait et le sage le lui avait dit… Silencieusement, ses larmes coulèrent sur ses joues. Le front posé sur ses genoux, son pantalon de toile absorbait ses pleurs. Après de longues minutes qui lui parurent durer une éternité, il releva progressivement la tête. Il se résolu de pleurer son ami plus tard. Non. Il n’avait pas à le pleurer en fait. Il allait le faire revivre. Coûte que coûte. Il allait par n’importe quel moyen faire réintégrer son âme dans un corps, ou recréer un corps ou…ou…

Maru n’avait aucune idée de comment il pourrait s’y prendre. Mais la seule chose dont il était convaincu, non, dont il était viscéralement persuadé, c’était qu’il n’aurait de repos avant d’avoir fait cela. Peu importe que cette si quête lui allait lui prendre une semaine ou un siècle.

Peu à peu, il remit de l’ordre dans ses idées. D'abord…d’abord savoir où il était, en quelle année il était…ensuite…

Ensuite, lorsque ses pupilles bleues d’apparence humaine se levèrent, Maru cru être en train de cauchemarder…Une…une sorte d’immense créature était bien au-dessus, dans le ciel…

Bouche ouverte, Maru bugga. Un long. Très long moment. Progressivement une sensation de peur indescriptible s’emparât de lui. Tous ses instincts de prédateur étaient en alerte. S’il y avait pu y avoir un immense panneau marqué « Danger-fuyez » aurait été mis sur cette créature.

Mais bien qu’il eut fait tous les efforts du monde, non seulement sa queue était coincée sous son bras et il ne pouvait la sortir, mais en plus, il était lui-même complètement tassé et imbriqué dans le tonneau…

Se tassant alors encore plus à l’intérieur, il ferma ses yeux en priant les anciens de toutes ses forces que cette créature ne fasse pas de lui son repas…protégeant l’anneau entre ses mains ses pensées allaient à la vitesse d’un courant descendant la montagne un jour d’orage.

 -Il n’était quasiment plus Yteo,

 -il était coincé dans un tonneau,

- l’âme de son ami était entre ses mains,

- il y avait une sorte de monstre gigantesque dehors et

- il pouvait être vu et tué à tout instant sans pouvoir se défendre ni même utiliser ses pouvoirs pour manipuler la dague en pierre qu’il sentait entre ses cheville.

Terrorisé, il promit intérieurement aux anciens que si ils l’épargnaient, non seulement il fera vivre son ami de nouveau, mais en plus il se montrera éternellement reconnaissant, fera preuve de gentillesse et n’embêtera personne et sera poli. Ah et ne fera plus de bêtise…

Promis…Juré… pensât-il de toutes ses forces… Promis…Juré…

[Melkerah]

#Je m’appelle Epok. J'appartiens au clan des Dragons de Bronze. Venez-vous à moi en ami ?#

La réponse télépathique atteignit Melkerah avec une étrange faiblesse que la dragonne mit sur le compte de l'apparence humanoïde de la femme-dragon. Le clan des Dragons de Bronze... A sa grande honte, elle n'avait jamais entendu parler de ce clan, ni même de "dragons de bronze". Mais cela n'avait aucune importance : pour la seconde fois dans sa vie, Melkerah avait trouvé un congénère.

#Oui, je suis venue te rencontrer dès que j'ai senti ta nature, en amie# répondit-elle #Pourquoi ressembles-tu à un petit humain ?#

Soudain, un nouveau fumet parvint aux narines affûtées de la dragonne. Une odeur de renfermé, mais aussi d'humain et de félin... Où était la créature qui sentait ainsi ? Se cachait-elle dans l'intention d'attaquer Epok, ou elle-même ? Ou bien était-ce un ami de la dragonne de Bronze ?

#Tu n'es pas seule, Epok# reprit Melkerah #Où est l'autre semi-humain ?#

Méfiante, la dragonne d'émeraude exécuta un tour plus serré et vint se poser sur le toit qu'avait essayé d'escalader la femme-dragon. Là, elle posa son regard d'azur sur le deuxième dragon qu'elle ait jamais rencontré.

[Mortelune]

Une nouvelle fois l'esprit d'Epok fut sollicitée par une interaction télépathique. Elle n'appréciait que modérément ce procédé qu'elle jugeait comme assez envahissant. En réalité cette posture défensive était plutôt liée au fait que son mental n’était plus du tout habitué à cette façon bien particulière de communiquer.

