Pour une chope et un contrat

[Thurias de Narzyom]

C'était une de ses journées qu'un narzyite aurait qualifié de "profitable" : Un soleil doux et un vent léger; Ni trop froid, ni trop chaud. Thurias était entré dans la ville après quelques mois de cavale à travers la campagne. Il portait ses affaire sur le dos, toujours torse nu, jaugeant les citoyens qui le dévisageaient mais tournaient la tête lorsque ce dernier leur rendait un regard interrogateur. Thurias était un colosse parmi les petites gens du peuple de Clantor, et ce n'était pas le genre de personne qui courrait leurs ruelles. Thurias avançait dans les rues et tentait de déchiffrer sur les panneaux de qu'il signifiaient : A part le Narzyite et l'orc, le barbare n'avait pas vraiment peaufiner son commun. Il se repéra tant bien que mal en remarquant une chope de bière dessinée sur une enseigne. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il entra dans l'édifice, ouvrant la porte assez rudement, probablement par habitude, provocant un silence et l'attention de la plupart des clients de la taverne, qui le dévisageaient avant de reprendre leurs activités. Il resta un petit moment dans l'encadrure de la porte, observant les coins et recoins du rez-de-chaussé, comme ci il cherchait un visage particulier, avant de s'avancer vers le comptoir où le tavernier nettoyait quelques chopines sales. Ce dernier leva alors ses yeux rouges, cernés jusqu'aux joues, vers le narzyites a l'air peu amical, avant d'adopter un air plus sympathique, comme s'il était effrayé. Il demanda alors en chevrotant : 


- Salutation voyageur, herm ! Que puis-je pour vous ?

Thurias observa les tonnelets et les bouteilles derrière le comptoir et prit la parole de sa voix grave, en roulant les "r" de manière très prononcée, pour demander :

- J'te prendrais une bière, tavernier.

Le tavernier s’exécuta, hochant vivement la tête sans plus croiser le regard du barbare qui semble intrigué par le comportement de ce dernier. Il haussa les épaules et s'accouda sur le comptoir, observant la salle à l'affût du moindre personnage douteux, celui qui a l'air d'être là pour recruter. Il avait aperçu dans la salle un noble a l'air aigri, qui semblait attendre quelqu'un, et un groupe de mercenaires attablés, l'air plutôt mauvais et probablement pas à la recherche d'un autre membre dans leur quête. Le tavernier posa la chope face à Thurias qui tourna alors la tête vers cette dernière, avant de glisser un léger "Merci" et de s'envoyer une bonne partie de sa commande dans le gosier. Il se retourna pour s'accouder au comptoir et glissa alors d'une voix douce au tavernier :

- Dis moi tavernier, est-ce que tu saurais si ça r'crute du mercenaire dans ton bistrot ?
- P-pas qu'je sache ! Vous savez ici, on fait pas trop le relai de mercenaire, enfin ... Sans offense hein !




Thurias ne glissa qu'un léger son entre ses lèvres histoire de faire comprendre au tavernier qu'il avait bien compris ce qu'il voulait dire. Il prit sa chope et vint s'asseoir à une table libre, sirotant silencieusement sa bière ...

[Melkerah]

[HRP : as-tu déjà un partenaire de RP ? Sinon, je me ferais un plaisir de faire une petite apparition, même si je n'ai pas de quête à proprement parler dans mon répertoire.]

[Thurias de Narzyom]

[HRP : Non, personne, ce sujet est libre ^.^ tout le monde peut intervenir]

[Melkerah]

[HRP : ça marche, me voilà ! Il faudrait demander à un modo de supprimer mon premier message pour ne pas faire trop de bazar...]

A ce moment, un mouvement à la périphérie du champ de vision de Thurias annonça l'approche de quelqu'un. A sa façon de se mouvoir, on devinait que le nouveau venu avait l'habitude de se confondre dans l'obscurité, bien qu'en l'occurrence il ne cherchait pas à se dissimuler.
Il, ou plutôt elle. Une jeune femme d'assez petite taille au corps svelte vint s'accouder à un petit mètre de Thurias et commanda une chope de bière avant de tourner son visage vers lui, le fixant de ses yeux plus noirs que la nuit la plus sombre. Ses cheveux de jais étaient attachés de façon pratique et elle portait une cuirasse légère de cuir souple, à la ceinture de laquelle pendaient deux dagues et un sabre effilé. Pour tout dire, bien qu'elle ait l'air plus avenant que la majorité des clients de la taverne, elle ne semblait pas nécessairement plus recommandable.

