La grande Cathédrale de Clantor

[Zodiac]

Symbole de l'ingéniosité et de la toute puissance du clergé humain par excellence ! Cependant les bancs de chêne posés sur la froide pierre de la cathédrale de Clantor étaient peu fréquentés depuis quelque temps, les gens préféraient se saouler à la taverne du coin, c'était bien moins fatiguant, qui ne serait pas de cet avis ? Cette nuit était cependant spéciale, l'édifice comptait plus de gens que la normale, non pas que c'était l'anniversaire du messie, non.. On craignait plutôt l'antéchrist.. La ville était en proie à la fureur de monstres et de gens mutés.. S'agissait-il une punition des dieux ? Certains le pensaient, et nombre d'entre eux s'était réfugiés pour prier et implorer la miséricorde des dieux.. D'autre, moins fervents, n'étaient venus que parce que c'était le seul endroit fortifié à l'intérieur de la ville.. Imbéciles.. Venus avait réussi à convaincre les gens d'allumer des cierges.. Tous, réunis autour de la lueur des bougies, sentirent l'esprit de communauté.. Trop tard.. Un vent souffla à l'ouverture violente des portes.. La lumière s'éteignit..

Pourtant, dans la noirceur malsaine dansèrent deux petits yeux cruels.. La cathédrale ne fut pendant quelques instants emplie que de hurlements, fracas, bruits de démembrements, giclades de sang encore bouillonnant, appels à l'aide aussitôt stoppés par le bruit d'une morsure.. Dès que le carnage prit fin, il ne subsistait que Venus et ses sbires.. Les deux yeux fixèrent la jeune femme, à cinq mètres d'elle.. De sa voix grondante, il s'adressa à elle..

"Votre effluve est celle du sang d'Homo Novus.. Qu'avez-vous fait à mes enfants ? Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous faire accéder aux enfers sur le champ.."

Les sbires n'ayant rien de commode, il resta sur ses gardes, prêt à grimper aux colonnes pour leur échapper..

[Nirwar]

La situation semblait se calmer, quelques personnes avaient même arrêté de pleurer, toutefois Venus avait réussit à leur faire faire quelque chose. Les cierges n'étaient pas pour les réchauffer ou les rassurer, mais pour permettre à Venus de voir. La cathédrale était trop vaste, l'une de ces choses pouvait bien s'être cachée, elle fut soulagée de constater que non, elle s'autorisa à s’asseoir sur un banc comme récompense. Cependant ce petit moment de répit ne fut que de courte durée, en effet, une créature ouvrit les portes dans un grand bruit, un grand éclat, faisant voler en éclat les piètres renforts.

Surprise, Venus se redressa aussitôt pour constater que cet être semblait humain, avant qu'un vent nauséabond vienne éteindre les cierges. L'ombre elle-même semblait engloutir les gens, les tuer, dans de grands craquements humides et des hurlements de douleur. Venus se dirigea vers la sortie de la Cathédrale, Trèfle fit son apparition, faisant sursauter Venus qui alors sera les poings, le visage rougissant :

" Ça ne va pas ! Me faire sursauter de la sorte ! Protèges-moi plutôt que me faire peur comme ça ! "

L'écho de ses paroles se perdirent dans la Cathédrale où planait maintenant un silence morbide, perturbé par les pleurs et les gargouillis des agonisants. Lorsque le regard de Venus tomba sur la créature qui avait causé tout ce mal, Pique, Carreau et Coeur se mirent de part et d'autre de Venus. Les blessures de Coeur n'étaient toujours pas refermées, les trous causés par les tentacules étaient toujours là, faisant comiquement apparaître des halos de lumière au sein de l'ombre de Coeur.

"Votre effluve est celle du sang d'Homo Novus.. Qu'avez-vous fait à mes enfants ? Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous faire accéder aux enfers sur le champ.."

Venus releva un sourcil et d'un air nonchalant désigna Coeur du doigt et plus précisément ses blessures.

" Vos... enfants, ont attenté à ma vie et à l'intégrité de mes serviteurs, en plus de m'avoir réveillé en pleine nuit. "

Pique se pencha pour parler à l'oreille de Venus, toutefois assez fort pour qu'il soit sûr que leur opposant soit capable de l'entendre :

" Ma Reine, pouvons-nous vous délester de cette menace ? Ce serait un honneur pour nous de... "
" J'apprécie ta proposition Pique, mais je te prierais d'attendre la fin de la discussion avec ce... avec mon interlocuteur. Venus regardait toujours la créature sortie de l'ombre, elle ne pouvait se résoudre à la considérer homme. Il n'est pas dans mes habitudes de discuter debout, si vous souhaitez parler, je souhaiterai continuer cette conversation assise. Si vous souhaitez entrer dans le vif du sujet, je vous laisserai volontiers en débattre avec mes 4 Gardiens. "

Venus avait un regard de braise, elle aurait transformer ce monstre en un tas de cendre si elle en avait le pouvoir, mais ce n'était pas le cas. Toutefois, elle ne se laissait pas dominée par la colère ou la peur, car elle avait l'opportunité de s'entretenir avec cette créature pensante. Peut-être trouverait-elle un possible accord ou armistice. Quand bien même ils étaient répugnants et sauvages, ils n'étaient pas moins puissant, lui rappelant l'armée qui un jour, envahit son royaume et réduisit presque néant son peuple et son armée. Ce n'était pas des insectes, mais de terribles guerriers, ils partageaient cependant cette sauvagerie, cette soif de répandre la douleur et la mort.

** Mais suis-je vraiment différente ? Quand ai-je arrêter de compter les morts piétinés pour ma gloire, mon royaume, ma majesté ? **

[Zodiac]

Amok avait un doute.. Étais-ce une réellement une humaine ? C'était peu probable, ou alors il s'agissait d'une quelconque magicienne ou nécromancienne, ses sbires lui rappelait les enfants de Shany.. C'était peut-être au fond ce qui retenait sa colère.. Il n'aurait permis à personne de faire du mal à ses enfants sans ne pas connaître le même sort.. Elle aussi avait des yeux brillants.. Etrange..

"Asseyez-vous.. Je resterais debout.."