Un peu déboussolée, la jeune dragonne d'apparence humaine éprouvait une certaine difficulté à appréhender les événements qui se bousculaient. Sa chute, même si elle était loin d'être vertigineuse l'avait quelque peu chamboulée. Aussi lorsque le Dragon décida de se poser à quelques mètres de sa propre position, impressionnée, elle recula machinalement de quelques pas. 

Cet individu était simplement magnifique. Sa contemplation rappelait à Epok les souvenirs passés en compagnie des membres de sa famille aujourd'hui disparu. Son regard exprima alors une teinte de mélancolie et son visage exprima une certaine tristesse face aux réminiscences de cette période révolue.

Malgré le fait qu'on aurait pu supposer que la présence d'un représentant d'une espèce proche de la sienne puisse la rassurer, Epok était devenue bien plus que craintive et prudente depuis les événements d'El Hazeem et son incarcération au Partoneum.

Elle se méfiait depuis, de tout et de tout le monde et préférait largement vivre dans l'isolement et limiter les interactions avec les autres. Se préserver, telle était son leitmotiv. 

Sa nature polie la poussa néanmoins à répondre aux sollicitation du majestueux Dragon qui l'observait à présent. Les yeux bleus et profond de la jeune femme, dans laquelle sommeillait la flamme de Bronze, se dirigèrent alors vers son interlocutrice. Son visage pâle et harmonieux ne dégageait pas réellement d'expression mais semblait relativement bienveillant et à la fois trahissait une certaine surprise. Elle se concentra alors pour s'adresser mentalement à la Dragonne.

#Mon histoire est longue. Si l'envie t'anime et si le temps ne t'importe guère, alors je serai disposée à te la conter#

Elle fut ensuite interloquée par la remarque qui suivit. Comment pouvait-elle ne pas être seule, elle qui avait prit soin, des semaines durant, à s'isoler le plus possible. Elle ressentait néanmoins effectivement une présence. Et non loin d'elle, le tonneau particulier qui avait causé sa chute semblait bouger.

Intriguée et apeurée à la fois, Epok, souhaitait savoir ce qui se tramait dans ce réceptacle de bois. Tiraillée entre l'envie d'en observer le contenu et celle de rester à distance raisonnable de l'objet mystérieux, Epok trouva une solution qu'elle jugea optimale.

Ses mains fluettes firent quelques mouvement gracieux dans l'air avant que l'instant d'après, une boule d'énergie lumineuse se matérialise entre les deux paumes d'Epok. Il s'agissait de l'une de ses spécialités, courber et modeler le temps pour en faire un projectile énergétique. Elle canalisa la puissance de ce qu'elle appelait l'écho temporel pour limiter l'impact du choc qu'elle allait provoquer. Après quoi elle tendit le bras d'un geste sec en direction du tonneau. Le projectile temporel fendit l'air à une vitesse folle et entra en collision avec le coté du baril ce qui eut pour effet de le faire tourner sur lui même. A l'issue de sa rotation, Epok put enfin apercevoir ce qu'il cachait.

A sa grande surprise, elle tomba nez à nez avec un humanoïde. Et comme l'avait suggéré la Dragonne, il s'agissait en effet d'une sorte de race hybride et... relativement poilue. Une sorte d'homme-chat, peut-être un cousin éloigné des Similirastes. Quoi qu'il en soit, Epok le fixait de ses yeux azurs étonnés. Sur ses gardes et prudente, elle matérialisa de façon préventive, un autre écho temporel entre ses mains.

[Maru]

Terrifié et tout en se répétant les même paroles de promesses envers les anciens, Maru senti l'énorme monstre se poser non loin de sa position. Retenant son souffle, en serrant l'anneau dans ses main, il essayât de bouger très doucement. Mais c'était peine perdu. Le tonneau le pressait et sa position inconfortable le coinçait à l'intérieur. Il ne pouvait pas s'éclipser furtivement..

Alors que ses oreilles se redressaient sur sa tête pour écouter le moindre bruit qui indiquerai si ce monstre voulait s'en prendre à lui, Maru tenta de faire glisser la dague de pierre d'entre ses chevilles à ses mains. Surtout ne pas faire bouger le tonneau...

Concentré et apeuré, au moment où il pensait réussir, son tonneau se mit à tourner. Étouffant un léger cri qui était à mi-chemin entre l'humain et l'animal, Maru ferma les yeux. Il allait mourir. C'était sûr et certain. Ce monstre allait le transformer en pâté... ses oreilles se rabattirent sur son crane et il se renfonçait un peu plus dans le tonneau...

