Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
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Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
- aux joueurs:
- RP de rencontre ♀, merci de ne pas vous pointer pour grosbilliser ~
Cela faisait un moment que Falko' avait hérité du manoir et des biens de la conteuse. Légalement, la xana avait également hérité du titre de feu son ancienne employeuse, et pouvait prétendre être considérée comme une véritable scalde. Mais entre la fortune et la renommée, elle ne trouvait pas son compte. Falko était une femme de l'ombre, et quoi qu'elle eut exercé ses talents de barde afin de vivre, elle était loin d'aspirer à la réputation qui pourrait lui échoir si elle venait à faire usage de sa voix pour gagner sa vie. Cependant, le dilemme se posait donc. En tant que femme désormais raisonnablement riche, la société risquait, d'une part, de la voir comme une proie facile: Quoi de mieux qu'une belle femme riche pour vivre dans l'opulence sans se fatiguer? D'autre part, cela complexifiait ses aspirations. Que pourrait-elle bien faire pour en revenir a la vie d'avant? Certes, elle devait à son ancienne employeuse une vie agréable, une demeure confortable, et une collection d'ouvrages littéraires rares, mais tout cela, quoi que n'étant pas pour lui déplaire, avait à son goût beaucoup à envier à la vie de dame de compagnie. Si Falko était bien loin d'être altruiste, être au service des autres ne la dérangeait nullement, pour ne pas dire qu'elle adorait ça. Elle avait été élevée, éduquée dans ce but.
Son trident sur le dos, et sa lame à la ceinture, le corset bleu lui enserrant le buste en faisant ressortir sa poitrine, son collier d'argent et d'obsidienne tombant délicatement entre ses seins fermes, ses gants d'opéra en dentelle bleu marine recouvrant ses bras blancs, un pantalon de toile bleue, porté près du corps, ses bottes et sa ceinture en cuir noir, comme le bandeau qui retenait ses cheveux, la faisaient ressembler à une véritable guerrière autant qu'à une femme séductrice. Dans le quartier sud de Clantor, il était désormais de notoriété publique que la Xana était bien loin de faire partie des filles de joie ou des filles faciles, à tel point que rares étaient ceux qui se risquait à un jeu de séduction avec elle. Jamais elle n'avait à répéter deux fois la même chose. Une seule fois en huit ans, elle avait du sortir son Trident pour autre chose que l'entraînement, et grand mal en avait pris à celui qui l'avait forcé à le faire. Dans la ville, la scalde avait ses petites habitudes : la petite herboristerie où elle allait acheter (entre autres) son tabac et son thé, le tailleur qui s'occupait de ses retouches et de ses commandes de vêtements...d'autres endroits recevaient régulièrement sa visite, mais s'il était un lieu dans lequel elle passait plus de temps qu'ailleurs, en excluant sa maison, c'était bien l'auberge du Cygne Blanc.
Bien loin de l'auberge miteuse de campagne, celle-ci proposait des prix tout à fait raisonnables pour un établissement de cette qualité. Il fallait souvent réserver bien à l'avance pour y avoir un repas ou une chambre, mais Falko avait sa table réservée en permanence. Sely, la tenancière de l'établissement, était une nymphe des bois, et les deux femmes s'estimaient mutuellement comme s'estiment deux cousines, quoi que les êtres aquatiques et les êtres sylvains n'aient jamais eu d'excellentes relations, a la vérité. Elles étaient en somme l'exception qui confirmait la règle. En guise de cygne blanc, à la vérité, Sely avait une superbe couleuvre. Large comme la paume de la main, elle mesurait près de neuf pieds de long. Sur son dos, un motif marbré, vert et noir, en faisait probablement un des animaux de compagnie parmi les plus majestueux dans toute la ville. Le nom de l’établissement venait principalement de la spécialité de la maison, le cygne rôti, dont Falko ne manqua pas, en entrant et en allant s'installer à sa table habituelle près du feu, de commander un plat. Certes, son employée faisait particulièrement bien la cuisine, mais face à ce cygne rôti, arrosé de cette sauce au miel qui avait fait la réputation du lieu, il était difficile de rivaliser. La salle était pleine, et seule sa table comprenait encore quelque chaises libres, qu'elle défendait farouchement, à grands renforts de sourires ravageurs, contre les différents resquilleurs qui se seraient volontiers assis en compagnie de la superbe xana. Un pichet de jus d'un fruit acidulé, que Falko appréciait tout particulièrement, et qui se mariait parfaitement avec la volaille, venait de lui être servie, a côté d'une choppe de bière brune. Certes, l'endroit était raffiné, mais il en fallait bien pour tous les goûts, inutile donc de préciser qu'outre les boissons et les mets raffinés, certaines pitances plus accessibles et plus classiques étaient également à la carte.
Sely vint bien vite rejoindre sa consœur aquatique à la table près du feu. Le trident trônait royalement sur deux portant accrochés au mur, tandis que la Xana conservait à sa ceinture le fourreau contenant son épée batarde. Sur la table, elle avait posé sa lyre en bois de merisier, ornée de touches de nacre. Un instrument superbe s'il en était, qui émettait un son cristallin, d'une pureté que ne peut égaler qu'un instrument de maître. Elle allait, deux fois l'an, chez le meilleur luthier de Clantor, Esmered, un faune dont le génie créatif et l'habileté dans la création d'instruments de musique étaient seuls facteurs de sa réputation, et y achetait de nouvelles cordes pour ses instruments. Récemment, elle avait poussé le vice jusqu'à s'offrir un violoncelle, tout en érable bruni, avec une touche en palissandre, et orné de décorations en corail et électrum, autour de la caisse. L'archet était assorti à l'instrument, et disposait d'une prise doublée de cuir fin, qu'il avait fait à la mesure-même de la main de Falko, avant d'y ajouter le crin de pégase. Si l'instrument avait coûté une véritable fortune, comparé à ce qu'il aurait coûté à n'importe qui d'autre, la somme était ridicule. Falko', bien qu'elle appréciait Esmered, n'hésitait jamais à faire usage de ses facultés de persuasion à son avantage. Elle avait attendu des mois et des mois en économisant près des deux tiers de ce qu'elle gagnait en jouant et en chantant chez différentes personnes influentes de la ville afin de pouvoir s'offrir son nouvel instrument. Les deux nymphes échangèrent un salut militaire, se serrant mutuellement l'avant-bras, ainsi qu'un baiser sur le front de l'autre, à tour de rôle.
- Décidément, tu ne te balades jamais sans ton attirail de combat et un ou deux instruments, Falko!
- [b]Si c'est pour les laisser prendre la poussière chez moi, autant qu'ils viennent la prendre ici ! Comment vas-tu, depuis...Oh, ça devait bien faire trois jours que je n'avais pas mis les pieds ici !, s'amusa la xana, comme quoi, le temps passe vite! [/b]
- [b] [b]Comme toujours, du monde, du monde, du monde...Et je passe mon temps à motiver les troupes en cuisine. Et toi?[/b][/b]
- [b][b][b]Tu passeras à la maison dans la semaine, si tu trouves un moment, je te montrerais mon nouveau joujou ! Sinon, eh bien...Ca va. Dis-moi, tu ne nous jouerais pas un petit quelque chose ? Ça fait longtemps que je n'avais pas eu le loisir d'admirer tes doigts titiller les cordes d'une lyre![/b][/b][/b], l'incita Falko en lui tendant son propre instrument.
- [b][b]Incorrigible...Bon...C'est bien parce que je n'ai jamais essayé celle-ci! Mais après, tu prends le relais ! Je devrais retourner en cuisine![/b][/b]
- [b][b]Si j'ai fini de manger, je prendrais le relais[/b][/b], répondit la xana sur un ton amusé.
Sely leva les yeux au ciel en pinçant les cordes de l'instrument. Comme toujours elles étaient d'une souplesse et d'une douceur telle qu'on les aurait dites faites de soie si, en les regardant de près, l'on ne s'apercevait pas qu'il s'agissait d'un filin de métal enroulé étroitement autour d'un autre filin, droit, et si le son de l'instrument n'avait pas été aussi carillonnant. D'une légèreté surprenante, l'instrument n'avait rien à envier à ceux que possédaient les plus grands trouvères du royaume. Dès les premiers accords, Sely ne put refréner son envie de s'accompagner du chant. Sa voix de soprano s'accordait parfaitement avec l'accordage de l'instrument, pour le plus grand plaisir des clients. Elle s'était levée de son séant et appuyait désormais sa jambe droite sur celui-ci, tout en jouant. Falko esquissa un petit sourire. Elle avait une vision parfaite sur le superbe arrondi des fessiers de la dryade et sur ses hanches et sa taille de guêpe, ses cuisses galbées et son dos laissé à nu pour la plus grand partie par l'échancrure de sa robe. Ne s'attardant cependant pas sur cette vision idyllique, Falko revint à son repas et engloutit en quelques instants la viande de la volaille, cuite à point, fondante contre le palais, sucrée par la sauce au miel, qui connut un sort tragique également, à tel point qu'il ne restait, à la fin de la chanson de Sely, que les petits os du volatile, entassés sur le côté gauche de l'assiette, et la choppe de jus de fruit à moitié vide juste devant. Passant, de manière volontairement aguicheuse, sa langue sur ses lèvres pour terminer d'en effacer les dernières petites traces de sauce, Falko adressa un clin d'oeil à la dryade, qui lui rendit l'instrument en attrapant au vol les pièces que lui envoyaient les clients les plus sensibles à sa voix. Elle chantait juste et jouait bien, mais Falko, qui lui avait discrètement volé un baiser au passage, n'avait rien à lui envier.
Varam, le serpent de compagnie de Sely, vint s'enrouler subrepticement autour de la jambe de Falko, qui manqua de sursauter jusqu'à voir qui était le resquilleur qui squattait sa jambe. Le reptile monta le long de son corps jusqu'à en atteindre les épaules, où il s'installa sans se faire prier. Non pas qu'il soit particulièrement possessif ou sans-gêne, mais Falko n'était absolument pas dérangée par le reptile, et elle poussa même le vice jusqu'à lui caresser la mâchoire inférieure avant de commencer à jouer. Si Sely connaissait les accords et les gammes possibles sur la lyre, Falko en avait la maîtrise au niveau supérieur. La Xana entama doucement une balade dans sa langue natale. Si ses parents n'avaient su l'en instruire, les livres et les savants l'avaient efficacement fait par la suite. L'histoire racontée était celle de deux amants appartenant à deux clans de Xana différents. Il était particulièrement mal vu de s'unir à un membre d'un clan différent du sien, chez les Xana, aussi, rapidement, l'histoire prit un ton tragique, mais se terminait sur une fin heureuse, avec la création d'un nouveau clan. La voix de Falko portait l'histoire à merveille. Le son des couverts contre les assiettes ne se faisait même plus entendre, au même titre que les chuchotements ou les discussions à table. Si certains disaient qu'elle aurait passé un pacte avec une entité démoniaque pour que sa voix devienne aussi envoûtante, elle n'en avait cure. Au reste, lorsque lui furent lancés ses pourboires, elle manqua de crouler sous les pièces arrivant jusqu'à elle. Elle en rattrapa la majeure partie, et, non sans avoir fini sa boisson, elle se dirigea vers le comptoir pour payer son dû.
L'affaire fut vite réglée, et elle retourna à sa table pour jouer un nouveau morceau, un peu moins fort. Les entrées et sorties dans l'endroit ne l’intéressaient guère, quoi qu'elle eut remarqué quelques êtres d'une beauté certaine qui passèrent le pas de la porte, mais plus rien n'importait autant pour elle que la caresse des cordes contre ses doigts et l'harmonie de sa voix avec les sons qu'elle tirait de l'instrument. A son pied droit elle avait attaché une castagnette en bois, la seconde était toujours attachée à sa ceinture, afin de pouvoir, en plus de la mélodie et du chant, cadencer le rythme de sa chanson. Quoi de mieux, après s'être mis en jambe avec quelque chose de doux, que de reprendre sur une chanson d'amour ? Le public de l'endroit s'y prêtait : presque toutes les tables étaient occupées par des couples de tous les âges. Les mots coulaient de ses lèvres en un flot continu, comme le nectar de la source divine. Charmants, envoûtants, quiconque les avait entendus au moins une fois pouvait désormais affirmer une chose : elle n'avait pas volé sa réputation. La scalde passerait probablement la soirée ici, et se réveillerait certainement au matin chez elle, ou dans la chambre d'amis de la maison voisine, qui appartenait à Sely. Tout dépendait de comment se déroulerait la soirée, qui s'amorçait par ailleurs plutôt bien.
Dernière édition par Falko Setis le Lun 15 Déc - 2:13, édité 4 fois
Falko Setis- En apprentissage
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Luxianne était restée discrète, dans un coin de l'auberge plus sombre que le reste de l'établissement, à écouter admirativement les deux femmes jouer tour a tour de la lyre.
Mais après avoir entendu la chanson de la propriétaire, puis celle de la jeune femme assise à la table près du feu, elle ne pu s'empêcher de se lever a son tour. Venant se placer a proximité du foyer crépitant doucement, le visage tourné vers le sol du fait de sa malédiction toujours active - pour son plus grand malheur - elle plaça son violon sous son menton et commença a jouer une mélodie douce et passionnée.
Cela était assez inhabituel pour la jeune femme, du fait de son passé, mais elle ne souhaitait pas rompre le charme que la femme a la lyre, non loin d'elle, avait instauré.
Elle joua alors avec passion, dispensant tout l'amour dont elle était capable dans sa ritournelle, puisant dans les souvenirs heureux de son enfance, des moments de jeu et d’insouciance avec ses sœurs et ses parents, de ses leçons de violon, des promenades dans les bois et des baignades dans le lac du domaine, des déjeuners sur l'heure émeraude du parc du manoir, sous le flamboyant soleil d'été, des soirées interminables durant lesquelles son père ou sa mère leur lisant de vieilles légendes a toutes trois.
Luxianne savait que ceux qui prêtaient attention a sa musique revoyaient des scènes tendres et heureuses de leur passé personnel et cela lui faisait plaisir. Elle voulait pouvoir oublier son passé traumatisant, être heureuse et donner ce même bonheur aux personnes qui l'écoutaient.
La jeune femme sourit, mélancoliquement, sous le rideau de sa chevelure dissimulant son visages a l'auditoire. Elle voulait simplement pouvoir être heureuse, comme tout un chacun en ce bas monde, sans nul doute. Elle sentit sa mélodie vaciller, devenir plus triste, mais se reprit bien vite et repensa a sa famille, invoquant leurs visages souriant et aimant dans son esprit.
Au bout d'un long, très long moment où elle joua s'en jamais s'arrêter, elle laissa retomber doucement son violon, les dernières notes flottant encore dans l'air de l'auberge et elle retourna s'asseoir a sa place, chancelant quelque peu après cette représentation.
Malheureusement pour elle, cette quiétude passagère s'effaça bien vite pour elle, et le poids de la fatalité et de son infortune revint trop rapidement peser sur ses épaules déjà écrasées par la malédiction.
Enfin, la tête toujours baisser, elle pleura en silence, les épaules secouées de sursauts, maudissant le destin qui l'avait affligée de la sorte et fait de sa vie un enfer depuis son enfance.
Mais après avoir entendu la chanson de la propriétaire, puis celle de la jeune femme assise à la table près du feu, elle ne pu s'empêcher de se lever a son tour. Venant se placer a proximité du foyer crépitant doucement, le visage tourné vers le sol du fait de sa malédiction toujours active - pour son plus grand malheur - elle plaça son violon sous son menton et commença a jouer une mélodie douce et passionnée.