-Vous n'êtes pas d'ici, constata-t-elle. Je ne vous ai jamais vu à Clantor.

[Thurias de Narzyom]

Thurias senti une présence le surprendre, peut être involontairement, mais ce dernier se mit alors en alerte, fronçant les sourcils et ouvrant la bouche, afin de mieux entendre. Il remarqua alors la jeune femme qui s'accouda non loin de lui, l'observant d'un air presque intrigué. Il posa lentement son paquetage à coté de lui, gardant son épée accrochée dans son dos. Thurias était vouté sur sa chaise, torse nu, a peine habillé de braies rouges et de bottes de cuir, a n'en pas douter, un guerrier. Son aspect intimidant ne découragea pas son interlocutrice, ce qui lui donna une étrange impression : D'habitude, ceux qui ne sont pas narzyites ou orc n'osent pas trop lui parler, tandis qu'à cet instant, la jeune femme ne prenait même pas de gants pour lui adresser la parole. Thurias la regarda droit dans les yeux, sans menace ni animosité, simplement par sincérité. Il répondit alors à la jeune femme, toujours avec son accent et sa voix grave :

- En effet, tu es plutôt perspicace ... Mais en quoi ça t'intéresse ?

Thurias pouffa légèrement, affichant un sourire en coin. Sa voix grave semblait modérée de manière à ne pas trop raisonner dans la pièce. Thurias finit sa chope d'un trait et la repose sur sa table, s'essuyant d'un revers de bras sans quitter son interlocutrice des yeux puis reprit la parole :

- En tout cas, vos bières ici ne sont pas très fortes et elles se finissent un peu ... vite.

Le jeune guerrier se permit alors ricaner légèrement, bouche fermée.

[Melkerah]

Uri finit également sa bière assez rapidement avant de héler la patron de l'établissement.

-Apportez ce que vous avez de plus fort à ce monsieur. Et un hydromel pour moi.

Elle observa un moment cet étrange inconnu, se demandant avec curiosité d'où il pouvait bien venir. Puis elle répondit à sa question.

-J'aime savoir qui traîne dans le coin, c'est aussi simple que ça. Avouez que vous ne passez pas vraiment inaperçu. J'ai également cru comprendre que vous cherchiez du travail...

A vrai dire, la noctalienne se voyait mal s'offrir les services de cet homme, mais elle était malgré tout curieuse de savoir quelles compétences pouvait avoir quelqu'un d'aussi inhabituel. Qui sait, les bonnes connaissances étaient toujours un atout... Et connaître une menace potentielle également. Une chose cependant était sûre, il s'agissait d'un guerrier probablement redoutable au combat.

[Thurias de Narzyom]

Thurias inclina la tête sur le côté lorsqu'il entendit la jeune femme commander : Que me veut-elle ? se demanda t-il.


Il écouta alors la réponse de la jeune femme et arqua les sourcils un instant, surpris, puis lui répondit :

- C'est grand, Clantor, tu auras peu d'chances de connaître tout le monde. Mais je n'y peux rien si les citoyens d'ici sont frêles, ou gros ou bien petits, si je ne passe pas inaperçu, c'est parce que je ne suis pas d'ici.



Il tilta lorsque la jeune femme l'informa qu'elle avait écouté un peu plus tôt sa discussion avec le tavernier, puis il prit alors une voix plus basse et répondit :

- C'est vrai. Et ça semble t'intéresser, mmh, ashindis ?

Le Barbare saisit alors la commande que le tavernier lui tendit. Ashindis semblait être un mot de son dialecte natal, prononcé plus étrangement que le reste de ses paroles encore. Son aspect nordique et son sang orc rendait difficile la localisation de son pays natal/

[Melkerah]

La jeune femme sourit en coin.

-Je suis du genre bien informé, répondit-elle laconiquement à sa première remarque. Mais je ne vous reproche pas le moins du monde de ne pas ressembler à la masse, je serais mal placée pour ça.

Mais le mot prononcé à la fin de la question qu'il posa ensuite la fit froncer les sourcils. Cette sonorité lui était totalement étrangère et il ne lui semblait pas avoir jamais croisé ce mot dans ses lectures. Intriguée, elle se força cependant à reprendre une expression plus neutre.

-Il se peut que j'aie du travail pour une personne qualifiée. Est-il malpoli de vous demander ce que signifie ce mot... "ashindis" ?