Alors que le tonneau terminait sa rotation, Maru, les yeux écarquillés et terrorisés, regarda en levant très lentement la tête pour voir au dessus de lui... Bloqué sur le dos, il vit alors une silhouette...elle n'avait rien du monstre qu'il avait vu dans le ciel...

La bouche légèrement entre ouverte, il dégluti difficilement. Il était pris entre la panique de se faire réduire en poussière et la surprise de découvrir un humain, ou plutôt une humaine vu qu'elle semblait être une femelle... Ses yeux bleus d'apparence humaine étaient grands ouverts et fixés sur elle.

La stupeur passée ses oreilles se redressèrent et se tournèrent vers le bruit du souffle du monstre que Maru ne pouvait plus voir. Il n'y avait pas de temps à perdre...elle risquait de se faire attaquer ou pire...ou même lui...Ses pensées étaient anarchiques, certes il avait été élevé et éduqué dans la haine des humains qui avait selon les récits détruis sa race, mais il avait toujours eu la conviction que les tords n'étaient pas venu que d'une race et que si on le leur permettaient, les humains seraient certainement de bonnes personnes...au moins quelques uns...enfin..peut être...

Mais là, là il fallait que cette femme se cache mais surtout...surtout qu'elle arrête de le fixer ou la créature allait savoir qu'il était là!!  Pourtant, au vu de sa blancheur de peau, Maru pensa qu'elle devait passer sa vie à se cacher donc elle aurait déjà du avoir le réflexe de le faire...

Ses yeux allant alors frénétiquement de gauche à droite, il voulu lui faire comprendre qu'il y avait un danger imminent et à défaut de se sauver elle, ne pas faire remarquer sa présence à lui...

Ses mains serraient son anneau le rendant invisible aux yeux de cette femme, contrairement aux runes sur son poignet droit. Ses oreilles de léopard tournées dans la direction du monstre, la bande de fourrure sur son dos était hérissée, marquant sa peur. Ses épaules nues étaient tassées et Maru rentra un peu plus son menton dans ses genoux en suppliant intérieurement qu'elle arrête de le regarder pour avoir la vie sauve. Son cœur battait à cent à l'heure et Maru guettait le moindre changement dans le souffle de respiration de l'autre créature...

[Melkerah]

Melkerah regarda avec stupéfaction la femme-dragon envoyer une sorte de boule d'énergie sur le tonneau d'où venait l'autre odeur. Si le but était de détruire l'objet, c'était raté, mais il semblait plutôt que la femme ait voulu tourner le tonneau pour voir ce qu'il y avait dedans. La dragonne d'émeraude, elle, ne vit pas la créature qui s'y tassait, mais elle commençait à perdre patience, aussi elle s'adressa à elle, comme toujours, par télépathie.

#Qui es-tu ? Pourquoi restes-tu caché là-dedans ? Espères-tu nous menacer ?# interrogea-t-elle avec une note d'agacement.

Mais Melkerah n'oubliait pas la femme-dragon, loin de là.

#J'aimerais entendre ton histoire# lui dit-elle de façon à ce que personne d'autre n'entende #J'ai passé ma vie à chercher d'autres dragons, et si tu en es bel et bien un, le temps n'est pas un problème.#

Un instant plus tard, elle ajouta :

#Tu n'as pas l'air de connaitre la créature qui se cache là... Sais-tu ce que c'est ?#

Évidemment, Melkerah ne se rendait pas compte que son mode de communication mettait Epok mal à l'aise, ni que sa présence l'inquiétait un peu. En revanche, elle se doutait de la réaction du presque humain caché si jamais elle s'approchait. Elle resta immobile en attendant la suite.

[Mortelune]

Epok comprit rapidement que la créature qui se tenait là, dans le tonneau face à elle, l'enjoignait à se mettre à l'abris de la dragonne qui s’était posée sur le toi de la brasserie.

Malgré son angoisse, elle était résolue à ne pas bouger d'ici. De toute façon il aurait été illusoire, à cette distance, de penser ne serait-ce qu'un instant pouvoir échapper à son souffle dévastateur. Quelques éléments la rassuraient néanmoins, si la dragonne avait souhaité les voir morts, ça serait déjà fait, par ailleurs ses mots ne trahissaient aucune agressivité. Elle s'adressa alors au petit être poilu recroquevillé dans son baril et qui visiblement ne souhaitait pas s'en déloger.