Cela était assez inhabituel pour la jeune femme, du fait de son passé, mais elle ne souhaitait pas rompre le charme que la femme a la lyre, non loin d'elle, avait instauré.
Elle joua alors avec passion, dispensant tout l'amour dont elle était capable dans sa ritournelle, puisant dans les souvenirs heureux de son enfance, des moments de jeu et d’insouciance avec ses sœurs et ses parents, de ses leçons de violon, des promenades dans les bois et des baignades dans le lac du domaine, des déjeuners sur l'heure émeraude du parc du manoir, sous le flamboyant soleil d'été, des soirées interminables durant lesquelles son père ou sa mère leur lisant de vieilles légendes a toutes trois.
Luxianne savait que ceux qui prêtaient attention a sa musique revoyaient des scènes tendres et heureuses de leur passé personnel et cela lui faisait plaisir. Elle voulait pouvoir oublier son passé traumatisant, être heureuse et donner ce même bonheur aux personnes qui l'écoutaient.
La jeune femme sourit, mélancoliquement, sous le rideau de sa chevelure dissimulant son visages a l'auditoire. Elle voulait simplement pouvoir être heureuse, comme tout un chacun en ce bas monde, sans nul doute. Elle sentit sa mélodie vaciller, devenir plus triste, mais se reprit bien vite et repensa a sa famille, invoquant leurs visages souriant et aimant dans son esprit.
Au bout d'un long, très long moment où elle joua s'en jamais s'arrêter, elle laissa retomber doucement son violon, les dernières notes flottant encore dans l'air de l'auberge et elle retourna s'asseoir a sa place, chancelant quelque peu après cette représentation.
Malheureusement pour elle, cette quiétude passagère s'effaça bien vite pour elle, et le poids de la fatalité et de son infortune revint trop rapidement peser sur ses épaules déjà écrasées par la malédiction.
Enfin, la tête toujours baisser, elle pleura en silence, les épaules secouées de sursauts, maudissant le destin qui l'avait affligée de la sorte et fait de sa vie un enfer depuis son enfance.
Tinùviel- Princesse du Nord
Fiche de personnage
Nom:
Race et classe:
Compétences:
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Au deuxième passage de Sely dans la salle, la xana lui attrapa le bras fermement. La tenancière de l'auberge du cygne blanc la regarda un instant, interloquée car il était rare que Falko fasse preuve d'une telle poigne, mais pour une fois, les yeux d'émeraude de la scalde étaient loin d'exprimer cette joie quasi-permanente que montrait l'habituée du lieu. Les deux nymphes échangèrent un regard qui dura une bonne huitaine de secondes, puis la dryade ouvrit la bouche pour parler, coupée avant même qu'elle aie pu commencer par sa consœur aquatique.
- Sely, je paye pour cette violoniste. Tu aurais un parchemin, une plume, et de l'encre?
- ...Bien sûr, mais...Pourquoi tiens-tu à lui offrir ses consommations de la soirée ? Tu ne la connais même pas...
- Je préfère, de coutume, ne pas tirer de conclusions hâtives. Mais j'ai un pressentiment. Tu me diras combien je te dois. Elle n'a même pas pris le temps d'accepter les pourboires.
- Je t'amène de quoi écrire...Si tu voulais bien me lâcher le bras, en revanche, ce serait plus pratique.
Falko lui lâcha le bras en s'excusant timidement. Il n'était pas dans ses intentions de retenir durablement Sely, et encore moins, quoi qu'elle ne fut pas sûre que c'eut été le cas, de lui faire mal. Mais la xana disposait tout de même d'une certaine poigne, principalement quand elle agissait par réflexe. Ses yeux s'étaient posés sur la violoniste, à l'autre bout de la salle. Dès l'instant où l'archet avait effleuré les cordes de l'instrument pour jouer les premières notes de sa ritournelle, Falko avait ouvert les écoutilles. Si, en général, elle ne se laissait pas influencer par le son, elle savait parfaitement se protéger des ondes sonores qui lui seraient négatives, elle avait abaissé, cette fois-ci, ses défenses. La musique avait envahi son corps en un instant. Elle se sentait revivre le passé. Elle se sentait plus vivante que jamais. Si elle maîtrisait à la perfection les instruments dont elle jouait, elle était certaine que jamais elle ne pourrait, à l'aide de la musique seule, influencer à tel point l'esprit d'autrui. Et cela la bouleversait particulièrement. Le violon de la jeune femme avait le même effet sur l'auditoire que pouvait avoir sa voix à elle, Falko Setis, une xana. Durant un instant, à peines quelques secondes, Falko ressentit tout d'un coup une tristesse et une détresse particulière, et s'emmura de nouveau derrière ses barrières mentales, récitant lentement, dans sa tête et en chuchotant, les premiers vers d'une Geste qu'elle tenait de son ancienne employeuse. Ses doigts, d'eux-même, se murent sur ses jambes et caressaient son vêtement comme si la xana jouait sur son instrument les notes accompagnant les mots. Quoi qu'elle se fut échappée de l'emprise presque mystique que l'instrument de la jeune femme avait sur elle, Falko avait pu ressentir deux choses. La première était que cette digression dans la mélodie n'était pas volontaire. La seconde était qu'elle resterait sur cette note pour la soirée, aussi s'efforça-t-elle de se calmer petit à petit.
Sely amenait un nouveau plateau chargé d'assiettes et de choppes, et déposa un écritoire ainsi qu'un rouleau de parchemin de bonne qualité, de la cire à cacheter et une enveloppe, sur la table à laquelle était assise Falko. Passionnée par les lettres et la calligraphie, la nymphe aquatique écrivait particulièrement bien. Ses lettres, couchées sur le papier, étaient faites de parfaits pleins et déliés, et elle poussa le vice jusqu'à enluminer la première lettre de sa missive d'un violon passant derrière la lettre et d'un archet passant devant. Elle prenait son temps pour écrire. Et lorsqu'elle eut terminé, elle revint une fois de plus sur une lettre, la première de son prénom, et l'encadra d'un fin liseré noir, carré, dessinant dans celui-ci, derrière la majuscule, une lyre.
« Mademoiselle.
J'ignore de vous votre nom, votre sang et votre histoire, mais je me permets de vous adresser ce billet, tout en vous souhaitant le bonsoir.
Vous paraissiez peinée lorsque vous finîtes de jouer, pourtant, force est de constater que les fausses notes ne font pas partie de votre répertoire, et que je ne connais aucune partition pour violon qui siée tant aux sonorités de l'instrument que le morceau dont vous venez d'honorer l'humble auditoire que nous sommes. Je ne suis ni médecin ni voyante, je ne vous proposerais pas de remède miracle contre votre tristesse, mais, si vous y consentez, je vous propose de passer quelques minutes, ou quelques heures c'est à votre guise, en ma simple compagnie. Nous sommes toutes deux musiciennes, et c'est bien là la seule chose que nous sachions l'une de l'autre, et je comprendrais que faire la connaissance de quelqu'un alors que votre seul point commun avec cette personne est une passion pour la musique vous semble quelque peu abusif, mais j'espère de tout cœur que vous accepterez, mademoiselle, de me faire l'honneur de votre conversation et de votre compagnie, et peut-être serais-je en mesure d'effacer les pleurs que je vous vît sitôt discrètement verser et qui m'attristèrent bien plus que vous ne pourriez le penser.
Je vous souhaite, mademoiselle, une nouvelle fois le bonsoir, en espérant que vous consentirez à venir vous asseoir à ma table, nous y sommes près du feu, et je garde toujours quelques places pour les personnes qui me sembleraient être de bonne compagnie, ou que je pense être en mesure d'aider. Loin de moi l'idée de me présenter comme la solution à vos problèmes, mais parler fait souvent du bien quand la tristesse vous ronge le cœur...N'ayez crainte, je suis une véritable tombe à secrets, et si vous acceptiez, pour mon plus grand plaisir, à venir me parler, je saurais tenir ma langue sur tout ce qui vous paraîtra nécessaire de rester secret.
Amitiés d'une musicienne
Falko Setis, maître-Scalde »
La xana rechercha dans sa bourse le sceau de l'Ordre des Scaldes. Bardes de renom, les Scaldes transmettaient à leurs apprentis l'anneau qu'ils portaient au majeur droit, qui représentait le symbole de leur ordre : une plume, à la verticale, pointe vers le haut, posée sur une lèvre inférieure et pointant celle du dessus. Cent anneaux, seulement cent existaient, et ceux-ci étaient divisés en cinq catégories. L'anneau de Scalde, compté à cinquante exemplaires, l'anneau de grand-Scalde, compté à trente, l'anneau de haut-Scalde, compté à quinze, l'anneau de maître-Scalde, compté à quatre, et l'anneau de Voix, dont l'exemplaire unique était conservé dans un sanctuaire caché, où tout Scalde se devait d'aller se recueillir au moins une fois dans sa vie, et où les jeunes Scaldes, quelque soit leurs rangs, lors de la passation de l'anneau et de la tâche par leur maître, prenaient leur fonction. Seul un Scalde à la voix pure pouvait prétendre à le porter, et il fallait pour cela que sa voix annihile le sortilège qui protégeait l'anneau, mais bien que tous les Scaldes, depuis la mort de son premier et seul porteur, s'y soient essayé, jamais aucun ne réussit à l'extirper de sa gangue d'énergie translucide. La seule différence entre les différents anneaux était le métal qui les composait. En tant que maître-Scalde, Falko possédait un anneau d'électrum, cet alliage clair d'argent et or, que seuls une poignée de joailliers de renom travaillaient, et ce fut de cet anneau, après avoir fait fondre la cire à la chaleur de la bougie, portée par un candélabre de bronze, qu'elle scella l'enveloppe dans laquelle elle venait, après s'être assurée que l'encre soit bien sèche, d'insérer la lettre, pliée en deux.
Sely revint la voir lorsqu'elle eut terminé de ranger la plume d'oie évidée de manière ingénieuse, un petit creux dans la longueur de la tige permettait, si l'on ne le bouchait pas avec l'index, de laisser couler l'encre. Le cas échéant, l'encre déjà libérée se plaçait directement derrière la pointe de la plume afin de servir de réservoir pour une ou deux lignes. La xana lui confia la lettre, à apporter à la jeune femme assise à l'autre bout de l'auberge. Falko écrivait vite et bien. Sans même avoir travaillé particulièrement le texte de sa lettre, elle l'avait scellée et faite portée à la violoniste. Sely commençait à connaître sa consœur aquatique, et lui avait apporté un autre pichet de ce jus de fruit acidulé au goût léger qu'elle appréciait tout particulièrement, anticipant à juste titre la commande que la xana allait lui passer. Falko tendit l'enveloppe à la tenancière de l'établissement. Il était inutile qu'elle lui précisât la destinataire de la missive, bien évidemment, mais elle le fit tout de même, pour le simple plaisir de parler.
- Sely, amène ma lettre à la violoniste quand tu auras vidé ton plateau, s'il te plait, j'aimerais lui parler...
- Tu l'as senti aussi, hein?
- Oui. Ça me perturbe plus qu'autre chose. Je passerais demain matin ou après le service. Combien te dois-je, du coup?
-Pour vous deux, une or et seize argent, ma jolie !, lui répondit gaiement Sely, qui s'affranchissait du mot « pièce », considérant qu'il était plus indiqué pour rappeler combien de monnaie allaient passer de la bourse de ses clients à la sienne, et préférant tout simplement l'éluder de ses phrases, Et si tu veux autre chose, tu me paieras la prochaine fois, j'ai une demi-salle à encaisser, pour ce soir, et je commence à fatiguer. Pour ta lettre...C'est comme si c'était fait!
- Merci bien, ma belle!, lui lança la xana avec un petit regard espiègle, tout en lui fourrant dans la poche du tablier deux pièces d'or, sans se soucier de la monnaie.
Sely encaissa donc, table après table, le prix des consommations, avant de retourner poser son plateau en cuisine et passer le relais à un jeune commis de cuisine qui se trouvait dans un état d'inactivité particulière puisque les clients ne commandaient plus autant a manger à cette heure là qu'en début de soirée. Il passa entre les tables et ramassa les pourboires, plus ou moins généreux, que les clients y avaient laissé. Sely préférait toujours laisser ses employés les récupérer, d'une part parce qu'elle faisait son métier par passion et non pour l'argent, et d'autre part parce qu'avec tout le travail qu'ils fournissaient, ils pouvaient bien s'octroyer une petite part en plus du salaire qu'elle leur versait -quoi qu'il soit somme toute parfaitement convenable-, et, en repassant à côté de Falko, lui caressa doucement la joue, ce à quoi la Xana répondit par une petite tape amicale sur le mollet gauche. La dryade, qui avait également posé son tablier, laissant enfin voir la beauté de sa robe vert et or, s'approcha de la table à laquelle était assise la violoniste et l'apostropha poliment. L'embarras se lisait sur ses traits fins de nymphe, et il fallait bien reconnaître qu'elle pouvait difficilement faire autrement que d'être embarrassée face à une demoiselle qui, tête baissée, versait des larmes discrètes en retenant ses sanglots, aussi la dryade l'aborda-t-elle le plus doucement possible, avec une révérence polie.
- Mademoiselle ?.. Je me doute que ce n'est peut-être pas le moment de vous ennuyer, mais...Je venais vous dire que votre note avait été réglée, et...Je venais aussi vous donner ceci, de la part de mon amie musicienne...Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je ne suis plus en service mais n'hésitez tout de même pas à venir me voir, je reste à disposition de mes clients...Je vous souhaite une bonne fin de soirée...
- Sely, je paye pour cette violoniste. Tu aurais un parchemin, une plume, et de l'encre?
- ...Bien sûr, mais...Pourquoi tiens-tu à lui offrir ses consommations de la soirée ? Tu ne la connais même pas...
- Je préfère, de coutume, ne pas tirer de conclusions hâtives. Mais j'ai un pressentiment. Tu me diras combien je te dois. Elle n'a même pas pris le temps d'accepter les pourboires.
- Je t'amène de quoi écrire...Si tu voulais bien me lâcher le bras, en revanche, ce serait plus pratique.
Falko lui lâcha le bras en s'excusant timidement. Il n'était pas dans ses intentions de retenir durablement Sely, et encore moins, quoi qu'elle ne fut pas sûre que c'eut été le cas, de lui faire mal. Mais la xana disposait tout de même d'une certaine poigne, principalement quand elle agissait par réflexe. Ses yeux s'étaient posés sur la violoniste, à l'autre bout de la salle. Dès l'instant où l'archet avait effleuré les cordes de l'instrument pour jouer les premières notes de sa ritournelle, Falko avait ouvert les écoutilles. Si, en général, elle ne se laissait pas influencer par le son, elle savait parfaitement se protéger des ondes sonores qui lui seraient négatives, elle avait abaissé, cette fois-ci, ses défenses. La musique avait envahi son corps en un instant. Elle se sentait revivre le passé. Elle se sentait plus vivante que jamais. Si elle maîtrisait à la perfection les instruments dont elle jouait, elle était certaine que jamais elle ne pourrait, à l'aide de la musique seule, influencer à tel point l'esprit d'autrui. Et cela la bouleversait particulièrement. Le violon de la jeune femme avait le même effet sur l'auditoire que pouvait avoir sa voix à elle, Falko Setis, une xana. Durant un instant, à peines quelques secondes, Falko ressentit tout d'un coup une tristesse et une détresse particulière, et s'emmura de nouveau derrière ses barrières mentales, récitant lentement, dans sa tête et en chuchotant, les premiers vers d'une Geste qu'elle tenait de son ancienne employeuse. Ses doigts, d'eux-même, se murent sur ses jambes et caressaient son vêtement comme si la xana jouait sur son instrument les notes accompagnant les mots. Quoi qu'elle se fut échappée de l'emprise presque mystique que l'instrument de la jeune femme avait sur elle, Falko avait pu ressentir deux choses. La première était que cette digression dans la mélodie n'était pas volontaire. La seconde était qu'elle resterait sur cette note pour la soirée, aussi s'efforça-t-elle de se calmer petit à petit.