Elle avait écorché ce mot d'un langage qu'elle ne connaissait pas, mais il restait suffisamment reconnaissable pour les besoins de la question. Elle espérait simplement ne pas s'être montrée insultante. Dans le pire des cas, elle était prête à réagir en un instant, mais elle préférait éviter d'en arriver là. Elle se savait incapable de battre cet homme en combat au corps-à-corps, mais savait en revanche avoir les capacités nécessaires à se sortir sans mal d'une altercation s'il décidait de l'attaquer. Après tout, elle avait connu pire... Elle toucha sans y penser la cicatrice qui lui barrait la gorge.

[Thurias de Narzyom]

Thurias écouta attentivement et répondit alors :

-Et quel travail pourrais-tu m'apporter ? Ça paye bien ? Vous marchez que par l'or par ici, j'dois reconnaître que c'est un système à double tranchant ...

Le barbare pouffa légèrement quand la jeune femme prononça "ashindis" à sa manière, et répondit à sa question avec un air étrange :

- Malpoli ? Qu'est-ce que ça veut dire, malpoli ? Ashindis n'a pas de mots équivalents dans votre langue. C'est un mélange entre curieuse, courageuse et c'est féminin.

Il termina sa phrase par une bonne gorgée de sa nouvelle boisson. La prononciation de ce mot ne disait long sur la langue natale du guerrier : Difficile à prononcer. le "sh" était étrangement peu marqué, prononcé par le fond de la bouche, et le "s" final ressemblait un peu à un "f". En effet il était probablement un des seul narzyites à partir si loin de ses terres, apportant avec lui son lot de mystère : Un faciès étrange, une carrure trompeuse, des caractéristiques physiques diverses ainsi qu'un accent ressemblant à celui des nordique, mais un peu plus étrange, on pouvait alors deviner que le langage natal de ce guerrier n'était pas des plus facile à apprendre.

[Melkerah]

Uri sourit encore. Finalement, elle commençait à apprécier les manières rudes et directes de cet homme, ça changeait agréablement de la plupart des gens qu'elle fréquentait.

-Je ne peux t'en dire plus sur le travail tant que je ne sais pas si tu es qualifié pour, répondit-elle en passant au tutoiement, mais si jamais c'était le cas, je t'assure que le paiement en vaudra le coup. Par contre, je dois te contredire sur un point : l'or n'est pas ma principale préoccupation, même si c'est vrai qu'ici c'est souvent le cas.

Elle haussa les sourcils quand il s'enquit du sens de "malpoli". En revanche, la traduction approximative de son mot plut à Uri, car il semblait s'agir d'un compliment.

-Malpoli c'est quand on dit ou qu'on fait quelque chose qui est considéré comme incorrect, comme d'insulter quelqu'un par exemple.

Elle marqua une pause et en profita pour boire une gorgée de l'hydromel bas-de-gamme de l'établissement avant de reprendre.

-Dis-moi si je me trompe, tu as l'air d'un combattant solide et efficace... Tu as d'autres talents ? Ah, je viens de me rendre compte que je manque à la politesse, justement : je m'appelle Uri, et toi ?

[Thurias de Narzyom]

Écoutant calmement la jeune femme, Thurias descendait son breuvage d'une manière aguerrie, on ne constatait aucune grimace sur son visage malgré le nombre de gorgées. Il sourit en coin une nouvelle fois lorsque elle donna sa première réponse et prit la parole :

-Je sais pas vraiment comment je pourrais te le prouver avant d’exécuter ce boulot. Pourtant, ici rien ne marche sans or. Vous êtes un peuple... Étrange."

Il arqua un sourcil à sa seconde réponse et ne semblait pas comprendre plus pour autant, répliquant alors calmement :

-Je vois donc pas en quoi tu es malpolie.


Le barbare fronçait les sourcils, toujours préoccupé par ce concept qu'il trouve probablement trop tyrannique. Les narzyites n'était pas peuple à enrober ses paroles. La politesse de cette contrée lui semblait bien superficielle. Il prit une longue gorgée lorsque cette dernière reprit la parole et répondit calmement, toujours un peu dérouté, ne cherchant pas à questionner encore sur cette histoire de politesse :

-Thurias. Je m'appelle Thurias.

Il marqua ensuite une pauser, observant la jeune femme. La prononciation de son nom semblait elle aussi très étrangère. Dans une oreille de Clantor, cela sonnait à peu prêt comme "Souryiass", mais d'un timbre plutôt guttural. Il se pencha en avant, mains plaquée sur la table, un large sourire au lèvre et son regard aux iris clairs transperçait l'ombre que lui offraient le coin de la pièce pour atterrir d'un air de défi sur les yeux d'Uri. Il questionna alors avec ce même air redoutable :


- Un combattant solide et efficace n'est pas suffisant ? De quel talents voudrait tu que je fasse preuve hormis ceux là ?


