Re: La grande Cathédrale de Clantor

[Melkerah]

Uri ne répondit pas tout de suite, elle admettait la logique des paroles d’Amok, bien qu’elle ne l’approuve pas. C’était ce qu’elle détestait le plus chez Amok : cette façon de présenter les choses en sa faveur, si bien qu’on finirait par lui donner raison.
Mais quand elle ouvrit la bouche pour répliquer, le meneur d’insectes s’adressa à Romias, qui avait été repéré par la jeune femme à côté d’Amok. Elle scruta le visage de son frère, cherchant les effets de ce discours vicieux. Elle fut soulagée de voir qu’il ne se laissait pas berner…

-Uri essaie de nous sauver, répondit-il avec toute la rhétorique de l’homme qui ne parle jamais, et je sais qu’elle est sincère ! Je me moque des humains, je ne les aime pas. Leurs rois ne sont pas les miens. Je ne sers que le salut de ma famille, et de mes semblables. Te rejoindre ne me sauvera pas moi-même, alors ma famille…

Sa gorge se serra, l’empêchant de parler un instant. Il regarda sa sœur, puis revint vers Amok.

-Je ne t’écouterai pas, à moins que tu ne sache nous aider…

Romias se surprit à espérer que le monstrueux vieillard puisse le sauver de son sort.
De l’autre côté, Uri le regarda avec effarement. Il avait été le premier à accepter de la suivre, le plus désireux de l’aider dans ses recherches…

[Zodiac]

Amok sourit et prit un air attendrissant, dans les limites de sa capacité à paraître gentil, cela va de soi.. Il laissa ses tentacules se calmer et joignit ses mains, prenant l'air d'un parfait gentil moine d'abbaye de Saint-Amical..

"Je peux t'aider à sauver ta famille.. Je sais que Uri ici présente t'a donné des ordres, je conçois jeune homme que c'était bon pour ta famille.. Mais.. A quel point ? N'as-tu jamais imaginé pouvoir aider ta famille en agissant de ton propre chef ? La condition de vie de ta famille n'est-il pas resté le même malgré tes efforts ? Je te propose la solution miracle aux problèmes de ta famille.. Ne trouverais-tu pas ça égoiste de refuser et de les laisser dans des conditions qu'ils ne méritent pas ? Ton objectif ne diverge pas du mien, je veux le bien de tous, qu'importe ce qu'on te fasse croire, c'est parce qu'ils sont jaloux du pouvoir que je possède et que je te propose de partager.. Alors ? Qu'en pense-tu mon cher enfant ?"

Mentalement, il s'adressa à Uri..

#Aimes-tu sentir cet abandon ? Cette rivalité qui va naître ? Ce chaos dans son esprit ? Les tourments qui commencent à affluer en toi.. C'est normal, tu commence à t'approcher un peu plus de la mort à chaque seconde qui passe..#

Alors le vieillard versa une larme.. C'était ce qu'il avait vécu lui-même..

[Melkerah]

Le regard d’Uri laissa transparaître la panique qui l’envahissait. Romias ne pouvait tout de même pas se laisser berner ? Il connaissait aussi bien qu’elle la manipulation, c’était lui-même qui lui avait appris à se méfier des beaux parleurs…
Le noctalien hésitait. Il avait longuement discuté avec sa sœur du meilleur moyen de sauver leur famille et bien vite compris qu’elle n’avait aucune piste concrète. Elle avait même refusé de les transformer en lycanthropes. Il avait bien compris que ce serait une solution temporaire, car les nouveau-nés se retrouveraient aussi fragiles qu’eux avant la métamorphose, mais c’était de plus en plus urgent… C’est vrai, lui et le reste de la fratrie n’avaient pas tout dit à Uri, ce qui affectait son jugement. Mais elle ne comprenait pas vraiment, il en était convaincu…

-Romias, cria Uri, tu n’es tout de même pas assez bête pour le croire ? Regarde ce qu’il a fait à cette ville ! Comment peux-tu penser qu’il veut sincèrement t’aider ? Après tout ça…

Mais il était trop tard, Romias s’était décidé. Sans accorder un seul regard à sa sœur, il avança prudemment vers Amok.

-Je… je ne sais pas si j’ai raison de te croire, dit-il au vieillard, mais tu as sans doute les meilleures chances de nous aider… Il suffit de voir Clantor pour croire que tu es assez puissant. Plus qu’elle ne le sera jamais, ajouta-t-il en désignant la lycan.

Il s’avança encore, se demandant quelle attitude adopter devant son nouveau leader.
Le visage d’Uri, baigné de larmes, était à présent figé en un masque neutre, la douleur ayant laissé place à un grand vide en elle.

-Je ne te laisserai plus approcher un seul noctalien, déclara-t-elle à Romias d’une voix éteinte, je n’en laisserai plus un seul se perdre comme tu viens de le faire.

Défaite, elle bondit et assena un violent choc avec une masse de noirceur à l’homo novus, puis s’en alla rejoindre Elasa et Noru.

[Zodiac]

Amok, prit d'un soudain réflexe marmonna un ancien sort de protection qu'on lui avais appris dans les forces armées de l'Inquisition.. Un bouclier magique se dressa autour de lui, absorbant en partie le coup.. Son esprit avait beau être rouillé en terme de magie, il s'en sortit plutôt bien.. Une molaire brisée, il cracha le reste de sa dent et grogna..

"Tu vois.. Apprend, enfant, que la vérité que l'on met en face des personnes est une chose qui engendre le mépris, personne n'aime à entendre la triste vérité de sa propre nature quand elle est viciée par l'orgueil.. Tu as le fait le bon choix.. Tu ne le regrettera pas.. Maintenant laisse toi faire, ce ne sera pas long.."

Le vieillard s'approcha du jeune homme et lui mordit le bras avec l'un de ses tentacules, il sourit et le fixa dans les yeux..

"Désormais, je te considère comme l'un de mes enfants.. Fais-moi honneur.. Et va exterminer ces déchets qui ont osé te corrompre l'existence de par leur morale faite pour manipuler plutôt que guérir et guider.. Va.. Je t'offre cette reine.."

Il ouvrit la main, dévoilant une jeune reine d'insectes volants cracheurs d'acides.. Elle sortait tout droit de son propre organisme et n'attendait plus qu'un protecteur pour commencer à produire ses "remerciements"..