Sely amenait un nouveau plateau chargé d'assiettes et de choppes, et déposa un écritoire ainsi qu'un rouleau de parchemin de bonne qualité, de la cire à cacheter et une enveloppe, sur la table à laquelle était assise Falko. Passionnée par les lettres et la calligraphie, la nymphe aquatique écrivait particulièrement bien. Ses lettres, couchées sur le papier, étaient faites de parfaits pleins et déliés, et elle poussa le vice jusqu'à enluminer la première lettre de sa missive d'un violon passant derrière la lettre et d'un archet passant devant. Elle prenait son temps pour écrire. Et lorsqu'elle eut terminé, elle revint une fois de plus sur une lettre, la première de son prénom, et l'encadra d'un fin liseré noir, carré, dessinant dans celui-ci, derrière la majuscule, une lyre.
« Mademoiselle.
J'ignore de vous votre nom, votre sang et votre histoire, mais je me permets de vous adresser ce billet, tout en vous souhaitant le bonsoir.
Vous paraissiez peinée lorsque vous finîtes de jouer, pourtant, force est de constater que les fausses notes ne font pas partie de votre répertoire, et que je ne connais aucune partition pour violon qui siée tant aux sonorités de l'instrument que le morceau dont vous venez d'honorer l'humble auditoire que nous sommes. Je ne suis ni médecin ni voyante, je ne vous proposerais pas de remède miracle contre votre tristesse, mais, si vous y consentez, je vous propose de passer quelques minutes, ou quelques heures c'est à votre guise, en ma simple compagnie. Nous sommes toutes deux musiciennes, et c'est bien là la seule chose que nous sachions l'une de l'autre, et je comprendrais que faire la connaissance de quelqu'un alors que votre seul point commun avec cette personne est une passion pour la musique vous semble quelque peu abusif, mais j'espère de tout cœur que vous accepterez, mademoiselle, de me faire l'honneur de votre conversation et de votre compagnie, et peut-être serais-je en mesure d'effacer les pleurs que je vous vît sitôt discrètement verser et qui m'attristèrent bien plus que vous ne pourriez le penser.
Je vous souhaite, mademoiselle, une nouvelle fois le bonsoir, en espérant que vous consentirez à venir vous asseoir à ma table, nous y sommes près du feu, et je garde toujours quelques places pour les personnes qui me sembleraient être de bonne compagnie, ou que je pense être en mesure d'aider. Loin de moi l'idée de me présenter comme la solution à vos problèmes, mais parler fait souvent du bien quand la tristesse vous ronge le cœur...N'ayez crainte, je suis une véritable tombe à secrets, et si vous acceptiez, pour mon plus grand plaisir, à venir me parler, je saurais tenir ma langue sur tout ce qui vous paraîtra nécessaire de rester secret.
Amitiés d'une musicienne
Falko Setis, maître-Scalde »
La xana rechercha dans sa bourse le sceau de l'Ordre des Scaldes. Bardes de renom, les Scaldes transmettaient à leurs apprentis l'anneau qu'ils portaient au majeur droit, qui représentait le symbole de leur ordre : une plume, à la verticale, pointe vers le haut, posée sur une lèvre inférieure et pointant celle du dessus. Cent anneaux, seulement cent existaient, et ceux-ci étaient divisés en cinq catégories. L'anneau de Scalde, compté à cinquante exemplaires, l'anneau de grand-Scalde, compté à trente, l'anneau de haut-Scalde, compté à quinze, l'anneau de maître-Scalde, compté à quatre, et l'anneau de Voix, dont l'exemplaire unique était conservé dans un sanctuaire caché, où tout Scalde se devait d'aller se recueillir au moins une fois dans sa vie, et où les jeunes Scaldes, quelque soit leurs rangs, lors de la passation de l'anneau et de la tâche par leur maître, prenaient leur fonction. Seul un Scalde à la voix pure pouvait prétendre à le porter, et il fallait pour cela que sa voix annihile le sortilège qui protégeait l'anneau, mais bien que tous les Scaldes, depuis la mort de son premier et seul porteur, s'y soient essayé, jamais aucun ne réussit à l'extirper de sa gangue d'énergie translucide. La seule différence entre les différents anneaux était le métal qui les composait. En tant que maître-Scalde, Falko possédait un anneau d'électrum, cet alliage clair d'argent et or, que seuls une poignée de joailliers de renom travaillaient, et ce fut de cet anneau, après avoir fait fondre la cire à la chaleur de la bougie, portée par un candélabre de bronze, qu'elle scella l'enveloppe dans laquelle elle venait, après s'être assurée que l'encre soit bien sèche, d'insérer la lettre, pliée en deux.
Sely revint la voir lorsqu'elle eut terminé de ranger la plume d'oie évidée de manière ingénieuse, un petit creux dans la longueur de la tige permettait, si l'on ne le bouchait pas avec l'index, de laisser couler l'encre. Le cas échéant, l'encre déjà libérée se plaçait directement derrière la pointe de la plume afin de servir de réservoir pour une ou deux lignes. La xana lui confia la lettre, à apporter à la jeune femme assise à l'autre bout de l'auberge. Falko écrivait vite et bien. Sans même avoir travaillé particulièrement le texte de sa lettre, elle l'avait scellée et faite portée à la violoniste. Sely commençait à connaître sa consœur aquatique, et lui avait apporté un autre pichet de ce jus de fruit acidulé au goût léger qu'elle appréciait tout particulièrement, anticipant à juste titre la commande que la xana allait lui passer. Falko tendit l'enveloppe à la tenancière de l'établissement. Il était inutile qu'elle lui précisât la destinataire de la missive, bien évidemment, mais elle le fit tout de même, pour le simple plaisir de parler.
- Sely, amène ma lettre à la violoniste quand tu auras vidé ton plateau, s'il te plait, j'aimerais lui parler...
- Tu l'as senti aussi, hein?
- Oui. Ça me perturbe plus qu'autre chose. Je passerais demain matin ou après le service. Combien te dois-je, du coup?
-Pour vous deux, une or et seize argent, ma jolie !, lui répondit gaiement Sely, qui s'affranchissait du mot « pièce », considérant qu'il était plus indiqué pour rappeler combien de monnaie allaient passer de la bourse de ses clients à la sienne, et préférant tout simplement l'éluder de ses phrases, Et si tu veux autre chose, tu me paieras la prochaine fois, j'ai une demi-salle à encaisser, pour ce soir, et je commence à fatiguer. Pour ta lettre...C'est comme si c'était fait!
- Merci bien, ma belle!, lui lança la xana avec un petit regard espiègle, tout en lui fourrant dans la poche du tablier deux pièces d'or, sans se soucier de la monnaie.
Sely encaissa donc, table après table, le prix des consommations, avant de retourner poser son plateau en cuisine et passer le relais à un jeune commis de cuisine qui se trouvait dans un état d'inactivité particulière puisque les clients ne commandaient plus autant a manger à cette heure là qu'en début de soirée. Il passa entre les tables et ramassa les pourboires, plus ou moins généreux, que les clients y avaient laissé. Sely préférait toujours laisser ses employés les récupérer, d'une part parce qu'elle faisait son métier par passion et non pour l'argent, et d'autre part parce qu'avec tout le travail qu'ils fournissaient, ils pouvaient bien s'octroyer une petite part en plus du salaire qu'elle leur versait -quoi qu'il soit somme toute parfaitement convenable-, et, en repassant à côté de Falko, lui caressa doucement la joue, ce à quoi la Xana répondit par une petite tape amicale sur le mollet gauche. La dryade, qui avait également posé son tablier, laissant enfin voir la beauté de sa robe vert et or, s'approcha de la table à laquelle était assise la violoniste et l'apostropha poliment. L'embarras se lisait sur ses traits fins de nymphe, et il fallait bien reconnaître qu'elle pouvait difficilement faire autrement que d'être embarrassée face à une demoiselle qui, tête baissée, versait des larmes discrètes en retenant ses sanglots, aussi la dryade l'aborda-t-elle le plus doucement possible, avec une révérence polie.
- Mademoiselle ?.. Je me doute que ce n'est peut-être pas le moment de vous ennuyer, mais...Je venais vous dire que votre note avait été réglée, et...Je venais aussi vous donner ceci, de la part de mon amie musicienne...Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je ne suis plus en service mais n'hésitez tout de même pas à venir me voir, je reste à disposition de mes clients...Je vous souhaite une bonne fin de soirée...
Falko Setis- En apprentissage
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Cela faisait quelques jours que Saké avait retrouvé les pavés irréguliers de la cité de Clantor. Quelques jours que les effluves caractéristiques de cette ville titillaient à nouveau son odorat. Elle n'avait jamais vraiment apprécié cette ville, pourtant, elle s'y plaisait malgré tout et s'y sentait, en définitive, à l'aise quand elle y retournait.
Elle avait laissé derrière elle, non sans une pointe de regret, sa terre natale, Le Pays du Thé, qu'elle avait retrouvé avec une joie non dissimulée dans le cadre de l'apprentissage qu'elle avait prodigué à Yoré. A leur retour dans la ville, la jeune Noctalienne s’était empressée de retrouver les siens et notamment sa sœur, Uri. De son côté, Saké, plus solitaire, avait profité de ce moment pour faire le point. Se retrouver seule, voila qui ne lui était plus arrivé depuis un moment. Elle retrouva vite le gout de cette situation et surtout, n’était-elle plus obligée de conserver cette posture professorale que lui imposait sa condition de mentor. Elle pouvait donc à présent, sans crainte d’exercer une quelconque mauvaise influence sur son apprentie, laisser libre court à son excentricité, exercer quelques activités que la morale réprouve et utiliser ses talents à des fins moins nobles que celles qu'elle avait tenté de mettre en avant aux yeux de Yoré.
Il va sans dire que son retour à Clantor fut donc marqué des sceaux de l'ivresse, de la fête et de la manipulation... Tous ces délices qu'affectionne particulièrement l'artiste. Quelques arnaques plus pour la beauté du geste que pour le gain en lui même, un ou deux tours d’illusionniste et, cerise sur son gâteau à la crème, un petit contrôle mental sur une audience captivée par sa représentation parfaitement captivante de "L'amant maudit", un classique théâtral de la province du Heï Tsé.
Voir son public transformé en vulgaires marionnettes humaines, à la file indienne, gentiment déposer à ses pieds leurs bourses et effets personnels l'avait toujours amusé. D'ailleurs elle ne manquait jamais de les remercier dans les formes pour ces généreuses donations... avant de prendre la poudre d'escampette.
La veille au soir elle n'avait pas manqué d'arroser ce petit succès. Les affaires reprenaient, et cela lui plaisait fortement. Néanmoins, les Noctaliens se faisaient plus rares ces derniers temps et les contrats qu'ils lui proposaient ne suffiraient pas à la faire vivre correctement... Selon ses critères. Et puis il fallait bien des fonds en abondance pour retaper le petit théâtre qu'Uri lui avait offert, conformément aux accords passés. Car s'ils disposaient d'un potentiel incontestable, les lieux était véritablement en ruine... Il était donc nécessaire de se mettre en quête d'autres employeurs potentiels et de flairer quelques bons coups... Sans pour autant renier ses engagements avec les Umbra. La comédienne était certes imprévisible et mentalement instable, mais pas au point de se mettre à dos une des organisations secrètes les plus puissantes de Clantor.
Elle s'était réveillée le matin même un peu vaseuse, dans la chambre miteuse d'une taverne qu'elle ne connaissait pas. Elle sentait l'alcool au moins aussi fort que si l'on avait posé son nez au dessus d'un alambic. Son teint était pâle, et son œil valide marqué d'une cerne profonde. L'autre œil, traversé par une cicatrice disgracieuse se cachait derrière une épaisse mèche de ses cheveux de jais, comme à son habitude. Lorsqu'elle se leva, son crâne, dans lequel jouait un orchestre à l'harmonie douteuse se rappela à ses bon souvenirs. Elle passa rapidement un peu d'eau fraîche sur son visage, enfila ses habits en quelques mouvements élégants et machinaux , puis, ses doigts apprêtèrent à la va vite ses cheveux en bataille et fixèrent le tout à l'aide d'une baguette de bois laqué.
Fidèle à elle même, Saké ne s'embarrassait guère de coquetteries et autres considérations esthétique. Pourtant inexplicablement, elle dégageait un charme pur presque surnaturel. Un charisme élégant en dépit des signes ostentatoires qui rappelaient sa condition de saltimbanque itinérante. Joues sales, ongles légèrement crasseux, kimono de voyage usé et aux couleurs passées... Cette description était à priori fort peu flatteuse et pourtant le rendu final faisait son petit effet.
Ainsi préparée, sa magnifique épée de maître sous le bras gauche et un baluchon sur l'épaule droite, elle déambulait dans les artères de la ville au gré des rumeurs, des avis placardés sur les murs et des bruits mondains. S'informant auprès de ses divers contacts dans les quartiers peu fréquentables et prenant le thé avec une dame de la haute qui l'avait prit en affection dans les faubourgs clinquants. Ainsi était elle, la comédienne. Aussi à l'aise à évoluer dans la fange qu'en compagnie des prétendues élites de ce monde. Elle donnait le change à chacun, adaptant vocabulaire et élocution à loisir, jouant ses scripts à merveille et s'amusant de ses interlocuteurs.
Malgré son talent, la journée avança sans qu'elle ne parvint à se mettre d'accord avec elle même sur son futur coup à préparer. C'est alors qu'au détour d'une rue d'un quartier aisé, une mélodie parvint à ses oreilles qui éveilla ses sens d'artistes. Étrangement, et bien qu'elle eut d'autres chats à fouetter, elle ne put réprimer l'envie de pousser la porte de l'auberge afin de s'enquérir de l’identité du ou des musiciens qui avait produit ces sons, plus enivrants que n'importe quel alcool...
En parlant d'alcool, elle eut soudainement soif et saisit alors au vol Zabuza, sa petit cruche magique dont elle avait momentanément oublié l’existence et qui déambulait comme toujours non loin d'elle.
"Le Cygne Blanc". Elle connaissait les lieux. On l'y avait déjà invitée. Une fois. Elle ne savait plus qui ni quand, mais la personne en question devait certainement l'avoir regretté depuis. Ou être morte... Dans un élan motivé par la curiosité et accessoirement la faim stimulée par les odeurs alléchantes qui s’échappaient du lieu, elle en poussa la porte, bien décidée à s'installer à l’intérieur.
Mais, mauvaise fortune, l'endroit était bondé. Les clients affluaient et aucune table de ne semblait disposée à l'accueillir. Certes elle aurait pu faire usage de ses dons de "persuasion" pour faire déguerpir quelques esprits faibles, mais elle jugea inutile d'employer les grands moyens pour quelques notes de musique, aussi splendides furent-elles.
Elle repéra avec difficulté une table, dans un coin, avec quelques chaises vides, à laquelle était installée une femme à l'allure magnifique. Probablement une habituée des lieux si on en jugeait la complicité ouvertement affichée qu'elle entretenait avec la maîtresse de l'auberge... Ainsi la comédienne entreprit de rejoindre cette charmante créature solitaire, en traversant la vaste salle bruyante de son élégante démarche, slalomant entre les clients attablés et les serveurs affairés. Une fois à destination, le plus naturellement du monde et elle lança son plus beau sourire à cette femme qui, à mesure que Saké se rapprochait d'elle, affichait des traits de plus en plus parfaits.