Thurias marqua ensuite une nouvelle pause et se redressa en ricanant légèrement. Son regard perçait toujours depuis l'ombre dans laquelle il se tenait. Ses iris verts semblaient dévorer tout ce qu'ils regardaient. Leur aspect tirant vers le jaune n'était pas sans rappeler les yeux de certains orcs, cadrant en fin de compte assez bien avec la stature assez imposante de leur possesseur.

[Melkerah]

Uri plissa les yeux avec défi, répondant à l'attitude de son interlocuteur, un petit sourire aux lèvres.

-Un conseil, ne me confonds pas avec la population locale, dit-elle, je ne suis pas représentative.

Elle devait admettre que Thurias avait quelque chose de perturbant, tant dans son physique que dans son attitude. Le genre qui s'avérerait un ennemi dangereux mais aussi un allié imprévisible, ne serait-ce qu'à cause de sa culture trop différente.

-Disons que "combattant solide et efficace" n'est pas très précis, bien que déjà appréciable. Pour tout te dire, il en manque parmi mes... amis. Cependant, tu comprendras que la prudence m'oblige à chercher plus loin. Je ne fouillerai pas les détails, mais il faudrait que je sache au moins si la magie te pose problème et si tu sais pister. Oh, et aussi, je veux m'assurer de ta discrétion au sujet de la mission.

L'aura menaçante de l'homme mettait Uri en alerte, mais elle s'empêcha de tendre la main à la poignée de ses armes et de laisser ses pouvoirs s'exprimer. Le plus dur était de dompter le loup qui dormait en elle et qui brûlait de se montrer pour remettre Thurias à sa place. La double nature de lycan avait ses inconvénients, mais la noctalienne avait appris à les compenser depuis longtemps déjà.
N'ayant rencontré que très peu d'orcs dans sa vie, elle ne comprit pas que son interlocuteur en avait quelques caractéristiques, et de toute façon, cela n'intéressait pas vraiment Uri dans l'immédiat. Tout ce qui comptait face à un potentiel allié ou ennemi, c'était de déterminer ses capacités et la possibilité de le rallier de plus ou moins près à sa cause. Comme il ne semblait pas porter de réponse à son plus grand problème, ses origines restaient secondaires pour l'instant.

-Si tu souhaites en savoir plus, il vaudrait mieux le faire dans un endroit moins fréquenté. Les tavernes sont un nid d'indiscrétion.

C'était d'ailleurs bien pour ça qu'elle s'y trouvait à la base...

[HRP : si tu es intéressé par la mission, dis-le-moi, j'aurai des détails à régler. Uri étant également dirigeante d'une organisation plus ou moins clandestine, il se peut qu'elle essaie de recruter ton perso, donc si tu veux en discuter je suis dispo. Ce n'est pas un problème si tu préfères décliner )

[Thurias de Narzyom]

Thurias éclata de rire à la première réponse de la jeune femme et termina son breuvage d'une longue gorgée. Il la laissa dire, plus amusé que menacé, attendant qu'elle entame sur autre chose, toujours attentif. Il répondit alors à la jeune femme de manière brève :


-Je sais pister, je sais tuer discrètement si il le faut et la magie ? Et bien ... Encore aucun mage n'a réussi à me toucher avec un sortilège, rapportant à chaque fois leur tête à mes employeurs. Quant à parler de la mission, je ne vois pas à qui je pourrais le faire ici.

Le narzyite s'étira dans un craquement d'os retentissant, ne lâchant pas la jeune femme des yeux, pianotant lentement de sa main droite sur la table, comme un prédateur guettant une proie. Il déposa quelques pièces - suffisamment pour payer la commande entière- sur la table, faisant signe au tavernier, puis se lève sans plus parler, attrapant son paquetage avec lui. Il fit un signe de tête à Uri pour l'inciter à le suivre, tandis qu'il se dirigeait vers la sortie.

[HRP : Thurias sera plutôt intéressé par un contrat pouvant lui rapporter pas mal d'un coup plutôt que de rejoindre un ordre, mais, qui sait ? peut-être pourras tu le convaincre ? ]

[Melkerah]

Plutôt satisfaite des compétences que Thurias venait de lui exposer, Uri sourit tandis qu'il payait la commande et le suivit silencieusement hors de la taverne. L'air frais lui vivifia agréablement l'esprit après l'atmosphère lourde de l'établissement. Les odeurs de sueur et d'alcool agressaient ses sens de lycan, quel soulagement de s'en débarrasser !
Un mouvement à peine perceptible dans les ombres lui rappela un détail qu'il valait mieux clarifier tout de suite auprès de Thurias, avant qu'il croie être victime d'une embuscade...

