Taverne du Loup Hurlant à la Lune

[Melkerah]

Dans une rue relativement peu fréquentée de Clantor, une nouvelle enseigne vient d'ouvrir ses portes. Le bâtiment, encore récemment abandonné, a été complètement retapé et arbore désormais une devanture de bois sombre et un panneau annonçant le nom de la nouvelle taverne, juste au-dessus du dessin d'un loup hurlant sous la pleine lune. Les vitres étaient teintées, ne laissant quasiment rien voir de l'intérieur depuis la rue.
En entrant, on arrivait dans une salle de taille honorable dans laquelle étaient disposées une dizaine de tables. A droite de l'entrée, un bar de pierre noire contenait toutes les sortes de boissons qu'on pouvait trouver dans la capitale, de la bière à la chintrovodka, en passant par l'hydromel, le rhum et le vin. Le meuble semblait aussi garder une porte, et il y avait toujours quelqu'un pour garder un œil dessus.
A l'autre bout de la pièce se trouvaient des petits boxes séparés par de délicats paravents aux motifs harmonieux principalement dans les teintes sombres. Ils étaient généralement réservés aux habitués, mais n'importe quel client pouvait demander à en prendre un s'il désire plus de tranquillité que dans la grande salle. L'éclairage était particulier, chaque table disposait, selon sa taille, d'un ou plusieurs chandeliers avec un briquet d'amadou afin que les clients puissent les éteindre où les rallumer à leur convenance. Les tenanciers, assez mystérieux, préféraient souvent la pénombre. Seule la propriétaire, Uri, était connue de tous.
Les trois serveurs avait l'étrange habitude de porter un masque qui leur couvrait le haut du visage, n'en laissant voir que les yeux, mais ils avaient pris soin de le personnaliser et de l'égayer afin de ne pas tomber dans le glauque. La plus jeune, à qui on donnerait dans les dix-sept ou dix-huit ans, était celle qui était la plus à l'aise avec les gens et mettait l'ambiance. Non que les deux autres soient renfermés ou désagréables, seulement ils n'avaient vraiment pas la gaieté de leur cadette. C'est pourquoi elle se faisait un devoir de s'occuper le plus souvent possible des clients, les deux autres restant généralement dans le cadre du simple service de la nourriture et des boissons.
Au final, malgré l'ambiance... particulière, l'endroit parvenait à être agréable et accueillant.

[Melvinn]

Un oiseau, une sorte de grand corbeau noir et malfaisant, toqua à la porte de la taverne, croissant très fortement.

Il avait voyagé très longtemps dans le ciel, à la recherche d'un lieu pour nicher et trouver un corps plus favorable pour cet environnement "civilisé".

Son maître lui avait donner un grand pouvoir et aussi une grande quête. Ce premier arrêt est le début d'une grande aventure et d'un commencement.

Une personne ouvrit la porte, se demandant bien qui était cet importun ?
L'oiseau fit son entrée magistralement, puis se posa au dessus du bar. Il y avait un endroit parfait pour se percher. Son oeil guettait et filmait les gestes et les actions de ces humains. Il devait en apprendre un peu plus sur eux, avant de ... (suspense).

[Melkerah]

Mais il suffisait d'un coup d’œil à qui a déjà observé des humains au quotidien pour se rendre compte que les trois serveurs ne l'étaient pas tout à fait. En effet, leurs déplacements étaient parfaitement silencieux, leur peau maladivement pâle pour le peu qu'on en voyait, et leur manie de se dissimuler dans l'ombre les différenciaient d'humains habituels.
Et pour cause, ce sont des noctaliens. Peu de monde aurait su le dire, puisque leur propre race s'acharnait depuis toujours à effacer toute trace de leur existence, des formulaires divers aux livres de sciences en passant par les rapports de cambriolages les rares fois où ils se faisaient repérer. Cependant, ceux qui tenaient la taverne étaient différents, et leur existence commençait à être connue du grand public.
Yoré, la jeune sœur de la propriétaire et la serveuse principale, était celle qui avait ouvert la porte à l'oiseau. Malgré une relative habitude des étrangetés, surtout depuis que ça sœur avait rassemblé la famille, voir un corbeau frapper à la porte et entrer dans la taverne la laissa stupéfaite. Mais le professionnalisme dont elle avait décidé de faire preuve la poussa à réagir normalement.

-Bonjour, que désirez-vous... monsieur?

