Re: Arrivée de Höl [Libre]

[Mortelune]

Naevia crû sentir le sol s'effondrer sous ses pieds lorsque Höl se défila devant elle comme une fouine. Elle lui aurait volontiers planté sa lance dans le ventre pour s'être ainsi joué d'elle sans la prévenir. Malheureusement pour elle, et heureusement pour lui, un vieillard lui faisait face et attendait visiblement une réponse à sa question. Un vieillard qui, au demeurant, avait tous les attributs d'un mage, du chapeau au bâton en passant par la barbe et le grimoire... 

Elle évita l'impair et n'adressa pas de regard noir à Höl, réfugié derrière sa porte, mais préféra s'incliner respectueusement comme le font ces hypocrites d'elfes communs lorsqu'ils rencontrent un nouveau venu. Il existe des dizaines de façon de saluer en elfique et Naev' les connaissait toutes. Néanmoins, elle maîtrisait moins bien les usages circonstanciés de ces différentes formules. Certaines étaient fonction du sexe de l'interlocuteur, d'autres encore du moment de la journée, et enfin d'aucunes variaient en fonction des saisons. Elle décida d'user de la formule la plus convenue et la moins risquée, au détriment de sa propre distinction.

-"Melondiir Elbereth Maitre." Dit-elle d'un ton respectueux tout en produisant un salut elfique parfait.

Il fallait à présent improviser. Restée détachée, naturelle, mais en même temps sûre de soi.... User d'une politesse exagérée, marquer le respect, ne pas révéler ses intentions mais parvenir à ses fins. Naevia adressa un sourire marqué à son interlocuteur, dévoilant ses dents blanches. Ses yeux se plissèrent et son nez se retroussa légèrement pour donner encore plus d'attrait à sa frimousse qui, dans de telle disposition, aurait pu être qualifiée de mignonne voire attendrissante. Elle avanca de quelques pas vers l'homme et poursuivit son discours en langage commun.

-"J'implore votre pardon pour le dérangement nocturne mais je me présente à vous humblement afin de solliciter l'hospitalité de la Tour des Mages de Clantor. Je suis Imril Foëss Esclandor. Je viens d'arriver en ville et je n'ai, dirons-nous, que peu de velléités à séjourner dans l'une ses auberges. Je recherche en effet, un endroit au calme, au sein duquel je pourrais passer une partie de la nuit à effectuer quelques recherches d'ordre magique, et l'autre partie à me reposer avant de reprendre ma route dès demain matin".

Naev' semblait se souvenir qu'il était d'usage de se porter mutuellement assistance entre mages. Elle ne proposa pas d'emblée de monnayer l'hospitalité du mage, ne sachant pas si cela pouvait se révéler ou non insultant. Aussi, se contenta-t-elle de sourire une nouvelle fois, en attendant la réponse du vieux mage.

[Höl]

Le vieux magicien prit un air surpris, mais son air demeurait bienveillant. Il inspira longuement et prit la parole :



"Et bien... je ne suis pas très familier avec l'elfique, mais salutation à vous également. Je ne suis pas vraiment membre si je puis dire, des mages de Clantor, alors je ne sais pas si je peux vous laisser entrer ainsi, mais, vous ne semblez pas être une menace. Entrez, cependant, je devrais vous surveiller quelque peu, vous êtes ici clandestine."

Le vieux mage se mit à rire et laissa entrer Naevia dans la tour. Prenant les devant, il ferma la porte à distance. Sans que personne ne puisse remarquer quoi que ce soit, Höl avait profité de ce tour de passe passe pour s'infiltrer dans le bâtiment.

Partie de Höl:

[Mortelune]

-"Mille mercis - répondit la Graine de Sylvareth, toujours mielleuse - Vous m'honorez par votre hospitalité. Je vous assure que vous n'aurez pas de soucis avec moi".

Naev' se retrouva prise au dépourvue, seule avec le mage. Peu expérimentée pour ce qui concerne les infiltrations discrètes elle se contenta de suivre le vieil homme en espérant que ce dernier ne lui réserve pas de surprise.


Alors qu'elle déambulait derrière le magicien, elle tentait de mémoriser le chemin emprunté pour faciliter une éventuelle fuite ultérieure. Dans le même temps elle détallait les lieux afin de détecter une trace, un indice, qui pourrait témoigner du passage de Shirius dans les environs.


A vrai dire, peu de monde arpentait encore les couloirs de la tour des mages à cette heure qui commençait à se faire tardive et la plupart des pièces qu'ils traversaient n'étaient illuminés que par quelques candélabres. La pénombre ne la gênait pas particulièrement, elle qui jouissait d'une parfaite nyctalopie, mais l'obscurité nuisait par contre à la fréquentation du bâtiment qui sonnait creux. 


Alors qu'elle suivait toujours le mage qui la menait probablement vers les quartiers résidentiels, elle fut prise, l'espace d'un instant, de l'envie de lui fausser compagnie. Ce qui était plutôt ridicule, dans la mesure ou elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait bien faire par la suite. Et puis de toute façon, l'entreprise se serait certainement avérée compliquée car, bien que ne payant pas de mine, il semblait à Naev que ce vieux bouc dégageait une certaine aura qui inspirait le respect. Mieux valait ne pas tenter de folie en sa compagnie, elle se contenta donc de faire un brin de conversation en attendant d'atteindre la destination.

-"Vous hébergez souvent des voyageurs, plus particulièrement des Elfes ? - demanda-t-elle à la fois intriguée et interessée -  Et vous disiez ne pas être réellement un membre des mages de Clantor ? Pardonnez ma curiosité, mais dans ce cas, puis je savoir à qui j'ai l'honneur ?"

[Höl]

Le vieux mage s'arrêta lorsque l'elfe commença à lui poser quelques questions, il la regarda et soupira :

"Je ne puis attester que ce lieu accepte d'habitude les voyageurs sans refuge, mais je suis un invité ici, alors si l'on me trouve avec une inconnue, je peux préciser que vous êtes avec moi, vous évitant ainsi de finir dans les geôles. La réputation d'un mage peut souvent l'aider dans certaines manœuvres. Pour ce qui est de mon identité, et bien, en effet, je ne suis pas de Clantor, mais cette cité regorge d'ouvrage intéressant, surtout ici, à la tour des mages. Moi, je suis Dohul Asilist, ancien archimage de la cité de Fildram, mais, maintenant que Fildram a été rasée par les invasions d'hommes-bêtes je suis maintenant un vieux vagabond voyageur et rêveur."

Dohul se mit alors à rire d'un ton bienveillant. Il força un peu le pas, appuyant un peu plus sur son bâton. Le vieux mage s'engouffra alors dans une pièce totalement sombre et leva lentement les bras, faisant s'illuminer les bougie, jusqu'alors, éteintes et froide. La pièce ainsi éclairée était un bureau où les murs étaient recouvert de haute et probablement lourdes bibliothèques. Sur le bureau, étaient entreposées quelques chandelles ainsi qu'un livre ouvert. D'autres objets dont la propriété pouvait échapper à quelqu'un qui n'était pas initié à la magie, étaient également présent dans ce décor des plus ésotérique. Le mage contempla la salle avec un sourire bienveillant aux lèvres puis regarda Naevia avant de prendre à nouveau la parole :

"Je vous en prie, entrez !"

L'archimage se dirigea vers le bureau et s'assit dans la grande chaise qui s'accordait avec. Il fit glisser une chaise devant le bureau à l’attention de Naevia, et d'un geste de main, ferma la porte. Tout en lisant, le mage ne lâcha pas la parole pour autant. D'un ton un peu plus sérieux, il reprit :

"Malgré tout, je sens que vous ne m'avez pas tout dit, Imril. Je sens bien que votre esprit n'en veut point à la guilde des mage de Clantor ou à l'un de ses artefact, cependant, je doute que vous soyez ici pour obtenir refuge, même si je semble déceler la raison de votre aversion pour les tavernes du coin. Ce que je sais en revanche, c'est qu'une autre présence s'est insinuée en ces lieux, mais... cet être se cache bien et, ses intentions, je ne les connais pas par contre. Faites alors preuve de sincérité, mentir ne vous mettrais pas dans une meilleure posture qu'actuellement."

Le vieux mage releva les yeux vers Naevia, comme ci il l'avertissait d'un grave danger. Toutefois, la sagesse de cet homme semblait montrer qu'il n'agirait pas de manière radicale à l'encontre du tandem.