"Respecte-là et chéris-là.. Et elle te protégera.. C'est ainsi que tu deviendra un Homo Novus digne de ce nom.."

Et le changement débuta en Romias.. Sous les yeux ravis d'Amok..

[Melkerah]

Le noctalien se laissa mordre par le tentacule, retenant fermement ses réflexes de fuite et de protection. Ce fut un peu douloureux, mais c’était le cadet de ses soucis. Il se demanda ce que cela faisait d’être un « homo-novus »…
Quand Amok déclara le considérer comme son enfant, Romias pensa à son père biologique. Comme tout noctalien qui se respecte, il avait grandi sans l’aimer, il n’était qu’un leader à qui obéir. Romias n’avait jamais été le favori. C’étaient ceux qui possédaient les pouvoirs noctaliens qui avaient les privilèges, comme Uri. En fait, la seule chose qui l’avait ému chez son géniteur, c’était sa fin…
Mais c’était fini. Il ne faisait plus partie du clan Umbra, il était désormais un homo-novus, sous l’autorité d’Amok. Il reçut la reine au creux de ses mains, essayant d’estimer l’importance de ce présent. Uri lui avait parlé du nid d’insectes qu’Amok portait en son propre corps. Il l’observa un moment et finit par lui trouver une certaine beauté.
Puis une étrange sensation le tira de sa contemplation. Il sentait un changement dans son corps. A défaut de savoir si c’était agréable, il sut que c’était la solution à sa faiblesse innée. Il se sentit… concret, plus réel que jamais. Un tentacule poussa dans son dos, puis un deuxième.
Il se rendit compte qu’il était à genoux, probablement sous l’effet de la transformation, se releva et inclina la tête devant Amok. Ne sachant comment lui montrer son respect, il avait choisi un signe universel.

-Je vous remercie, dit-il en déposant délicatement sa reine sur son épaule en supposant qu’elle saurait mieux que lui que faire, vos ordres sont-ils de pourchasser les autres noctaliens ?

[Tinùviel]

Tinuviel avait regardé la transformation du jeune noctalien en Homo-Novus, en proie à une étrange sensation... De l'admiration, du respect mêlés, mais... il y avait autre chose... une autre émotion, qu'elle ne parvenait pas à définir... aurait-ce été... une particule de peur ? Non, ce n'était pas de la peur... juste une crainte, mais pas de la peur. Elle savait, au fond d'elle, qu'il fallait détruire Clantor pour que naisse un monde nouveau, mais elle avait espéré qu'Amok ne tuerait pas tous ceux que le fait de devenir Homo-Novus faisaient se rebeller et se battre contre lui. Ce qui, apparemment, n'était pas le cas : Amok avait décidé d'éradiquer tout obstacle. Mais l'affection que la jeune femme éprouvait pour Amok lui fît bien vite chasser ces craintes de son esprit. Elle avait décidé de le suivre, quoi qu'il en coûte et elle ne trahirait ni Amok, ni sa décision.

- Amok, que dois-je faire pour servir au mieux tes objectifs ? demanda Tinuviel.

Elle s'approcha du vieil homme, prit sa main dans la sienne, se hissa sur la pointe des pieds, déposa un nouveau baiser sur la joue d'Amok et, enfin, le regarda. Elle n'avait jamais vu et ne voyait toujours pas de monstre en lui, seulement un homme blessé, un homme aillant subi une très grande peine, qui avait transformé cette peine en colère, puis en rage et qui déversait maintenant cette rage à la face d'un monde qui l'avait rejeté. Elle comprenait si bien ce qu'il ressentait... Elle comprenait ses motivations, pour lui, Amok ne faisait que rendre au monde ce que ce monde lui avait apporté : de la douleur, de la souffrance. Et la jeune femme était bien décidée à l'aider, mais en espérant tout de même lui redonner un peu d'espoir, elle espérait être pour lui une lumière au milieu d'un océan de ténèbres et lui montrer que tout n'était pas forcément que noirceur. Elle l'espérait, mais y parviendrait-elle ? Seul le temps le dirai...

[Nirwar]

Coeur se tenait toujours là, l'esprit alerte, regardant chacun cracher leurs paroles au visage de leur prochain. S'il avait encore eu un visage, Coeur serait en train de les regarder, un rictus moqueur accroché au lèvres, des sourcils froncés d'incompréhension.

Coeur n'avait jamais été intelligent, il n'était pas réputé pour cela et ne le sera jamais. Son esprit était comparable au cycle des saisons :
Simple, prévisible, rébarbatif, mais aussi indomptable, inaccessible, intouchable. Son ordre avait été simple et parce qu'il l'était, il facilitait son travail.

Son but à présent était d'interdire à quiconque de suivre la Reine, si une pauvre âme, fusse une vieille femme, un sage ou un enfant, le sort n'en serait pas différent. Coeur n'était pas un combattant, pas plus qu'un protecteur, il n'est rien d'autre qu'un bourreau, une créature capable de promener sa guillotine avec lui, de la chérir plus que tout autre, sinon la mort elle-même.

Venus avait trouvé refuge dans ce qu'il restait d'une maison, les corps de la famille jonchaient sur le sol du Hall, mais les chambres n'étaient pas souillées, ou du moins pas celle dans laquelle Venus fut installée par Carreau. Nue et tremblante, elle s’enroula dans les draps avant de fermer les yeux. Elle les rouvrit aussitôt, ayant encore dans l'esprit, l'image d'Amok, les mains sur sa gorge, cette image la hanterait longtemps, sans doute encore plus que les marques sur son cou.

De ses yeux coulèrent deux larmes, l'une pour la peur, la honte et la détresse. L'autre pour la rage, la colère et la soif de vengeance.

[Zodiac]

Le vieillard apposa sa main sur l'épaule du jeune homme, comme pour lui donner sa bénédiction.. Il lui releva ensuite le menton gentiment et lui ordonna, d'une voix qui le ferait passer avec d'autres propos pour un saint..

"Va.. Et purifie cette vermine.. Ils te détestent désormais, ils souhaitent ta mort.. Envoie leur ta réponse.. Arrache leur le coeur de leur poitrine.."