-"Tu ferais mieux de sortir de là. Tu la rends nerveuse, et moi aussi." lui lança-t-elle tout en entretenant son écho temporel en faisant onduler la forme énergétique au contact de ses doigts.

Sans cesser de fixer le tonneau et son occupant, Epok répondit aux questions de la dragonne.

#Avec plaisir, je te conterai mon récit, le récit des Dragons de Bronze, les architectes du temps. Mais pas maintenant ni ici. Je ne connais pas cette étrange créature terrée dans son tonneau et je souhaite écarter toute menace potentielle avant de me confier à toi#

[Maru]

Malgré les regards insistants de Maru, cette femelle ne semblait absolument pas vouloir bouger et encore moins arrêter de le regarder. Se preparant au pire, maru entendi alors une voix dans sa tête.  Effrayé n'était plus le mot pour le décrire. Paniqué,  terrorisé semblait eux aussi être des euphémismes. Non seulement il allit se faire pulvériser par ce monstre...bien que le toneau devrait lui éviter d'être reduit en miette grâce aux pouvoirs que le mage avait mis dessus...mais en plus il devenait fou..complétement fou...Il ne comprenait pas d'où venait cette voix...quand à ce qu'elle disait...lui menacer quelque chose? C'était absurde..c'était lui qui allait se faire hacher menu...

Essayant de rassembler ses esprits, ses yeux se fixèrent sur l'espèce de magie que la jeune femme avait fait apparaître.  Lorsqu'elle lui parla, maru ne savait plus si la voix qu'il avait entendu dans sa tête était liée à elle ou à son imagination. Et de qui parlait elle?  Qui rendait il nerveux? 

Il prit une seconde pour remercier mentalement les anciens d'avoir été dans la famille dominante de son territoire.  Sans cela il n'aurai jamais pu comprendre ce que cette femme lui disait. Le langage humain n'était enseigné qu'aux plus fort...

Balbutiant alors, la voix étreinte d'une peur de la créature qu'il ne voyait pas, mais aussi de la magie que tenait cette femme -car à cette distance et face à l'ouverture le tonneau ne le protegerai pas- maru prononça quelques mots d'abord inaudibles. Puis sachant qu'ils n'avaient pas été entendus, il articula alors de la même voix, ni grave ni aigu,  comme celle d'un ado humain : 

Je...je suis bloqué...je ne vous veux aucun mal...


Ses yeux reflétaient aussi sa détresse.  Si cette femme était avec la créature,  ce qui selon lui était la seule explication au fait qu'elle ne fuit pas et au fait qu'elle lui parler alors que le danger était là, alors il était vraiment,  vraiment dans un sale pétrin. ..

[Melkerah]

Melkerah commençait sérieusement à perdre patience avec ce semi-humain, qui ne comprenait visiblement même pas sa télépathie et encore moins qu'elle n'allait pas le tuer...
Eh bien, quitte à le terroriser, autant y aller jusqu'au bout. Elle s'avança vers le tonneau dont la créature n'arrivait pas à s'extraire, le saisit entre ses puissantes mâchoires et le secoua violemment jusqu'à ce que l'homme-félin en soit éjecté.

#Bien# fit-elle d'un ton exaspéré #Maintenant tu vas arrêter de pleurnicher. Je ne vais pas te tuer, à moins que tu me donnes une bonne raison de le faire !#

La dragonne lâcha le tonneau et s'écarta un peu du pauvre ytéo pour le laisser reprendre ses esprits.


#Vraiment, ces humanoïdes# râla-t-elle à l'attention d'Epok.

[Maru]

Alors qu'il tentait d'expliquer, apeuré, à la jeune femme qu'il ne pouvait bouger et qu'il ne voulait aucun mal, Maru senti son tonneau être soulevé du sol. 

Terrorisé et tremblant comme une feuille, ne comprenant qu'une chose : que la fin était proche, Maru serra son anneau en implorant de nouveau les anciens. 

Expulsé du tonneau, il fut violemment éjecté sur les pavés. Ses réflexes félins lui permirent de se réceptionner sur ses quatre pattes, mais il continua sous la violence de la projection, sa chute avec quelques roulades non contrôlées. Sa tête heurtant les pavés, son arcade droite s'ouvrit et le mur de l'auberge stoppa ses culbutes. Tête contre le sol, dos au mur, les pieds en l'air, le pauvre Maru était complètement sonné. Si il ne voyait pas de petits oiseaux chanter devant ses yeux, il voyait en revanche entre ses deux pieds une énorme forme trouble qu'il prit pour un gros, très gros oiseaux des montagnes...ou était-ce autre chose... 