---

Höl, de son côté, avait quitté la salle remplie de bibliothèque et avait senti et entendu Naevia et le mage. Tel un chat après sa proie, l'elfe sombre se faufila de pièces en pièces et de couloir en couloir. Le son et l'odeur du mage et de Naev' se faisaient plus présent dans les sens de Höl : Il était proche du but. Quoi qu'il en soit, l'elfe sauvage s'en était bien sortie pour l'instant. Höl fut forcé de constaté que, son petit tour vicieux, la laissant seule face au mage, ne l'avait pas tant déstabilisée. Mais il doutait que cette dernière ne fasse illusion très longtemps face à la vision et à la sagesse d'un mage, qui, de son point de vue, semblait être des plus puissant. Il se retrouva à un coin de mur lorsqu'il entendit clairement les deux voix. Il passa légèrement la tête dans le couloir, à peine une demi seconde pour être sur qu'ils étaient bien là. En effet, il ne s'était pas trompé. Il se glissa alors prudemment derrière eux, à quelques mètres derrières, rasant les murs pour ne pas être éclairé des chandelles ou autres torches.



A cet instant, les deux entrèrent alors dans une pièce. Parfait, il ne pourront pas aller tellement plus loin ainsi. Se glissant contre le mur jusqu'à la porte, il semblait entendre parfaitement ce que le mage disait, jusqu'à ce que, dans un bruit plutôt assourdissant, la porte ne se ferme par effet magique. Et tout à coup, plus un bruit. Probablement par la volonté du mage. Cela ne sentait pas bon, ni pour Naevia, ni pour Hölstarion. Ce dernier fronça les sourcils et attendit dans la pénombre, sur ses gardes : Il allait peut-être devoir se défendre et sortir Naevia de son traquenard. Affronter le mage est une option dont il se serait bien passé, mais il maudit également le fait qu'il l'aie sous estimé d'entrée. Höl se concentra et tenta de percevoir ce qu'il se disait dans la salle, mais la puissance du mage se voulait résistante, et la concentration de Höl peinait à le faire entendre le moindre soupir...

[Mortelune]

Naevia fixa Dohul en fronçant les sourcils à son tour. Ce vieux croulant était tel qu'elle l'avait craint, à savoir un satané mage perspicace et qui plus est qui allait se mêler de ce qui ne le regardait pas. Bien évidement, il était complètement hors de propos de lui tenir tête, et encore moins ici. Elle aurait déjà certainement du mal à en venir à bout en extérieur, mais affronter un sorcier, en plein cœur de la tour des mages de Clantor se serait révéler n'être que du pur suicide. Surtout que le petit père avait déclarer être Archimage... comme si cela ne suffisait pas. Autant dire qu'il avait, techniquement, les compétences requise pour la pulvériser en claquant des doigts tout en buvant son tisane.


Elle maudit en cet instant et une fois de plus le nom d'Höl ainsi que sa descendance sur sept génération et se jura de lui dire sa façon de penser si jamais elle devait se sortir vivante de la situation dans laquelle ce bougre d'âne bâté l'avait fourrée. Elle savait, au bruit que le loquet de la porte avait fait en se fermant, que le vioque avait verrouillé la seule issue donnant sur cette pièce. Il avait probablement déclenché un sort de discrétion ou assimilé, afin d'éviter que tout son ne puisse s'échapper de ce lieu. Cela n'aiderait pas, si toutefois ce fichu elfe sombre s’était inquiété de retrouver sa trace, ce qui n’était pas gagné.


Elle prit place silencieusement dans le fauteuil que lui avait proposé Dohul. Elle croisa les jambes ainsi que les bras et tentait de se donner l'air le plus détendu possible. Son visage, bien que crispé esquissait malgré tout un sourire, du bout des lèvres. D'un ton qui se voulait le plus neutre possible elle répliqua alors :

-"Hé bien, Messire Dohul, que de précautions ! Je ne pense pas en effet, menacer qui que ce soit ici !Je... ahem... - Naevia soupira, comme résignée - Bien, inutile de perdre plus de temps je crois"

La supercherie cessa dans l'instant et la Naevia douce et feutrée céda place à celle qu'elle avait toujours été, directe et sans rond de jambe. Son ton, jusqu'ici doux et respectueux se fit rapidement plus sec et dur. Son regard de braise, fixa celui de l'archimage, sans ciller.

-"Ecoutez, je me nomme Naevia Admar Sol'Andïl - dit-elle en sifflant son nom en Sylvarien - et si je suis ici, c'est parce que je piste actuellement une vermine qui pourrait bien être passée par vos murs, en quête d'un objet, d'une arme ou que sais-je d'autre...  Il se nomme Shirius Neorta, mais, bien évidement, se sera présenté sous une autre identité s'il n'a pas usé de furtivité pour s'inviter ici. Je n'ai, comme vous le souligniez, aucune intention de nuire à qui que ce soit ici. Je n'ai rien contre les mages... du moins, rien de plus que n'importe qu'elle autre entité qui ne soit pas alliée aux Graines de Sylvareth. Je ne cherche donc pas querelle, mais simplement à remonter la piste qui me mènerait jusqu'à ma cible. L'autre individu que vous avez détecté est un elfe sombre qui a, grosso modo, les mêmes intentions que moi.. Voila, vous savez tout à présent".

Les mains jointes face à son visage, Naev' attendait patiemment la réaction du mage, en le fixant dans les yeux.

[Höl]

"Mmmmh..."

Le vieux mage passa sa main dans sa barbe, quelque peu perplexe. Ses yeux ne trahissaient aucune inquiétude et laissaient entrevoir sa capacité à ne pas s'alarmer. Après son soupir inquiet, ainsi qu'une longue pause, il se redressa de sa chaise et inspira, reprenant ensuite la parole :

"Vous savez qu'il est interdit pour les civils ou n'importe qui de s'introduire dans la tour des mages, mmh ? Écoutez, je suis ici depuis une journée seulement, alors, je ne puis certifier qu'un mauvais mage soit entré il y a peu de temps dans cette tour. Tout ce que je sais, c'est que j'ai ressentit une inquiétante trace d'une sombre présence. Il est en effet possible que votre cible soit passée par ici."

Dohul n'avait aucune hostilité ni animosité dans sa voix. Il s'était même retourné pour aller chercher un livre dans la haute bibliothèque derrière lui. Sa confiance envers Naevia devait venir d'un don de clairvoyance : Il ne sentait pas le mal dans ses intentions à propos de la tour des mages. Dohul sortit un livre de la bibliothèque et l'envoya par magie se poser face à Naevia. Sur sa couverture en cuir verdoyant, des inscriptions dans un langage inconnu étaient gravées en or. L'Archimage reprit la parole :

"Je pense que, si un esprit mal avisé cherchait un artefact en ces lieux, ce livre pourrait probablement être la cible de son choix et..."

Dans le même instant, Höl parvenait de son côté à faire en sorte que la porte s'ouvre, rapidement rabattue sur la paroi en pierre de l'encadrure de la porte. L'elfe sombre sortit des ténèbres, toujours avec son habituel air renfrogné. Il n'avait pas d'armes en mains, mais semblait prêt à combattre. L'elfe sombre inspecta la scène avec curiosité, tandis que le mage et Naevia étaient figés, comme pris sur le vif. Visiblement, elle ne semblait pas avoir de soucis majeurs, alors Höl déserra les poings.

L'Archimage interpella alors le nouvel arrivant :

" Alors c'est vous ? La seconde présence ? L'ami de cette elfe ici présente ?
- Nous ne sommes pas amis
- Cela m'aurait étonné qu'il n'y ait plus de querelles raciales entre deux races elfiques.
- Elles ne viennent pas nécessairement de ma part."

Après ce bref échange, le mage fit fermer la porte derrière Höl, qui, par réflexe, se retourna, dégainant ses dagues, avant de se rendre compte du sortilège. Le mage ne put s'empêcher de ricaner joyeusement en voyant la scène. Il reprit avant que Höl ne puisse poser une question :


"Comme je l'expliquait à vote compagne de route, il est probable que votre cible soit passée par ici, mais si il y est passé, il n'a pas réussi à trouver d'artefacts conséquent. Les mages auraient été en état d'alerte et je n'aurait moi même pas put entrer ici aujourd'hui. Je ne puis vous aider plus, hormis en vous prodiguant le conseil de ne pas recommencer une telle intrusion, suis-je clair ?"

Plutôt vexé d'avoir été repéré, Höl jaugea le mage un certain temps avant de répondre d'un timide hochement de tête.

[Mortelune]

Naev' jeta un regard noir et haineux à Höl lorsqu'il fit irruption dans la pièce. Si le mage n'avait pas été à proximité elle l'aurait probablement frappé, voire pire, en aurait peut-être attenté à sa vie.


Elle se retint de commenter les échanges entre les deux hommes aux sujets des conflits elfiques. Elle n'avait ni l'envie ni la patience de leur expliquer son point de vue sur le sujet, d'autant qu'elle était déjà passablement irritée.