[Melvinn]

Une femme, le deuxième humain qu'il voyait, lui parlait du bas de son trône surélevé. Il le savait très bien qu'un oiseau ne pouvait pas communiquer et se faire comprendre par un humain. Son maître était très clair la-dessus.
Mais, il était encore tout jeune dans sa tête. Il avait besoin d'expérimenter.
Croak ! Croak ? Croak %*

La femme lui apportait à boire, mais elle n'avait pas répondu à sa requête. Il reéssaya une dernière fois.
Croak Croak !

[Melkerah]

Yoré, fronçant les sourcils, se demanda ce qu'elle était censée faire face à un oiseau braillard qui frappait avant d'entrer.

-Je suis désolée corbeau, mais quoi que tu veuilles dire, je ne comprends pas. Je ne parle pas la langue des oiseaux!

Puis, espérant ne pas avoir parlé à un bête animal, elle retourna à son activité du moment : choisir quelles bouteilles exposer au-dessus du bar. Elle hésitait sur ce grand cru récupéré... Vous ne voulez pas savoir comment.

[Melvinn]

Il n'avait pas d'autres choix. Il devait se procurer un corps humain pour communiquer avec des humains.
Il chercha un homme, ressemblant fortement à son maître. Dans un coin de la pièce, un gringalet avec un peu de poils sur la caillou portait une longue chemise blanche qui choyait le sol, le léchant presque. Il avait le profil adéquat.

Il coupa toutes ses connexions cérébrales, puis sortit par l'orifice du nez du corbeau. L'oiseau avait enfin repris ses esprits, voulait quitter ce lieux bordélique et bruyant. Son comportement avait changé, battait des ailes, frappa du bec la porte pour s'en aller.

Nyha était un petit insecte parasite, pouvait contrôler les êtres vivants. Il pénétrait dans les orifices, car il avait une taille microscopique et disposait ses puces électroniques dans les airs du cerveau de l'individu. Il pondait des oeufs qui étaient reliés à son abdomen. Il devenait ainsi, le chef des informations entrantes et sortantes.

Il vola dans les airs en direction de l'homme presque chauffe. Il le pénétra par le trou de son nez, puis fit sa besogne dans son cerveau. C'était sa première fois qu'il contrôlait un être si complexe. Heureusement que son radar était efficace pour trouver les airs importants du cerveau. Son travail était très long et pénible.
L'insecte était tellement petit qu'il avait l'impression de faire le tour du monde avec son cerveau.

L'homme n'arrêtait pas de se gratter le crâne, pensait qu'il avait un grain dans sa tête qui roulait de droit à gauche, de haut en bas à l'intérieur de sa boite crânienne.

[Melkerah]

Yoré se retrouva face à un corbeau croassant de panique d'être enfermé dans la taverne. Il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que quelque chose venait de se produire, et la jeune fille réussit à guider l'oiseau vers l'extérieur, non sans parsemer le sol de plumes noir irisé.
Dans la pénombre qui régnait derrière le bar, Nerit fronçait les sourcils, cherchant à comprendre ce qui se passait. Il avait repéré le comportement soudain étrange de l'homme sans cheveux du fond de la salle, puisqu'il surveillait en permanence chaque client, mais n'osait pas encore le relier à l'étrange corbeau. C'était une conclusion trop rapide même si le lien semblait possible.
En un simple échange de regards, il demanda à Yoré et Elasa de garder un œil sur cet homme tout en précisant qu'il n'était pas sûr qu'il y ait une bonne raison pour cela.

[Melvinn]

Soudain, la machine se mit en arrêt. L'homme ne bougea plus d'un millimètre. Le regard était vide à l'intérieur. On avait l'impression qu'il avait fait une crise cardiaque, mais qu'il restait debout avec on ne sait quelle magie.

Oxygène, besoin d'oxygène, .... Vite dit le corps de l'homme chauffe.
Son ton de peau devenait tout pâle, mais l'homme ne bronchait toujours pas.

L'alarme de survie était lancée. Le petite insecte ne comprenait pas trop sa faute, cherchait une réponse avec son radar. Il vola pour aller plus vite, mais c'était quelque chose de très délicat, car il y avait peu de place.

Il pensait avoir trouvé la source du problème. Il avait mal calculé son coup de dard. C'était sa première fois aussi. Il détruisit son erreur information.
L'homme avait repris son contrôle, respirant des grandes bouffés d'airs.
- J'ai besoin d'air, serveuse, s'il vous plait. J'ai besoin de respirer, j'ai l'impression de suffoquer.
Il suait à pleine goutte en un instant.