Il se retourna et s'éloigna en se gratta l'arrière du crane à travers sa capuche.. Tinùviel s'approcha de lui et embrassa sa joue en saisissant sa main.. Il se demandait à quoi tout ceci rimait.. Pourquoi ces gestes ? Que signifiaient-ils vraiment ? Le sage ne savait qu'en penser exactement, il n'avait rien lu à ce propos et ses souvenirs étaient trop éteints pour s'en rappeler.. Néanmoins il fallait répondre à sa question de manière à la satisfaire parfaitement.. Sans trop réfléchir il se lança..

"Promet moi de ne pas mourir.. Et encore moins de laisser l'impensable se produire.."

Ses yeux s'allumèrent, on devinait qu'une nouvelle vague d'énergie l'envahissait.. Sa rage de vaincre se fit encore plus redoutable à cet instant précis où il imagina l'impossible.. D'un geste vif, il replaça son masque et sortit ses tentacules..

"Promet moi de m'empêcher d'épargner ces immondes rats.. Je veux que tu me rappelle à l'ordre si j'ose faiblir face à cette saleté nauséabonde.."

[Tinùviel]

Tinùviel sourit, mais d'un sourire qu'elle n'avait jamais esquissé ; si la jeune femme s'était observée dans un miroir, elle ne se serrait pas reconnue. Son sourire n'était pas de ceux qu'elle avait habituellement, non, ce sourire était un sourire sadique, diabolique, empreint d'une telle malveillance que son beau visage parrasissait être devenu celui d'un démon. Ses yeux, d'ordinaire si lumineux, si angéliques, étaient devenuent si sombres qu'ils en paraissaient noirs, d'un noir de ténèbres.

- Je te promets de ne jamais te laisser te détourner de la mission que tu t'es confiée, Amok. Si jamais, à quel que moment que se soit, je te sens flancher, je me chargerai de terminer ce que tu aura commencé et détruirai moi-même l'être que tu aura voulu épargner. Et je te promets de ne pas mourir, je n'ai aucune envie de te laisser seul ; je resterai avec toi, je me battrai pour vivre et pour t'aider à faire naître ce monde nouveau qui est ton but.

Puis la jeune femme leva la main, l'approcha du visage d'Amok et carressa sa joue.

- Je me battrai à tes côtés quoi qu'il arrive Amok, je me battrai à tes côtés par amour pour toi.

Le coeur de Tinùviel avait changé - en voyant ce jeune homme devenir Homo-Novus ? - il n'était plus autant animé ne sentiments pacifiques envers les habitant de Clantor ; elle allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider Amok dans sa mission. Elle était prête à tuer, à répandre le sang pour ce monde nouveau - le fait qu'elle n'ai jamais fait de mal à aucun des habitants de Clantor lui importait peu ; désormais, seule contait la victoire des Homos-Novus !

[Zodiac]

Tant de haine.. Tant de rage.. Tant de volonté.. Tant de détermination.. Quel changement chez cette femme dont il n'aurait jamais imaginé autre chose que sa capacité à mettre de coté ses sentiments et faire son travail, si dégradant soit-il.. Désormais, elle aimait un monstre et suivait une idée encore plus monstrueuse encore.. Intéressant.. Cette déclaration lui donna encore plus de force.. Il posa un genou à terre et la prit dans ses bras..

"Merci.."

Il la lâcha soudainement lorsqu'une explosion survint.. Elle provenait de la tour du siège du gouvernement.. Salias avait encore fait fort, il avait désormais appris le sens du spectacle.. Parfait.. Un rapide balayage mental lui appris qu'il s'en était sorti sans problèmes.. Il devait arriver sous peu..

"Tinùviel.. Ne t'inquiète pas si tu vois quelque chose d'étrange, c'est un allié.. Et même un grand allié.."

Avant qu'il n'arrive et que n'importe qui arrive d'ailleurs, le vieillard retira une mèche de cheveux du visage de la jeune femme et la regarda droit dans les yeux.. Après avoir parlé, il se releva et s'éloigna de quelques mètres pour scruter les toits..

"Nous ne devons pas nous faire prendre à roucouler par qui que ce soit.. Ce serait trop dangereux, on ne pourra pas m'atteindre directement ou alors ce serait trop risqué, par conséquent on choisira une façon indirecte.. Tu comprend les risques ? Je suis désolé.. Mais c'est pour notre bien commun.."

[Tinùviel]

- Je comprends parfaitement, Amok. Ils ne peuvent pas t'atteindre directement, mis à part si la folie pernait posséssion d'eux, ce qui reléverai du suicide pour tous ceux qui tenteraient de te vaincre directement. Et si ils connaissent les sentiments qui nous lient, ils risquent de s'en prendre à moi pour te forcer à plier et à arrêter ta mission. Mes sentiments aveuglent parfois mon sens de la prudence, ce qui est très mauvais pour moi, surtout pendant une bataille comme celle-ci... Je dois par conséquent montrer plus de distance entre nous, pour les leurer, même si tu sais qu'il ne s'agit là que d'une ruse.

La jeune femme était redevenue parfaitement neutre envers Amok, mais ce n'était qu'un masque, une façade pour tromper leurs ennemis.

Elle épousseta un peu sa robe de velours sanglants aux dentelles ténèbreuses, pour la débarasser de la poussière qui s'y était accumulé lors de sa course à travers la ville en ruine.

- Un allié va arrivé ? Est-il comme toi, Amok ? Et, tu sais, rien ne me parait étrange. Toi-même, tu parais étrange, même monstrueux pour eux, mais pour moi ton physique n'a rien d'étrange, ni même de repoussant. En fait... pour beaucoup, si le physiqe n'est pas agréable à regarder, la personne ayant un physique particulier est califiée de diforme, de monstre. Mais pour moi, cela n'a pas vraiment d'importance. Ce qui compte vraiment, c'est ce que l'on a à l'intérieur. Et ta beauté intérieur est très riche, je trouve. Malheureusement, beaucoup ne voient pas le bon en toi, malgré ce que tu leur dis... Mais moi, je sais que tu fais cela pour le bien de tous.

Tinùviel sourit et ce sourire était sincére : elle pensait réellement ce qu'elle avait dit.