-"Veuillez me pardonner pour cette envahissante intrusion dans votre périmètre de confidentialité, Madame, mais... Il me serait très agréable de profiter des lieux afin de me rassasier et aussi d'avoir peut-être la chance d'entendre à nouveau les musiciens dont j'ai perçu l'oeuvre depuis l’extérieur. Pensez-vous qu'il me serait possible de vous emprunter une chaise ? Je me mettrais là bas dans un coin, -dit elle en désignant un endroit à l'écart d'un geste du menton - et je mangerai sur les genoux... Enfin, si on me le permet ! Je sais que certains établissement s'y opposent, mais nous ne sommes pas dans un de ces lieux guindés n'est ce pas ?"
Elle avait laissé derrière elle, non sans une pointe de regret, sa terre natale, Le Pays du Thé, qu'elle avait retrouvé avec une joie non dissimulée dans le cadre de l'apprentissage qu'elle avait prodigué à Yoré. A leur retour dans la ville, la jeune Noctalienne s’était empressée de retrouver les siens et notamment sa sœur, Uri. De son côté, Saké, plus solitaire, avait profité de ce moment pour faire le point. Se retrouver seule, voila qui ne lui était plus arrivé depuis un moment. Elle retrouva vite le gout de cette situation et surtout, n’était-elle plus obligée de conserver cette posture professorale que lui imposait sa condition de mentor. Elle pouvait donc à présent, sans crainte d’exercer une quelconque mauvaise influence sur son apprentie, laisser libre court à son excentricité, exercer quelques activités que la morale réprouve et utiliser ses talents à des fins moins nobles que celles qu'elle avait tenté de mettre en avant aux yeux de Yoré.
Il va sans dire que son retour à Clantor fut donc marqué des sceaux de l'ivresse, de la fête et de la manipulation... Tous ces délices qu'affectionne particulièrement l'artiste. Quelques arnaques plus pour la beauté du geste que pour le gain en lui même, un ou deux tours d’illusionniste et, cerise sur son gâteau à la crème, un petit contrôle mental sur une audience captivée par sa représentation parfaitement captivante de "L'amant maudit", un classique théâtral de la province du Heï Tsé.
Voir son public transformé en vulgaires marionnettes humaines, à la file indienne, gentiment déposer à ses pieds leurs bourses et effets personnels l'avait toujours amusé. D'ailleurs elle ne manquait jamais de les remercier dans les formes pour ces généreuses donations... avant de prendre la poudre d'escampette.
La veille au soir elle n'avait pas manqué d'arroser ce petit succès. Les affaires reprenaient, et cela lui plaisait fortement. Néanmoins, les Noctaliens se faisaient plus rares ces derniers temps et les contrats qu'ils lui proposaient ne suffiraient pas à la faire vivre correctement... Selon ses critères. Et puis il fallait bien des fonds en abondance pour retaper le petit théâtre qu'Uri lui avait offert, conformément aux accords passés. Car s'ils disposaient d'un potentiel incontestable, les lieux était véritablement en ruine... Il était donc nécessaire de se mettre en quête d'autres employeurs potentiels et de flairer quelques bons coups... Sans pour autant renier ses engagements avec les Umbra. La comédienne était certes imprévisible et mentalement instable, mais pas au point de se mettre à dos une des organisations secrètes les plus puissantes de Clantor.
Elle s'était réveillée le matin même un peu vaseuse, dans la chambre miteuse d'une taverne qu'elle ne connaissait pas. Elle sentait l'alcool au moins aussi fort que si l'on avait posé son nez au dessus d'un alambic. Son teint était pâle, et son œil valide marqué d'une cerne profonde. L'autre œil, traversé par une cicatrice disgracieuse se cachait derrière une épaisse mèche de ses cheveux de jais, comme à son habitude. Lorsqu'elle se leva, son crâne, dans lequel jouait un orchestre à l'harmonie douteuse se rappela à ses bon souvenirs. Elle passa rapidement un peu d'eau fraîche sur son visage, enfila ses habits en quelques mouvements élégants et machinaux , puis, ses doigts apprêtèrent à la va vite ses cheveux en bataille et fixèrent le tout à l'aide d'une baguette de bois laqué.
Fidèle à elle même, Saké ne s'embarrassait guère de coquetteries et autres considérations esthétique. Pourtant inexplicablement, elle dégageait un charme pur presque surnaturel. Un charisme élégant en dépit des signes ostentatoires qui rappelaient sa condition de saltimbanque itinérante. Joues sales, ongles légèrement crasseux, kimono de voyage usé et aux couleurs passées... Cette description était à priori fort peu flatteuse et pourtant le rendu final faisait son petit effet.
Ainsi préparée, sa magnifique épée de maître sous le bras gauche et un baluchon sur l'épaule droite, elle déambulait dans les artères de la ville au gré des rumeurs, des avis placardés sur les murs et des bruits mondains. S'informant auprès de ses divers contacts dans les quartiers peu fréquentables et prenant le thé avec une dame de la haute qui l'avait prit en affection dans les faubourgs clinquants. Ainsi était elle, la comédienne. Aussi à l'aise à évoluer dans la fange qu'en compagnie des prétendues élites de ce monde. Elle donnait le change à chacun, adaptant vocabulaire et élocution à loisir, jouant ses scripts à merveille et s'amusant de ses interlocuteurs.
Malgré son talent, la journée avança sans qu'elle ne parvint à se mettre d'accord avec elle même sur son futur coup à préparer. C'est alors qu'au détour d'une rue d'un quartier aisé, une mélodie parvint à ses oreilles qui éveilla ses sens d'artistes. Étrangement, et bien qu'elle eut d'autres chats à fouetter, elle ne put réprimer l'envie de pousser la porte de l'auberge afin de s'enquérir de l’identité du ou des musiciens qui avait produit ces sons, plus enivrants que n'importe quel alcool...
En parlant d'alcool, elle eut soudainement soif et saisit alors au vol Zabuza, sa petit cruche magique dont elle avait momentanément oublié l’existence et qui déambulait comme toujours non loin d'elle.
"Le Cygne Blanc". Elle connaissait les lieux. On l'y avait déjà invitée. Une fois. Elle ne savait plus qui ni quand, mais la personne en question devait certainement l'avoir regretté depuis. Ou être morte... Dans un élan motivé par la curiosité et accessoirement la faim stimulée par les odeurs alléchantes qui s’échappaient du lieu, elle en poussa la porte, bien décidée à s'installer à l’intérieur.
Mais, mauvaise fortune, l'endroit était bondé. Les clients affluaient et aucune table de ne semblait disposée à l'accueillir. Certes elle aurait pu faire usage de ses dons de "persuasion" pour faire déguerpir quelques esprits faibles, mais elle jugea inutile d'employer les grands moyens pour quelques notes de musique, aussi splendides furent-elles.
Elle repéra avec difficulté une table, dans un coin, avec quelques chaises vides, à laquelle était installée une femme à l'allure magnifique. Probablement une habituée des lieux si on en jugeait la complicité ouvertement affichée qu'elle entretenait avec la maîtresse de l'auberge... Ainsi la comédienne entreprit de rejoindre cette charmante créature solitaire, en traversant la vaste salle bruyante de son élégante démarche, slalomant entre les clients attablés et les serveurs affairés. Une fois à destination, le plus naturellement du monde et elle lança son plus beau sourire à cette femme qui, à mesure que Saké se rapprochait d'elle, affichait des traits de plus en plus parfaits.
-"Veuillez me pardonner pour cette envahissante intrusion dans votre périmètre de confidentialité, Madame, mais... Il me serait très agréable de profiter des lieux afin de me rassasier et aussi d'avoir peut-être la chance d'entendre à nouveau les musiciens dont j'ai perçu l'oeuvre depuis l’extérieur. Pensez-vous qu'il me serait possible de vous emprunter une chaise ? Je me mettrais là bas dans un coin, -dit elle en désignant un endroit à l'écart d'un geste du menton - et je mangerai sur les genoux... Enfin, si on me le permet ! Je sais que certains établissement s'y opposent, mais nous ne sommes pas dans un de ces lieux guindés n'est ce pas ?"
Mortelune- En formation de Maître
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Luxianne releva un peu la tête - car elle craignait que les êtres mâles présents dans la salle n’aperçoivent son visage - au son de la voix de l'aubergiste, qui déposait un billet sur sa table, en lui disant qu'il était de la femme a la lyre et que celle-ci aimerait, si elle-même le souhaitait, parler un peu.
La jeune femme essuya maladroitement ses yeux humides d'un revers de main :
- Merci de votre sollicitude, Madame... je ne manquerai pas de venir vous voir si j'ai besoin de quelque chose... murmura-t-elle, la voix un peu cassé du fait de ses récents sanglots.
Puis elle prit la lettre, après que la tenancière se fût éloignée et la lu lentement, se remettant de ses émotions. La musicienne se nommait Falko Setis. Un scalde. Il lui semblait fort vaguement reconnaître le sceau cachetant la missive, mais la jeune femme n'aurait su dire où et quand elle avait bien pu le voir. Une fois la lettre de Falko terminée, elle la rangea, ainsi que son violon, dans sa besace, se leva, repoussa sa chaise sous la table et se dirigea, la tête rivée au sol, vers la tablée au coin du feu.
Luxianne n'avait pas vraiment fait attention a ce qui l'entourait, quand elle avait joué, étant comme dans un étrange brouillard irradiant de bonheur et, lorsqu'elle arriva devant la table, elle remarqua la beauté presque divine de la scalde et également une autre femme, d'allure exotique, qui avait dû arrivé entre temps et demandait a Falko si elle pouvait lui emprunter une chaise, dans le cas où la joueuse de lyre ne l'accepterait pas a sa tablée.
- Bonsoir, Madame Setis, fît-elle avec une légère révérence qui lui rappela lorsque, enfant, elle s'amusait a saluer son père ou sa mère comme s'ils avaient été roi ou reine. Vous souhaitiez me rencontrer après ma représentation de tout à l'heure. Et bonsoir a vous également, Madame, dit-elle avec un signe de tête distingué à la femme exotique.
Et elle attendit, visage bas, ne sachant trop comment elle devait se comporter, du fait qu'elle ignorait si Falko était une noble ou non, de par les manières et l'écriture raffinées de cette dernière.
[Hrp : J'ai l'impression de pas avoir d'idées a côté de vos pavés... ]
La jeune femme essuya maladroitement ses yeux humides d'un revers de main :
- Merci de votre sollicitude, Madame... je ne manquerai pas de venir vous voir si j'ai besoin de quelque chose... murmura-t-elle, la voix un peu cassé du fait de ses récents sanglots.
Puis elle prit la lettre, après que la tenancière se fût éloignée et la lu lentement, se remettant de ses émotions. La musicienne se nommait Falko Setis. Un scalde. Il lui semblait fort vaguement reconnaître le sceau cachetant la missive, mais la jeune femme n'aurait su dire où et quand elle avait bien pu le voir. Une fois la lettre de Falko terminée, elle la rangea, ainsi que son violon, dans sa besace, se leva, repoussa sa chaise sous la table et se dirigea, la tête rivée au sol, vers la tablée au coin du feu.
Luxianne n'avait pas vraiment fait attention a ce qui l'entourait, quand elle avait joué, étant comme dans un étrange brouillard irradiant de bonheur et, lorsqu'elle arriva devant la table, elle remarqua la beauté presque divine de la scalde et également une autre femme, d'allure exotique, qui avait dû arrivé entre temps et demandait a Falko si elle pouvait lui emprunter une chaise, dans le cas où la joueuse de lyre ne l'accepterait pas a sa tablée.
- Bonsoir, Madame Setis, fît-elle avec une légère révérence qui lui rappela lorsque, enfant, elle s'amusait a saluer son père ou sa mère comme s'ils avaient été roi ou reine. Vous souhaitiez me rencontrer après ma représentation de tout à l'heure. Et bonsoir a vous également, Madame, dit-elle avec un signe de tête distingué à la femme exotique.
Et elle attendit, visage bas, ne sachant trop comment elle devait se comporter, du fait qu'elle ignorait si Falko était une noble ou non, de par les manières et l'écriture raffinées de cette dernière.
[Hrp : J'ai l'impression de pas avoir d'idées a côté de vos pavés... ]
Tinùviel- Princesse du Nord
Fiche de personnage
Nom:
Race et classe:
Compétences:
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[HRP :à la longue, tu vas passer maître dans l'art d'écrire beaucoup pour dire peu, ne t'en fais pas ^^ et puis, on ne va pas te trucider pour avoir écrit un peu moins que nous, je suis du genre a faire des micro-posts quand j'ai la flemme ou pas l'inspi, et pourtant je joue depuis 5 ans ^^]
Une jeune femme, somme toute sublime, entra dans l'établissement. Falko venait elle-même d'un endroit où les gens n'avaient ni les mêmes us et coutumes, ni le même physique, ni la même manière de parler que les habitants de Clantor et de ses environs, mais autant son bagage d'enfant du nord se voyait à la blancheur immaculée de sa peau délicate, autant il était flagrant que la nouvelle arrivante fût des pays de l'est. Très à l'est.
-Madame? Oh, s'il vous plait, laissez-moi profiter de mon titre de "mademoiselle" encore un peu, je sais bien que le temps fait son oeuvre, mais enfin, je reste dans mon permanent célibat, répondit Falko avec un sourire amusé, Plus sérieusement J'ai bien peur que nous ne soyons dans un de ces lieux...guindés. Au reste, une table devrait se libérer prochainement, j'attends quelqu'un et...
Falko n'eut pas à finir sa phrase. Dans la catégorie des "établissements guindés" de Clantor, quoi que mal située géographiquement, l'auberge était une véritable institution, et Sely, même lorsqu'elle arrêtait de servir les plats et les boissons, se révélait d'une force de persuasion tout à fait insoupçonnée vis à vis des retardataires adeptes de la procrastination quand à leur départ de table. Un couple de bourgeois, qui avait terminé depuis belle lurette l'en-cas qu'ils avaient commandé (une seule part de cygne pour deux, Falko trouvait ça parfaitement aberrant, il lui en faudrait quatre pour elle seule! Gourmandise, chère gourmandise...). La xana fit signe à son amie, une fois que celle-ci eut mis à la porte le couple qui s'en alla en traînant les pieds et en promettant de ne jamais revenir, en sachant pertinemment que la semaine d'après, ce serait la même scène qui se déroulerait à la même table. Sely posa sur la table un des petits badges dorés inscrits du simple mot "réservé", et vint s'instruire de la raison pour laquelle Falko voulait une nouvelle table.
- Il me semble n'avoir jamais vu ici mad...(elle hésita un instant)emoiselle? Et tes habitués peuvent bien attendre un peu!
- Tsss...tu n'en rates pas une, Falko! Mais ce serait un plaisir que de vous accorder cette place, mademoiselle! Laissez-moi juste ranger un instant le couvert de ses occupants précédents, et je reviens vers vous!
Dans le même temps, la jeune violoniste avait consenti à traverser la pièce à pas feutrés, discrète et...triste. De la manière la plus naturelle du monde, le premier mot qui vint à l'esprit de Falko pour décrire cette jeune femme était "triste". Celle-ci salua la scalde et son interlocutrice d'une révérence et...rebelote.