La carte, la dague et la gourde vide qui étaient dans le tonneau avaient eux, fini aux pieds de la jeunes femmes. La gourde était fendue et le fourreau de la dague en pierre polie, légèrement ouvert.

Entendant de nouveau la voix dans sa tête, il cligna plusieurs fois des yeux pour comprendre ce qu'il lui arrivait...le choc avait été violent et entendre des voix... ce n'était pas bon signe... Mais...c'était cette forme qui parlait..ou... Tout était trouble et des forgerons battaient le fer à corps perdus dans son crâne.

Glissant sur le mur, Maru se tient la tête. Par miracle, sa crinière de léopard n'avait pas été écorchée. En revanches ses épaules étaient couvertes d'un mélange de sang et de gravas de la rue. 

Maintenant visible en entier, on pouvait facilement voir une personne de forme humaine avec deux oreilles de félins en plus sur la tête, des pieds et des mains avec des sortes de coussinet de chat dessous ainsi qu'une crinière noire allant de la base de sa nuque au bas de son dos. Son pantalon attaché aux hanche par une lanière de cuir, laissait passer au niveau du coxis une queue noire, lui arrivant à mi-mollet. Sur son torse nu pendait, attaché à une chaînette noire, un anneau rouge.

Regardant alors sa main et complètement désorienté, Maru vit le sang sur ses doigts. Son propre sang. Incapable de se relever ou de parler pour le moment, il s’essayât en s’appuyant sur le mur et regardant alors la jeune femmes dont les lignes de formes semblaient enfin bien vouloir ne plus bouger... 

Hébété, il levait la tête et regardait la sorte de ...chose...énorme au dessus de lui, et passait de nouveau son regard sur la jeune femme.... Maru dans les vapes, ne comprenait rien à rien à ce qu'il se passait...

[Mortelune]

Epok n'avait jamais observé pareil individu. Et pourtant sa longue existence ramenée à l'espérance de vie humaine lui avait donné l'opportunité d'observer bien des espèces, notamment lors de son internement à l'Asile du Partoneum.


L'être qui lui faisait face à présent, une fois sorti de son tonneau, affichait des allures d'humain rehaussées de notes félines. Cette vision était assez perturbante. A bien y regarder, le pauvre semblait complètement terrorisé. Il avait dû subir un choc relativement rude et il n'était probablement pas coutumier de la présence d'un dragon à ses côtés. Peut-être même était-ce la première fois qu'il en observait un. Il était possible également qu'il ait été, lors de son enfance, abreuvé de contes et légendes mettant en scène de vils dragons détruisant des villes et réduisant en cendre des châteaux... Voila souvent comment l'on présentait les siens.


Et pourtant tous les dragons n’étaient pas des bêtes sauvages écervelées. Bien peu en fait... et certainement pas ceux de son clan, pensa Epok. Et visiblement, la Dragonne couleur émeraude qui les toisait n'était pas de ce genre non plus. Elle avait été relativement prudente lorsqu'elle avait "extrait" l'être étrange de son tonneau, alors qu'elle aurait aisément pu lui broyer les os par mégarde.


Sur ces entrefaites, visiblement alertés par le raffut provoqué par la chute des tonneaux entreposés près de la brasserie, un groupe de miliciens surgit de l'angle d'un bâtiment adjacent. 


Il valait mieux ne pas s’éterniser ici. Bientôt on leur demanderait des comptes pour le chahut. Epok s'adressa alors à l'espèce d'homme chat, de sa voix si particulière.

-"Tu devrais fuir. Ton apparition semble avoir attiré une patrouille. Ils n'aiment pas trop le grabuge par ici, je te conseille de prendre tes jambes à ton cou si tu ne veux pas dormir en cellule cette nuit".

La jeune dragonne sous ses allures de femme aurait pu en rester là. Mais elle ressenti un sentiment assez inexplicable qui l'obligea à s'enquérir de l’état de santé de la pauvre petite boule de poils qui semblait pétrifiée de terreur. Elle ajouta donc à son attention :

-"Es-tu capable de courir ?"

A quelques mètres de là, la garde se rapprochait rapidement.