[Nirwar]

Venus se réveilla, sous l'oeil inquiet de Carreau, visiblement il s'était passé quelque chose durant son sommeil. Elle était reposée cependant, sans pour autant se sentir en grande forme. Carreau montra alors du doigt ce qui visiblement lui causait tant de soucis, le lit. Surprise, mais silencieuse, Venus se releva et constata alors les dégâts : les couvertures étaient déchiquetées, les rideaux du lit avaient été arrachés...

Venus se releva aussitôt et essayant de garder son calme, s'adressa à Carreau d'une voix tremblante :
" Et tu n'as pas cru bon de me réveillée ? A quoi pensais-tu bon sang ? "

En guise de réponse, ou plutôt, avant même qu'elle n'ait fini, Carreau posa son arme au sol et se mit à genoux avant de poser le front contre terre. Comme à son habitude, il restait parfaitement muet, toutefois sa réaction signifiait sa soumission ou ses excuses les plus grandes. Venus regarda derrière elle, à coté, au dessus, puis elle eut le malheur de regarder en dessous. La jeune femme n'avait plus de jambe, mais avait à la place un monticule de tentacules, ces choses grouillantes obéissaient parfaitement à Venus et étaient d'une couleur rougeâtre. Elle ferma les yeux avant de se r'asseoir sur le lit et de jeter sur ses "jambes" les couvertures. Elle reformula dans sa tête ses plus beaux triomphes, ses plus belles victoires, ses souvenirs heureux, ses joies, ses amis... Puis elle se résolut à accepter ces choses comme étant partie intégrante de son corps.

Avec beaucoup de mal, elle arriva à mettre sa robe, sans l’abîmer et elle se dirigea telle une furie vers la lieu où précédemment se tenait cet ignoble et débectant vieillard ainsi que sa femelle servile. Faisant apparaître Trèfle et Pique à ses cotés, elle leur expliqua le problème et ajouta :
" Ce parasite a osé me contaminer, nous allons lui procurer un remède efficace. "

[nobodies]

Peu après le bruit causé par l'explosion de la tour, Salias apparut au détour d'une rue. Ses cinq tentacules bougeaient en tout sens, comme prient de frénésie sanguinaire. Pourtant, il n'y avait aucun ennemi dans les parages, son armée chitineuse avait nettoyé les lieux depuis longtemps. Il affichait un grand sourire jovial et, en arrivant à proximité d'Amok, il prit la parole d'un ton enjoué:

- Alors vieille branche comment te portes-tu? Moi je vais bien merci, quelle merveilleuse nuit nous avons là!

Puis il scruta la femme qui était à ses côtés, droit dans les yeux. Il ne se permit pas de fouiller son esprit même si cela aurait été très facile: si Amok ne l'avait pas tué, il devait y avoir une très bonne raison... Elle ne portait aucun insecte dans son corps, mais elle n'était pas non plus vraiment humaine... Aucune trace, aucun signe pouvant signifier qu'elle était une Homo Novus... Et c'est alors qu'il comprit, sans même user de ses pouvoirs. La femme dévorait Amok du regard, un regard rempli de respect, de bonté et surtout... D'amour. Sacré vieillard, charmeur jusqu'au bout! Elle n'était même pas ensorcelée! Cet Amok était décidément toujours plus surprenant.
Salias eut un petit gloussement incontrôlé, vérifia rapidement le nom de la femme avec ses pouvoirs, puis continua:

- Bonsoir Tinùviel, ravi de faire votre connaissance et bienvenue dans notre famille! Les amis d'Amok sont mes amis, je ne vous ferais aucun mal, soyez-en certaine.

Salias sentit une présence arriver dans leur direction. Non, plusieurs présences. La première était humaine mais les autres étaient beaucoup plus difficiles à repérer et ne laissaient qu'une faible signature psychique, mais une forte signature magique... Un peu comme les Golems, ou les créatures invoqués par un mage... Un aventurier? Le psychomancien en aurait bien vite le cœur net, il continua cependant comme si de rien n'était et bien conscient qu'Amok sentait lui aussi quelque chose arriver:

- Amok, je crains que ton gros balourd de copain est dans une bien piètre posture là-bas. Si nous ne l'aidons pas à deux, je doute qu'il puisse s'en tirer, si puissant soit-il. Je sens encore beaucoup de mes insectes qui continuent le carnage en ville et la couveuse est bien à l'abri dans les égouts, tout le monde est bien trop occupé à se battre à la surface. Je te propose de choisir par toi-même quoi faire, dès que nous serons fixé sur la charmante personne qui vient nous rendre visite avec ses sbires...

[Zodiac]

Le vieillard s'émerveilla à l'approche de Salias, il n'était pas blessé, c'était un très bon signe.. Il répondit de même à son salut, une touche d'affection piquante mais affectueuse.. Néanmoins la suite de ses propos l'étonna, c'était facile de comprendre que l'identité de Tinùviel avait été découverte et c'était grande déception de se faire ainsi repérer..

"Sss.. Pense-tu ? Ce n'est pas le grand final.. J'avoue ne pas m'être étendu sur le sujet, pourtant je croyais que tu avais saisi l'image quand je parlais de vague de peur.. Descendons dans les égouts, qu'ils s'occupent du titan, ces idiots ne font que regarder la surface de l'iceberg comme si il était le diable.. Pourtant ils ont bien plus à craindre de notre petite surprise.."

Le vieillard se tourna vers Tinùviel en se cognant le front.. Il avait complétement oublié un détail.. De ce choix dépendait la survie de sa compagne.. Mais surtout c'était la preuve d'amour la plus complète qu'elle pouvait faire au prêtre..

"Ma chère.. Je veux t'offrir le pouvoir comme à tous les autres élus.. L'accepte-tu ? Tu peux refuser, cependant il te faudra fuir avant de pouvoir me retrouver dans de meilleures conditions.. Ce n'est pas contre toi, c'est pour te protéger des événements qui vont suivre.."

Il tendit sa main griffue vers la jeune femme, ses yeux brillaient derrière les fentes de son masque en carapace d'insecte géant, lui donnant l'air d'une statue possédée.. Au fond de lui, quelque chose était en train de mourir.. Oui.. C'était un souvenir qui s'effaçait progressivement, plus qu'un souvenir même, c'était un état d'esprit.. Mais il ignorait encore la raison et l'objet.. Plus tard, plus tard il comprendrait..