Elle écouta ensuite, attentive, les quelques conclusions du vieillard qui finalement, ne leur apprenaient pas grand chose d'utile. Ils n'avaient aucune certitude que Shirius soit bien venu dans la tour des mages.

-"Vous alliez me parler d'un livre, qui aurait pu être ciblé par Shirius, avant que nous soyons importunés par le Sombre Elfe que voici... Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur sa nature avant que nous prenions congés de votre... hospitalité, si je puis m'exprimer ainsi ?".

Naev' bien décidée à ne pas quitter les lieux sans cette information, croisa les bras et pencha légèrement la tête sur le coté, avant de se recoiffer d'un geste de la main tout en attendant la réponse du magicien.

[Höl]

"Je ne peux vous aiguiller plus sur ce dernier."

D'un geste, Dohul fit voler le livre à sa place dans la bibliothèque, où il reprit une couleur plus banale, sortilège d'illusion afin de le rendre moins évident peut-être ? Tout cela révelait d'une étrange négligeance, cependant, si Shirius ne l'avait pas décelé, il y avait probablement quelque chose de plus puissant à l’œuvre. Höl, plongé dans ses pensées, et plutôt frustré de ne pas en savoir plus sur Shirius, il leva l'index vers l'Archimage comme prit d'une éclair de lucidité :

"Attendez, archimage ! J'ai de bonnes raisons de penser qu'il a été aidé et que quelqu'un lui a permit d'entrer dans la tour. Peut-être saurez vous déceler de qui il s'agit ?"

Dohul observa alors l'elfe sombre de manière plutôt curieuse, les yeux plissées, et la mains droite venant doucement gratter son menton. Il hocha la tête timidement de manière positive avant de hocher plus vivement. Il reprit la parole :

"Il y a bien quelques mages, déjà accusés d'avoir usé de magie noire et accusés de meurtre, de nécromancie, de démonologie ou d'autres magies sombres. S'allier avec un sorcier de la sorte serait des plus plausible de leur part."

L'archimage se saisit alors d'une plume, d'un papier, mais n'usa pas d'un encrier avant de marquer sur le parchemin. Il sembla concentré sur son écrit jusqu'au bout, avant de relever les yeux vers Naevia, puis vers Höl, les fixant un instant chacun. Il envoya ensuite le mot à Höl qui l’attrapa naturellement, peu impressionné par les tours de magies. Les yeux de l’elfe se dirigèrent vers le papier avant de revenir au mage, bloquant un instant avant que l'elfe ne prenne la parole de sa voix monocorde :

"C'est très astucieux de votre part d'avoir écrit avec de l'essence magique, seulement Naevia ici présente ne pourra peut être pas le lire. Mon ascendance sorcière m'a doté d'yeux capables de le lire, mais pas ma compagne de voyage, du moins, je ne pense pas.
-Je compte sur vous pour ne pas garder ces informations jalousement dans ce cas, mmh ? Höl porta alors un regard long et discret à Naevia, puis retourna au mage.
-Bien entendu. Je vous remercie de votre sollicitude, nous partons sur le champ, et encore navré pour le dérangement."


Après une courte révérence, Höl disparu à nouveau dans les ténèbres, s'éclipsant du bureau. Le mage désigna à Naevia la sortie de sa main, accompagné d'un grand sourire bienveillant.

"Puissiez vous retrouver cet être que vous recherchez tant."

L'archimage incanta alors un sort de furtivité sur Naevia, afin qu'elle ne se fasse pas repérer, avant de repartir à sa lecture. D'un pas énergique et plutôt colérique, Höl se dirigea jusqu'à la sortie, évitant les chandelles mouvantes et autres bruits humains. Il avait tôt fait de ranger son parchemin sur lui et ses yeux semblait encore plus inexpressifs qu'à l'accoutumée. Enfin, l'elfe sombre parvint à sortir de la tour et se posta non loin, incognito, attendant que Naevia ne se sorte du complexe également.

[Mortelune]

Naevia répondit par un hochement de tête reconnaissant à la remarque pleine de sollicitude du vieux mage. Elle emprunta alors à son tour le chemin qui la mènerait vers la sortie du bâtiment. Son escapade fut grandement facilitée par le sortilège de furtivité que lui avait administré l'érudit.


Toujours remontée contre Höl elle décida de profiter de son état indétectable pour lui faire payer le tour qu'il lui avait joué un peu plus tôt, en la laissant seule face à l'archimage. Une fois sortie de la tour, elle repéra rapidement l'elfe sombre. Il n'avait pas sa tête des bons jours, visiblement déçu de ne pas avoir pu récupérer plus d'indices concernant Shirius.


A pas feutrés et toujours magiquement furtive, Naev' se rapprocha silencieusement de sa cible, sortant, dans le même temps, le manche de sa lance courte. Elle se faufila avec agilité dans le dos d'Höl et, habilement glissa la lame de son arme juste sous la carotide de son compagnon de voyage et d'infortune avant de s'adresser à lui, chuchotant au creux de son oreille dans son maintenant habituel commun aux accents sylvaniens.

-"Ne t'avise plus jamais de m'exposer ainsi. Je ne suis pas ton apprentie, encore moins ta marionnette. La prochaine fois... oh non, en fait il n'y aura pas de prochaine fois."

La lame menaçante s’éloigna ensuite de la gorge du sombre elfe avant de disparaître dans les ombres, derrière lui. Elle décida ensuite de se dévoiler à lui, à la lueur d'un éclairage public situé non loin et qui mit automatiquement fin au sortilège. Elle s'adressa alors à nouveau sèchement à Höl. 


-"Maintenant, je veux que tu me dises ce que le vieux schnok à écrit sur son bout de papier et ce qui te fait croire que Shirius est véritablement passé par là."

[Höl]

La fraîcheur de la brise lui semblait anormale, quelque chose de magique se tramait non loin de lui, et le métal froid qui vint se poser sur son cou ne fit que confirmer son appréhension. La voix de l'elfe sauvage le fit soudainement sourire. Cette dernière étai plutôt remontée, et il comprenait. Après tout, il l'avais délibérément laissée se débrouiller avec le mage histoire de jouer avec ses nerfs, et probablement, histoire de la rendre un peu moins sûre d'elle. Il répondit alors de sa voix grave et basse :

"Je suis navré, c'est ainsi qu'on apprend les ficelles du métier."

Le métal quitta la peau de son cou et Höl respira à nouveau tranquillement, reprenant des gestes normaux. Il cherchait ensuite Naevia des yeux, et ne la découvrit que lorsque le sortilège s’effaça. Il reconnu que le mage était un homme bon : Livrée à elle même dans une tour où elle n'est pas la bienvenue, lui donner l'occasion d'en sortir sans encombre était des plus nobles. Ainsi dévoilée à ses yeux, Naevia reprit la parole sèchement. Les informations sur le dit papier, voulait-elle. Alors Höl se permit de répondre :

"J'attendrais que tu sois plus... Coopérative disons. J'aime pas vraiment qu'on me parle de travers. Ça me froisse, dit-il d'un ton peu convaincant, et un elfe sombre qui se froisse, ça... C'est pas joli joli. Mais t'es trop maline pour le froisser, l'elfe sombre, mmh ?"

Le regard de Höl fût alors rempli d'une certaine assurance, probablement en guise d'avertissement. Peut-être en avait-il marre de la condescendance de l'elfe sauvage avec qui il partageait sa quête depuis quelques heures déjà. Ingrate, mal aimable et instable, voilà un comportement qui n'apportera aucun bénéfice, se dit-il. Il continua de fixer silencieusement et sans un mouvement Naevia, avant de sortir le parchemin en question et de le déplier. Il le retourna afin de le faire lire à Naevia tout ne posant la question :

"Peutx-tu lire l'essence magique ?"

[Mortelune]

Non mais quel toupet !!! Lui apprendre les ficelles du métier ! Mais pour qui se prenait-il ? Si Naev' avait toléré sa compagnie jusqu'à lors, le ton et la posture que prenait Höl à l'instant la mettaient hors d'elle. Et bien évidement, elle ne sa cacha pas de le lui faire savoir après qu'elle l'eut écouté jusqu'au bout. Remontée comme une pendule, elle prit une grande inspiration pour contenir sa colère et tenter de rester la plus posée possible. Son visage malgré tout, peinait à cacher les quelques signes de nervosité qui pouvaient la trahir. Ses tempes battaient au rythme de ses pulsations cardiaques, ses sourcils verts sombres étaient incurvés de telle façon qu'ils donnaient à son regard un air coléreux et vindicatif, enfin ses lèvres demeuraient irrémédiablement pincées alors que la Graine de Sylvareth s'adressait à Höl.