Le vieillard craqua sa nuque et retira le sang et les organes de ces satanés humains.. Il devait au moins être présentable pour une discussion.. Surtout qu'en peu de temps, de l'aide viendrait.. Il grogna..

"Vous n'avez pas répondu à ma question.. Vous ignorez donc les codes de politesse.. Pourtant quelqu'un qui se dote de serviteurs à son foyer n'est pas du genre à appartenir aux roturiers.. Je devine que vous êtes noble.."

Le patriarche des Homo Novus n'aimait pas les sbires qui accompagnait cette femme.. Trop différents du reste de la vermine qu'il était en train d'exterminer, ils avaient beau être victime des combats, ils n'en était pas moins dangereux.. Il perçut une pensée formulée trop puissamment dans son esprit.. Il la saisit au vol et répliqua..

"Les morts ne sont pas là pour mon profit personnel.. Je n'ai rien à voir avec vous.. Ce qui se passe dehors n'est là que pour poser les bases d'un monde nouveau.. Vous vivez une page de l'histoire et pourtant.. Vous avez l'air de vous en faire comme de l'an quarante.. Par pitié.. Pourquoi ne voulez-vous pas ouvrir les yeux.. Le changement est-donc si peu perçu par les sens des humains.. Pourtant je ne fais que proposer au monde le changement qui fera de lui ce qu'il devrait être.."

[Nirwar]

"Vous n'avez pas répondu à ma question.. Vous ignorez donc les codes de politesse.. Pourtant quelqu'un qui se dote de serviteurs à son foyer n'est pas du genre à appartenir aux roturiers.. Je devine que vous êtes noble.."

** Ce vieux croûton ose remettre en cause mon statut, mon étiquette, c'est intolérable, mais il n'arrivera pas à me mettre en colère, surement pas lui... **

" Je ne sais ce que vous avez en tête, mais sachez qu'offenser une noble en présence de ses subordonnés ou de ses servants est mal perçu, à moins de vouloir vous en attirer les foudres. De plus vous êtes bien au courant de ma position, si vous en posez la question, mes gardiens ont exécuté 6 de vos enfants car ils menaçaient ma sécurité, sinon il n'en auraient rien fait. C'est votre hostilité aveugle qui à causé leur mort. "

Le vieillard en arriva à se lamenter de la situation, l'ironie du sort sans doute, il se lamentait de l'incompréhension des humains. Peut-être ne comprend-il pas que la plupart des hommes aspirent à vivre longtemps, ou du moins à mourir de façon paisible. A-t-il jamais été un homme au final ? C'est ce qui tournait dans l'esprit de Venus quand il eut fini de parler.

" Vous pouvez bien faire ce que vous voulez à ces gens et à ce monde, je suis au dessus de tout ça. J'ai la force nécessaire pour vous attaquer, peut-être même triompher de vous, mais cela ne m'intéresse pas et je n'ai aucun intérêt à entrer en conflit avec votre... Evolution. Je ne suis ici que pour servir mes intérêts et celui de mon peuple, en temps que souveraine. "

Après un instant de réflexion :
" Dites-moi quelles seraient vos condition pour que nous puissions avoir une entente. Et par pitié, arrêtez de tourner autour du pot pour gagner du temps, il paraît évident que vous êtes une figure au sein de ce qu'il se passe et que donc, vous ne resterez pas longtemps seul... parce que quand vos enfants arriverons, nous ne pourrons plus continuer à discuter ainsi. chose qui serait regrettable. "

Les quatre colosses étaient faits pour l'action, les instants de répit leur était étrangers et ils savaient rarement quoi faire de ceux-ci. Coeur s'était assis et s'appliquait à nettoyer sa lame qui était noircie par le sang des Insectoïdes. Carreau avait balancé sa claymore par dessus son épaule et commencé à arpenté la pièce, écartant du pied les viscères à des endroits stratégiques, comme s'il préparait déjà le terrain pour le combat. Pique, lui, avait posé son javelot sur un banc et restait bras croisés, non loin de Venus, debout et droit. Trèfle était juste à coté de Venus, ses écus toujours au poing, prêt à faire de son corps un rempart pour protéger sa Reine, toutefois, il se perdait dans la contemplation de l'édifice, son heaume empêchant de savoir s'il tendait l'oreille ou non.

[Zodiac]

"Sachez que j'ai beau moi aussi avoir du sang de noble dans les veines grâce à mes défunts parents, pourtant je n'en ai que faire, l'importance de ma naissance m'importe peu, ça n'a pas fait de moi ce que je suis.. Cessez de vous abriter derrière votre noblesse, dans les génocides il n'y a pas de statuts à privilèges comme le confère le titre.."

Le vieillard ne bougea pas de son poste, observant tour à tour les serviteurs.. C'était amusant.. Et.. Plutôt contradictoire.. Il leva les mains à hauteur de sa tête, paumes vers la voûte et continua..

"Vous pourrez peut-être me tuer.. Peut-être pas.. De toutes façons ne croyez pas que ma mort sera laissée impunie, comme vous l'avez bien remarqué je serais peut-être bientôt accompagné.. Alors à votre place je ne m'autoriserais pas à menacer alors que vous n'avez fait que d'apercevoir l'aspect émergée de l'iceberg.."

Il soupira et laissa ses tentacules à l'air libre.. Façon d’impressionner et de se dégourdir les membres..

"Une entente.. Voilà qui est fort étrange.. Qu'avez-vous à offrir ? Et que voulez-vous ? La vie sauve ? Pfeuh ! L'histoire apprend que la miséricorde est parfois mère de vengeance.. Ainsi.. Vous devrez trouver quelque chose de plus subtil..

Amok croisa les bras, souriant légèrement.. Il avait sa petite idée en tête mais ignorait si elle serait digne d'engrosser ses rangs..