[Tinùviel]

Tinùviel regarda Amok droit dans les yeux. Elle comprenait ce que représentait cette demande, cette offrande, de la part du vieil homme. Et elle s'était décidée depuis longtemps déjà. En fait, elle s'était décidée depuis qu'Amok était venu chez elle sous sa veritable apparence.

- J'accepte ton cadeau Amok, et ce, avec grand plaisir, je peux te l'assurer. répondit la jeune femme en souriant. Je pense... je pense que comme cela, tout lien de parenté avec les êtres qui m'ont abandonnée il y a si longtemps disparaîtra. Et ce n'est pas par pur égoïsme que je fais ce choix en ta faveur, Amok. C'est pour toi aussi.

Elle avança le bras vers les tentacules dans le dos d'Amok.

- Fais de moi l'une des votre, mon amour... murmura la jeune femme, ses yeux toujours rivés à ceux d'Amok. Fais de moi une Homo-Novus...

[Zodiac]

Le vieillard prit doucement le fin poignet de la jeune femme, il serra fermement et mordit avec l'un de ses tentacules.. La transformation serait plus douce pour elle, elle avait accepté son sort.. Il se rappela alors ce jour où il muta, lui naguère si fragile devint aussi solide qu'un roc, aussi agile que le vent entre les feuilles, aussi impitoyable que le feu dans un champ de paille.. Il plongea ses yeux dans ceux de Tinùviel.. Ils commencèrent à luire de l'éclat des Homo Novus.. Tout se passait très bien.. Il lâcha doucement sa main, comme si il avait peur de la briser.. Puis il l'aida à s'asseoir..

"Est-ce que tu sens cet instant ? Ressent le, il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir le vivre.. N'ai crainte, ce n'est pas le moment où tu perd une vie, c'est le moment où tu démarre une nouvelle existence, le moment où tout se joue.."

Amok se recula et déglutit.. La transformation avait été un succès complet.. Aucune malformation, aucun signe d'excroissance.. Bien sûr il n'avait pour l'instant que la vue sur sa peau nue.. Mais après tout, il n'y avait pas de quoi s'effrayer, ce devait être une psychose passagère.. Dès qu'elle reprit le contrôle, il l'aida à faire quelques mouvements dans son nouveau corps..

"Comment te sens-tu ?"

[Nirwar]

La question était claire, cependant il n'eut pas la réponse escomptée : En effet, Venus était maintenant assez proche d'Amok pour l'entendre, également pour voir les trois énergumènes qui étaient là. Coeur était toujours debout, là, attendant, quand il vit l'un des tentacules de Venus sortir de sous sa robe afin de la faire avancer encore et toujours, il eut un mouvement de recul, avant de croiser le regard de ses frères gardiens.

" Je vais très bien Amok, si ce n'est que tu as fait de moi un monstre. Ce corps que mes parents m'on donné et que mon peuple à chérit est maintenant difforme. " Elle respira un grand coup, continuant à avancer vers le groupe.

" Notre "accord" n'a jamais été de faire de moi l'une de tes choses, juste une collaboratrice, une alliée tout au plus. COMMENT AS-TU OSE !! " La colère de Venus était palpable, audible également, les tentacules qui avaient prit la place de ses jambes attrapaient tout ce qui était à leur portée pour les ramener sous la robe de Venus pour n'en laisser que carcasses broyées et tordues.

" Donnes-moi une bonne raison de ne pas me venger de cette trahison, de ne pas vouloir te faire payer cette fourberie... " Pour la première fois, Venus s'énervait en publique, ses yeux semblaient jeter des éclairs et ses petites mains étaient fermement fermées. Plus inquiétants, les auras de ses gardiens semblaient ressortir d'eux, comme si du sang suintait de Coeur et Carreau, tandis que du goudron semblait dégouliné de Pique et Trèfle. Eux-même semblaient en colère, chose facilement compréhensible : leur maîtresse avait été blessée et infectée à leur insu, chose qui n'était encore jamais arrivée.

Pique regardait tour à tour Amok, Tinùviel et Salias. Essayant de se décider lequel serait le plus dangereux, ses deux bras restaurés, il était de nouveau capable de lancer son javelot au maximum de sa puissance, amplifié par sa propre colère et celle de Venus. Coeur lui faisait de même, mais avec la seule folle envie de tuer. Carreau ne regardait que Tinùviel, prêt à la trancher en deux, afin de faire payer à Amok la souffrance qu'il avait lui-même vécu à travers Venus. Trèfle, lui, fixait Amok, son souhait le plus cher étant d'écraser Amok contre un mur et de l'écraser jusqu'à ce que mort s'en suive. De briser une à une ses barrières physiques et mentales jusqu'à ce qu'il cède pour enfin mourir, avec son aimée à coté de lui, il ne pourrait pas fuir.

[Zodiac]

"Oh par pitié.. Voilà que la petite idiote nous reviens de parmi les fangeux.. Même ta transformation n'a sut éradiquer en toi cette crétinerie qui pourrait faire ta fierté, d'ailleurs tu n'as que ça de très évolué.. Je t'avais promis le pouvoir, or donc, ne l'as tu pas entre les mains ? Tu as même le pouvoir de reprendre ton apparence humaine si tu le souhaite.. C'est comme offrir un cadeau à un enfant, il peste, ignorant que le papier autour renferme quelque chose.."

Pour confirmer ses dires, il retira son masque et repris son infâme humaine apparence.. Voyant que la fureur s'était emparée des sbires de Venus, se transformant en espèce de guerriers pleins de sueur colorée, le prêtre commença à cogner le sol avec la griffe de son orteil.. Trois coups courts, trois longs, trois courts.. Des insectes viendraient sous peu.. Cette technique de langage cloporte était efficace, il l'avait expérimenté à de nombreuses reprises et n'avais jamais été déçu.. Il s'attendait à des cracheurs d'acide lourds et des dévoreurs alphas, si par chance la pondeuse en avait produit..

"Venge-toi si ça te chante.. Je t'ai donné ce pouvoir, je peux aisément te le reprendre.. Et ce d'une façon qui te fera regretter de m'avoir un jour rencontré et de faire te lamenter du jour où tu es née.. Alors pour une fois utilise ton fond de raison et accepte ta nouvelle nature.. J'admet deux types de personnes dans ce monde, les faibles et les forts.. Tu as beau être entourée d'une bonne garde, ton esprit n'est pas plus évolué que celui d'un lagopède.. Preuve que, tu ignore même ce que c'est qu'un lagopède.. Mais autant te dire que le lagopède ferait bien attention de ne pas tomber dans le piège placé par son prédateur.."