- Merde, j'ai perdu le contrôle sur l'homme. Il n'arrête pas de bouger, ça risque d'être un peu dur avant que je puisse le re attaquer dans la bonne zone du cerveau. Il devait contrôler le cerveau reptilien avant tout le reste, car c'était la base de la base.

[Melkerah]

Dès que l'homme avait cessé de bougé, les trois serveurs ne l'avaient plus quitté des yeux. Yoré et Elasa faisaient confiance à Nerit quand il soupçonnait quelque chose et avaient surveillé du coin de l'oeil l'homme au comportement devenu étrange, ce qui s'était avéré judicieux. Puis il demanda de l'air et Yoré se précipita pour l'accompagner dehors afin qu'il respire mieux le temps de se remettre.

-Ca va ? lui demanda-t-elle. Qu'est-ce qui vous arrive ?

A l'intérieur, Nerit cherchait furieusement un indice du regard, tout en restant parfaitement impassible au point qu'on pouvait le prendre pour une statue ou une marionnette dépourvue de vie. Si ce n'est les yeux, qui s'agitaient frénétiquement dans leurs orbites. Il était comme ça Nerit : noctalien pur et dur jusqu'à la moindre mimique.

[Melvinn]

- Merci ! Je vais beaucoup mieux maintenant. Je pourrais avoir un verre d'eau ?
L'homme se reposa contre le petit muret dehors. Il ferma les yeux pour essayer de mieux comprendre ce qui lui arrivait.

- Haaa enfin, il a arrêté de bouger ce stupide animal. Je peux achever mon oeuvre rigola-t-il.
Il se sentait un peu seul dans cette grosse boites crânienne, donc il avait pris l'habitude de jouer de la comédie pour faire passer le temps.
La connexion avec le cerveau reptilien était maintenant opérationnelle. Par contre, celle avec le cervelet n'était pas au point.

La tête de l'homme penchait sur le côté. Il avait perdu son équilibre. On aurait pu le considérer comme un ivrogne qui avait trop bu, mais il n'avait bu aucune goutte d'alcool.

La fille était revenu à la charge avec un verre d'eau.
L'homme était maintenant contrôlé par l'insecte.

- Hooo putain, faut que je lui remette les pendules à l'heure.

La fille ne peut pas encore l'entendre, car il doit faire la connexion avec le cerveau limbique, puis le cortex. Ensuite, l'insecte pourra alors être tout à fait normal.
Pour l'instant, l'homme ne sait que bouger, entendre et voir. Il ne maîtrise encore rien, ni émotion, ni parole, ...

[Melkerah]

Quand l'homme se mit soudain à dodeliner de la tête et à tanguer dangereusement, Yoré vérifia suspicieusement si c'était bien de l'eau pure qu'elle avait mis dans le verre apporté à l'homme, mais aucune odeur d'alcool ou de quoi que ce soit d'autre de vint donner d'explication à ce comportement.
Et Uri qui disait "Tu verras, c'est très tranquille comme boulot, tout ce que tu auras à faire c'est de faire en sorte que tout le monde soit content!"...

-Ca va aller monsieur...? demanda-t-elle encore.

Mais il resta muet sur le moment.
Peut-être que la technique du seau d'eau froide sur la tête serait plus concluante...? Non, ce n'était pas le meilleur moyen pour faire revenir les clients.

[Melvinn]

NYHA commençait à devenir fatiguer. Trop de boulot tue le boulot !
Il avait vraiment envie de faire une pause, mais il ne voulait pas être rester dans cette situation pitoyable.
Il fit marcher ses méninges et corrigea les erreurs.

La tête de l'homme se remit droite, fixa la femme en clignotant en rafale des yeux.
- Bon, je dois faire quoi maintenant ? Haa je me souviens !

Il se déplaça au carrefour entre les trois cerveaux, puis attacha le fil gluant du cortex et du limbique à son abdomen.
- Parfait, ça à l'air de marcher rigola-t-il comme un démon.

Il avait oublié que maintenant la femme pouvait l'entendre. Elle vit un homme qui n’arrêtait pas de fermer et d'ouvrir ses yeux, en rigolant comme un cinoque dérangé.