[Nirwar]

Alors qu'Amok faisait la morale, ou plutôt redisais à Venus ce quelle savait déjà, la colère de Pique monta en lui, ses muscles se contractaient, faisant craquer ses articulations, il attrapa son javelot, le serrant de toute sa poigne, en réponse à cela, Trèfle donna un coup sur le sol avec l'un de ses écus. Le craquement de la pierre, le bruit sourd dû à l'écu et le silence qui s'en suivit trahissait deux choses :
- La première, Trèfle avait beau être un défenseur, il possédait sans doute la plus grande puissance physique, plus encore que Pique ou Carreau.
- La seconde, mais ceci ne put être comprit que de part le tempérament de Trèfle, lui aussi était en colère, c'est justement cela qui entraîna le silence des trois autres et de Venus. En effet, Trèfle en plus d'être l'un des gardiens de Venus, il était responsable de la sécurité de Venus. Il en fut chargé par Feu le père de Venus, dès sa capture, il fut entraîné à protéger la jeune Reine de tout mal et de tout danger. Il était le plus proche et le plus protecteur. Il se passa une chose alors, une chose qui ne c'était pas passé depuis bien longtemps : Trèfle prit la parole.

" Ma Reine, faites-le taire, lui et son ramassis de vermine ondulante, ordonnez-nous ou autorisez-nous à le réduire en un tas sanglant. Il ne cesse de vous insulter et pourtant vous restez impassible, il est hors de question que cela dure. Ne m'arrêtez pas, je vous en prie. "

Trèfle renforça sa poigne sur ses écus, mais les présenta tels des armes, d'imposantes armes lourdes et contondantes. Il fit un pas pour se retrouver à la hauteur d'Amok, il leva l'un de ses écus avant de disparaître dans un grand nuage de suie. Venus avait attrapé une sorte de carte à jouer, aux rebords dorés et Trèfle avait disparut, dans la carte, on pouvait voir une illustration ressemblant étrangement à Trèfle, il s'agissait de l'as de Trèfle.

" Voyez, je ne laisse pas les miens faire du mal à ceux que je ne vise pas, j'ai un controle parfait et total de ma situation. Toutefois je dois m'excuser pour les propos qu'il a tenu envers vous, bien que je serais prête à partager en partit son discourt, cessez de m'insulter ou de me dire ce que je devrais faire ou non. Votre âge, votre expérience ou votre "supériorité" s'applique peut-être au commun des mortels, mais oubliez cela avec moi. Il n'a d'autre portée que de m'énerver ou de me vexer. "

Le regard de Venus s'était durci, l'aveux de Trèfle avait porté ses fruits, même si maintenant il était enfermé, il avait rappelé à Venus son statut, sa force et surtout, la peur que les autres devraient avoir à la regarder ou à lui parler. Elle ferma les yeux un instant avant de les rouvrir, elle semblait incandescente, malgré la pâleur mortelle de sa peau.

" Ce que je veux ? Je veux ma part ! Si je dois prendre part ou au contraire être écartée de votre monde, ce ne sera le cas que si vous me donnez mon dû. Vous me confierez plusieurs de vos enfants pour assurer ma sécurité, je garderai mes gardiens et ils n'obéiront qu'à mes ordres, je serais libre d'agir et peut-être pourrais-je songer à appliquer une quelconque directive. Ce sont mes conditions, si elles ne vous conviennent pas, mon alternative sera de lâcher sur vous la fureur de mes gardiens avant de la diriger sur vos enfants. Croyez bien que ma sécurité sera devenue une option par rapport au besoin d'extermination qui sera diriger sur vos protégés.

Et soyez bien sûr que les deux propositions me plaisent autant l'une que l'autre, mais la seconde plaira bien plus à mes gardiens, comme vous avez put le constater "

Venus avait posé ses deux mains sur son sceptre pour ne pas les laisser trembler, de telles déclarations de guerre déclenchaient beaucoup d'adrénaline, mais aussi beaucoup d’excitation. Coeur avait arrêté de frotter sa lame, tendant l'oreille, prêt à bondir sur Amok au moindre signe de négation de celui-ci, en fait, les trois gardiens avaient arrêté de bouger, prêt à fondre sur Amok s'il refusait la proposition de leur Reine, car son ordre avait été clair, sans subtilité et surtout, il leur plaisait beaucoup. L'idée de massacrer ce vieillard insultant et répugnant les tentaient de plus que tout.

[Zodiac]

Le vieillard sourit devant tant d'entêtement.. Elle ne manquait pas de toupet, il fallait l'admettre.. Mais elle manquait aussi cruellement d'expérience.. Peut-être que la garder et lui faire comprendre certaines choses serait bénéfique pour le nouveau monde.. De plus il aurait besoin de quelqu'un capable d'assez d'éloquence et de vigueur pour négocier avec les opposants des Homo Novus lorsque le génocide sera terminé..

"Vous ne manquez pas de cran je dois l'admettre.. Vous avez une certaine fougue.. Je pense que l'on pourra tirer quelque chose de vous.. Vous aurez votre part, à condition de me prouver que vous êtes capable de vous la découper.. Et quant à mes semblables, je ne répondrais que de leurs fautes, pas de leurs actes.. Si vous êtes digne de leur confiance alors ils vous suivront.. Sachez cependant que je ne tolérerais en aucun cas les mauvais traitement ou tout changement de voie moral qui leur sera opéré.."

Il fixa Venus, sans dire un mot et sans faire trop attention à ses colosses.. Leur pensées étaient parasites et transpiraient le fanatisme, il croyait s'entendre insulter les humains au fur et à mesure des jurons et compliments fleuris qui émanaient de leur cervelle.. Quelques longues secondes s'écoulèrent enfin avant qu'il n'ajouta, sèchement..

"Voilà mes clauses.. Je n'ai rien a ajouter à ce propos.. Vous n'avez plus qu'à dire le mot qui fera de vous l'évolution.."

Un pincement au coeur le saisit, il porta par réflexe sa main et se courba légèrement.. Zhuran et Meyya avaient rendu l'âme..

[Nirwar]

"Voilà mes clauses.. Je n'ai rien a ajouter à ce propos.. Vous n'avez plus qu'à dire le mot qui fera de vous l'évolution.."

Le vieillard se courba quelque peu, pour une raison inconnue, Venus le regarda, l'oeil toujours sévère, mais avec cette fois-ci un sourire satisfait. En effet, la situation était plutôt avantageuse.