-Au fait Thurias (elle s'efforçait de prononcer son nom le mieux possible), j'espère que vous ne m'en voudrez pas d'être surveillé sur la route... Il s'agit de mes amis, une simple formalité. Ils n'interviendront qu'en cas de nécessité absolue, mais j'ose croire que ce ne sera pas nécessaire en l'occurrence.

Tout en disant cela, la noctalienne fit un discret signe à Irano, qui les observait dans l'ombre, pour lui signifier que tout allait bien. Un léger bruit de pas indiqua qu'il repartait vers la taverne qu'Uri et Thurias venaient de quitter.

-Allons à ma propre taverne, dit-elle, j'y ai une salle réservée à ce genre d'entretiens... Et une collection d'alcools qui vous plaira peut-être.

[Thurias de Narzyom]

A peine sorti dans la rue, Thurias observe les toîts et jette son regard sur les recoin sombres, tel une bête à l'affût. Il ne semblait pas apprécier de sentir nombre de regards dirigés vers lui. Thurias avait l'habitude d'être épié, mais il n'aimait pas ça. Il grogna et répondit à la jeune femme avec un léger hochement de tête et la suivit, portant son paquetage comme ci il n'était pas si lourd. Il demanda alors à la jeune femme :

-La seconde boisson était pas mal, mais j'ai été habitué à mieux. J'attends deux choses maintenant : Une bonne bière et une mission bien payée. J'espère avoir satisfaction après avoir parcouru tout ce chemin épié de partout. Tu as peur que je m'en prenne à toi ? Je ne vois pas l'intérêt que j'aurais à te faire du mal, maintenant.

Il grommela à nouveau, suivant la jeune femme sans broncher, tournant parfois sur lui même, presque par réflexes. Thurias semblait agir de manière assez bestiale. Caractéristique de son peuple ? Ou simplement son comportement à lui ? Il corrigea ensuite la jeune femme d'un air grognon :

-Et c'est Thurias. Pour l'instant, tu ne te distingues pas vraiment des gens que je croise dans cette contrée : Tu ne sais pas prononcer mon nom, tu fais des ... Des courbettes parce que tu pense m'insulter, et en plus ... Tu semble paranoïaque.


Il reprit ensuite son calme et continua :

-Le "Thu" se prononce avec la langue en rouleau, et se termine par "Ry-ias", ce n'est pas si difficile que ça ...

Le fait le plus drôle, c'est que le barbare ne pouvait pas s'empêcher ne contrepartie, de rouler tous ses "R". Cependant, n'est-il pas beau de voir cet étranger maîtriser si facilement la syntaxe de la langue commune ? L'aspect soudain désagréable de Thurias devait venir en bonne partie à cause des alliés d'Uri ...

[Melkerah]

La noctalienne perçut nettement la mauvaise humeur de Thurias à l'idée d'être surveillé. Elle comprenait bien que cela soit désagréable, mais elle n'avait pas prévu de rencontrer un employé potentiel et tatillon et n'avait donc pas prévu de disperser ses sentinelles.

-Que je sois d'ici ou d'ailleurs, ton nom est imprononçable par quelqu'un qui ne parle pas ta langue, répliqua-t-elle avec un soupçon d'agacement, et si tu me trouves parano, c'est bien que tu ne m'as pas rencontré il y a quelques années... Quant aux "courbettes", c'est une habitude, mais je m'en passerai aussi bien si ça te dérange tant.

Elle soupira en bridant une fois de plus le loup qui se débattait en elle pour s'attaquer à ce type désagréable.

-Et au sujet des gens qui nous surveillent, il ne s'agit pas d'une garde rapprochée, je n'ai pas besoin d'aide pour me défendre. Ils sont là en tant que simples sentinelles.

Cependant, elle fit un signe codé signifiant à ses yeux de l'ombre de s'en aller, ce qu'ils firent immédiatement.

-C'est bon, tu te sens mieux, Thurias ? (elle s'appliqua à prononcer le nom comme il venait de le lui indiquer)

Ils arrivèrent bientôt à la taverne du Loup hurlant à la Lune.

[Suite ici  https://jdrlibre.forum-actif.net/t2847-taverne-du-loup-hurlant-a-la-lune  ]

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