-"Il ne me semble pas t'avoir jamais demandé de m'apprendre quoi que ce soit. Les ficelles de ton métier de rat fouineur, tu peux te les garder. Chacun ses spécialités. Quand à ma coopération, le fait que tu sois toujours en vie ne suffit-il pas à tes yeux ? Tu t'imaginais quoi, au juste ? A quoi t'attends-tu venant de moi ? Que j’écrive une ode à tes mérites de grand maître de la furtivité à chaque fois que tu déniches un doigt coupé dans une ruelle ? Que je me jette dans tes bras à chaque fausse piste suivie et que je te couvre de baisers ? T'es frustré ou quoi ? C'est le fameux complexe d'infériorité de l'elfe sombre que tu as tant de mal à contenir qui resurgit maintenant c'est ça ?"

Elle se rapprocha de lui, la poitrine bombée et l'air décidé et tapota de son indexe sur le torse du rôdeur. 

-"Je peux rien à ton problème moi. Et d'une façon générale, nous autres, Graines, ne devons pas être tenus pour responsables des défauts et vices de ton peuple. Il faut que vous autres appreniez à vivre dans l'ombre de notre lumière. Ne prends pas ça pour de l'orgueil ou de la vantardise. Mais quand vous aurez enfin compris que nous vous sommes supérieurs et quand vous l'accepterez, chacun y gagnera. Nous, nous aurons enfin la paix, et vous, ne perdrez plus votre temps à essayer de nous impressionner vainement, comme tu viens de le faire."


Naev' prit le temps de faire le point sur ce qu'elle venait de dire. Elle avait toujours cette fâcheuse tendance à parler d'abord et réfléchir après, sans pour autant que cet état de fait ne la pousse à se remettre en question par la suite. Elle admettrai volontiers, plus tard, y être allé un peu fort avec Höl. Mais ce dernier avait eu l'audace de la tester et en plus, de la mettre en situation de danger sans qu'elle ne puisse prendre de dispositions préalables et les Dieux savaient qu'elle détestait l'improvisation.


Elle tenta de se radoucir quelque peu en s’asseyant sur un banc non loin.

-"Mais c'est vrai enfin, comme c'est agaçant de devoir gérer ton ego ! Et quand je pense que cela aurait pu nuire au déroulement de notre mission, j'ai juste envie de.... Grrrrrr.... de t'arracher les yeux et de les manger en salade !!!!!"

Le banc n'eut semble-t-il pas l'effet apaisant escompté, du coup elle se releva d'un bon.

-"L'essence magique... c'est quoi ce charabia ? Si c'est encore un mot pompeux qui désigne simplement un sort d'invisibilité masquant des écrits alors, oui, je sais lire l'essence magique. Si c'est autre chose, hé bien, comme tu sembles particulièrement volontaire lorsqu’il s'agit de m'enseigner des choses, je pense que tu te feras une joie de m'apprendre en quoi ça consiste et comment on le lit" 

Naevia conclut alors sa tirade en adressant un large sourire ironique à son compagnon de route.

[Höl]

Höl soupira dès que Naevia ouvrit la bouche pour faire sortir ses mots empreints de colère et de suffisance. Il attendit que cette dernière eût terminé sa première tirade pour répondre calmement :

"Si je veux être franc avec toi, l'enquête, depuis le début, c'est moi, qui l'ai fait avancer. Tu n'as pas été fichue d’émettre une seule suggestion sur sa destination ou tu n'as même pas essayer de chercher quelques indices de plus. Alors je ne demande pas que tu viennes m’idolâtrer ou même me tomber dans les bras, je demande juste ta coopération. Parce que pour l'instant, je te vois rouspéter, mais je te vois très peu m'aider. Je n'ai pas besoin de ton aide pour rester en vie, jusqu'ici, je m'en suis très bien sorti sans aide. Alors si tu ne veux pas m'aider, soit, je trouverais Shirius seul, c'est ça que tu veux ?"

Il soupira à nouveau lorsqu'elle reprit la parole. Par Kalemnor, elle avait une telle idée d'elle même que la raisonner serait une perte de temps, pensa t-il. Il jeta un regard à Naevia, blasé, attendant que cette dernière ne finisse ses tirades. Elle était encore plus vexée que d'habitude et cela se voyait. Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle se mit à parler de son ego à lui alors qu'elle venait clairement d'étaler le sien ainsi que celui de sa race. Il se permit même de rire lorsqu'elle lui décrivit le châtiment qu'il méritait. Elle le questionna alors sur l'essence magique : Enfin, on en revient à quelque chose de pertinent. Il prit alors le temps de lui expliquer calmement en sortant le parchemin, le montrant à ses yeux.

"L'essence magique est une substance que certains mages utilisent afin d'enchanter un objet, de faire une potion ou parfois pour lancer des sorts. Mais ici, elle est utilisée pour écrire un message que seuls des yeux aguerris peuvent lire. Comme je suis le descendant de Therios Dytania, sorcier du Roi Alritha, je possède les yeux lumineux -"Asirtis" dans ma langue- qui témoigne d'une présence magique et d'une affinité toute particulière avec les éléments et la magie en général. Ces yeux me permettent donc de lire l'essence magique une fois appliquée sur un objet. Alors si un mage écrit avec de l'essence magique sur un parchemin, je peux la lire grâce à mes yeux. Mais je ne suis pas une jolie Graine de Sylvareth, je ne connais donc pas vos capacités si divines, alors, je ne sais pas si vous êtes capable de lire l'essence magique de base."

L'elfe sombre sourit en concluant ironiquement son explication. Il tendit toujours le parchemin devant le nez de Naevia afin qu'elle lise si jamais elle en fût capable.

[Mortelune]

-"Le fait que je ne vois aucune écriture sur ce fichu papier répond-t-il à ta question ?" demanda-t-elle visiblement aigrie et vexée d'être prise en flagrant délit d'infériorité manifeste vis à vis d'Höl.

Elle soupira une nouvelle fois, levant les yeux au ciel, comme pour implorer un meilleur traitement. Elle resta silencieuse un moment, fixant Höl et ses yeux, essayant de savoir ce qu'ils pouvaient avoir de plus que les siens. Elle se savait être une excellente invocatrice, dans le sens ou elle maniait avec une grande habilité les sortilèges qui font appels aux énergies magiques de la Nature. Cependant elle savait aussi que son talent n'était pas inné, au contraire de certaines Graines qui étaient dotées de compétences et d'affinités particulières avec les Esprits dès leur plus jeune âge. Naev', pour sortir du lot, ne devait son succès qu'à son seul travail et aux exercices. C’était une laborieuse. Aussi, à ce titre, elle jalousait secrètement ceux qui, du fait de leur naissance sous une étoile particulière, ou du fait de l'héritage d'aptitudes familiales, disposaient d'un potentiel supérieur au sien, souvent inexploité.

De ce fait, elle détestait encore plus Höl à présent, alors que ce dernier la prenait une fois de plus à défaut. La mine encore plus fermée que précédemment elle rétorqua alors.

-"Hé bien, daigneras-tu me le lire enfin ce maudit parchemin ?"

La colère mêlée à la vexation rendait la jeune elfe encore plus teigneuse et insupportable que d'habitude. Il faut dire que l’énergumène s’était, malgré son jeune age, déjà forgée une sacrée réputation d'emmerdeuse au sein d'une communauté elfique pourtant habituée à voir en son sein des personnages haut en couleur et peu portés sur l'humour. Mais il était de notoriété publique en Puritas qu'il valait mieux éviter toute interaction avec Naevia Admar Sol'Andïl si l'on tenait à son intégrité physique et surtout mentale tant elle était naturellement imbuvable. A vrai dire, si elle n'avait pas été si talentueuse, il y a longtemps qu'elle aurait été mise au placard tant son caractère pouvait rendre fou ses interlocuteurs et ses troupes. 

Höl pouvait à présent confirmer ces impressions.

Alors qu'elle brûlait d'impatience de se voir révéler les informations couchées sur la fine feuille de parchemin détenue par l'Elfe Sombre, Naev' s'agitait. Ne tenant plus en place, elle recula machinalement vers le banc sur lequel elle s’était installée plus tôt. Elle ne goûtait plus à la fâcheuse tendance qu'avait Höl de la fixer sans répondre, comme s'il la sondait, faisait durer son supplice par le silence.

Dans son mouvement de recul non avisé, elle heurta quelque chose ou plutôt quelqu'un qui évoluait dans son dos. Le premier réflexe de la Graine fut évidement de s'emporter à l'encontre de ce surprenant obstacle, sans même prendre soin au préalable de s'inquiéter de sa condition.