" En effet, juste un mot : Tuez-le ! "

Venus se saisie de la carte de Trèfle pour le faire revenir dans le même nuage de suie qui l'avait emporté. Les quatre gardiens n'hésitèrent pas une seule seconde et fondirent tous les quatre sur Amok.

Venus s'était éloignée de tout cela, un grand sourire aux lèvres :

" Votre stupidité et votre manque d'étiquette est atterrant très cher, on ne se sert pas d'une noble, mais on la remercie de son aide. Vous avez bien fait de vous tourner vers les insectes que vers la lignée tracée par vos parents, cela vous va bien mieux. "

Pique avait laissé son javelot contre l'un des pillés pour tenter de se saisir d'Amok, Trèfle faisait barrage, afin de réduire la marge de manœuvre de son ennemis. Coeur attendait que Pique attrape Amok avant d'entrer en jeu et Carreau attendait que celui-ci échappe à Trèfle, pour commencer à jouer de sa Claymore.

Venus était plutôt contente d'elle, cependant il faudrait faire vite, avant que quiconque vienne faire irruption. Elle était incapable de fermer la porte elle-même, alors elle s'installa sur l'un des bancs de façon à voir le combat et de pouvoir garder un oeil sur la porte de la Cathédrale.

[Zodiac]

Ce pincement au cœur n'était en aucun cas en rapport avec une prétendue crise cardiaque.. Non.. Il y avait des choses qu'un père pouvait sentir.. En l’occurrence il s'agissait de la mort de Zhuran et Meyya, ses premières grandes réussites.. C'était un échec.. Non.. C'était plus que ça.. C'était la perte des deux êtres qu'il préférait au monde après Tinùviel et Agaläée.. C'était une douleur sourde qui s'empara du vieillard.. Il releva la tête en un éclair et hurla de rage, ses yeux plus brûlants que jamais..

"Charogne ! Ta puanteur aggrese mes sens ! Tu as beau être couverte de parfum, tu es pourrie ! Comme un cadavre.. Tu as déjà l'odeur, laisse moi t'octroyer le reste.. Hors de mon chemin larves !"

Le vieillard ne se retourna pas.. Les dents de l'un de ses tentacules meurtrirent le visage de Pique qui tenta de lui faire un coup en traître.. Les autres repoussèrent les colosses avec fureur.. Dans un état incompréhensible, il prit son élan et s'accrocha à une colonne avec ses tentacules, il tourna autour et grimpa comme un beau diable.. Après s'être dirigé près de l'orgue.. Le vieillard fit un accord et brisa quelques touches d'un coup de poing furieux.. Enervé comme jamais, il se plaça sur la rambarde donnant sur le bas et tonitrua.. En faisant bien attention au javelot qui pourrait surgir..

"Je vous ai proposé une chance de faire partie de l'évolution.. Vous la rejetez.. Petite imbécile.. Trop pourrie.. Vôtre cadavre nourrira la vermine.."

Amok ouvrit la bouche et plaça ses tentacules près de ses bras.. Des insectes volants avec des dards empoisonnés s’élancèrent et dessinèrent un nuage dans la cathédrale.. Déjà les pondeuses dans son foie s'activèrent pour créer de nouvelles guerrières.. Le vieillard profita de la noirceur pour disparaître dans l'obscurité de la voute.. Le nuage se dispersa et fondit sur Venus..

[Nirwar]

Tous les cinq regardèrent la créature remonter la colonne à l'aide de ses multiples tentacules, Pique se saisit immédiatement de son javelot, mais Venus lui fit non de la tête. Les quatre colosses se repositionnèrent, Trèfle se mit à coté de Venus, Coeur suivait les déplacements d'Amok d'en bas, Carreau était sur ses gardes, prêt à frapper et Pique était en position, prêt à lancer son trait mortel.

" Vous voilà bien moins aimable et sachez que si vous aviez accepté ma proposition, nous n'en serions pas là, alors ravalez votre rancoeur et vos insultes. "

A la place de cela, de sa bouche s'échappa une nuée de...choses volantes, aussitôt Trèfle planta ses écus autour de sa Reine, faisant de ceux-ci et de son corps un véritable rempart. Pique, lui, remonta la source des insectes des yeux afin de localiser son adversaire.

** Je te tiens, tu ne m'échapperas pas. **

Pique raffermit sa prise sur le javelot et après une rapide estimation le lança. Le trait était si rapide et si imposant qu'il fit vrombir l'air. Coeur, lui, regardait le plafond avec un air excéder, piétinant sur place, prêt à déchiqueter tout ce qui tomberait à sa hauteur, à portée de lame.

Carreau de son coté ne semblait pas savoir quoi faire, c'est Venus qui lui proposa une idée :
" Si tu ne peux attendre le fruit, faits tomber l'arbre "

L'idée lui parut absurde, mais plutôt drôle, s'il arrivait à ses fins, il pourrait se venter d'avoir abattu une cathédrale, ce serait la plus grosse chose qu'il n'ait jamais détruite. Prenant sa Claymore à deux mains, il donna un coup d'une violence inouïe dans l'un des piliers, la pierre bougea à peine, mais le coup résonna dans toute la cathédrale et une grande quantité de poussière tomba du plafond. Pique décida de se joindre à l'effort de Carreau en s'attaquant à un second pilier.

Venus entendait avec satisfaction les coups de ses gardiens, assise très inconfortablement sous Trèfle, son protecteur.

[Zodiac]

C'était prendre Amok pour un ignare de croire qu'il resterait comme un insecte à grimper au plafond.. De plus son service en tant que prêtre dans une église lui avait appris certains petits secrets.. Comme par exemple celui de la trappe près de la base du lustre géant.. C'était utilisé comme moyen d'accéder plus aisément aux chandelles pour éclairer l'édifice.. Le vieillard était assis en tailleur au dessus de la voute et ne frissonna pas lorsque le javelot se figea dans la pierre.. C'était prévisible que celui-ci lui serait envoyé.. Il s'entailla la main avec son couteau en pierre et laissa couler un flot de sang vers le sol..