-Bonsoir, Madame Setis. Vous souhaitiez me rencontrer après ma représentation de tout à l'heure. Et bonsoir a vous également, Madame.
-Bonsoir, répondit gaiement Falko pendant que Sely invitait, avec cette sympathie toute particulière qu'elle dégageait en permanence et qui ne pouvait être qu'à elle, la jeune femme qui était probablement originaire du pays du Thé ou de ses environs, à s'installer à la table qui venait d'être libérée et rangée, Ne vous embarrassez pas de mon nom, enfin, entre musiciennes...Falko suffira amplement!, déclara la scalde avec un petit sourire, Je dois avoir pris une dizaine d'années d'un coup ce soir, pour que tout le monde m'appelle "madame"!...Mais je parle, je parle, et j'en oublie le principal, moi qui ai poussé le vice jusqu'à vous faire déplacer, asseyez-vous donc, il serait bien présomptueux de ma part de vous obliger à rester debout pendant toute la durée que vous supporterez ma présence et mes bavardages incessants!
Falko souriait. Elle avait l'air gaie, heureuse, mais ses yeux, contrairement à sa voix, chaude comme un soleil d'été, douce comme du miel, et plus apaisante que le son même des gongs de méditation qui se voyaient, çà et là, dans les monastères dédiés à cette introspection intensive, mais pourtant, la gaieté communicative que sa voit faisait partager à ceux qui l'écoutaient était, chez la scalde, le reflet paradoxal d'une tristesse refoulée, profondément enfouie dans sa mémoire, et qu'elle tentait d'enfermer de nouveau dans la cage qui la retenait dans l'oubli complet. Son seul véritable but, à ce moment, était à la vérité de redonner le sourire à cette jeune femme. Certes, le fait que la xana aie été éduquée avec pour principe de base un port de buste altier et droit, une allure princière et des manières de cour n'étaient très probablement pas vraiment des atouts pour mettre en confiance une personne comme cette jeune femme, mais Falko n'avait rien d'une noble si ce n'était les manières, un titre et la fortune...tout bien considéré, la confusion était effectivement possible. Sely passa de nouveau à côté de la table à laquelle était désormais installée la jeune violoniste, ainsi que Falko, et s'arrêta à côté de cette dernière, s'adressant d'abord à la jeune musicienne que la xana avait invitée à sa table.
- Permettez que je vous emprunte cette espèce de pie, une seconde, plaisanta la dryade, Je monte, Irinaieva, tu viendras me tenir un peu compagnie après la fermeture ? Et si tu as besoin de moi, je suis toujours au même endroit, n'hésite pas à m'envoyer chercher, je suis juste complètement claquée...J'envoie Tuomás pour me remplacer.
Falko hocha la tête en acquiesçant d'un « hm-mh » et d'un clin d'oeil appuyé. Si l'on exceptait son attitude exemplaire en public, la Xana était une éternelle adolescente, et ne se cachait pas toujours derrière un rempart de flagorneries et de manières de cour. Comme devant Sely, par exemple, qui avait droit à des montagnes de signes tendancieux, le plus ambigüs possible, et des phrases à double-sens, domaine dans lequel Falko était passée maîtresse. Mais revenons-en aux choses sérieuses. . Tuomás était une véritable montagne de muscles, et quoi qu'il soit sympathique, jovial, toujours serviable, et loin d'être un imbécile, Falko' avait du mal à apprécier sa compagnie. Sely lui ressemblait bien plus, aussi l'affinité que les deux nymphes avaient l'une pour l'autre éclipsait-elle parfois les bons côtés des proches de l'une ou de l'autre. Tuomás aussi, était un sylvin, mais il n'était pas Sely, et ce simple fait donnait à Falko une raison à ses yeux suffisantes pour l'apprécier, sans plus. Elle lui serra cependant la main quand il passa à côté de la table où étaient installées la xana et sa camarade musicienne.
- Peut-être pourrions-nous...nous tutoyer, si ça ne vous dérange pas, mademoiselle...Mademoiselle?, demanda Falko en se rendant compte qu'elle ne connaîssait pas encore le nom de son interlocutrice.
C'était étrange. Pour la première fois de sa vie, Falko' était certaine d'avoir trouvé la compagnie d'une personne qui lui ressemblait vraiment. Une personne avec qui elle se sentait en confiance. Même à sa domestique, pourtant d'une sympathie exemplaire, et que Falko connaît de longue date, cette dernière ne pourrait sans mentir dire qu'elle lui accordait une parfaite confiance. La Xana était nerveuse. Elle jouait doucement, le plus discrètement possible, avec le sceau des Scaldes, tout en gardant un œil sur la demoiselle qui était venue lui demander une chaise. De son petit poste d'observation, Falko pouvait voir toute la salle. Cette femme à la beauté exotique avait un œil abimé, peut-être même invalide, la xana aurait parié volontiers dessus. Et elle cachait quelque chose. Ce n'était pas pour autant que Falko l'aurait dénigrée, ou dénoncée, quand bien même elle lui paraîssait suspecte : Falko ne fonctionnait que dans son intérêt personnel, ou celui de ses proches, aussi, à moins qu'une gigantesque récompense soit promise pour la capture de cette jeune femme, jamais Falko ne s'abaisserait à tenter de percer à jour son secret. Après tout, elle n'y gagnait rien. Et elle était déjà en la compagnie fort agréable d'une jeune fille dont les pleurs s'étaient enfin taris. La curiosité de la xana faisait se bousculer les interrogations dans sa tête : qui était cette jeune fille ? D'où venait-elle ? Comment pouvait-elle ainsi charmer par le son de son instrument ? Pouvaient-elles s'entendre, toutes les deux ? La xana pouvait-elle faire quelque chose pour remédier à la mélancolie et à la tristesse de la violoniste ? Pour le moment, toutes ces questions restaient bien au chaud dans la boîte crânienne de Falko, qui se contentait d'attendre de connaître le prénom de la belle demoiselle face à elle.
Une jeune femme, somme toute sublime, entra dans l'établissement. Falko venait elle-même d'un endroit où les gens n'avaient ni les mêmes us et coutumes, ni le même physique, ni la même manière de parler que les habitants de Clantor et de ses environs, mais autant son bagage d'enfant du nord se voyait à la blancheur immaculée de sa peau délicate, autant il était flagrant que la nouvelle arrivante fût des pays de l'est. Très à l'est.
-Madame? Oh, s'il vous plait, laissez-moi profiter de mon titre de "mademoiselle" encore un peu, je sais bien que le temps fait son oeuvre, mais enfin, je reste dans mon permanent célibat, répondit Falko avec un sourire amusé, Plus sérieusement J'ai bien peur que nous ne soyons dans un de ces lieux...guindés. Au reste, une table devrait se libérer prochainement, j'attends quelqu'un et...
Falko n'eut pas à finir sa phrase. Dans la catégorie des "établissements guindés" de Clantor, quoi que mal située géographiquement, l'auberge était une véritable institution, et Sely, même lorsqu'elle arrêtait de servir les plats et les boissons, se révélait d'une force de persuasion tout à fait insoupçonnée vis à vis des retardataires adeptes de la procrastination quand à leur départ de table. Un couple de bourgeois, qui avait terminé depuis belle lurette l'en-cas qu'ils avaient commandé (une seule part de cygne pour deux, Falko trouvait ça parfaitement aberrant, il lui en faudrait quatre pour elle seule! Gourmandise, chère gourmandise...). La xana fit signe à son amie, une fois que celle-ci eut mis à la porte le couple qui s'en alla en traînant les pieds et en promettant de ne jamais revenir, en sachant pertinemment que la semaine d'après, ce serait la même scène qui se déroulerait à la même table. Sely posa sur la table un des petits badges dorés inscrits du simple mot "réservé", et vint s'instruire de la raison pour laquelle Falko voulait une nouvelle table.
- Il me semble n'avoir jamais vu ici mad...(elle hésita un instant)emoiselle? Et tes habitués peuvent bien attendre un peu!
- Tsss...tu n'en rates pas une, Falko! Mais ce serait un plaisir que de vous accorder cette place, mademoiselle! Laissez-moi juste ranger un instant le couvert de ses occupants précédents, et je reviens vers vous!
Dans le même temps, la jeune violoniste avait consenti à traverser la pièce à pas feutrés, discrète et...triste. De la manière la plus naturelle du monde, le premier mot qui vint à l'esprit de Falko pour décrire cette jeune femme était "triste". Celle-ci salua la scalde et son interlocutrice d'une révérence et...rebelote.
-Bonsoir, Madame Setis. Vous souhaitiez me rencontrer après ma représentation de tout à l'heure. Et bonsoir a vous également, Madame.
-Bonsoir, répondit gaiement Falko pendant que Sely invitait, avec cette sympathie toute particulière qu'elle dégageait en permanence et qui ne pouvait être qu'à elle, la jeune femme qui était probablement originaire du pays du Thé ou de ses environs, à s'installer à la table qui venait d'être libérée et rangée, Ne vous embarrassez pas de mon nom, enfin, entre musiciennes...Falko suffira amplement!, déclara la scalde avec un petit sourire, Je dois avoir pris une dizaine d'années d'un coup ce soir, pour que tout le monde m'appelle "madame"!...Mais je parle, je parle, et j'en oublie le principal, moi qui ai poussé le vice jusqu'à vous faire déplacer, asseyez-vous donc, il serait bien présomptueux de ma part de vous obliger à rester debout pendant toute la durée que vous supporterez ma présence et mes bavardages incessants!
Falko souriait. Elle avait l'air gaie, heureuse, mais ses yeux, contrairement à sa voix, chaude comme un soleil d'été, douce comme du miel, et plus apaisante que le son même des gongs de méditation qui se voyaient, çà et là, dans les monastères dédiés à cette introspection intensive, mais pourtant, la gaieté communicative que sa voit faisait partager à ceux qui l'écoutaient était, chez la scalde, le reflet paradoxal d'une tristesse refoulée, profondément enfouie dans sa mémoire, et qu'elle tentait d'enfermer de nouveau dans la cage qui la retenait dans l'oubli complet. Son seul véritable but, à ce moment, était à la vérité de redonner le sourire à cette jeune femme. Certes, le fait que la xana aie été éduquée avec pour principe de base un port de buste altier et droit, une allure princière et des manières de cour n'étaient très probablement pas vraiment des atouts pour mettre en confiance une personne comme cette jeune femme, mais Falko n'avait rien d'une noble si ce n'était les manières, un titre et la fortune...tout bien considéré, la confusion était effectivement possible. Sely passa de nouveau à côté de la table à laquelle était désormais installée la jeune violoniste, ainsi que Falko, et s'arrêta à côté de cette dernière, s'adressant d'abord à la jeune musicienne que la xana avait invitée à sa table.
- Permettez que je vous emprunte cette espèce de pie, une seconde, plaisanta la dryade, Je monte, Irinaieva, tu viendras me tenir un peu compagnie après la fermeture ? Et si tu as besoin de moi, je suis toujours au même endroit, n'hésite pas à m'envoyer chercher, je suis juste complètement claquée...J'envoie Tuomás pour me remplacer.
Falko hocha la tête en acquiesçant d'un « hm-mh » et d'un clin d'oeil appuyé. Si l'on exceptait son attitude exemplaire en public, la Xana était une éternelle adolescente, et ne se cachait pas toujours derrière un rempart de flagorneries et de manières de cour. Comme devant Sely, par exemple, qui avait droit à des montagnes de signes tendancieux, le plus ambigüs possible, et des phrases à double-sens, domaine dans lequel Falko était passée maîtresse. Mais revenons-en aux choses sérieuses. . Tuomás était une véritable montagne de muscles, et quoi qu'il soit sympathique, jovial, toujours serviable, et loin d'être un imbécile, Falko' avait du mal à apprécier sa compagnie. Sely lui ressemblait bien plus, aussi l'affinité que les deux nymphes avaient l'une pour l'autre éclipsait-elle parfois les bons côtés des proches de l'une ou de l'autre. Tuomás aussi, était un sylvin, mais il n'était pas Sely, et ce simple fait donnait à Falko une raison à ses yeux suffisantes pour l'apprécier, sans plus. Elle lui serra cependant la main quand il passa à côté de la table où étaient installées la xana et sa camarade musicienne.
- Peut-être pourrions-nous...nous tutoyer, si ça ne vous dérange pas, mademoiselle...Mademoiselle?, demanda Falko en se rendant compte qu'elle ne connaîssait pas encore le nom de son interlocutrice.
C'était étrange. Pour la première fois de sa vie, Falko' était certaine d'avoir trouvé la compagnie d'une personne qui lui ressemblait vraiment. Une personne avec qui elle se sentait en confiance. Même à sa domestique, pourtant d'une sympathie exemplaire, et que Falko connaît de longue date, cette dernière ne pourrait sans mentir dire qu'elle lui accordait une parfaite confiance. La Xana était nerveuse. Elle jouait doucement, le plus discrètement possible, avec le sceau des Scaldes, tout en gardant un œil sur la demoiselle qui était venue lui demander une chaise. De son petit poste d'observation, Falko pouvait voir toute la salle. Cette femme à la beauté exotique avait un œil abimé, peut-être même invalide, la xana aurait parié volontiers dessus. Et elle cachait quelque chose. Ce n'était pas pour autant que Falko l'aurait dénigrée, ou dénoncée, quand bien même elle lui paraîssait suspecte : Falko ne fonctionnait que dans son intérêt personnel, ou celui de ses proches, aussi, à moins qu'une gigantesque récompense soit promise pour la capture de cette jeune femme, jamais Falko ne s'abaisserait à tenter de percer à jour son secret. Après tout, elle n'y gagnait rien. Et elle était déjà en la compagnie fort agréable d'une jeune fille dont les pleurs s'étaient enfin taris. La curiosité de la xana faisait se bousculer les interrogations dans sa tête : qui était cette jeune fille ? D'où venait-elle ? Comment pouvait-elle ainsi charmer par le son de son instrument ? Pouvaient-elles s'entendre, toutes les deux ? La xana pouvait-elle faire quelque chose pour remédier à la mélancolie et à la tristesse de la violoniste ? Pour le moment, toutes ces questions restaient bien au chaud dans la boîte crânienne de Falko, qui se contentait d'attendre de connaître le prénom de la belle demoiselle face à elle.
Falko Setis- En apprentissage
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Saké marqua un sourire gêné lorsque son interlocutrice à l'allure divine et la voix terriblement envoûtante insista sur son souhait de se voir considérée comme une demoiselle. L'orientale était au fait de ce genre de pratiques dans les contrées occidentales. Elle savait aussi que le non respect de cette coutume pouvait parfois amener à commettre des impairs irréparables. Pourtant, dans son langage, appeler Dame une femme accompagnait plutôt une intention valorisante et marquant la considération profonde pour une personne d'un rang supérieur. Au Pays du Thé, on se place volontiers en situation de dominé quand l'on rencontre une personne pour la première fois, préférant parer aux éventuels incidents diplomatiques lorsque l'on ignore tout de son interlocuteur. Une façon de se prévaloir des vexations irréversibles.
Malgré tout, l'artiste remise gentiment à sa place ne moufta pas. Elle n’était pas là pour assister à une conférence les bonnes manières en société. Et puis, après tout, sa remarque avait été faite en toute courtoisie et plutôt sur le ton de l'humour. Autant en rester là.