-"Mais non d'un pin foudroyé, vous pouvez pas prendre vos distances, abruti !!!" chanta-t-elle avec son accent exotique avant de poursuivre en Sylvanien, arrosant son interlocuteur d'insultes incompréhensibles.

Interlocuteur qui n’était autre qu'un garde de la cité rattaché à une patrouille de deux autres hommes en armes. Visiblement peu intimidé par l'accueil réservé par l'Elfe, "l'obstacle" s'adressa à son tour au couple d'Elfes Sombre et Sauvage :

-"Pour commencer vous aller la fermer, c'est moi qui cause là. On nous a signalé du remue ménage dans la zone. C'est un quartier tranquille ici. Et j'entends bien qu'il le reste. Déclinez vos noms, conditions et motivations... allez plus vite que ça"

[Höl]

L'Elfe Sombre avait eût ce qu'il voulait : De la coopération, mais surtout, la capitulation de l'elfe sauvage. Un sourire malicieux et timide s'afficha sur son visage terne et pâle, cela le rendait plus amical. Il avait remis son capuchon lorsqu'il vit une patrouille passer non loin, à un coin de rue. Les humains ne sont pas très amicaux avec les elfes sombres. Lorsqu'ils ne devinaient pas leur race, il les prenaient pour des vampires, des maudits, tout ce que leur imagination leur laissait croire. Un homme encapuchonné, il y en avait des centaines en ville passé la nuit, il ferait probablement moins tâche dans le décor. Un homme louche valait souvent mieux qu'une bête de foire. Le temps qu'il réalise tout ceci, Hôl ne glissa que quelques regards furtifs, et ses gestes semblaient machinaux. Il en revint à son histoire de parchemin. L'elfe sombre ne répondit que d'un hochement de tête bref et retourna le parchemin vers lui et commença à lire. Il releva les yeux quelques instants après vers Naevia, restant muet quelques instants. Il prit ensuite la parole d'un ton calme :

"Il s'agit d'une liste de suspects qui auraient pût entrer en contact avec Shirius. Ils sont tous accusé de nécromancie, démonologie, rites sacrificiels, invocations des Ombres, possessions, meurtres et même accusés... De messes noires où de nombreuses victimes sont massacrées en l'honneur d'un culte interdit."

Höl marqua une nouvelle pause et prit son inspiration avant de poursuivre, penchant cette fois-ci les yeux sur le papier. Mais quelque chose vint perturber son intention, s'arrêtant net. Quelques secondes après, il entendit la complainte de Naevia, relevant doucement les yeux. Elle avait été heurtée par un garde, et ce dernier ne semblait pas très jouasse ni même très conciliant. La belle veine, il était accompagné par deux autres subalternes armés jusqu'aux dents. Höl n'était pas encore fiché ici, il valait probablement mieux que cela en reste ainsi. Eviter la casse et canaliser la rage de Naevia : Deux objectifs, à présent dur à atteindre. Le garde n'avait pas vraiment apprécié que l'elfe sauvage s'insurge de la sorte, et il semblait avoir pris la mouche plutôt facilement. Höl se permit alors de prendre la parole de son habituelle voix peu enthousiaste, baissant la tête afin que son visage ne soit presque plus visible :

"Je suis navré messieurs, mon amie ici présente est plutôt caractérielle et, sa voix s'élève un peu vite, mais elle n'a pas du tout l'intention de causer du trouble. Pour ma part, je m'appelle Téimis Seldar, marchand de passage et aventurier à mes heures perdues. Quant à mes motivations, et bien, je pense que... Mon métier est ma principale motivation ici."

Höl inclina la tête sur le côté en concluant sa phrase, se permettant même de sourire poliment. Il avait déjà appréhender les retombée de ce qu'il venait de dire. La colère de Naevia à propos de sa façon de parler d'elle, et sa capacité plutôt douteuse à sauver les apparences. Il espérait que son petit numéro aie fonctionné avec les gardes, misant sur sa politesse et sa coopération, mais, ce en quoi il n'avait aucun espoir, ce fût bien la façon dont Naevia parviendrait à se montrer coopérative à son tour. Höl pinça ses lèvres entres elles, prêt à être réactif. Chaque seconde ralentissait, il n'attendait plus que d'entendre la réponse de Naevia pour réagir.

[Mortelune]

Alors que Naev' prenait à peine connaissance de l'identité des trois personnes qui se trouvaient face à elle, plus prompt à réagir, Höl tentait de calmer les esprits déjà bien échauffés, que ce soit celui de la jeune elfe, que ceux des trois gardes armés. Ces derniers et principalement celui qui semblait être le plus haut gradé, s'étaient évidement sentis provoqués voire insultés par la réaction cinglante de la Graine.

En cet instant, comme Höl pouvait s'y attendre, la rage prenait lentement possession de l'Elfe Sauvage. Une rage qui s'insinuait dans chaque membre de son corps, jusqu'à leurs extrémités. Ses poings s'étaient d'abord serrés en même temps que ses dents et sa mâchoire, dont on voyait les muscles temporaux se tendre vigoureusement. Comme à chaque fois que Naev' entrait dans ce genre de transe incontrôlable, ses sourcils froncèrent et assombrirent son regard qui s'illumina d'une lueur sadique.

Malgré tout elle gardait en cet instant suffisamment de maîtrise sur elle même pour éviter que la situation ne lui échappe complètement. Mais elle ne pourrait pas faire illusion très longtemps. Elle tenta alors de s'inscrire dans le numéro que venait d'improviser son compère.

- "Je... me nomme... Imril Foëss Esclandor. - dit-elle d'une voix assurée et reprenant le nom d'emprunt qu'elle avait étrenné face à l'archimage - et je suis..."

Peu habituée à l'improvisation, elle chercha, durant une seconde qui lui sembla durer des heures, une occupation qui légitimerai sa présence à cet endroit précis

-".... antiquaire." voilà, c’était lancé, advienne que pourra. Elle reprit rapidement par la suite, tentant d'argumenter son propos.

-"Vous me voyez navrée d'avoir provoqué l'esclandre précédent, mais il se trouve que je négocie actuellement l'achat d'un parchemin rare avec l'énergumène ci-présent." fit-elle en désignant du doigt Höl avant de poursuivre son explication

-" La prétendue nature magique de cet objet fait que nous avons souhaité négocier son prix à l'abris des regards indiscrets. Malheureusement, il se trouve que j'ai, au final, à faire à un escroc qui tente de m'arnaquer. Il se trouve que le parchemin présenté est un faux et qu'il n'a en fait aucune valeur marchande. Je lui faisais donc savoir ma colère, voilà tout. Pas de quoi fouetter un Gnoll."

Le gradé de la patrouille, la bouche en biais, écoutait les déclarations de Naevia en affichant une grimace peu avenante, la mine renfrognée. Visiblement il ne semblait pas vraiment convaincu par ce qu'il venait d'entendre, mais n'apparaissait pas motivé pour autant à faire durer l'incident. La patrouille avait déjà été longue et la nuit était loin d'être terminée. Alors qu'il s’apprêtait à leur intimer l'ordre de déguerpir, l'un des subordonnés, qui affichait une mine encore plus patibulaire que son chef, s'adressa alors à son supérieur.

-"C'est d'la connerie chef, c'est une petite pute de Sylvareth celle-ci, j'l'es reconnais moi les Elfes Sauvages avec leur tronches de tarés et leurs tignasses de toutes les couleurs. Ces enfoirés ne sortent jamais d'leur saloperie d'archipel de sauvages sans une idée derrière la tête pour nous emmerder. Elle trame un truc c'est sûr. Et l'autre là, avec sa capuche, il est louche aussi. Montre nous ta sale gueule toi !" dit-il en aboyant presque à l'attention de l'Elfe Sombre et en déployant une haleine visiblement chargée d'alcool. 

Cette fois, c’était le point de non retour pour Naev'. Celui là allait payer chèrement le prix de son affront.

[Höl]

A la réplique du garde, Höl s'était approché de Naevia qu'il sentait bouillonner depuis le début de la conversation. Il posa sa main à la fin de la réplique injurieuse du garde sur l'épaule de l'elfe sauvage, tentant par là de lui faire comprendre qu'il valait mieux ne pas s'emporter. Il lui glissa un regard inquisiteur par dessous sa capuche, ses yeux de flammes toisaient les moindres grimaces de la graine de Sylvareth. Plutôt désespérée, la réponse de Höl semblait cependant toujours empreinte de professionnalisme, haussant la voix pour s'approprier la parole avant Naev' :

"Je craint que ma maladie... Celle qui ronge mon visage, m'empêche de vous révéler qui je suis. Ce sont des choses que personne ne veut voir. Cependant, je crois que cette demoiselle ne vous dise que la simple vérité. Nous ne nous manifesterons plus ici dorénavant.Veuillez accepter nos excuses et... "

Höl décrocha rapidement de sous sa cape sa bourse d'or, l'envoyant habilement au chef des gardes.