Au sol justement, les mignons insectes bourdonnèrent de plus belle et crachèrent de toutes petites gerbes d'acide puant concentrée sur les colosses.. Le vieillard sourit et continua à laisser un peu de son sang goutter.. Cependant il lui faudrait en conserver.. De plus cette stratégie avait un but.. De grosses araignées tisseuses arrivèrent par les trous du toit.. Amok et les créatures étaient cachées au dessus de la voûte peinte.. Elles se mirent à l'ouvrage prestement, unissant leurs toiles pour créer un objet particulièrement adapté à la situation..

[Nirwar]

" Coeur, Trèfle, sortez-moi d'ici avant que cela finisse mal "

La demande de la Reine interrompis la folie dans laquelle était entré Coeur, courant en tout sens, détruisant tout ce qu'il était capable de détruire, impatient de pouvoir découper Amok ou l'un de ses gros insectes. Coeur était né pour le combat, un véritable berserker, sa plus grande joie était de trancher les gens et les choses, son plus grand malheur était que bien souvent, tout se finissait dès le premier coup. Sa joie d'avoir enfin trouver ses adversaires de taille le rendait euphorique.

Trèfle, toujours replié sur sa Reine, commença tant bien que mal à se diriger vers la sortie dont Coeur avait déjà débité les portes. Ils n'avait pas fait la moitié du chemin qu'un lourd craquement retentit et fit trembler la cathédrale toute entière : Pique venait d'arracher l'un des lourdes pierres de sa colonne. On sentait déjà la voûte affaiblie, détruire les deux pilier ferait s'effondrer l'édifice sur lui-même, avec tous ses occupants dedans. De son coté Carreau frappait la pierre tel un démon, la solide pierre était en train de céder, les multiples fissures et balafres dans la pierre en témoignait. Ce n'était même plus une question de minute avant que tout tombe, qu'enfin, cet affrontement prenne fin.

" Quand bien même tu es fort et résistant, nous allons t’entraîner avec nous, dans l'obscurité et l'oublis ! " Dit Pique pour lui-même, entre deux gros craquements de la pierre qu'il frappait de nouveau.

La poussière tombait à flot, comme si une pluie épaisse et salle tombait du plafond, mais bientôt, ce serait des pierres.

[Zodiac]

"Je ne crois pas.."

Amok apparut devant la porte dès que son dernier morceau fut détruit.. Les bras croisés et ne faisait pas attention aux débris de bois qui volèrent.. C'était simple de deviner qu'ils allaient sortir par la porte, eux qui ne savait que marcher.. Cette présence, causa un élan de stupeur qui ne dura que le temps de quelques secondes, assez cependant pour qu'une pluie d'araignée lancèrent leurs filets de soie organique au niveau de la porte.. Et pour sûr.. C'était du solide que ces toiles.. Sachant qu'un fil équivalait à un fil de fer, un gros tas pouvait être équivalent à une porte blindée et étant plusieurs dizaines sur le coup, elles avaient pu faire des miracles de sophistications, après tout, c'était leur métier de faire des toiles solides..

Le vieillard sourit.. C'était simple.. Il avait presque honte.. Mais d'un autre coté, il avait prévenu.. Sa race n'était pas au stade de l'humain.. Devenu flasque et incapable d'établir de plans dans des situations qui recourait à un effort de stratégie.. Ce plan, il le savait, était facilement désamorçage.. Mais si par hasard l'on créait une diversion.. Alors..

Une araignée au plafond lança un fil de soie et visa Trèfle pour le laisser monter sa garde et ainsi permettre aux insectes volants de piquer Venus.. Elle fut aidée par quelques unes de ses sœurs qui tentèrent de retenir Coeur, le coupe-tout.. Amok se frotta les mains en pensant à la petite rune qu'il avait gravé sur l'araignée tracteuse.. A sa mort, la même chose que le prototype d'Homo Novus-araignée se passerait.. Une petite explosion.. Au fond de lui, cela le révulsait de devoir sacrifié des araignées pour la mort d'un groupe aussi misérable.. Mais le danger était de taille.. D'un certain coté, ils avaient causé leur propre mort..

[Tinùviel]

Après un interminable moment, Tinùviel parvint à la porte de la Cathédrale ; cette dernière était défoncée, mais un mur de toiles d'araignées en bloquait l'accés. Un raffut indescriptible provenait de l'intérieur, de grands craquements... la Cathédrale allait sûrement s'effondrer.

En s'approchant, la jeune femme trouva Amok contemplant le spectacle de la Cathédrale tombant progressivement en ruines. Elle se précipita vers lui.

- Amok ! Comme je suis heureuse que tu sois là ! Je me suis fais un sang d'encre ! Dieu soit loué, tu es en un seul morceau.

Elle avait parlé avec une voix où perçait un grand soulagement et de nouvelles larmes - de joie, cette fois - avaient roulées le long de ses joues.

Tinuviel prit Amok dans ses bras et le serra contre elle.

- J'étais si inquiète, Amok... j'ai fais un cauchemar affreux, je traversais la ville détruite et je finissais par te trouver mort... Je... je... je ne me serrai jamais remise si il t'était arrivé quelque chose... je... C'est peut-être égoïste de ma part, mais je ne veux pas me retrouver seule encore... s'il te plait, ne m'abandonne pas, je ne le supporterai pas...

[Nirwar]

Que la porte soit entravée, Venus s'en doutait, qu'il s'agisse d'araignée, ça elle ne l'avait pas prévu, elle qui ne supportait pas la vue de ces créatures, Venus fut quittée par toutes ses certitudes. Quand Trèfle fut attaqué par celle-ci, Venus commença même à avoir peur, à douter de sa possible victoire, de vouloir ou même de pouvoir atteindre son but.

Mais Trèfle résista, ses bras tremblèrent, la pierre sous les pieds de Trèfle gémit, mais il ne bougea pas. Il était cependant incapable de se sortir de cette situation seul. Coeur avait lui aussi été happé par les filins, mais contrairement à Trèfle, il put s'en libérer, sa lame était faite pour trancher et elle trancha. Elle trancha la toile qui lui entravait le bras droit et la jambe droite qu'il avait pas put éviter. Puis, dans un grand saut, il trancha d'un coup et d'un seul ceux qui retenaient Trèfle immobile.