Le vieillard réajusta son épaulette et se mit entre le javeliniste et Tinùviel, sa transformation étant trop récente, il devait lui laisser un peu de répit afin qu'elle acquiert la totale compréhension de son nouveau corps.. Amok ne cessa de fixer Venus dans les yeux du haut de ses deux mètres.. Néanmoins, il n'était pas stupide et fixait de temps en temps les sbires.. Au moindre geste un peu trop suspect, un nuage d'insectes volants tout frais sortiraient de sa bouche pour créer un nuage noir pour les dissimuler et leur laisserait du temps pour agir..

"Réfléchis bien à ta prochaine action.. Tu as encore du temps à vivre devant toi, il peut être court comme il peut être long.. Toi seul va décider à cet instant précis.."

[Nirwar]

Amok était plein d'assurance, peut-être trop, il était certes puissant, mais il n'était pas partout, surtout qu'une faiblesse était maintenant visible, cette chétive créature qui s'était révélée son amante, Homo Novus qui plus est. Pique le savait et Amok l'avait confirmé en se faisant rempart.

Malgré cela, il continuait à se montrer humiliant et insultant. Venus n'en avait plus cure, la colère l'aveuglait à présent, une colère fondée sur les fondations même de l'éducation de Venus : Tout délit mérite sanction proportionnée.

" Je vois que tu ne t'es pas assagis, tant mieux. Saches Amok que j'ai fini de jouer, tu regretteras de pas avoir fini sous cette cathédrale. Tu n'as d'autre stratégie que d'appeler à foison tes serviteurs, les miens sont bien connus, mais stratégiquement plus intéressants. "

Venus n'eut pas fini sa phrase que Pique, Coeur et Carreau explosèrent, un nuage de poussière stagna un moment en l'air. Cependant l'instant d'après Coeur fit son apparition derrière Tinùviel, la saisissant d'un bras, son terrible hachoir dans l'autre. Pique tenait Amok par la tête, son énorme main contre le visage de celui-ci. Carreau avait sa Claymore en main, prêt à trancher Amok en deux.

Trèfle, lui, n'était pas aux cotés de Venus en tant que protecteur, il tenait ses deux écus tels deux armes énormes et étranges, prêt à écraser tout ce qui se présenterait à lui.

" Attaque-moi et je la tranche en deux, si tes enfants m'attaque, je vous éventre tous les deux. Rends-toi et obéis-moi, peut-être consentirais-je à te laisser survivre. Si je vois un seul de tes enfants, je vous tuerais tous les trois, sans aucune pitié. Tues-moi et votre sort sera le même, l'existence de mes gardiens ne dépends pas de ma vitalité ou ma volonté. "

Venus ne souriait pas, son regard était froid, implacable, elle était à réfléchir de la suite, si elle était prête à laisser vivre Amok. Elle avait déjà vu un homme se faire éventré par le passé, la curiosité quand aux Homo Novus pouvait être une bonne excuse pour un dérapage.

[Tinùviel]

Tinuviel se retrouva soudain prise dans l'étau du bras d'un des gardien de la jeune noble, un hachoir placé non loin de sa gorge.Elle ne put réprimer un cri de surprise et de peur mêlées.

- A-Amok...hoqueta la jeune femme, prise d'une violente angoisse. Amok... je... la fin de sa phrase s'étrangla dans sa gorge.

Des larmes coullèrent le long de ses joues.Elle était desemparée face a l'impuissance dont ils étaient victimes : se rendre, s'en remettre au bon vouloir d'une gamine pour pouvoir avoir la vie sauve, mais devoir se mettre sous ses ordres. Pour Tinuviel, s'était impensable. Elle ne deviendrai pas l'esclave d'une gosse, fût-elle une princesse ou une reine. Surtout avec l'angeux que représentait l'issue de cette bataille pour Amok et les autres Homo-Novus. Elle ne voulait pas laisser Amok seul, ce qui voulait dire ne pas mourir, elle le lui avait promis et elle contait bien tout faire pour tenir parole ; même si la situation était des plus compliquée.

[Zodiac]

Les yeux d'Amok virèrent au rouge et il se laissa docilement attraper.. Elle avait gagné d'avance.. Cet ultimatum ne pouvait se résoudre que par une simple et unique version des faits.. Version qui dans un univers différent aurait connu de meilleures fins pour la jeune femme.. Néanmoins, il préféra laisser Salias s'amuser quelque peu, désamorcer ce genre de situation était sa spécialité, au pire, le vieillard avait un plan pour balayer les opposants..


Car dans un univers parallèle appelée l'imaginaire de Venus, Amok était bel et bien prit au piège, menacé par Coeur qui harcelait Tinùviel.. C'était d'autant plus facile de s'immiscer dans son esprit car elle était aveuglé par la fureur, trop occupée par sa haine, elle en oublia de fortifier ses barrières mentales, chose inédite pour le sage qui profita de cet instant pour lui faire croire à une vérité dans laquelle elle était la gagnante.. Elle ne pouvait gagner aussi simplement, il avait trop travaillé à ce succès pour se laisser dominer par une simple morveuse idiote et narcissique au point de rivaliser avec le précurseur de ce travers.. C'est alors que Amok entra dans une pure transe.. Il ne tolérait pas de se faire menacer, mais c'était peu dire qu'il vouait une croisade contre ceux qui osaient insulter et prendre lâchement ses amis.. Tinùviel et Salias..