La suite de son discours la contraria bien plus. Elle se trouvait donc dans un lieu ou il était convenu de se tenir correctement. Dont acte ! Saké leva un sourcil circonflexe au dessus de son œil noir étonné. Malchance !!! Et si ça se trouve, on ne la laisserait même pas fumer tranquillement sa pipe après son repas ! Misère des bonnes mœurs et des conventions ! La peste des codes et des usages ! Malgré tout, le visage de Saké tenta de conserver un minimum d'enthousiasme, ne serait-ce que pour récompenser les efforts que venait d'initier cette mystérieuse femme aux allures de naïade. Malgré le peu de temps passé en sa compagnie, l'esprit vif de Saké tenta de répliquer au mieux, tenant compte de ses intuitions induites par l'allure et le phrasé de son interlocutrice.
-"Si le temps vous affecte, j'ai bien peur de ne pouvoir en être témoin tant vous me paraissez rayonnante. M'est d'avis que les seuls effets du Grand Sablier sur votre personne sont d'accentuer votre sagesse et votre vivacité d'esprit tant ces deux qualités s'expriment ouvertement chez vous".
La flagornerie.
La belle Itsusémi était, avec le temps elle aussi, passée maître dans cet art. Comme dans l'art de la conversation d'une façon générale. Elle savait y faire. Malgré tout, elle devait avouer que, pour le coup, flatter cette femme était bien moins compliqué que pour bien des personnes qu'elle avait croisé. Elle n'avait presque pas eut besoin de lui mentir ni d'en rajouter.
Après une très courte pause elle reprit le fil de sa conversation.
-"Je vous remercie pour votre sollicitude, il est vrai que je ne suis pas une habituée des lieux... Je fréquente habituellement d'autres hmmm... quartiers. Mais je manque à tous les préceptes de la bienséance. Je ne me suis pas présentée ! Keira Itsusémi, Comédienne, pour vous plaire ou vous déplaire, vous faire rire ou pleurer - elle accompagna sa déclaration par une élégante révérence effectuée avec souplesse et emphase - Sur ce je ne vous importunerai pas plus longt..."
Saké fut soudain stoppée dans sa tirade par l'apparition d'une femme qui semblait porter sur épaules le poids de tous les problèmes du monde. Ne souhaitant pas cumuler les impolitesses, elle prit congé des deux femmes non sans les avoir saluées chacune au préalable.
-"Bonsoir - répondit elle simplement à la femme triste puis se tournant vers celle qui lui avait permit de lui réserver une table ajouta - Je vous prie de bien vouloir m'excuser, je vais vous laisser traiter vos affaires et ne pas vous déranger plus avant. Un grand merci pour votre aide, Mademoiselle, je serais donc à ma table si d'aventure vous deviez souffrir de la solitude avant mon départ et dans le cas contraire, peut-être à une prochaine fois".
La comédienne s'en retourna donc s'installer à la table que l'on venait de mettre à sa disposition. Elle se sentait presque princesse à présent, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus été cliente d'un établissement d'un tel standing tant les derniers mois avaient été rudes... Elle posa son paquetage sur le côté de sa chaise, en prenant soin d'en passer les lanières sous les pieds afin que l'on ne puisse le lui dérober sans mal. Elle tira la seconde chaise afin de laisser s'y installer sa petite cruche magique qui, tel un petit enfant se hissa sur le siège tant bien que mal. Enfin, à son tour elle se laissa tomber lourdement les fesses sur sa chaise, éreintée par sa journée déjà bien remplie. Sans s'en rendre compte, elle lâcha un bruyant soupir qui fit s'attirer sur elles de nombreux regards de clients curieux pour certains et déjà dérangés par son excentrique présence pour d'autres. Après quoi elle entreprit de lire la carte des mets. Son œil s’écarquilla à la lecture des prix pratiqués que se révélaient en totale inadéquation avec ses capacités financières actuelles.
Il faudrait donc improviser... Mais peu importe, cela était dans ses habitudes. Elle héla donc le serveur qui venait de rejoindre la grande salle, une vraie baraque celui-ci, tout en muscles, afin de lui passer commande.
-"Bien ! Alors vous me mettrez une part de Cygne maison ! Mais pas une portion pour touristes hein, une vraie, avec de la sauce comme il faut. Avant cela je prendrai un assortiment de salaisons et cochonnailles - N'oubliez pas les cornichons s'il vous plait, c'est contrariant - et une tranche épaisse de pâté de sanglier. Hmm et dites moi quel accompagnement pour le cygne ? Non attendez, laissez tomber, mettez moi en rab' une huitaine de pommes au four. Bien cuites et ne retirez pas la peau... c'est le meilleur. Ah et je prendrai aussi un assortiment de fromages affinés avec du pain frais et un dessert... laissez moi voir... Votre tarte myrtille elle est maison ? Hmmm non plutôt le pavé au chocolat... nappé de sauce à la crème c'est possible ? Vous êtes un amour, merci... Oh attendez, j'allais oublier, le plus important !!! A boire bien sur ! Vous me mettrez un grand pichet de vin épicé d'Asarie. Pour l'entrée. Et après on verra."
Saké ne prit même pas connaissance du regard étonné du serveur face à la commande déconcertante de l'orientale. Il faut dire que cette dernière ne donnait pas sa part aux chiens quand il s'agissait de manger. Elle n'avait que trop rarement l'occasion de déjeuner dans un établissement comme celui-ci pour laisser passer l'occasion. Et tant pis si la fin du repas devait être agitée...
Sur ces considérations, l'artiste estima qu'il était d'ailleurs temps de débusquer le futur mécène de son petit festin... Sagement installée sur son siège, elle observa alors consciencieusement chaque client. Détaillant leurs faits et gestes, écoutant quelques bribes de leurs conversations lorsque cela était possible, jugeant leurs airs, leurs toilettes, leurs manières, jusqu'à finalement s’arrêter sur un couple de bourgeois parvenus. Tout ce qu'elle même répugnait. Ils feraient de bons payeurs. Assurément.
Alors que l'artiste commençait son exercice de concentration préalable à l'usage de ses facultés de contrôle mental, elle se sentit alors observée. Elle ne mit que peu de temps à déterminer l'origine du poids du regard ressenti. La femme magnifique qu'elle venait de quitter semblait décidée à la garder sous observation...
Voila qui était embêtant. Elle n'aimait pas manger en se sentant épiée. Tant pis se dit-elle, elle attendrait que celle-ci se retrouve absorbée par sa conversation avec Madame Tristesse. En plus son entrée arrivait ! Un magnifique et alléchant plat de charcuteries dont le parfum parvenait déjà aux narines de son petit nez retroussé.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres lorsque le serveur déposa le tout sur sa table, sans oublier une large terrine remplie au trois quart d'un pâté appétissant dans lequel un couteau de boucher avait été planté bien droit, jusqu'au manche. Le pichet de vin se rajouta l'instant d'après et Saké n'attendit pas une seconde avant de s'en servir un grand verre presque aussitôt vidé.
Par politesse, elle se resservit immédiatement et leva sa coupe en direction des deux femmes rencontrées plus tôt puis leur adressa un clin d'œil pétillant.
Malgré tout, l'artiste remise gentiment à sa place ne moufta pas. Elle n’était pas là pour assister à une conférence les bonnes manières en société. Et puis, après tout, sa remarque avait été faite en toute courtoisie et plutôt sur le ton de l'humour. Autant en rester là.
La suite de son discours la contraria bien plus. Elle se trouvait donc dans un lieu ou il était convenu de se tenir correctement. Dont acte ! Saké leva un sourcil circonflexe au dessus de son œil noir étonné. Malchance !!! Et si ça se trouve, on ne la laisserait même pas fumer tranquillement sa pipe après son repas ! Misère des bonnes mœurs et des conventions ! La peste des codes et des usages ! Malgré tout, le visage de Saké tenta de conserver un minimum d'enthousiasme, ne serait-ce que pour récompenser les efforts que venait d'initier cette mystérieuse femme aux allures de naïade. Malgré le peu de temps passé en sa compagnie, l'esprit vif de Saké tenta de répliquer au mieux, tenant compte de ses intuitions induites par l'allure et le phrasé de son interlocutrice.
-"Si le temps vous affecte, j'ai bien peur de ne pouvoir en être témoin tant vous me paraissez rayonnante. M'est d'avis que les seuls effets du Grand Sablier sur votre personne sont d'accentuer votre sagesse et votre vivacité d'esprit tant ces deux qualités s'expriment ouvertement chez vous".
La flagornerie.
La belle Itsusémi était, avec le temps elle aussi, passée maître dans cet art. Comme dans l'art de la conversation d'une façon générale. Elle savait y faire. Malgré tout, elle devait avouer que, pour le coup, flatter cette femme était bien moins compliqué que pour bien des personnes qu'elle avait croisé. Elle n'avait presque pas eut besoin de lui mentir ni d'en rajouter.
Après une très courte pause elle reprit le fil de sa conversation.
-"Je vous remercie pour votre sollicitude, il est vrai que je ne suis pas une habituée des lieux... Je fréquente habituellement d'autres hmmm... quartiers. Mais je manque à tous les préceptes de la bienséance. Je ne me suis pas présentée ! Keira Itsusémi, Comédienne, pour vous plaire ou vous déplaire, vous faire rire ou pleurer - elle accompagna sa déclaration par une élégante révérence effectuée avec souplesse et emphase - Sur ce je ne vous importunerai pas plus longt..."
Saké fut soudain stoppée dans sa tirade par l'apparition d'une femme qui semblait porter sur épaules le poids de tous les problèmes du monde. Ne souhaitant pas cumuler les impolitesses, elle prit congé des deux femmes non sans les avoir saluées chacune au préalable.
-"Bonsoir - répondit elle simplement à la femme triste puis se tournant vers celle qui lui avait permit de lui réserver une table ajouta - Je vous prie de bien vouloir m'excuser, je vais vous laisser traiter vos affaires et ne pas vous déranger plus avant. Un grand merci pour votre aide, Mademoiselle, je serais donc à ma table si d'aventure vous deviez souffrir de la solitude avant mon départ et dans le cas contraire, peut-être à une prochaine fois".
La comédienne s'en retourna donc s'installer à la table que l'on venait de mettre à sa disposition. Elle se sentait presque princesse à présent, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus été cliente d'un établissement d'un tel standing tant les derniers mois avaient été rudes... Elle posa son paquetage sur le côté de sa chaise, en prenant soin d'en passer les lanières sous les pieds afin que l'on ne puisse le lui dérober sans mal. Elle tira la seconde chaise afin de laisser s'y installer sa petite cruche magique qui, tel un petit enfant se hissa sur le siège tant bien que mal. Enfin, à son tour elle se laissa tomber lourdement les fesses sur sa chaise, éreintée par sa journée déjà bien remplie. Sans s'en rendre compte, elle lâcha un bruyant soupir qui fit s'attirer sur elles de nombreux regards de clients curieux pour certains et déjà dérangés par son excentrique présence pour d'autres. Après quoi elle entreprit de lire la carte des mets. Son œil s’écarquilla à la lecture des prix pratiqués que se révélaient en totale inadéquation avec ses capacités financières actuelles.
Il faudrait donc improviser... Mais peu importe, cela était dans ses habitudes. Elle héla donc le serveur qui venait de rejoindre la grande salle, une vraie baraque celui-ci, tout en muscles, afin de lui passer commande.
-"Bien ! Alors vous me mettrez une part de Cygne maison ! Mais pas une portion pour touristes hein, une vraie, avec de la sauce comme il faut. Avant cela je prendrai un assortiment de salaisons et cochonnailles - N'oubliez pas les cornichons s'il vous plait, c'est contrariant - et une tranche épaisse de pâté de sanglier. Hmm et dites moi quel accompagnement pour le cygne ? Non attendez, laissez tomber, mettez moi en rab' une huitaine de pommes au four. Bien cuites et ne retirez pas la peau... c'est le meilleur. Ah et je prendrai aussi un assortiment de fromages affinés avec du pain frais et un dessert... laissez moi voir... Votre tarte myrtille elle est maison ? Hmmm non plutôt le pavé au chocolat... nappé de sauce à la crème c'est possible ? Vous êtes un amour, merci... Oh attendez, j'allais oublier, le plus important !!! A boire bien sur ! Vous me mettrez un grand pichet de vin épicé d'Asarie. Pour l'entrée. Et après on verra."
Saké ne prit même pas connaissance du regard étonné du serveur face à la commande déconcertante de l'orientale. Il faut dire que cette dernière ne donnait pas sa part aux chiens quand il s'agissait de manger. Elle n'avait que trop rarement l'occasion de déjeuner dans un établissement comme celui-ci pour laisser passer l'occasion. Et tant pis si la fin du repas devait être agitée...
Sur ces considérations, l'artiste estima qu'il était d'ailleurs temps de débusquer le futur mécène de son petit festin... Sagement installée sur son siège, elle observa alors consciencieusement chaque client. Détaillant leurs faits et gestes, écoutant quelques bribes de leurs conversations lorsque cela était possible, jugeant leurs airs, leurs toilettes, leurs manières, jusqu'à finalement s’arrêter sur un couple de bourgeois parvenus. Tout ce qu'elle même répugnait. Ils feraient de bons payeurs. Assurément.
Alors que l'artiste commençait son exercice de concentration préalable à l'usage de ses facultés de contrôle mental, elle se sentit alors observée. Elle ne mit que peu de temps à déterminer l'origine du poids du regard ressenti. La femme magnifique qu'elle venait de quitter semblait décidée à la garder sous observation...
Voila qui était embêtant. Elle n'aimait pas manger en se sentant épiée. Tant pis se dit-elle, elle attendrait que celle-ci se retrouve absorbée par sa conversation avec Madame Tristesse. En plus son entrée arrivait ! Un magnifique et alléchant plat de charcuteries dont le parfum parvenait déjà aux narines de son petit nez retroussé.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres lorsque le serveur déposa le tout sur sa table, sans oublier une large terrine remplie au trois quart d'un pâté appétissant dans lequel un couteau de boucher avait été planté bien droit, jusqu'au manche. Le pichet de vin se rajouta l'instant d'après et Saké n'attendit pas une seconde avant de s'en servir un grand verre presque aussitôt vidé.
Par politesse, elle se resservit immédiatement et leva sa coupe en direction des deux femmes rencontrées plus tôt puis leur adressa un clin d'œil pétillant.
Mortelune- En formation de Maître
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
Luxianne s'assit a la table de la scalde, dos à la salle pour ne pas attirer les regards tant redouté des êtres mâles, après que celle-ci l'y eu invitée et écouta ce qu'elle disait avec un intérêt poli. Car bien que ses larmes eussent cessées, son cœur n'en était pas moins tout de même rempli de cette profonde tristesse et de cette angoisse qui la caractérisaient, désormais.
Quand elle entendit Falko faire la remarque - sur un ton moqueur, sans aucune sévérité - sur le fait qu'elle l'avait appelé "Madame", la jeune violoniste lui fît néanmoins ses excuses :
- Pardonnez-moi, ce n'était là qu'une marque de respect et de politesse envers vous, Falko. Et pardonnez également ma tristesse, elle est mon lot quotidien depuis mes 14 ans, à mon grand malheur... La vie a sans doute décidé de faire de moi son souffre-douleur. Même si je me bats contre cela du mieux que je peux depuis toute jeune, il arrive souvent que le poids du destin qui est le mien me pèse tant que cela broie mon âme petit a petit. Je n'ai jamais parlé a personne de mon passé, car depuis, je n'arrive plus a m'attacher aux gens, mais j'ai l'intime conviction que je peux vous faire confiance, malgré que je ne connaisse de vous que votre nom, votre talent pour la lyre et le chant, vos manières distinguées et votre titre de Maître-Scalde, comme vous l'avez vous-même indiqué a la fin de votre billet.