Pique et Carreau avaient arrêter leur travail de démolition, leur adversaire n'étant plus au sein de la cathédrale, il n'y avait plus raison à la détruire. Ils purent alors voir Coeur se jeter sur la barrière de toile, donnant de grand coup de son fendoir pour en trancher les fils et en effet, il tranchait, cependant, Coeur était ce qu'il est, il se retrouva bien vite coincé dans la toile, alors qu'il ne restait plus que quelques centimètres qui le séparait encore de la sortie.

Le ridicule de la situation de Coeur et la présence rassurante de ses gardiens permis à Venus de se calmer quelque peu, évitant de peu la panique. C'est alors qu'elle entendit une voix féminine de l'autre coté de cette porte improvisée :

" Que vous ayez encore l'age d'aimer et d'être aimé me surprends Amok. Je trouve regrettable que notre échange se finisse de cette manière, séparé par un modeste ouvrage de fortune. Je vous pensais plus combatif que cela. "

" Pique, sors-moi de là, je suis coincé dans cette chose, tu as bien joué depuis tout à l'heure, aide-moi à faire comme toi ! " Coeur parlait avec un mélange de frustration et d'humiliation, contraint de demander de l'aide à l'un des 3 autres.
" Je te trouve bien où tu es chien fou, on te délivrera plus tard ! " Pique avait toujours autant d'humour et celui-ci agaçait toujours autant Coeur.

[Zodiac]

Le vieillard gonfla ses joues et se prépara à cracher lorsqu'une voix familière l'arrêta.. Il la regarda béatement comme pris la main dans le sac à saloper par terre et se réveilla soudainement.. Il ravala les phéromones utilisés pour donner des ordres aux araignées et s'écria..

"Bon sang de.. Que fais-tu là ? Tu risque la mort !"

Néanmoins il ne put s'empêcher de la recevoir dans ses bras en souriant légèrement, une présence amicale n'était pas à négliger pendant une bataille.. Ca lui donnait envie de continuer et de se donner à fond.. Il s'excusa poliment et après s'être retiré de son étreinte cracha à terre une substance jaunâtre.. Il entendit alors Venus et soupira.. Tout l'effet s'était envolé.. Mais il n'était jamais trop tard pour terminer son travail..

"Fais attention à ce que tu souhaite, petite peste, tu pourrais finir par l'obtenir.."

Les araignées reçurent l'ordre et passèrent par le toit en un éclair.. De nouveaux fils furent tissés, la petite scène de Venus et ses sbires fut interrompue par des tirs de soie volant dans leur direction.. Le vieillard prit la main de Tinùviel et lui conseilla de reculer avec lui.. Vous souvenez vous de la petite araignée avec une rune explosive ? Elle était parfaite pour déclencher un bel incendie propagé par la toile et les bancs de bois.. De l'autre coté des murs, Amok s'adressa à son amie..

"Ne t'inquiète pas.. Je ne compte pas mourir aujourd'hui, pas contre des saletés de ce genre.. Il en faudra plus pour m'anéantir.. Qu'ils envoient leurs meilleures troupes, je les attendrais de pied ferme.. Nous en aurons bientôt fini.. Et les Homo Novus auront enfin le droit à l'existence.."

[Tinùviel]

Tinùviel regarda Amok, une lueur nouvelle dans les yeux. Elle donnerait tout, se battrai aux côtés d'Amok jusqu'à la fin, quoi qu'il lui en coûte. Sa propre mort ne lui faisait pas peur. Si il était tué, elle le suivrait dans la mort. Elle ne supporterait pas de vivre sans le seul être qui la comprennait et qui l'appréciait en ce bas monde.

- Amok, si tu es tué, je partirai avec toi. Mes sentiments pour toi se sont peut-être trop rapidements développés, mais ils sont inchangés et ils le serront toujours ; jusqu'à la fin.

La jeune femme se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue d'Amok. Puis elle lui dit à l'oreille deux mots, deux mots qu'elle n'avait jamais prononcés, pour personne.

- Je t'aime.

Et elle le serra de nouveau contre elle. Une flamme de détermination semblait dancer dans ses yeux.

Elle avait prit sa décision, personne ne l'y avait contraint et personne ne la ferrait changer d'avis, pas même Amok. Elle se battrait de toute son âme et de toutes ses forces, jusqu'à la toute fin.

[Melkerah]

Non loin de là, cachés par l’angle d’un bâtiment à demi écroulé, Uri et Romias, qui venaient d’arriver, observaient la scène avec incrédulité. Particulièrement la lycan, qui venait de se convaincre qu’Amok était un monstre irrattrapable. Voilà qui remettait encore en cause son image du vieux prêtre…
Mais elle n’était pas là pour se demander s’il roucoulait sincèrement ou s’il manipulait la jeune femme qui se tenait à ses côtés, et de toute façon elle n’avait pas la moindre idée de la réponse ; elle fit signe à son frère et, invisible, s’approcha de la cathédrale sans oublier de neutraliser son odeur canine. Elle se dissimula derrière une sculpture du bâtiment.
Apparemment, l’homo novus avait bloqué des gens dans le monument avec des toiles d’araignées, probablement l’œuvre de quelque « enfant » géant de ce dernier. Uri fit à nouveau signe à son frère pour lui indiquer qu’elle allait jeter un œil à l’intérieur. Elle passa donc à travers le mur et aperçut la frêle jeune femme d’allure royale qui s’y trouvait avec quatre géants dont la carrure impressionnante lui fit penser qu’il valait mieux ne pas les provoquer. Dans le doute, elle allait juste s’occuper d’Amok, elle ressortit donc et se reposta derrière sa sculpture avant de diriger un filet de noirceur vers lui, prêt à saisir l’ennemi…

[Nirwar]

La force des gardiens de Venus n'était pas tant leur puissance ou leur quasi invulnérabilité, mais plutôt leur coordination, leur esprit d'équipe quand se protéger les uns les autres et surtout de protéger leur Reine. Tous prêts à l'ultime sacrifice afin de garantir sécurité et dignité à leur souveraine. Aussi, quand les filins gluants furent tirés, c'est Trèfle qui s'interposa, écartant largement les bras, disposant ses écus au mieux pour couvrir Venus et les 3 autres de cette attaque.