"... Cette compensation."

Corrompre un garde est toujours un peu risqué, mais en règle générale, les gardes humains ne crachent pas sur l'or. Höl avait eût recours à cette tactique parce que la situation le nécessitait. Naevia était un volcan au bord de l'éruption et les gardes n'avaient pas trop l'air de l'aimer. Pour couronner le tout, le garde le plus chargé de la patrouille était également le seul à savoir que Naevia était une elfe sauvage. L'elfe sombre ruminait intérieurement, il se savait en mauvaise situation. Il n'avait pas envie de se battre contre les gardes, mais il n'avait pas non plus envie de se ficher en fuyant. Il misait tout sur sa bourse et la fragile retenue de Naevia. Son regard vagabondait furtivement dans les recoins de la rue, analysant tous les objets présent et évidemment, une méthode sûre de fuir lorsque les choses s'envenimeront. L'elfe sombre avait laissé sa main, serrée sur l'épaule de Naevia, mais de manière souple, afin de ne pas l'irriter plus que ça. A vrai dire, Höl était presque persuadé que si la bataille venait à débuter, il prendrait le premier coup, et pas de la part d'un garde...

[Mortelune]

Le chef de patrouille intercepta la bourse de Höl qu'il soupesa l'instant d'après, provoquant un bruit de tintement métallique. Il afficha rapidement un sourire satisfait. Visiblement, le poids de la dite bourse était suffisamment conséquent pour lui permettre de fermer les yeux et de rependre son tour de garde. Seul le subordonné ne semblait pas convaincu par la manœuvre, d'autant qu'il se doutait que la majorité des gains serait conservée par le gradé. Il manifesta alors son mécontentement de façon ostensible.

-"Chef, ces types sont pas reglos. Faut pas s'laisser berner. Aller quoi merde, une nuit en cellule histoire de les garder à l’œil  !! Qu'est-ce que ça coûte ? Et ça leur fera les pieds à ces précieuses d'elfes ! Dormir sur de la paille qui pue la gerbe et la pisse... J'aimerai bien voir la gueule qui feront en s'allongeant la dessus et puis ggggrrrghh...." le dernier mot que tenta de prononcer le garde éméché resta inaudible dans la mesure ou une large et puissante branche en provenance d'un immense saule situé à quelques mètres d'eux venait de s'enrouler autour du cou du pauvre homme, lui brisant la nuque d'un coup sec. Le bruit des os rompus fut tel qu'il se propagea sans mal dans le silence nocturne.

Avant que le chef de patrouille ne comprenne ce qu'il se passait, la lame fine d'une lance courte vint, telle un éclair foudroyant se ficher dans sa gorge et en fit gicler un abondant jet de sang encore chaud. L'homme lâcha la lourde bourse d'or qu'il tenait alors en mains et s'effondra au sol, dans le même temps. A l'autre bout de la lance se tenait évidement Naevia, le regard on ne peut plus sombre et vindicatif, dont la main de Höl était encore posée sur son épaule.

Le troisième patrouilleur, encore indemne, semblait comme pétrifié face à la soudaineté de la mort de ses deux compère mais aussi constatant la folie meurtrière de l'elfe sauvage qui se tenait devant lui.

[Höl]

L'elfe sombre se mit à maudire intérieurement l'elfe sauvage. Non seulement elle n'avait pas commencé par lui, ce qui lui aurait probablement permis d'intervenir pour les autres, mais en plus, elle avait tué deux gardes en service et, qui plus est en patrouille. Elle avait agit avec une certaine rapidité, Höl ne s'attendait pas vraiment à tant de précipitation de sa part. Il prit un air colérique, les dents serrées, les sourcils froncés et tira sur l'épaule de Naevia aussi fort qu'il pouvait, pour l'éloigner du seul survivant. Il tourna ensuite son regard vers le dernier garde, effrayé comme une bête prise au piège. Tout n'était pas perdu, mais Höl sut que ce ne serait pas une mince affaire que de convaincre le garde de ne pas témoigner, surtout avec deux des siens morts. L'elfe sombre agit alors rapidement, fonçant sur la position du garde à toute vitesse, avant de sortir une dague et de la placer sous son cou, en ayant pris soin d'en placer une seconde sous son aisselle, à peine protégée d'une côte de maille.  Sa capuche était retombée en arrière dans la vélocité de son mouvement, et l'elfe sombre était complétement découvert. Il prit alors calmement la parole :

"Ne panique pas, reste bien calme. Ta vie n'est pas en danger, pas tant que tu ne tente rien à notre encontre."

Höl tourna furtivement son regard vers Naevia, l'air vraiment rancunier. Bon sang, cette elfe sauvage n'est vraisemblablement qu'un animal doué de parole et de magie. Il soupira et continua son petit discours, toujours calmement :

"Cette bavure n'aurait pas dut arriver, et... Tu comprendras assez facilement que nous ne voulons pas de problème avec la garde, et, que j'espère que tu feras en sorte de ne pas ébruiter l'histoire. Alors je te propose un petit scénario. Tu rentres à la caserne, tu expliques que les autres se sont fait attaqués par un mage ou un sorcier dont tu n'as pu identifié la race, et en échange, cette bourse d'or que j'ai donné plus tôt à feu ton supérieur, elle est à toi."

Dans les situations délicates, Höl savait comment rattraper la pente, mais dans cette situation, cela relevait du parcours du combattant. Il conclut alors en éloignant Zir et Zon du corps du garde, reculant de deux pas, avant de terminer son discours de manière sinistre :

"En revanche, si jamais j'apprends que je suis recherché, moi et ma compagne de route, par les autorités locales, tu peux être sûr que je te retrouverais. Et un châtiment bien pire que la mort t'attend. Est-ce clair ?"

Höl regardait l'humain, la tête penchée sur le côté tel un oiseau de proie. Il désigna de sa dague la bourse, donnant des petits coups dans le vide pour lui faire comprendre qu'il devait vite la ramasser. Les râles, cris et éclats de fers ont probablement ameuté une autre patrouille, et la situation n'était plus du tout à leur avantage. Alors que le garde récupérait son dût sur le cadavre de son ancien supérieur, Höl pivota sur lui même, se tournant face à Naevia, sa cape avait formé un immense voile lorsqu'il se tourna d'un coup. Le regarde de l'elfe sombre était empli de haine, de mécontentement, de colère et presque de vengeance. Il était absolument furieux que Naevia ait été aussi imprudente. Aussi, il s'approcha d'elle à grand pas et pris la parole en parlant bas, le temps que le garde ne disparaisse :

"Tu es complétement inconsciente ! A cause de toi, il va être très dur de se mouvoir ici en pleine nuit ! Quand les gardes vont trouver les corps, ils ne laisseront personne passer, surtout pas les elfes sombres ou les encapuchonnés ! On ne peut plus rester ici pour le moment, alors que l'enquête n'est même pas terminée ! Tu peux être fière de toi, stroïdan-ah ! "


La dernière insulte en sombre elfique qu'avait prononcé Höl était compréhensible de tous les elfes, même si ils n'en connaissaient pas la signification exacte, mais ce fut clairement une insulte envers la suffisance des elfes et leur imbécilité lorsqu'il s'agit de s'adapter. En clair, c'est une critique très péjorative envers leur mode de vie. Höl dépassa Naevia pour aller dans les rues qui se trouvaient derrière elle. Son allure se faisait rapide, énergique, et sa colère bouillonnait dans chacun de ses pas. L'elfe sombre tentait de garder son calme depuis le début, mais cette situation était un nouveau bâton dans les roues qu'il ne pouvait se permettre d'avoir pour avancer. Il ruminait et chercher en lui même un autre moyen de continuer l'enquête malgré tout.

[Mortelune]

Naevia était ravie. Elle avait rabattu le caquet, à sa façon, au garde qui s'était ouvertement montré insultant à son endroit. Un sourire satisfait égayait son visage crispé. Peu importe ce que pouvait bien penser Höl, on ne s'adressait pas à une figure renommée de Puritas de la sorte. La Graine fut par contre assez étonnée de la réaction de l'elfe sombre, qui s'emporta comme rarement. Lui d'ordinaire calme et tout en retenue, cette fois laissait libre cour à ses pulsions colériques et se risqua même à une insulte. Sans lui dire, Naev' comprenait évidement ses reproches. Elle venait, par ses actes, de compromettre l'avancement de l'enquête en rendant compliqués les déplacements discrets dans la ville. Malgré tout, elle n'éprouvait aucun regret alors qu'elle contemplait de ses yeux illuminés les gouttes de sang qui coulaient le long de la lame de sa lance.