[Melkerah]

Melkerah gronda avec mépris en voyant arriver la garde municipale. Elle se rappelait d'un jour où elle en avait massacré tout un groupe avec un humanoïde particulièrement sympathique. Mais aujourd'hui n'était pas un bon moment pour réitérer une telle performance, surtout que Rexia risquait d'en être choquée, aussi la dragonne d'émeraude préféra rester tranquille le temps qu'Epok et le bipède poilu réagissent.

#Ces petits humains ne sont pas très intelligents, il ne te sera pas difficile de les semer# dit-elle à l'étrange humanoïde #mais tu devrais quand même partir sans tarder. Ils sont acharnés.#

Elle se tourna vers la femme-dragon et ajouta à sa seule attention :

#Tu devrais toi aussi partir avant qu'ils te causent des ennuis. Ils n'aiment pas beaucoup ce qu'ils ne connaissent pas, et je doute qu'ils connaissent beaucoup de créatures dans ton genre. Quand l'autre se sera enfui, je pourrais t'emmener là où ils te laisseront en paix, si tu veux.#

[Maru]

Maru reprenant ses esprits, regarda, complètement abasourdi l'énorme créature dont la voix dans sa tête semblait provenir....
Au moins deux bons points : il n'était pas fou et il n'allait pas se faire tuer.
Regardant la femme qui s'adressa à lui, Maru se remit sur ses quattre pattes. 
Fuir?  Courrir? Patrouille?  Cellule? ... mais où était il arrivé...?...

Ses instincts de félin le poussaient à se battre mais sa tête qui le desorientait et sa force qui n'était plus lui firent choisir de ne pas se battre. Entendant approcher rapidement un groupe de personnes dont les intentions se devinaient aux rythmes de leurs pas et de leurs respirations, Maru en un bond, récupéra ses objets aux pieds se la jeune femme. Cherchant son tonneau rapidement,  il ne le vit pas. Les runes disparues le rendait commun à tous les autres...

Levant alors les yeux vers elle et se rappelant ses enseignements, il prononca avec un fort accent Yteo
Je vais où? 

Tout ici lui était inconnu, étranger, jusqu'à la race même despersonnes devant lui...
La patrouille aprochait de plus en plus mais Maru nesavait quoi faire et pour lui, il devait la vie à cette personne qui l'avait libérée de son tonneau...pas question donc de s'en eloigner... Aussi la regardaitil avec de grand yeux,  les oreilles de félins tournées vers les bruits approchant...

[Mortelune]

Epok silencieuse, baissa les yeux comme si elle fut exaspérée par la réponse du félin. Vraiment, certaines fois, les humanoïdes la stupéfiaient. Parfois si intelligents, épatants, vifs d'esprits et étonnamment créatifs... et en même temps si illogiques, naïfs, nigauds, empotés...


Elle fut soudainement prise d'une envie de secouer vigoureusement cet individu qui la frustrait comme pour le réveiller et lui faire prendre conscience de la situation. Mais ce n’était pas dans ses habitudes que de faire état de ses émotions, les Dragons de Bronze étaient d'un naturel calme et d'une humeur linéaire et stable. En plus le désarroi exprimé par celui qui avait jailli du tonneau la touchait au plus profond de son être. Il lui semblait qu'il était à présent dans l'ordre des choses de veiller sur lui, tant il semblait perdu.


La situation se compliquait de plus en plus à mesure que les gardes de la cité se rapprochaient d'eux. Déjà, l'un deux les interpella et leur ordonna de décliner leur identité. Il serait difficile dès à présent de fuir de façon conventionnelle. 


Le visage d'Epok se redressa légèrement et on pouvait observer une certaine tristesse dans ses yeux. D'un geste lent, elle leva son bras droit. Sa cape brune glissa le long de son bras pour dévoiler sa peau blanche. Elle positionna sa paume en avant, comme lorsque l'on fait signe à une personne de s’arrêter. Puis de son bras, elle balaya largement l'horizon de gauche à droite en murmurant quelques mots inaudibles. Une vague blanche et scintillante accompagna son mouvement ample. 


Suite à quoi il se produit alors quelque chose d'absolument ahurissant. Chaque individu aux alentours semblait s'être instantanément figé sur place, à la façon d'une statue. On pouvait observer non loin un boucher, le bras levé, tranchoir en main, immobile qui s’apprêtait à trancher le coup d'une volaille. Un peu plus loin, une pièce d'argent, jetée par un noble vers un mendiant, semblait flotter dans les airs. Les gardes qui leur faisaient face étaient eux aussi, immobiles, bloqués en pleine marche comme des figurines de terre cuite. Le temps s'était pour ainsi dire arrêté.