Puis l'aubergiste arriva, interrompant la jeune femme, qui se garda bien de ne serait-ce que jeter un regard a Tuomás, de peur de dévoiler malencontreusement son visage a cet être masculin. Certainement le prendrait-il comme une impolitesse de la part de la violoniste, mais elle ne pouvait absolument pas se permettre de le regarder et de risquer de provoquer chez lui ce désir de son corps et qu'il ne commette de ce fait un acte horrible et répugnant en publique, sans en avoir le moins du monde conscience - car seul importerait pour lui l'accomplissement de cette action - et elle ne voulait pas lui causer de désagréments.
Quand la tenancière et le serveur furent repartis, la joueuse de lyre demanda à Luxianne si elles ne pouvaient pas se tutoyer et elles se rendirent toutes deux compte que Falko ne connaissait pas le prénom de la jeune femme.
- Excuses-moi, j'en ai oublié de me présenter... quelle impolitesse... Je m'appelle Luxianne d’Azcrynôtt. Si tu le souhaites, je peux te raconter les raisons pour lesquelles je garde constamment le visage vers le sol et tout ce que cela implique. Mais cela risque fort d'être long. Extrêmement long... Et je ne veux pas te forcer à entendre mon histoire personnelle si tu ne le veux pas.
Et la jeune violoniste attendit que Falko réponde.
Quand elle entendit Falko faire la remarque - sur un ton moqueur, sans aucune sévérité - sur le fait qu'elle l'avait appelé "Madame", la jeune violoniste lui fît néanmoins ses excuses :
- Pardonnez-moi, ce n'était là qu'une marque de respect et de politesse envers vous, Falko. Et pardonnez également ma tristesse, elle est mon lot quotidien depuis mes 14 ans, à mon grand malheur... La vie a sans doute décidé de faire de moi son souffre-douleur. Même si je me bats contre cela du mieux que je peux depuis toute jeune, il arrive souvent que le poids du destin qui est le mien me pèse tant que cela broie mon âme petit a petit. Je n'ai jamais parlé a personne de mon passé, car depuis, je n'arrive plus a m'attacher aux gens, mais j'ai l'intime conviction que je peux vous faire confiance, malgré que je ne connaisse de vous que votre nom, votre talent pour la lyre et le chant, vos manières distinguées et votre titre de Maître-Scalde, comme vous l'avez vous-même indiqué a la fin de votre billet.
Puis l'aubergiste arriva, interrompant la jeune femme, qui se garda bien de ne serait-ce que jeter un regard a Tuomás, de peur de dévoiler malencontreusement son visage a cet être masculin. Certainement le prendrait-il comme une impolitesse de la part de la violoniste, mais elle ne pouvait absolument pas se permettre de le regarder et de risquer de provoquer chez lui ce désir de son corps et qu'il ne commette de ce fait un acte horrible et répugnant en publique, sans en avoir le moins du monde conscience - car seul importerait pour lui l'accomplissement de cette action - et elle ne voulait pas lui causer de désagréments.
Quand la tenancière et le serveur furent repartis, la joueuse de lyre demanda à Luxianne si elles ne pouvaient pas se tutoyer et elles se rendirent toutes deux compte que Falko ne connaissait pas le prénom de la jeune femme.
- Excuses-moi, j'en ai oublié de me présenter... quelle impolitesse... Je m'appelle Luxianne d’Azcrynôtt. Si tu le souhaites, je peux te raconter les raisons pour lesquelles je garde constamment le visage vers le sol et tout ce que cela implique. Mais cela risque fort d'être long. Extrêmement long... Et je ne veux pas te forcer à entendre mon histoire personnelle si tu ne le veux pas.
Et la jeune violoniste attendit que Falko réponde.
Tinùviel- Princesse du Nord
Fiche de personnage
Nom:
Race et classe:
Compétences:
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[HRP : à mon tour d'être en mal d'inspi ^^' bonne et heureuse année à tous!]
Falko sourit aux dires de la jeune femme qui s'installerait, quelques secondes plus tard, à une table libre, et accueillit son compliment d'un geste de main et d'un signe de tête qui, quoi qu'elle fut assise, se comprenaient parfaitement comme étant une révérence flattée. Lorsque la comédienne -puisque c'était ainsi qu'elle se présenta- repartir s'asseoir, Falko la quitta du regard, mais bien vite, son instinct lui dit de ne pas la laisser quitter son champ de vision. Beaucoup, ici, avaient des dons magiques. Certes, celui de Van, un échevin de la ville, se limitait à pouvoir prédire si un fromage serait bon rien qu'en regardant les mains de celui qui l'avait façonné, aussi énormément de ces facultés avaient-elle la particularité d'être parfaitement inutile, mais loin de la xana l'idée que cette comédienne puisse n'être doté que d'un don mineur. Ce n'était cependant pas ni cela, ni sa curiosité vis à vis de Keira qui allaient l'empêcher de répondre au clin d'oeil pétillant de la comédienne par un, bien plus tendancieux comme elle avait l'habitude de les faire, qui aurait fait rougir le jeune rêveur de bonne famille qui était installé deux tables plus loin en compagnie de ce qui s'apparentaient à des jeunes femmes de la noblesse. Le regard de Falko' se posa de nouveau sur Luxianne, dont la mélancolie et la timidité mêlées mettaient quelque peu mal à l'aise la scalde, qui avait cessé de jouer avec son anneau pour le passer à son annulaire droit.
-Luxianne...Luxianne...
Falko répéta le prénom deux, trois, quatre fois, de moins en moins fort, comme pour le faire sonner, doucement avec la même méticulosité que celle avec laquelle elle testait ses instruments. Comme on goûte un vin, elle semblait faire couler sur sa langue de naïade le prénom de son interlocutrice, y donnait des nuances presque imperceptibles à l'oreille humaine, et finit par le chuchoter, la cinquième fois, un petit sourire étirant doucement ses lèvres fines.
- Tu as un prénom magnifique, tu le sais ? C'est amusant, je connais la plupart des musiciens de cette ville, et tu es loin de faire partie des moins talentueuses, je dirais même que tu fais partie du trio de tête, et pourtant...Je n'avais jamais entendu parler de toi auparavant...Mais enfin, il faudra absolument que je pense à gommer ce besoin impérieux de tout savoir sur tout le monde
-Et celui de manger comme quatre, aussi, Falko', s'amusa le serveur,Quoi que je crois que dans la catégorie, ton « amie » puisse prétendre au titre de plus grosse mangeuse de la soirée!
Falko leva les yeux au ciel. Mais pourquoi diable écoutait-il cette conversation, celui-là ? Elle eut un instant envie de se lever et de lui expliquer sa manière de penser, mais sa tempérance prit le dessus, et elle se contenta de soupirer légèrement, esquissant un sourire qui pouvait, lui, prétendre au titre du « sourire le moins naturel jamais posé sur le visage de Falko ». Tuomás comprit assez rapidement le message subliminal que lui adressait la Xana, et également le message non verbal que son regard indiquait, et par conséquent, amena à table deux portions de cygne et deux coupes d'argent remplies aux trois-quarts du jus de fruit qu'elle appréciait tant, la constitution physique de Falko l'empêchait de boire autant de boissons alcoolisées qu'elle l'aurait voulu, mais il fallait s'en contenter. Le pichet que lui en avait amené Sely était toujours plein. Une fois de plus, Tuomás avait préféré diriger son regard vers le décolleté plongeant de la Xana, qui se faisait un plaisir de porter les vêtements de son choix quand bien même ceux-là eurent paru vulgaires, et gare à quiconque le lui ferait remarquer !
Sa gorge s'asséchant, Falko se saisit délicatement de la coupe, et la leva à l'attention de Luxianne, doucement, assez pour que le geste soit perceptible même par la jeune fille dont le regard semblait absorbé par la table, mais pas trop pour ne pas l'obliger à lever les yeux. Sans comprendre pourquoi, l'intuition indiquait à Falko qu'il était parfaitement hors de question de forcer la jeune femme à lever le regard. Tuomás était reparti en salle faire le service, aussi les deux femmes se retrouvèrent-elles seules dans le coin de la pièce où la table était installée, à côté du feu qui crépitait dans l'âtre. Falko vida son verre doucement, appréciant le goût acidulé du breuvage à la teinte nacrée qui montrait, de-ça de-là des reflets ocres ou dorés. Elle reposa son verre doucement, et avança sa main gauche pour la poser sur la main droite de la jeune violonniste.
- A la vérité, Luxianne, j'aimerais entendre ton histoire. Bien que je sois scalde, je ne te le demande pas pour écrire une chanson supplémentaire, mon répertoire en compte assez pour tenir jusqu'à l'hiver prochain, et je doute que tu ne soies réellement interessée par une chanson en ton honneur, s'amusa la xana, mais plutôt...Parce que tu me fascines. Si tu y consens, j'aimerais réellement entendre ton histoire...Et si tu le souhaites, je pourrais te raconter la mienne...Il n'est jamais facile de parler de soi à des inconnus, je ne le sais que trop bien...
Falko sourit aux dires de la jeune femme qui s'installerait, quelques secondes plus tard, à une table libre, et accueillit son compliment d'un geste de main et d'un signe de tête qui, quoi qu'elle fut assise, se comprenaient parfaitement comme étant une révérence flattée. Lorsque la comédienne -puisque c'était ainsi qu'elle se présenta- repartir s'asseoir, Falko la quitta du regard, mais bien vite, son instinct lui dit de ne pas la laisser quitter son champ de vision. Beaucoup, ici, avaient des dons magiques. Certes, celui de Van, un échevin de la ville, se limitait à pouvoir prédire si un fromage serait bon rien qu'en regardant les mains de celui qui l'avait façonné, aussi énormément de ces facultés avaient-elle la particularité d'être parfaitement inutile, mais loin de la xana l'idée que cette comédienne puisse n'être doté que d'un don mineur. Ce n'était cependant pas ni cela, ni sa curiosité vis à vis de Keira qui allaient l'empêcher de répondre au clin d'oeil pétillant de la comédienne par un, bien plus tendancieux comme elle avait l'habitude de les faire, qui aurait fait rougir le jeune rêveur de bonne famille qui était installé deux tables plus loin en compagnie de ce qui s'apparentaient à des jeunes femmes de la noblesse. Le regard de Falko' se posa de nouveau sur Luxianne, dont la mélancolie et la timidité mêlées mettaient quelque peu mal à l'aise la scalde, qui avait cessé de jouer avec son anneau pour le passer à son annulaire droit.
-Luxianne...Luxianne...
Falko répéta le prénom deux, trois, quatre fois, de moins en moins fort, comme pour le faire sonner, doucement avec la même méticulosité que celle avec laquelle elle testait ses instruments. Comme on goûte un vin, elle semblait faire couler sur sa langue de naïade le prénom de son interlocutrice, y donnait des nuances presque imperceptibles à l'oreille humaine, et finit par le chuchoter, la cinquième fois, un petit sourire étirant doucement ses lèvres fines.
- Tu as un prénom magnifique, tu le sais ? C'est amusant, je connais la plupart des musiciens de cette ville, et tu es loin de faire partie des moins talentueuses, je dirais même que tu fais partie du trio de tête, et pourtant...Je n'avais jamais entendu parler de toi auparavant...Mais enfin, il faudra absolument que je pense à gommer ce besoin impérieux de tout savoir sur tout le monde
-Et celui de manger comme quatre, aussi, Falko', s'amusa le serveur,Quoi que je crois que dans la catégorie, ton « amie » puisse prétendre au titre de plus grosse mangeuse de la soirée!
Falko leva les yeux au ciel. Mais pourquoi diable écoutait-il cette conversation, celui-là ? Elle eut un instant envie de se lever et de lui expliquer sa manière de penser, mais sa tempérance prit le dessus, et elle se contenta de soupirer légèrement, esquissant un sourire qui pouvait, lui, prétendre au titre du « sourire le moins naturel jamais posé sur le visage de Falko ». Tuomás comprit assez rapidement le message subliminal que lui adressait la Xana, et également le message non verbal que son regard indiquait, et par conséquent, amena à table deux portions de cygne et deux coupes d'argent remplies aux trois-quarts du jus de fruit qu'elle appréciait tant, la constitution physique de Falko l'empêchait de boire autant de boissons alcoolisées qu'elle l'aurait voulu, mais il fallait s'en contenter. Le pichet que lui en avait amené Sely était toujours plein. Une fois de plus, Tuomás avait préféré diriger son regard vers le décolleté plongeant de la Xana, qui se faisait un plaisir de porter les vêtements de son choix quand bien même ceux-là eurent paru vulgaires, et gare à quiconque le lui ferait remarquer !
Sa gorge s'asséchant, Falko se saisit délicatement de la coupe, et la leva à l'attention de Luxianne, doucement, assez pour que le geste soit perceptible même par la jeune fille dont le regard semblait absorbé par la table, mais pas trop pour ne pas l'obliger à lever les yeux. Sans comprendre pourquoi, l'intuition indiquait à Falko qu'il était parfaitement hors de question de forcer la jeune femme à lever le regard. Tuomás était reparti en salle faire le service, aussi les deux femmes se retrouvèrent-elles seules dans le coin de la pièce où la table était installée, à côté du feu qui crépitait dans l'âtre. Falko vida son verre doucement, appréciant le goût acidulé du breuvage à la teinte nacrée qui montrait, de-ça de-là des reflets ocres ou dorés. Elle reposa son verre doucement, et avança sa main gauche pour la poser sur la main droite de la jeune violonniste.
- A la vérité, Luxianne, j'aimerais entendre ton histoire. Bien que je sois scalde, je ne te le demande pas pour écrire une chanson supplémentaire, mon répertoire en compte assez pour tenir jusqu'à l'hiver prochain, et je doute que tu ne soies réellement interessée par une chanson en ton honneur, s'amusa la xana, mais plutôt...Parce que tu me fascines. Si tu y consens, j'aimerais réellement entendre ton histoire...Et si tu le souhaites, je pourrais te raconter la mienne...Il n'est jamais facile de parler de soi à des inconnus, je ne le sais que trop bien...
Falko Setis- En apprentissage
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[HRP : Très bonne année a toi aussi, Falko et à tout le monde également ! J'espère que le Père Noël vous a gâtés !]
Luxianne prit une profonde inspiration, afin de se donner le courage nécessaire pour qu'elle parvienne a raconter son histoire sans fondre en larmes, face à la foule de souvenirs douloureux que cela faisait resurgir en elle, de manière bien plus puissante qu'à ce que la jeune violoniste endurait quotidiennement :
- Je suis fille du Marquis et de la Marquise d'Azcrynôtt. J'avais deux sœurs, nous étions triplées. Le jour de nos 14 ans, nous sommes allé faire une promenade en forêt sur le domaine de mon père, tous ensemble. Je me suis écartée du chemin pour aller cueillir un bouquet de fleurs sauvages à ma mère.
Au fur et à mesure que la jeune violoniste racontait son passé, les images de sa vie défilaient devant ses yeux. Elle parlait d'une voix monocorde, mécanique, pour éviter de pleurer et de devoir interrompre son récit. Si elle s'arrêtait, elle ne pourrait pas reprendre, elle le savait.