" Ma Reine, je crois bien que je ne pourrais vous suivre avant un moment " Dis Trèfle, chagriné, mais fier, car le sacrifice est le plus beau don de soit que l'on puisse faire pour un être cher.
" Comme toujours, tu me rattraperas " Répondis Venus, avec sa froideur Royale habituelle.

Le second sacrifice fut celui de Pique : Celui-ci profita que Coeur ait entamé l'épaisseur de toile et y plongea son bras valide. Cependant, malgré sa stature, il n'était pas capable de la déchirer, collant son dos contre cette barrière membraneuse, il s'enroula, déchirant une ouverture, libérant par la même occasion Coeur de son entrave.

C'est Carreau qui franchit l'ouverture en premier, arme rengainée, paraissant neutre et impassible, comme toujours, comme à chaque fois. Venus le suivit, faisant attention à ne pas crocher sa robe dans les fils gluants et adhésifs. Elle poussa alors un grand soupir sonore :

" Je dois vous avouer Amok, puisse que c'est bien votre nom, que vous m'avez bien surprise, cela faisait longtemps que moi et mes 4 gardiens ne nous étions pas autant divertis. "

Après un bref instant où Venus vérifia sa coiffure et la propreté de sa robe :

" J'accepte de m'allier à votre cause " Dis Venus, fixant, de ses yeux rouges ceux, tour à tour, d'Amok et de l'inconnue qui se tenait à ses cotés.

Coeur regarda Venus, puis se tourna vers Amok en montrant son fendoir du doigt, l'air désespéré, Venus lui fit non de la tête. Coeur shoota alors dans un caillou imaginaire avant de se mettre dos contre le mur de la cathédrale. Carreau, lui, se tenait toujours un peu en retrait par rapport à Venus, gardant cependant clairement un oeil sur Amok, tel les statues silencieuses des grands châteaux.

[Tinùviel]

Tinùviel regarda la noble - car elle ne pouvait qu'être noble, aux vues de sa robe et de ses gardes - sortir de la Cathédrale grâce à ses gardiens aillant déchiré le mur de toiles.

Je dois vous avouer Amok, puisse que c'est bien votre nom, que vous m'avez bien surprise, cela faisait longtemps que moi et mes 4 gardiens ne nous étions pas autant divertis.

J'accepte de m'allier à votre cause

Tinùviel soutint le regard de la noble. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle avait des soupsons quand à la véracité de l'alliance de cette noble au camp d'Amok.

Puis la jeune femme prit la parole, essayant le plus possible de cacher ses soupsons envers la noble à cette dernière en prenant un ton aimable et en souriant.

- Je suis heureuse de savoir que vous rejoignez notre camp, Mademoiselle. C'est pour moi un honneur que de compter une personne telle que vous à nos côtés dans cette bataille. Mais il ne me semble pas connaitre votre nom... Pour ma part, je me nomme Tinùviel.

[Zodiac]

Le vieillard n'avait pas bougé depuis cette certaine révélation.. Il ne sut que dire, préférant perdre son regard dans l'infini des pierres qui se fissuraient.. Il allait parler lorsque Venus coupa court à sa rêverie.. Comment ? Elle sortais d'une situation où la mort avait agrippé les pans de sa robe et osais prétendre qu'il s'agissait d'un jeu.. Que de rage ne bouillonna en lui à cet instant.. Il lâcha Tinùviel et en un éclair saisit Venus par le col, Coeur n'eut pas le plaisir d'aller lui porter secours, des araignées le retinrent assez longtemps pour que le vieillard puisse appliquer l'un de ses tentacules au niveau de l'épaule de Venus avant de la relâcher d'une façon douce.. S’opéra alors le changement..

"Te voilà alors membre de ma légion.. Bienvenue.."

Ce n'était pas le temps d'en perdre plus en paroles futiles.. Il y avait encore beaucoup à faire.. Néanmoins il fallait avouer.. Amok se tourna vers Tinùviel et parla..

"Observe bien.. Car c'est tout ce que je peux t'offrir.. Le pouvoir.. Mais sache que tout à un prix et c'est au prix de ton ancienne vie que tu pourra profiter de ce pouvoir.. Je te le montre car je veux que tu fasse un choix.. Rester ainsi ou alors évoluer.."

Ses sens se mirent en alerte, une odeur bien connue était dans les environs.. Il plaça sa main contre son front, visiblement énervé d'être dérangé à tout instant et se tourna vivement vers Uri..

"Encore vous ! Mais vous êtes pire que la peste à vous acharner ainsi ! Vous êtes condamnée ! La victoire approche de minutes en minutes ! Incapable, vous feriez mieux de fuir la queue entre les jambes.. Chienne bâtarde.."

[Nirwar]

- Je suis heureuse de savoir que vous rejoignez notre camp, Mademoiselle. C'est pour moi un honneur que de compter une personne telle que vous à nos côtés dans cette bataille. Mais il ne me semble pas connaitre votre nom... Pour ma part, je me nomme Tinùviel.

Venus détourna lentement son regard vers Tinùviel, plaçant dans son regard tout le dégoût et le dédain dont elle était capable avant d'ouvrir la bouche :

" Sachez Mademoiselle que, vous avez beau être la compagne d'Amok, cela ne fait pas de vous mon égale, alors appelez-moi par mon titre et non mon genre. De plus je ne crois pas vous avoir entendu mander la parole... mais vous n'êtes sans doute pas au courant pour ce genre de choses. "

Soudain quelqu'un fit irruption dans son monde, la main d'Amok était contre son cou, elle lui faisait mal, ses oreilles sifflaient, son coeur se mit à battre la chamade, toute force la fuyait, elle n'arrivait même plus à soulever les bras ou même à ouvrir la bouche. Elle senti vaguement quelque chose la toucher, mais elle n'en était même pas sure.

Quand enfin Amok relâcha Venus, la reposant plutôt doucement, en retirant sa main du cou de Venus, un énorme hématome singeait la main d'Amok, en plusieurs endroits, des larmes de sang perlaient sur sa peau. Venus n'avait pas que l'air fragile, elle était une véritable poupée de porcelaine, peut-être plus fragile encore. Venus semblait perdue, recherchant des yeux quelque chose qu'elle n'arrivait pas à trouver.