Seuls Epok, la dragonne d'émeraude et l'étrange félin avait conservé leur motricité.


Elle s'adressa alors au félin d'une voix douce et sereine.


-"A présent, je vais te demander de rester calme, nous avons très peu de temps".


La jeune femme sera alors ses poings et adopta une posture particulière de concentration. Une puissante aura d’énergie explosa au contact d'Epok qui souleva un épais nuage de poussière autour d'elle. Elle si frêle et si calme sembla soudainement comme prise d'une rage folle et émit un cri bestial.


L'instant qui suivit, le nuage de poussière retomba pour laisser entrevoir l'aspect originel d'Epok. Un magnifique et imposant Dragon aux écailles de bronze se tenait devant Maru. Ce dernier senti une fois encore une voix, mais différente de la précédente, qui s’immisçait dans sa tête.

#Accroche-toi à présent".

Le Dragon de Bronze prit alors son envol en soulevant une fois de plus un large nuage de poussière. Il s’éleva haut dans le ciel et déploya ses ailes sur toute leur envergure, comme pour se rappeler la sensation que cela procurait. Il descendit ensuite en piqué droit sur le pauvre félin qu'il saisit fermement mais avec délicatesse dans sa patte droite avant de redresser sa trajectoire et de reprendre de la hauteur. En contrebas, déjà, la vie reprenait son cour...


Avant de s'éloigner de la ville, Epok prit soin de contacter mentalement la Dragonne d’émeraude

#Suis moi, si tu le veux bien... #

[Melkerah]

La dragonne verte était restée totalement immobile et silencieuse tandis qu'Epok faisait une démonstration de ses pouvoirs. Melkerah était absolument stupéfiée, admirative, et eut un sursaut de joie en voyant la forme véritable de la dragonne de Bronze. Elle la trouva absolument magnifique, quoique peut-être un peu trop maigre, mais après tout elle ne savait pas si c'était une caractéristique de sa race. Epok avait une envergure plus grande qu'elle, et même si leur nette différence de morphologie empêchait toute autre comparaison, la verte comprit que sa nouvelle rencontre était sans doute plus âgée qu'elle-même.
La voir en vol fut une nouvelle source d'admiration pour la créature d'émeraude. Même s'il était difficile de juger en si peu de temps, il lui sembla que la dragonne de Bronze avait un vol plus fluide et plus souple qu'elle, mais aussi moins nerveux et plus épuré que celui de Rexia.
Melkerah s'éleva à son tour pour suivre Epok, son aile douloureuse rendant son vol un peu heurté, mais elle n'eut pas de mal à rattraper l'autre et à rester à sa hauteur.

#J'aimerais savoir comment tu as fait ça# dit-elle à Epok #mais nous aurons sans doute plus de temps plus tard pour discuter. Où emmènes-tu le bipède ?#

[Maru]

Maru regarda la jeune femme figer le temps. Bouche bée,  il n'en revenait pas. Se pouvais t-il qu'il ait déjà rencontrer la personne qui allait lui permettre de ramener à la vie son ami?.
Ne comprenant pas immédiatement pourquoi il devrait rester calme,  il fut pris de stupeur et interdit,  fixait son regard sur la creature qui ressemblait à la première... alors...alors cette femme était cette créature? Ou elle venait de se faire manger??
Pris un instant de panique, il regarda cette créature fondre sur lui et n'eût pas le temps de se mouvoir qu'il se sentit arracher de la terre ferme. 
Lâchant un cri de stupeur mêlé de peur, il vit le sol s'éloigner. Le pauvre Ytéo qui n'avait jamais grimpé plus haut que deux mètres était terrorisé. Mais lorsque la première frayeur fut passée, maru pu observer de sa hauteur le étendues jusqu'à perte de vue.
Le spectacle était à couper le souffle. Jamais il n'aurait penser vivre ça un jour.
Se mouvant délicatement,  il arrangea sa position pour s'assoir dans sa patte. Ce n'était pas vraiment des plus confortable et il s'accrochait fermement à elle. Quelles sensations...quelles émotions... Maru était transporté.  Son coeur battait à cent à l'heure et la peur commençait à le quitter définitivement. 
De là il pu s'apercevoir qu'il était réellement en dehors des communautés, de son pays. Sensation étrange que de savoir qu'il était dans un lieu inconnu avec des créatures fascinantes. 
D'un coup,  il se senti confiant. Oui. Il allait réussir. Il allait faire revivre son ami. 
Un profond sentiment de reconaissance envers cette femme créature s'était imprégné en lui.