[Melkerah]

Yoré commençait à s'inquiéter du comportement de l'homme. On aurait dit que son esprit était dominé ou même contrôlé par quelque chose. Discrètement, la jeune fille porta la main à la dague habilement cachée dans son tablier de travail.

-Vous êtes sûr que tout va bien? fit-elle d'un ton suspicieux.

Elle passa la main à travers le mur pour faire signe à Nerit et Elasa que la situation était potentiellement gênante. Elle commençait à douter de gérer la situation...

[Melvinn]

Oui, oui, tout va bien maintenant. J'ai la situation en main.

Il se leva et essaya diverses actions, pour tester le corps. Il fit comme si il se battait contre une personne invisible. C'était très chouette comme nouvelle sensation. Il couru sur place. Il fit des cumulets. Il sauta dans les airs.

Il commençait vraiment à aimer ce nouveau corps. Il se demandait, il faisait quoi dans sa vie, se monsieur.
Il chercha alors, dans sa mémoire.

Il était un mec banal, sans famille. Il avait perdu son travail et il venait errer dans ce bar pour oublier. Il n'avait plus énormément de sous pour payer dernier loyer et allait perdre sa maison. Il était scientifique.
Il est tombé sur le bon gars dit-il en rigolant. Il n'avait rien à perdre, donc il pourrait utiliser son corps pour tester des choses.

Il avait toujours rêvé d'apprendre la lutte et la maîtrise des armes. Il s'approcha de la femme.
- Tu sais où je pourrais apprendre les arts martiaux ? dit-il avec un grand sourire à faire peur un ours.

[Melkerah]

C'était officiel, il arriait quelque chose de très étrange à cet individu. Yoré nota mentalement de le signaler à sa soeur.

-Ça dépend quel type d'arts martiaux vous cherchez, biaisa-t-elle pour essayer d'en apprendre plus.

Sa main était à présent crispée sur le manche de sa dague.

-Excusez-moi, mais comment vous appelez-vous déjà?

[Melvinn]

Je m'appelle Nyha.
Je viens de perdre mon job et bientôt ma maison. J'aimerais changer ma vie de merde, par celle d'un guerrier. J'ai toujours aimé la violence.
J'aimerais apprendre le maniement des dagues et aussi le combat de corps à corps. Je n'ai aucune expérience.

Il cacha son jeu, en volant l'histoire du pauvre gars paumé et déprimé.

[Melkerah]

Yoré haussa un sourcil, perplexe. On pouvait dire que les Umbra n'étaient pas mauvais combattants, mais il était hors de question d'enseigner quoi que ce soit à un non-membre. Les règles avaient encore changé dans le clan récemment, et Yoré n'en était pas mécontente.
Et de toute façon, cet homme n'aurait pas été à même d'apprécier ce qu'ils auraient pu lui apprendre. Il semblait vouloir apprendre à se battre de manière "classique", et les méthodes souvent qualifiées de "fourbes" que pratiquaient les noctaliens n'étaient pas "classiques".

-Je suis désolée, mais je ne peux rien pour vous... Je ne connais personne qui puisse vous enseigner ça. Mais vous trouverez bien un professeur à Clantor!

[Melvinn]

Il était déçu et préféra se taire.
Il entra dans la taverne, commanda un bourbon.
Il se demanda quel goût avait-il ? Du haut de son perchoir, il avait vu plusieurs personnes commander ce liqueur brun et froid.

Il était comme une sorte de bourgeon dans ce nouvel environnement. Il devait tester et faire ses expériences.
Il se cloîtra dans un coin, observa cette chose comme une oeuvre d'art.
Ses lèvres s'approchèrent pour se déposer sur le goulot, puis d'un mouvement de poignet il avala le tiers, mais recracha le double.
- C'est fort ce machin PUTAIN ! J'ai ma gorge qui brûle tonitrua-t-il. Faites-quelque chose s'il vous plait ....

[Melkerah]

Un certain nombre de clients éclatèrent de rire ou gloussèrent plus discrètement devant le spectacle de cet homme qu'une seule gorgée d'alcool terrassait. Certes, Uri avait mis en service un certain nombre de boissons fortes, mais lui ne semblait pas avoir de vodka ou autre boisson à 40° qui rendrait compréhensible une telle réaction.
Heureusement, Elasa vint à son secours. Elle examina le contenu du verre et retint un sourire amusé en lui tapotant l'épaule.