Alors qu'Höl s'engouffra dans une ruelle, ne pouvant se permettre le luxe de rester sur place plus longtemps, Naevia lui emboîta le pas et se positionna à ses côtés, tout en continuant à marche d'un pas énergique.

-"Et alors quoi, j'aurais dû me laisser insulter publiquement c'est ça ? Et puis quoi, lui payer un coup à boire en plus ? Je ne sais pas trop ce qui cloche chez toi, mais chez nous, ce genre de comportement n'est pas toléré. De quel droit cet inférieur s'est il permit de s'adresser à moi ainsi ? Et toi, comment peux-tu cautionner pareil comportement ? Il s'est moqué de toi également ! Et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que lui filer ta bourse ? Non mais on marche sur la tête ! Tu n'as donc aucun amour propre, aucun honneur ?"

Les pans de sa cape, mus par la vitesse de sa marche, virevoltaient derrière la jeune elfe sauvage à mesure que les deux protagonistes progressaient dans le dédale de ruelles étroites qui constituaient ce quartier. Les deux elfes semblaient littéralement glisser sur les pavés irréguliers de la ville, tant leurs déplacements étaient fluides et silencieux, presque imperceptibles. Naevia resta un moment silencieuse, laissant ainsi le temps, volontairement ou non à son compère de redescendre un peu en pression. Lorsqu'elle décida qu'elle s'était tût suffisamment longtemps elle ajouta alors :

-"Si tu crains trop que l'on soit découverts à présent, vu que tu sembles disposer à dilapider ta fortune, il doit bien exister un endroit dans cette foutue cité ou l'on peut acheter des renseignements ? Une guilde de voleurs ou d'espions, en endroit ou des gens comme toi sont les bienvenus.... On pourrait louer leurs services pour glaner quelques infos sur Shirius ou, à défaut, sur les individus dont les noms sont couchés sur ton bout de parchemin ?"

Naevia, probablement de façon inconsciente, jeta cette idée en l'air, à l'attention de Höl, dans le but de lui faire prendre un peu de recul par rapport à la situation. De son point de vue, ça n’était pas si grave. Dans une ville comme Clantor, les assassinats devaient être monnaie courante, même ceux de miliciens . Dire que la culpabilité la rongeait serait certainement bien trop fort, mais, la Graine tentait malgré tout de rattraper son geste en proposant quelques alternatives pour reprendre l'enquête de façon efficace.

[Höl]

Dans sa marche soutenue, Höl extériorisait sa colère, pas après pas, il s'empêchait en réalité de cogner sur Naevia. Dans toute sa carrière d'assassin, il n'avait jamais subit un tel échec de son propre chef. Il lui était déjà arrivé cependant de se retrouver dans pareil situations, mais, il estimait qu'une fois était suffisante. Il maintint sa mâchoire serrée et ses sourcils froncés, ne croisant pas le regard de l'elfe sauvage, qui se mit alors à défendre son point de vue, comme d'habitude. Elle n'avait pas compris le rôle d'un assassin, d'un espion, et cela avait tendance à le rendre plutôt nerveux et peu sûr de la réussite de la mission. Il avait même l'impression de travailler avec un orc enragé. Höl souffla un bon coup par le nez et se tourna ensuite vers Naevia, arrêtant la marche, pour entamer ses reproches de manières vindicatives, d'une voix plutôt basse, mais agressive :

"Oui tu aurais dût le laisser t'insulter ! Oui tu aurais probablement dût lui offrir un verre ! Ce qui cloche chez moi ? Et bien je suis obsédé par ma mission. Je veux la mort de Shirius plus que tout au monde, seulement, tu es visiblement trop bête pour te rendre compte que chaque plan possède un engrenage ! Remarque, cela ne m'étonne pas, je suis sûr que tu ne sais pas ce qu'est un engrenage. Quant à son infériorité ? Et bien, je t'ai sentie encore plus inférieure que ces garde à prendre la mouche telle une fille de riche qui cherche à prouver que l'argent n'est pas sa seule valeur ! Ces hommes sont puérils, corrompus et stupides, mais il y ne a des milliers dans cette ville, et je crois qu'il te tuerons avant que tu n'aie fini de t'offusquer contre chacun d'eux. Tu pense que cette race est inférieure, pourtant tu n'as pas été si courageuse face à l'archimage, alors qu'il n'est qu'un humain. Ce comportement, je ne le cautionne pas, je m'en débarrasse, afin de pouvoir progresser dans cette enquête qui promet de durer des lunes et des lunes si on continue à ce rythme ! Quand tu fais une enquête, tu dois être discret et tu dois être prêt à avancer rapidement. En donnant ma bourse, j'ai acheté un silence, malheureusement, je crains fortement que ton intervention impulsive n'aie compromis celui de ce garde qui se rappellera probablement toute sa vie que sa patrouille a été décimée par une elfe névrosée qui ne sait pas se tenir en société ! Quant à mon amour propre et mon honneur, je le garde pour les personnes qui en ont encore."


Höl observa un moment Naevia après avoir déclamé sa petite tirade et semblait presque regretter ce qu'il venait de dire. Il reprit alors sa marche avec une allure toute aussi vive, mais un pas moins rageur. Naevia prit à nouveau la parole, mais l'orage était passé, et Höl répondit alors plus calmement :

"Les humains s'avèrent cupides lorsqu'ils se mettent en guilde de voleurs, de banquiers ou autres coopératives vénales. il y a peu de chance pour que je n'arrive à convaincre leur chef de me donner des informations. J'espère que ce parchemin nous donnera de bonnes informations."

Höl continua à marcher puis il s'arrêta, marquant une nouvelle pause avant de reprendre la parole :

"Je ne peux pas me permettre de laisser un tel charnier nous pister. Je n'ai repéré aucun témoin de la scène, mais nous avons probablement été aperçus. Une faction de ma confrérie se trouve non loin d'ici. Je vais devoir relayer l'info afin qu'ils ne... Débarrasse les petits obstacles qui pourraient survenir sur notre route. Je déteste avoir à utiliser ça car je met des vies en danger, alors la prochaine fois, j'aimerais que tu garde ta fureur derrière tes dents et surtout hors de tes muscles. Quand à ma confrérie, si tu veux savoir, elle peut nous aiguiller sans même que je n'aie besoin de payer. Si je ne me trompe pas, la faction Cramoisie de Clantor est très proche de nous. Prépare tes narines délicates, nous allons dans les souterrains."

L'elfe sombre se tourna à nouveau vers Naevia avant de se diriger vers une porte basse au bois craquelé. Il jeta quelques coup d’œil furtifs avant d'ouvrir cette dernière et de s'y engouffrer rapidement, tel un courant d'air.

[Mortelune]

Partagée entre le fait de râler une fois de plus et la fermer, Naev' pensa cette fois, que pour le bien de la mission, le mieux était exceptionnellement de prendre sur elle et de laisser la tension retomber.

Elle avait compris les réticences de Höl vis à vis des pistes et idées et le laissa choisir la voie dans laquelle il serait le plus confortable. Cependant, elle se ferait une joie de le lui rappeler la prochaine fois qu'il lui reprocherait d'être passive.

Elle se contenta simplement de répondre sur un ton neutre et sans animosité.

-" Fais comme bon te sembles. Je te suis. Je n'ai plus rien à dire de toute façon. Tes grands discours ne me concernent pas. Malgré les airs que tu te donnes, tu n'es pas si sur de toi. Une même action peut-être considérée comme héroïque ou sauvage - elle insista volontairement sur ce mot - selon le point de vue de l'observateur. Ne soit donc pas si prompt à juger négativement mes actes. Peut-être ais-je assuré la suite de notre mission en tuant ces deux balourds. Peut-être serions nous en prison en ce moment même si je n'avais pas agit ainsi. Et donc, toi, qu'aurais-tu fais avec tes grands principes derrières tes barreaux et dépossédé de tes biens ?"

La Graine de Sylvareth et son visage laissaient paraître une certaine forme de lassitude. Ses yeux étaient plutôt tristes et son nez plissé surplombaient une moue résignée.

Elle se faufila à son tour, à la suite de Höl par la petite porte de bois pourris. Déjà une odeur forte commençait à l'indisposer, mais elle se garda bien d'en faire mention à son compagnon de route. Ce qu'elle appréhendait le plus c’était de se retrouver au beau milieu d'un attroupement d'Elfes Sombres.

Un seul d'entre eux était déjà difficilement supportable pour la ravissante Elfe Sauvage.