[Mortelune]

Epok retrouvait avec joie sa forme originelle. 

Spoiler:

Cela faisait longtemps à présent que ses ailes n'avaient plus fendu l'air. Elle avait hésité un moment avant de procéder à sa transformation sachant qu'elle craignait d'exposer ainsi sa vraie nature aux yeux d'humains. Elle avait trop souffert de leur trahison par le passé pour reproduire à l'envie les mêmes erreurs. Car oui, faire confiance à un humain, quel qu'il soit était un risque. La tragédie sur laquelle avait débouché la cohabitation de son clan avec les habitants d'El Hazeem l'avait prouvé. Ils sont fourbes et malhonnêtes. Opportunistes et hypocrites. Jamais un Dragon digne de ce nom ne pourrait s’accommoder de pareils traitements. 

Alors que la brise fraîche qui chassait les nuages hauts dans le ciel fouettait vigoureusement ses écailles, Epok jouissait à nouveau des sensations indescriptibles du vol. Elle était à nouveau libre, comme après son évasion de l'Asile. Même si elle n'en avait que faire à cet instant précis, il faudrait tout de même qu'elle s'entretienne un moment avec la Dragonne d’émeraude au sujet des humains de la région et sur la façon dont ils considèrent les siens.

Bien que totalement différente des paysages qu'Epok avait été habituée à survolée plus jeune, la région de Clantor proposait des points de vue somptueux. Forêts verdoyantes, champs cultivés aux reflets dorés, collines ondulées dessinant des vagues en contre bas... Et puis la ville. Malgré la hauteur sa dimension avait de quoi impressionner malgré tout. Confrontée à un spectacle à couper le souffle, elle en oublia presque un moment son passager de fortune qui s’était installé plus ou moins confortablement dans sa patte. Elle aurait pu lui proposer de monter sur son dos, mais la Clan de Bronze refusait catégoriquement de se faire chevaucher. Si certains autres pouvaient s'en accommoder, ce n’était pas leur cas et Epok ne dérogerait pas à ce principe. Qu'on ne l'a prenne pas pour une vulgaire jument, sinon gare !!!

Elle inclina son long cou vers l'arrière comme pour s'assurer que sa poursuivante était bien dans son sillage. Ce qui était le cas. Elle put observer un vol particulier, plus puissant mais peut être un peu moins gracieux mais tout aussi efficace. Elle semblait également en peine avec une de ses ailes probablement convalescente. Alors qu'elle s’apprêtait à se mettre en quête d'une zone d’atterrissage propice, celle-ci la contacta à nouveau mentalement. Epok ne perdit pas un instant pour lui répondre :

#La métamorphose est une aptitude propre à mon clan. Nous autres les Dragons de Bronze ne sommes pas des combattants, nous ne sommes pas non plus les plus rapides, ni même les plus grands des Dragons. Néanmoins nous sommes peut-être les plus sages d'entre eux. A titre de comparaison, on pourrait dire de nous que l'on est une sorte de... hmmm.. d'équivalent aux mages humains transposés à notre espèce#

Ils volaient depuis déjà un petit moment, lorsque Epok repéra un endroit propice pour se poser en toute discrétion. Il s'agissait d'un lieu à flan d'un colline escarpée sous laquelle ils pourraient aisément s'abriter des regards. Quelques arbres et buissons donnaient en plus à l'endroit une atmosphère agréable et paisible.

#Nous allons nous arrêter ici, nous avons beaucoup à nous dire, les uns et les autres#


Epok piqua droit dessous, presque en chute libre, sans prévenir son passager. Arrivée à quelques mètres du sol, elle redéploya ses larges ailes pour ralentir sa chute et atterrir avec douceur. Elle libéra ensuite le félin humanoïde de son emprise et le laissa reprendre ses esprits avant de le questionner mentalement.

#Avant de déterminer l'issue de notre rencontre je souhaiterai que tu te présentes à nous. J'aimerai que tu nous explique la raison de ta présence dans ce tonneau. Es-tu une sorte de créature maudite ? Par qui avais-tu été enfermé dans ce baril magiquement scellé ? Explique-toi simplement, sans détour ni mensonge.#

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