- J'entendis des cris, des bruits de métaux entrechoqués. Je revins et me cachais derrière un arbre. Ma mère et ma sœur Nirva étaient déjà mortes. Mon père essayait de protéger mon autre sœur, Mékélia, des brigands qui les avaient attaqués. Mékélia avait bientôt rejoint ma mère et ma sœur Nirva dans la mort, malgré l'acharnement de mon père. Et Après, ce fût son tour. Mais juste avant qu'un des bandits ne le poignarde dans le dos, il me vît. Et je lu sur ses lèvres "Courre, sauve-toi". Alors je lâchais mes fleurs et partis en courant. Je couru, sans m'arrêter, des heures durant. J'arrivais à un village à la nuit tombée. Je demandais l'asile dans une auberge. Le tavernier accueillie, me donna gite et couvert. Mais il eut pour moi un regard que je ne compris pas ce soir là. L'auberge était fort heureusement vide. Je suis partis dormir. Au matin, lorsque je me réveillais, j'étais nue dans le lit, le tavernier dormant à côté de moi. Je n'ai pas compris ce qui c'était passé. Je voulu partir, mais l'homme se réveilla et... et il me violenta. Après cela, il reparti comme si tout était normal. Je restais sur le lit pendant un long moment, pleurant ma douleur et la perte de ma famille. Je me levais ensuite, au prix de gros efforts, trouvais une robe de paysanne que je découpais avec une dague que le tavernier avait fait tomber sous le lit. Puis je sorti de l'auberge avec l’œil farouche des animaux apeurés, malgré que l'aubergiste ne fût nulle part en vue. Je sorti du village et essayais de retrouver le chemin du manoir de ma famille.
Luxianne reprit une grande inspiration ; elle avait parlé d'une traite sans s'arrêter et était à bout de souffle. Puis elle reprit, la voix toujours neutre, se faisant violence pour ne pas pleurer et achever son histoire :
- Je retrouvais le manoir à la nuit. Il était déserté. Plus aucun domestique, ni même un brigand. Je parcourais les pièces, trouvais dans le bureau de mon défunt père la besace de cuir, le violon et la bourse de pièces que je possède. Dans la chambre de mes parents, je trouvais la dague que ma mère gardait en cas d'attaque près de son lit dans une cache secrète, si mon père n'eut été assez rapide pour la défendre lui-même. Dans la chambrée d'une domestique, je pris trois de ses robes que je rangeais dans la besace, comme le violon de mon père, la bourse et la dague de ma mère. Puis je sorti du manoir. Je priais humblement les esprits de ma famille de me protéger jusqu'à ce que je fût en mesure de le faire seule. Je versais de nombreuses larmes d'amertume de ne pas avoir pu les aider et les sauver. Mais que pouvais-je bien faire ? Je n'étais qu'une enfant sans aucune défense. Pendant six longue années, j'errais par les chemins, ne m'arrêtant que rarement dans les villages. Je compris vite les raisons qui avaient poussé le tavernier, jadis et je décidais de cacher mon visage de mes cheveux pour que pareille chose ne se reproduise pas.
La jeune violoniste reprit une fois encore son souffle :
- Après cette attaque, je me suis réfugiée plusieurs mois durant dans la forêt, j'ai vécu en ermite, recherchant le moins de contacts possible avec des personnes, hommes ou femmes, humains ou créatures surnaturelles. Même si je sais maintenant que je souffre de cette solitude. Je suis devenue végétarienne et j'ai beaucoup médité. En parallèle de ma méditation, j'ai développé une haine sauvage envers tous les être humains ou surnaturels mâles. Je me détestais tant d'être accablée de cette malédiction que je me suis infligé la cicatrice que j'ai à l’œil droit pour essayer en vain de la diminuer. J'ai erré encore pendant trois années, puis je me suis décidée à venir à Clantor, espérant trouver un mage ou un guérisseur assez puissant pour me défaire de ma malédiction ou du moins l’atténuer. Je ne supporte plus de devoir vivre ainsi... Je suis venue dans cette auberge pour me restaurer, mais ceci est rare venant de moi, je n'ai pas pour habitude de dépenser l'argent de feu mon père. Pas que je sois avare, rien de la sorte, je considère seulement comme une sorte d'insulte a sa mémoire de faire cela. Et la suite, tu la connais, Falko.
Elle marqua une courte pause, puis finalement, comme pour clore le récit de sa vie, murmura, à moitié pour elle-même :
- Parfois, je me demande si je ne suis pas morte avec le reste de ma famille le jour du massacre, et que mon âme erre dans les enfers car j'ai été incapable de sauver les miens et d'empêcher leur mort...
La jeune femme, des larmes lui montant aux yeux et commençant à couler le long de ses joues alors qu'elle avait fait tout son possible pour les retenir, regarda la scalde avec un air à la fois reconnaissant - du fait que cette dernière ait écouté son histoire - mais également mêlé d'une certaine gêne, car elle n'avait jamais raconté son passé a quiconque, s'interdisant de nouer des relation, bien qu'elle en souffre énormément, malgré le fait qu'elle ait jusqu'à présent refusé de se l'avouer à elle-même.
Luxianne baissa la tête, cachant son visage et ses larmes de rage amère et de tristesse brûlante à Falko. Elle avait l'impression que des lames glace et de fer chauffé a blanc lui fouillaient les entrailles, tant le poids de la culpabilité l'écrasa encore avec d'avantage de force - même si elle savait parfaitement qu'elle n'aurait de toute manière rien pu tenté pour protéger sa famille, tout jeune fille qu'elle était le jour funeste où sa vie fut brisée - et elle sentit une nausée lui tordre le ventre, bien que cela soit encore supportable.
Elle ouvrit d'une main tremblante sa besace et en sorti quelques baies sauvages - dont elle savait qu'elles possédaient des vertus contre ce genre de maux - les écrasa dans une petite assiette où était auparavant un morceau de pain, puis versa la bouillie dans son verre de jus de fruit, avant de le remuer, de le porter a ses lèvres et de le vider d'un trait. L'effet bienfaisant se fit rapidement sentir, et elle regarda de nouveau Falko, cette exceptionnelle chanteuse et joueuse de lyre à qui elle venait de faire le récit de la vie brisée qui était la sienne depuis toutes ces années.
Luxianne prit une profonde inspiration, afin de se donner le courage nécessaire pour qu'elle parvienne a raconter son histoire sans fondre en larmes, face à la foule de souvenirs douloureux que cela faisait resurgir en elle, de manière bien plus puissante qu'à ce que la jeune violoniste endurait quotidiennement :
- Je suis fille du Marquis et de la Marquise d'Azcrynôtt. J'avais deux sœurs, nous étions triplées. Le jour de nos 14 ans, nous sommes allé faire une promenade en forêt sur le domaine de mon père, tous ensemble. Je me suis écartée du chemin pour aller cueillir un bouquet de fleurs sauvages à ma mère.
Au fur et à mesure que la jeune violoniste racontait son passé, les images de sa vie défilaient devant ses yeux. Elle parlait d'une voix monocorde, mécanique, pour éviter de pleurer et de devoir interrompre son récit. Si elle s'arrêtait, elle ne pourrait pas reprendre, elle le savait.
- J'entendis des cris, des bruits de métaux entrechoqués. Je revins et me cachais derrière un arbre. Ma mère et ma sœur Nirva étaient déjà mortes. Mon père essayait de protéger mon autre sœur, Mékélia, des brigands qui les avaient attaqués. Mékélia avait bientôt rejoint ma mère et ma sœur Nirva dans la mort, malgré l'acharnement de mon père. Et Après, ce fût son tour. Mais juste avant qu'un des bandits ne le poignarde dans le dos, il me vît. Et je lu sur ses lèvres "Courre, sauve-toi". Alors je lâchais mes fleurs et partis en courant. Je couru, sans m'arrêter, des heures durant. J'arrivais à un village à la nuit tombée. Je demandais l'asile dans une auberge. Le tavernier accueillie, me donna gite et couvert. Mais il eut pour moi un regard que je ne compris pas ce soir là. L'auberge était fort heureusement vide. Je suis partis dormir. Au matin, lorsque je me réveillais, j'étais nue dans le lit, le tavernier dormant à côté de moi. Je n'ai pas compris ce qui c'était passé. Je voulu partir, mais l'homme se réveilla et... et il me violenta. Après cela, il reparti comme si tout était normal. Je restais sur le lit pendant un long moment, pleurant ma douleur et la perte de ma famille. Je me levais ensuite, au prix de gros efforts, trouvais une robe de paysanne que je découpais avec une dague que le tavernier avait fait tomber sous le lit. Puis je sorti de l'auberge avec l’œil farouche des animaux apeurés, malgré que l'aubergiste ne fût nulle part en vue. Je sorti du village et essayais de retrouver le chemin du manoir de ma famille.
Luxianne reprit une grande inspiration ; elle avait parlé d'une traite sans s'arrêter et était à bout de souffle. Puis elle reprit, la voix toujours neutre, se faisant violence pour ne pas pleurer et achever son histoire :
- Je retrouvais le manoir à la nuit. Il était déserté. Plus aucun domestique, ni même un brigand. Je parcourais les pièces, trouvais dans le bureau de mon défunt père la besace de cuir, le violon et la bourse de pièces que je possède. Dans la chambre de mes parents, je trouvais la dague que ma mère gardait en cas d'attaque près de son lit dans une cache secrète, si mon père n'eut été assez rapide pour la défendre lui-même. Dans la chambrée d'une domestique, je pris trois de ses robes que je rangeais dans la besace, comme le violon de mon père, la bourse et la dague de ma mère. Puis je sorti du manoir. Je priais humblement les esprits de ma famille de me protéger jusqu'à ce que je fût en mesure de le faire seule. Je versais de nombreuses larmes d'amertume de ne pas avoir pu les aider et les sauver. Mais que pouvais-je bien faire ? Je n'étais qu'une enfant sans aucune défense. Pendant six longue années, j'errais par les chemins, ne m'arrêtant que rarement dans les villages. Je compris vite les raisons qui avaient poussé le tavernier, jadis et je décidais de cacher mon visage de mes cheveux pour que pareille chose ne se reproduise pas.
La jeune violoniste reprit une fois encore son souffle :
- J'ai découvert le talent que je possède sur les émotions des gens en jouant de mon violon. Un soir, je jouais une mélodie particulièrement triste. Un homme est venu vers moi quand j'ai eu fini. Je ne savais pas que c'était un vampire avant qu'il ne relève ma tête pour voir mon visage. Quand il à cherché à me violenter, je ne sais si c'est l'effet de la peur, mais j'ai entendu une voix crier dans ma tête "Joue ! Joue de ton violon de toute ta volonté ! Ne pense à aucune émotion, mais persuades-toi que tu le feras fuir ainsi ! Joue, ta vie en dépend !" Alors j'ai fermé les yeux et joué en essayant de ne pas prêter attention à l'audace du vampire. Et j'ai soudain sentis une vive chaleur près de mon visage. J'ai rouvert les yeux et j'ai vu des flammes sur les cordes de mon violon et de l'archet. Le vampire avait reculé. Comme je ralentissais en me demandant comme cela était possible, les flammes ont diminuées, le vampire est revenu à l'assaut. J'ai joué plus hardiment, les flammes ont reprit vigueur et le vampire à vu ses cheveux et une de ses mains brûler. Je n'ai pas attendu plus, j'ai tourné mon visage vers la terre, ramassé mes affaires et je suis partie.
Elle était bientôt arrivé a la fin de son récit :
- Après cette attaque, je me suis réfugiée plusieurs mois durant dans la forêt, j'ai vécu en ermite, recherchant le moins de contacts possible avec des personnes, hommes ou femmes, humains ou créatures surnaturelles. Même si je sais maintenant que je souffre de cette solitude. Je suis devenue végétarienne et j'ai beaucoup médité. En parallèle de ma méditation, j'ai développé une haine sauvage envers tous les être humains ou surnaturels mâles. Je me détestais tant d'être accablée de cette malédiction que je me suis infligé la cicatrice que j'ai à l’œil droit pour essayer en vain de la diminuer. J'ai erré encore pendant trois années, puis je me suis décidée à venir à Clantor, espérant trouver un mage ou un guérisseur assez puissant pour me défaire de ma malédiction ou du moins l’atténuer. Je ne supporte plus de devoir vivre ainsi... Je suis venue dans cette auberge pour me restaurer, mais ceci est rare venant de moi, je n'ai pas pour habitude de dépenser l'argent de feu mon père. Pas que je sois avare, rien de la sorte, je considère seulement comme une sorte d'insulte a sa mémoire de faire cela. Et la suite, tu la connais, Falko.
Elle marqua une courte pause, puis finalement, comme pour clore le récit de sa vie, murmura, à moitié pour elle-même :
- Parfois, je me demande si je ne suis pas morte avec le reste de ma famille le jour du massacre, et que mon âme erre dans les enfers car j'ai été incapable de sauver les miens et d'empêcher leur mort...
La jeune femme, des larmes lui montant aux yeux et commençant à couler le long de ses joues alors qu'elle avait fait tout son possible pour les retenir, regarda la scalde avec un air à la fois reconnaissant - du fait que cette dernière ait écouté son histoire - mais également mêlé d'une certaine gêne, car elle n'avait jamais raconté son passé a quiconque, s'interdisant de nouer des relation, bien qu'elle en souffre énormément, malgré le fait qu'elle ait jusqu'à présent refusé de se l'avouer à elle-même.
Luxianne baissa la tête, cachant son visage et ses larmes de rage amère et de tristesse brûlante à Falko. Elle avait l'impression que des lames glace et de fer chauffé a blanc lui fouillaient les entrailles, tant le poids de la culpabilité l'écrasa encore avec d'avantage de force - même si elle savait parfaitement qu'elle n'aurait de toute manière rien pu tenté pour protéger sa famille, tout jeune fille qu'elle était le jour funeste où sa vie fut brisée - et elle sentit une nausée lui tordre le ventre, bien que cela soit encore supportable.
Elle ouvrit d'une main tremblante sa besace et en sorti quelques baies sauvages - dont elle savait qu'elles possédaient des vertus contre ce genre de maux - les écrasa dans une petite assiette où était auparavant un morceau de pain, puis versa la bouillie dans son verre de jus de fruit, avant de le remuer, de le porter a ses lèvres et de le vider d'un trait. L'effet bienfaisant se fit rapidement sentir, et elle regarda de nouveau Falko, cette exceptionnelle chanteuse et joueuse de lyre à qui elle venait de faire le récit de la vie brisée qui était la sienne depuis toutes ces années.
Tinùviel- Princesse du Nord
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Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[en attente d'une réponse de Saké, ou je rép'? ]
Falko Setis- En apprentissage
Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[Plus personne rep... :'( ]
Tinùviel- Princesse du Nord
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Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[HRP: je voudrais bien mais en voyant les énormes pavé que vous écrivez moi se que j'écris sa serais comparer un insecte à un géant, j'ai pas autant de talent malheureusement et je fais aussi des fautes, je veux juste m'amuser et oublier ma tristesse irl en me noyant dans les rp, il y a qu'ici que je suis libre... mais décidément personne ne veux rp avec moi même si j'ai créer un autre personnage et même si je suis disponibles tout le temps je me connecte au moins une fois par jour mais personne n'y prête attention pas plus qu'à mes demande et mes offres de rp d'ailleurs...]
Bartolz- Maître
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Nom: Arnold Bartolz
Race et classe: mort réincarné dans une marionnette
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Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[Ce RP est-il mort ?]
Tinùviel- Princesse du Nord
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Re: Auberge du Cygne blanc [Libre, ♀ uniquement]
[hrp : j'avais envoyé un mp à falko pour lui signifier que le temps me manquait un peu dernierement pour assurer tout mes rps de front et du coup je lui ai indiqué de ne pas m'attendre et que je vous rattraperai, d'autant que mon perso est un peu à l'ecart pour le moment. Mais. Ela fait un moment maintenant... Je ne sais pas si falko repassera ici. Dans tous les cas je suis open pour le reprendre, meme a deux s'il faut, mais bon il va falloir trouver un scenar xD)
Mortelune- En formation de Maître
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