Carreau posa un genou à terre, aussitôt Venus vint s'y blottir, retenant ses sanglots, mais pas ses larmes. Carreau posa une main sur la tête de celle-ci et une autre dans son dos. Les yeux du géant avaient beau être cachés, on pouvait lui deviner un regard haineux envers Amok, sans plus que tout humain n'a jamais haït dans sa vie. Coeur s'était rapproché, essuya doucement l'une des larmes de Venus avant de s'écarter d'un pas, afin de laisser Venus parler :

" Vous avez osé me toucher... me blesser... me souiller de votre contact... Dire que je vous croyais digne et fiable... je me suis rarement autant trompée. Carreau, on rentre, Coeur, si quelqu'un nous suit, tue-le, je t'ai libéré de tes limitations alors tu pourras te donner à fond. "

Les corps de Trèfle et Pique avaient disparut et Carreau avait prit Venus dans ses bras pour trouver un endroit calme et doux à sa Reine afin qu'elle puisse se remettre et dormir un peu.

[Melkerah]

Uri avait observé la scène avec cette noble étrange, très perplexe. Elle avait beau comprendre relativement bien le comportement humain, aptitude très utile en cambriolage et espionnage, cette petite femme lui semblait incompréhensible. Son comportement, ses réactions lui paraissaient dénuées de logique.
Puis elle reporta son attention sur Amok, qui venait de lui parler. Elle se rendit compte seulement à ce moment qu’elle avait oublié de camoufler son odeur…

-Vos insultes m’indiffèrent. Chienne bâtarde est après tout plutôt vrai… Mais encore une fois je n’ai aucune intention de fuir.

Elle s’approcha, crocs et griffes de loup apparents, ne jetant qu’un bref regard à Tinùviel. Derrière Amok, Romias se faufilait pour se rapprocher.

-Si vous croyez que votre race contre-nature réussira à nous éliminer… gronda-t-elle.

La noirceur noctalienne se déploya autour de la lycan, à la fois bouclier et arme, et elle forma une sorte d’épée acérée qu’elle pointa vers Amok. Mais sans attaquer.

-Quand je pense que je commençais à vous apprécier, cracha-t-elle, mais vous êtes trop pourri de l’intérieur pour être quelqu’un de bien. Vos insectes se nourrissent de la pourriture en vous ! Le pire, c’est votre discours… Vous répétez sans cesse que tuer les humains n’est que justice, que l’évolution rend leur mort juste, mais la mort d’un seul de vos insectes vous rend fou de rage, vous hurlez leur innocence, sans voir qu’il s’agit de la même chose que ces humains que vous écrasez comme on écrase une araignée.

Derrière le prêtre, Romias s’approchait encore, une dague empoisonnée à la main…

[Tinùviel]

L’instinct de Tinùviel lui dit de se méfier, que la jeune femme à moitié lycan n’était pas seule… Elle se retourna et vit alors un jeune homme armé d’une dague. Sans plus réfléchir elle brandit sa rapière et se mit dos à Amok.

- Je ne vous laisserai pas faire du mal à Amok, jura-t-elle entre ses dents.

Puis elle se mit en garde – elle n’avait pas beaucoup appris à se battre à l’épée, mais cela viendrai, il le faudrait bien ! Elle se prépara également à recevoir les coups et les blessures ; le jeune homme avait sans aucun doute pour but de tuer Amok, par conséquent, Tinùviel devait le contrer, quitte à se faire blesser à la place d’Amok.

[Zodiac]

Amok fixa Venus s'éloigner.. Quelle idiote.. Elle l'insultait alors qu'il lui avait donné la chance d'appartenir à l'élite qui allait naître aujourd'hui.. Elle comprendrais bientôt pourquoi il avait fait ce geste.. Simplement que ce stimuli à la douleur serait une façon d'exciter les insectes et opérer les changements nécessaires dans son corps.. Ceci fait, il retourna à ses affaires..


"Vous.. Eliminer ? Mais enfin.. Je l'ai déjà fait une fois, je peux très bien recommencer.. Je n'ai que faire de ta morale, en quoi la tienne serait meilleure que celle qui me pousse à agir ? Imbécile de corniaude.. Les animaux sont incapables de se projeter dans le futur, toujours à vivre au jour le jour.. Or l'animal en face de moi cherche à imposer sa justice, est-ce si injuste de vouloir le bien des autres ? Sache qu'on n'obtient rien qui vaille la peine sans sacrifices, on est parfois obligé de faire les choses de façon radicales plutôt que de perdre son temps à vouloir changer avec des armes courtoises qui s'émoussent trop vite.. Dans un siècle ou deux pourtant les Homo Novus seront assez nombreux et prospère pour ne plus avoir de problème à être acceptés, on reconnaîtra leur valeur.. Ce jour-là je le sais, nous ne pourrons pas le voir arriver toi et moi.. Mais.. Quand on pense à ce que l'humain est devenu.. Cette race est désormais pourrie comme une souche d'un vieil arbre parasité par les champignons.. Je ne fais que déraciner cette abomination avant d'y planter un nouvel arbre.. Tu parle de pourriture en moins.. L'es-tu moins ? Voleuse ? La différence entre toi et moi, c'est que je ne tue pas pour moi, je tue pour le salut des êtres pensants.."

Le vieillard lança un oeil en direction de Tinùviel et du nouvel arrivant.. Il semblait jeune.. Une proie facile..

"Dis-moi mon garçon.. Es-tu sur que cette femme en haut te dit la vérité ? Qu'est-ce qui te fais penser que j'agis en mal ? Je ne cherche qu'à aider.. Je ne cherche qu'à améliorer les conditions de vie de l'espèce humaine et d'en rayer les parasites.. Crois-moi.. N'as-tu jamais rêvé d'un monde prospère dans lequel le sens de la communauté remplacera le totalitarisme des rois qui se gavent en se reposant pour tes épaules à travailler.. A moins que tu ne sois le filou qui, l'épée à la main cherche à changer sa vie.. Sache que je te réserve un échappatoire et une chance de devenir un héros.. Rejoins-moi.. Et ta vie sera de celles les plus enviables qu'il ai jamais été donné de voir.."

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