Par un rapide mot mental, Salias (qui avait complétement été oublié dans cette histoire) comprit que le moment était venu pour agir.. Amok élança ses tentacules dans son dos et retint les bras de Carreau, il tira et créa une torsion qui le força à lâcher prise.. Coeur aurait du alors mettre fin aux jours de Tinùviel, néanmoins il avait oublié l'existence des araignées qui engluèrent son bras d'un jet de toiles et retinrent sa main en tirant de toutes ses forces, elles ne tiendrait pas longtemps.. Alors Salias se propulsa et plaqua le lâche assassin sans cœur au sol, libérant la jeune femme de l'étreinte du colosse.. Amok se saisit de son couteau et le planta instinctivement dans sa proie à l'endroit où se tenait une marque en forme de Carreau, probablement la source de sa magie, c'était la même chose pour les premières créations de Shany, il l'avait lu dans ses carnets.. S'en fut alors une charge de boucliers de Trèfle dirigée sur le premier agresseur, c'est à dire Amok, c'était logique, dans le peu de temps que l'action s'était déroulée, il avait dû agir sans penser à planifier son attaque.. Profitant du poids du colosse par rapport au sien, le vieillard se souleva et passa dans son dos, les tentacules avait ça de bien qu'ils pouvait permettre de devenir un parfait acrobate.. Le vieillard grava à l'ongle une rapide rune d'explosion sur le gros cheval d'arceau d'emprunt et laissa Trèfle charger sur son collègue, prêt à bondir pour sauver sa peau..

[Tinùviel]

Tinuviel ne bougea pas, craignant de se faire occire par Cœur, mais ses larmes continuèrent à couler sur ses joues. Elle n'avait rien d'une héroïne... Elle se sentait plus comme une pathétique chose insignifiante et fragile. Tel un vulgaire brin d'herbe qu'il suffisait de cueillir pour qu'il dépérisse. Elle refusait d'abandonner Amok, mais cette décision ne dépendait plus d'elle, à présent.

Alors, sans qu'elle s'en rendit vraiment compte, la jeune femme se mis à prier, mais pas à prier n'importe quel dieu, à prier LE Dieu. Le seul qui existait pour elle à ce moment précis : celui qui avait accordé le don d'évolution à Amok et lui avait permis de devenir un Homo-Novus, sans doute le premier.

# Seigneur tout puissant, Vous qui avez offert votre don d'évolution à Amok et avez fait de lui un Homo-Novus, je Vous en conjure, épargnez nos existences à Amok et moi, ainsi qu'à son ami... Je Vous en supplie, Seigneur, épargnez nous cette honte et ce déshonneur de devoir nous mettre sous les ordres de cette fillette pourrie gâtée, qui ne voit que son profit et épargnez nous la mort, je Vous en prie, Seigneur, entendez cette prière... # implora Tinuviel en silence.

[nobodies]

Tout s'était passé tellement vite.

Apparemment, la noble semblait en vouloir à ce bon vieil Amok et pour cause, elle avait des tentacules d'Homo-Novus à la place des jambes... En tout cas, elle avait très vite réagi, ne laissant pas le temps à Tinuvièl ou à Amok de se défendre. Salias savait très bien qu'Amok aurait pu riposter, mais il aurait ensuite déclencher un gros affrontement, et avec ses puissants guerriers, la Reine aurait pu tuer la jeune femme sans problème et faire perdre du temps à Amok et Salias.
Or, ce n'était pas ce que le mage voulait. Pourquoi les puissants cherchent-ils toujours à se tuer entre eux pour qu'au final un seul règne? Pourquoi ne pas faire une alliance? Avec ses insectes et les guerriers de la jeune noble, ils seraient invincibles...
Bien, les gardes de la Reine semblaient surtout s'être focalisés sur le couple, seul celui avec ses deux gros boucliers représentaient une menace pour le psychomancien. Mais il n'aura pas le temps de faire quoi que ce soit. Personne n'aura le temps de faire quoi que ce soit.

La main droite de Salias lança d'un coup une lueur éclatante sur tout le monde. Le mage souriait. Elle et ses gardes étaient peut-être très puissants, mais Vénus (puisqu'elle s'appelait ainsi) savait à peine défendre son esprit. Y rentrer fut pour Salias un jeu d'enfant, et lui demander de ramener ses guerriers dans leurs cartes respectives fut fort simple. De plus, Salias avait trouvé une idée pour amadouer Vénus en fouillant un peu sa mémoire par pure curiosité, il fallait mettre cela à exécution...
Pour l'heure, la lumière s'éteignit et Tinuvièl ainsi qu'Amok n'étaient plus entravés par les guerriers qui avaient disparu. Le Reine sentait un léger engourdissement de son cerveau, l'empêchant de ré-invoquer immédiatement ses sbires. Salias profita de l'instant de surprise générale pour prendre la parole:

- Bien bien bien, j'aimerai que tout le monde se calme à présent. Désolé de ce petit sort Madame, mais c'est pour votre bien, soyez-en certaine. Si vous relâchez vos guerriers et qu'ils nous attaquent maintenant, cela risque de très mal se passer, pour vous et pour nous. Et je n'ai pas envie que cela se passe très mal n'est-ce-pas...

Il fit une petite pause, se racla la gorge et continua:

- Comme vous avez pu le remarquer, nous sommes très puissants. Comme nous avons pu le remarquer, vous êtes très puissante, Dame Vénus. Alors pourquoi, au lieu de s'entredéchirer, ne nous allions nous pas? Vous faites partie des nôtres à présent Madame, que vous le vouliez ou non, et vous vous devez de vous battre pour notre cause, pour l'évolution de la race humaine! Et puis entre nous, au lieu de vous énerver contre Amok, considérez-le comme un bienfaiteur: cette évolution ne change rien à votre charisme et vous donnera à terme de nouvelles aptitudes physiques dont vous ne seriez pas capable autrement.

Tout le monde sentait que Salias savait parler au noble, et pouvait réussir à convaincre Vénus. Il ne manquait qu'un dernier argument, un argument choc, qui ferait définitivement pencher la balance en sa faveur. Et cet argument, le mage l'avait. Il rompit le sortilège qui tenait la Reine à sa merci, comme pour lui faire comprendre implicitement qu'il avait entièrement confiance en elle à présent, puis ajouta avec un air malicieux et plein de sous-entendu:

- Et puis entre nous, chère Reine... Je trouve qu'il vous manque un grand nombre de vos soldats de cartes n'est-ce-pas...? Or, je pourrais vous indiquer où se trouve l'un d'eux... Le 7 de trèfle... Cela vous intéresserait-il?

[Nirwar]

Venus se retrouva démunie, elle n'avait pas fait attention au troisième, à tort... Il c'était révélé le sauveur d'Amok et Tinùviel, sans lui, leur vie se serait sans doute terminée ensemble, à cet endroit, en cet instant.

A la place de cela, les 4 gardiens furent rappelés en leur carte, laissant là Venus, seule, sans défense sinon ses propres forces.