-Rassurez-vous l'ami, ce n'est rien que l'effet du bon alcool ! Mangez du pain et buvez doucement : ça aidera. Sauf si vous préférez quelque chose de moins fort...? Dans ce cas c'est cadeau de la maison !

La jeune femme, plus âgée que sa cousine Uri de quelques années, avait vu un changement étonnant se produire en elle ces derniers temps. Non seulement elle devenait de plus en plus sociable et ouverte, mais sa féminité s'était épanouie comme une fleur au soleil. Et ces changements lui plaisaient, bien qu'elle n'en connaisse pas encore la portée. C'est fou ce qu'un simple contact social peut mettre de bonne humeur!

[Melvinn]

Il accepta volontiers, le pain et une autre boisson moins forte. Elle lui apporta ce dû et une bière. Il dévora la chose et elle avait raison, ça lui faisait un bien fou. Il la remercia avec un grand sourire honnête.

Il regarda ensuite, la galerie qui était en train de rire à visage ouvert. Il se sentait un peu misérable. Il préféra se taire.
Il fixa la servante qu'il trouvait plutôt mignonne et aussi très douce dans sa manière de se comporter avec lui. Ce monde était nouveau pour lui.

- Je ne suis pas d'ici ! J'ai un peu du mal à me fondre dans la masse. Vous pourrez me donner des conseilles ?

C'était une grossière erreur, car ça faisait un petit temps qu'il errait dans ce bar.

[Melkerah]

Elasa, qui avait pourtant vu cet homme boire ici de nombreuses fois, ne commenta pas cette petite faute de logique. Malgré la méfiance haineuse qu'on lui avait depuis toujours enseigné à ressentir envers les étrangers, tout particulièrement dans ce genre de cas suspects, elle offrit ses conseils les plus simples au débutant.

-Pour commencer, il faut absolument surveiller la cohérence dans vos actes et paroles, dit-elle avec un sourire amusé.

Elle prit le verre de bourbon qu'il avait délaissé et demanda d'un signe si elle pouvait le boire.

-Mais le plus important en fait, c'est l'attitude, le naturel. Quoi que vous ayez fait, quoiqu'il vienne de se passer, restez détendu et naturel en jouant votre rôle. Et avec un peu de pratique, on peut y aller au culot! Personne ne soupçonne quelqu'un qui ne se sent même pas concerné ou qui a l'air totalement sûr de son fait... enfin, tant qu'il ne se trahit pas par inadvertance.

Elle jeta un œil à Yoré qui discutait avec enthousiasme avec un groupe d'homme de l'autre côté de la salle. Ce qui lui rappela une de ses spécialités, à elle et Uri.

-Après, si vous voulez qu'on vous ignore alors même que vous êtes sous le nez de celui que vous voulez éviter... Soyez morne. Ennuyeux, banal, sans intérêt.

[Melvinn]

Il médita les dires de la douce serveuse. Il l'apprécia d'avantage. Elle serait une parfaite reine pour .
- Je ne veux pas être cet homme là. Je ne veux pas qu'on m'ignore ! Je vais danser et rester naturel. Si les gens en rigolent, je serais gagnant. Je vais vivre avec mes intérêts tout en pensant aux intérêts des autres. C'est ce que mon maître m'a toujours enseigné.
Je vous remercie de m'avoir aider à me resouvenir de tout ça !
Il s'approcha de cette belle créature et lui déposa un baiser sur la bouche. Le symbole du baiser, signifie aussi pour lui qu'on apprécie une personne pour ce qu'elle est réellement.

C'est ce que faisait son maître. En faite, pour vous raconter l'histoire.

Son maître est un scientifique-fou, de race humaine. Il transplanté un esprit humain dans le corps d'un insecte génétiquement modifié, car il est capable de pondre des puces électroniques dans les cerveaux des être humains. Son maître a été son père, mais aussi son professeur. Il lui a tout enseigné sur le piratage, les sciences et d'autres disciplines intellectuelles.
C'est un jeune adolescent qui possède une mature très développé. Lorsqu'il se met à réfléchir, on pourrait le considéré comme un intello, mais quand il est dans le monde de tous les jours, il devient ce qu'il est, une enfant.

Son maître lui donna souvent des bisous, même s'il avait du mal à bien le voir, car cet insecte parasite zombi est microscopique. Dc. Magis, son maître portait en alternance des grosses lunettes-loupes.
Il chouchoutait son garçon avec les moyens du bord.
Les lèvres de l'homme était énorme pour l'insecte. Il pensait toujours qu'il recevait un bisous sur la bouche. Voilà pour la petite histoire.