- Bien bien bien, j'aimerai que tout le monde se calme à présent. Désolé de ce petit sort Madame, mais c'est pour votre bien, soyez-en certaine. Si vous relâchez vos guerriers et qu'ils nous attaquent maintenant, cela risque de très mal se passer, pour vous et pour nous. Et je n'ai pas envie que cela se passe très mal n'est-ce-pas...

Il avançait des arguments tel un combattant sûr de lui, cependant il n'avait rien d'un fier combattant, c'était un marionnettiste et Venus venait d'en faire les frais. Elle lui en était cependant reconnaissante dans le sens où elle avait regagné un peu de son calme, mais pas de sa haine envers Amok et la courtoisie de Salias n'allait pas effacer les actes de ce dernier.

" Si celui que vous défendez apprenait la courtoisie, nous n'en serions pas là et vos aimable pirouettes n'y changeront rien. "

- Comme vous avez pu le remarquer, nous sommes très puissants. Comme nous avons pu le remarquer, vous êtes très puissante, Dame Vénus. Alors pourquoi, au lieu de s'entredéchirer, ne nous allions nous pas? Vous faites partie des nôtres à présent Madame, que vous le vouliez ou non, et vous vous devez de vous battre pour notre cause, pour l'évolution de la race humaine! Et puis entre nous, au lieu de vous énerver contre Amok, considérez-le comme un bienfaiteur: cette évolution ne change rien à votre charisme et vous donnera à terme de nouvelles aptitudes physiques dont vous ne seriez pas capable autrement.

- Et puis entre nous, chère Reine... Je trouve qu'il vous manque un grand nombre de vos soldats de cartes n'est-ce-pas...? Or, je pourrais vous indiquer où se trouve l'un d'eux... Le 7 de trèfle... Cela vous intéresserait-il?

Venus afficha un sourire courtois, celui qu'on à inculqué aux nobles jeunes filles lors de compliments ou de cadeaux, quelque soit leur nature ou leur but.

" Votre discourt vous honore, cependant ce que vous appelez "évolution" sonne plutôt comme "dénaturation" de mon point de vue. Il n'est pas impossible que mon peuple me renie s'il me retrouve ainsi, car je ne serais plus celle qui sera partie, mais autre chose. Et je ne pense pas qu'un bienfaiteur se doive d'imposer ses "baumes" et ses "remèdes". "

Venus marqua une pause, prenant le temps de respirer, histoire de se calmer quelque peu, avant de regarder Salias, perdant son sourire, ses yeux toujours rougeoyants :

" J'apprécie vos paroles, vos arguments et ce que vous faites valoir, mais après avoir fait usage des capacités qui sont les vôtres, comment pourrais-je vous croire honnête ? Vous semblez exceller dans la tromperie et dans la lecture des psychés, me proposer le 7 de Trèfle en est la preuve. Je suis désolée, mais un beau discourt ne sera pas suffisant pour me faire oublier les gestes et offenses d'Amok. "

Venus détourna le regard de Salias, un léger sourire aux lèvres qu'elle ne sut retenir :

" Retenez toutefois que vous m'êtes agréable dans le sens où votre discourt me rappelle celui de la chevalerie de mon Royaume, bien avisé, apaisant et courtois. "

Venus croisa ses bras sur sa poitrine, regardant Amok dans les yeux :

" Encore quelques insultes à me cracher au visage ou vous choisissez une autre méthode ? Des excuses peut-être ? "

Le ton de Venus faisait sentir à la fois le refoulement de son dégoût ou de sa haine, mais aussi l'envie, bien que sans doute éphémère, d'en finir avec ce conflit.

[nobodies]

C'était presque gagné... Salias aurait dût se douter que la jeune noble en face d'elle se méfierait, habituée comme elle est à recevoir des faux compliments pour son bon plaisir et à faire des simagrées à tout bout de champ... Légère amélioration: elle n'avait pas ressortit ses guerriers. Avant qu'Amok, dans sa colère, son manque de tact et de fausse courtoisie et sa trop grande impulsivité (chose qu'il maitrisait habituellement à merveille, il ne supportait vraiment pas cette Reine) ne rétorque une remarque cinglante qui ferait redémarrer le conflit de plus belle, le psychomancien prit la parole:

- Votre méfiance nous montre que vous n'êtes pas naïve gente Dame, loin de là et ce n'était pas du tout ce que je pensais de vous. Une personne de votre rang ne peut pas se permettre d'être naïve ou trop indulgente, sinon elle perd vite sa place, et j'en ai bien conscience. Effectivement vous m'avez percé à jour: j'excelle dans la tromperie et la lecture des psychés comme vous dites, et pourtant, suis-je en train de vous manipuler? Je pourrais très bien, au lieu de discuter courtoisement avec vous, ordonner par votre propre voix à un de vos gardiens de vous trancher la gorge, et la discussion s'arrêterait là... Je pourrais également vous rendre docile comme un agneau, et contrôler vos gardiens à travers vous...

Vénus avait froncé les sourcils et avait eu un léger mouvement de recul involontaire et instinctif, le mage se rattrapa bien vite:

- Je n'essaye pas ici de vous menacer, je veux vous faire comprendre que je ne vous trompe aucunement. Je sais exactement où, ou plutôt qui, possède votre 7 de trèfle. C'est un marchand ambulant d'artefact, qui a quitté Clantor il y a peu selon mes conseils. Le retrouver sera pour moi très aisé puisque je l'ai... Comment dirais-je... Ensorcelé? C'est un allié de choix et il possède des choses incroyables, m'en séparer serait pure folie! Alors, que dites-vous de cela?

Le mage lui n'avait pas perdu son sourire habituel, il ne le cachait pas. Tout en parlant il avait rentré ses tentacules dans son dos sans vraiment s'en rendre compte... Quelle importance? Peut-être pour paraitre moins monstrueux devant son interlocutrice? Elle avait bien des tentacules à la place des jambes elle... "Donne le pouvoir à ceux qui en abuseront le plus" pensa Salias. Voilà ce qui motivait la jeune Reine, la soif de pouvoir et de puissance. Bien entendu, c'était en premier lieu pour sauver son peuple... Mais cette soif que le mage possédait en partie aussi, elle était bien présente chez Vénus, et Salias s'en servait à merveille.

[Contenu sponsorisé]