Nyha monta alors sur la table et commença à danser en faisant des bruits d'animaux , d'insectes et tapant avec ses pieds et ses mains. Il n'avait jamais entendu une musique de sa vie, mais il voyait souvent son maître danser avec ses bruits de sa bouche et de ses mains.

[Melkerah]

Et comme bien souvent dans ce genre d'endroit, ça inspira quelques musiciens qui sortirent leurs instruments et se mirent à accompagner la danse joyeuse et désordonné de Nyha. Yoré, ravie, fit quelques pas de danse en essayant d'imiter le style de l'initiateur du mouvement, sans toutefois lui voler la vedette, elle y veillait.
De son côté, Elasa était restée figée depuis le baiser de cet homme qu'elle ne connaissait qu'à peine. Mais en réalité le problème n'était pas vraiment là : c'était la première fois qu'elle se trouvait dans cette situation. Si l'éducation noctalienne préparait à beaucoup de choses au niveau du comportement humain, elle était cruellement étriquée à ce sujet. Et bien que la serveuse se doutât de l'innocence de l'acte, elle en restait stupéfaite, proprement incapable de réagir.
Mais quelque chose de plus incroyable encore la tira de sa stupeur : Nerit, son cousin et le frère d'Uri et Yoré, qui tapait du pied, se mit à accompagner l'ensemble musical de sa voix grave et profonde. Il ne chantait pas réellement, il fredonnait, il "mememait", mais assez fort pour que ça soit parfaitement audible.
Décidément, quelle soirée...

[Melvinn]

Les gens riaient comme jamais. La bière coulait à flot. Des personnes tombèrent comme des pierres dans l'eau, cloué au sol, à cause d'un verre de trop.

L'ambiance était au rendez-vous. Au début, tout le monde trouvait ce comportement suspect, mais dès que les musiciens ont mit leur patte. Ils le regardaient d'une manière différente, presque amicale.
Nyha n'était plus seule comme toute à l'heure, les serveurs et les serveuses, les hommes et les femmes du bar dansaient eux aussi un peu partout dans la pièce, frappant, tapant des pieds et même fredonner des bruits d'animaux.

Nyha était heureux comme jamais. Il fixa avec la joie au coeur, Elasa qui avait du mal à se lancer.
Alors, il sauta de la table et lui tira par la main.
- Allez, viens, amuses-toi avec nous ! dit-il en rigolant.
Il fit des pas de rock avec elle, puis la laissa aller vers l'arrière avec sa vitesse. Ensuite, une autre personne la réceptionna et la danse continua.

Nyha avait du mal à se détacher du regard de cette femme. Elle l'avait envoûté.

[Melkerah]

Elasa, quant à elle, commençait à se laisser aller à l'euphorie générale, après avoir sérieusement songé à un "repli stratégique" quand Nyha lui avait fait faire quelques pas un peu plus vifs qu'elle ne s'y était attendue.
Cet homme était une véritable énigme. Morne et pour tout dire un peu ennuyeux jusqu'à ce jour, il semblait s'être transformé. Physiquement, il restait le petit homme un peu rabougri au crâne lisse, qui passait des heures voûté au-dessus d'une bière, mais son attitude et son regard n'avaient plus rien à voir. Elle connaissait bien assez le monde des ombres pour ne pas se soucier outre mesure de ce revirement soudain, mais elle en restait stupéfaite. Les yeux noirs de la jeune femme pétillaient sous son masque luisant à motifs bleu outremer.
Dans son coin, sans cesser d'accompagner l'ensemble musical et d'en enrichir les basses, Nerit regardait sa cousine avec un lueur amusée... mais aussi un air triste si on regardait un peu plus. Et Yoré était proprement ravie d'avoir enfin une histoire intéressante à espionner en gloussant.
La fête improvisée dura un moment encore, jusqu'à ce que les seules personnes encore debout soient les serveurs, seuls à n'avoir pas bu d'alcool, ou très peu. L'heure étant fort avancée, Nerit, Yoré et Elasa s'apprêtèrent à raccompagner les buveurs à l'extérieur, à une petite place où la fontaine était utile pour dessoûler, et à ranger le désordre monstrueux qui régnait désormais dans la toute jeune taverne.

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