[Höl]

"Je n'ai jamais dit que j'étais sûr de moi, j'agis comme j'ai appris à le faire. De plus, ces gardes nous auraient probablement fichu la paix. Tu as décidé de les tuer alors que le chef aurait probablement rappeler à l'ordre celui qui contestait encore. Et si il ne l'avait pas fait, nous aurions simplement fuit, ils n'auraient pu nous rattraper. En somme, tu n'as pas été héroïque, tu as fait preuve de zèle et tu as exprimé ta colère au mauvais moment. Que tu tabasse des poivrots qui te reluquent passe encore, mais je n'ai pas envie d'avoir la garde sur le dos - comme ci être un elfe sombre n'était pas un crime suffisant..."

L'elfe sombre s'engageait dans un couloir sombre et étroit, où des cris de rats et bruits de gouttes qui tombent répondait aux résonances de chacun de ses pas. Il suivit une piste dans le labyrinthe de couloir en se référant à quelques marques sur les murs que ses yeux parvenaient à voir normalement malgré les ténèbres. Il vérifia que Naevia suive bien sa trace, se retournant à chaque embranchement, éclairant l'obscurité par ses yeux de feu. La route n'était pas très longue, mais les passages étaient étroits, humides, jonchés de déchets et infestés de bestioles. le chemin qu'avait suivit Höl s'arrêtait dans une petite salle, celle ci pour une fois éclairée par deux torches. Face à l'elfe, se trouvait une lourde porte en métal sombre de facture sombre elfique, décorée d'ornements, représentant vraisemblablement une armée d'assassins elfes sombres triomphants de créatures sylvestres des plus sinistres, les Rouges-Bois. L'elfe sombre posa sa main sur le symbole central et le fit tourner d'un quart vers la gauche, avant de le lâcher et de se retourner vers Naevia. Il prit la parole d'un air plus cordial et plus moralisateur :

"Bien, tu vas entrer dans un des sanctuaire Cramoisi. Ces lieux regorgent d'elfes sombres qui me sont fidèles, mais également parfois d'humains, de minotaures rouges, de nains mais, en aucun cas d'elfes communs ou sauvages. Je compte donc sur toi pour retenir tes propos injurieux derrières tes jolies lèvres, car en plus d'être parmi les races que tu déteste, ils sont également des parias qui ont appris à se battre et à ne pas se laisser faire. J'imagine avec peine le visage et la réaction qu'ils auront en te voyant, cependant, ils nont rien à dire : Je suis leur maître. Ne fait pas de vagues, c'est tout ce que je te demande."

La porte s'exprima ensuite d'une voix tonitruante, presque démoniaque :

"Qui ose se présenter aux portes du sanctuaire ?"

Höl se retourna tranquillement, et répondit sans empressement :

"Hölstarion Dytania."

Sans plus de discussion, la porte se déverrouilla dans un bruit mécanique lourd et étouffé. Elle s'ouvrit ensuite pour offrir aux deux compagnons de route un nouveau chemin plongé dans l'obscurité. Höl prit la tête et s'engouffra d'un pas confiant dans les ténèbres. Une fois Naevia passée, la porte se referma. Encore un petit couloir sombre, puis un éclair lumineux. Höl avait ouvert une double porte où la lumière des torches éclairaient alors le chemin du binôme illicite. L'héritier Dytania s’avança alors dans la salle où tout un contingent d'elfes sombres étaient disséminés ça et là. La plupart semblaient moins avenant que Höl de visage, mais ils partageaient son teint blafard ainsi que son air grave. Certains portaient les cheveux longs comme lui, voire plus, et certains autres se distinguaient par un crâne rasé surmonté d'une iroquoise, ou orné d'une longue tresse à l'arrière du crâne. On pouvait voir sur leur corps à moitié nu des cicatrices témoignant de nombreux combats. Tous semblaient rudes, mais leur regard envers Höl était empreint d'un respect et d'une dévotion qui semblait sans faille. L'un d'entre eux, un elfe sombre au crâne rasé, tatoué au visage de symboles elfe sombre et aux yeux de flammes semblables à ceux de Höl, se distinguant des autres par une tenue noble de couleur rouge très foncée, vint voir l'elfe sombre et s'inclina brièvement devant lui avant de prendre la parole :

"Bar'isha tsal, Denihir. Voka illusirna Sylvareti oli ni zebara.
-Bar'isha tsal, mon ami. Oui la sylvareth est ici notre invitée et elle doit donc être considérée en tant que telle, Kishran. De plus, elle ne comprend pas le sombre elfique, alors nous discuterons en langue commune."

Le dit Kishran jeta alors un œil à l'elfe sauvage, méfiant, mais coopératif. Il acquiesça et repris la parole, joignant les mains pour donner de la force à ses propos :



"Soit, comme tu le voudras, Maître. Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Aurais-tu besoin de nos services ?

- En effet, de deux sortes. Il va falloir me réparer une... Höl se tourna vers Naevia un court instant et reprit. Une bavure, oui. Deux gardes sont morts, et l'un d'entre eux est témoin. Je me suis assuré son silence en le payant, mais il est probable que cela ne soit pas suffisant. Je vous en dirait un peu plus après, j'ai également besoin de savoir ce que les Oreilles auraient pu entendre sur...

- Sur Shirius ?
- Mmh, oui, ou plutôt, un endroit où il aurait pu se réfugier non loin, ou bien le nom d'une personne qui aurait pu l'aider."



L'elfe sombre se gratta le menton, réfléchissant intensément, puis il soupira et répondit :



"En réalité, nous n'avons rien, mais, je pense que Shirius à fait en sorte que la Confrérie Cramoisie ne soit pas au courant de ses agissement. Certains de nos assassins ne sont pas revenus de mission, mais, je dois te parler en privé, Maître, c'est très important.
- Bien, je suppose que Naevia ici présente n'est pas apte à entendre ce que tu as à me dire. Naevia, tu attendras ici. Personne ne te fera de mal, si tu fais en sorte que personne ne t'en fasse."

Höl regarda Naevia, tous les assassins présent dans la salle, puis Kishran, avant de le suivre dans une pièce reculée.

Autour de Naevia, les assassins ne semblaient pas vraiment amicaux. Les 3/4 étaient des elfes sombres, le reste étaient des nains et des humains, qui, eux, semblaient totalement neutres à son égard. Les elfes sombres se mirent à discuter entre eux dans leur langue natale, ne prêtant plus attention à l'elfe sauvage, sans pour autant sembler parler d'elle. Un humain plutôt charmant, les cheveux courts bruns et une barbe de trois jours, vint accoster la jeune elfe sauvage de manière plutôt élégante :

"Et bien que voici ? Une elfe sauvage. Voilà maintenant quelques années que je n'en avais pas contemplée. Je me présente, Karyl le Serpent, un des hommes de confiance de la Confrérie Cramoisie de Clantor. J'imagine que vous ne vous sentez pas vraiment à l'aise dans un tel environnement, mmh ?"

L'humain inclina la tête sur le côté, un sourire sur son visage et les mains jointes dans son dos. Il était vêtu d'une armure en cuir brune et deux épées courtes se croisaient dans son dos. Ses bras semblaient vigoureux bien que l'homme fût plutôt fin, et, il semblait également être un assassin hors-pair, à en juger aux rares cicatrices que son corps arborait.

[Mortelune]

On ne peut pas dire que Naev' se sentait particulièrement à son aise dans le repaire cramoisi. La moiteur et l'humidité de l'endroit la gênait quelque peu, elle y avait l'impression de suffoquer. Mais ce n’était rien comparé à l'effet que lui procurait la foule qui occupait les lieux. Un ramassis de voyous Sombrelfiques, sans compter quelques humains ralliés à leur cause et, pire que tout, des Nains !!

Bien évidement, elle se garda bien de provoquer un esclandre considérant sa manifeste infériorité numérique. Il était d'autant plus dur pour elle de contenir sa haine tant elle se sentait l'objet de tous les regards et de toutes les conversations. En réalité, elle était complément mal à l'aise. Elle se tenait là, au milieu de la pièce, droite comme un i, ne sachant trop que faire de ses mains. Cette sensation s'amplifia encore lorsque Höl et son acolyte prirent congés d'elle.

Elle se retrouva seule dans cet environnement hostile. Chacun des êtres présents dans cet étrange endroit lui semblait plus malsain que son voisin. Son teint mât dénotait sévèrement avec les visages blêmes des trois quarts des personnes présentes. Des têtes à faire peur pour la plupart, même si elle en avait vu d'autres.  Elle cherchait des yeux un endroit vers lequel elle pourrait se mettre à l'écart ou en retrait, malheureusement, tout mouvement impliquait de passer à proximité de grandes tablées d'elfes sombres et l'idée même la révulsait. Elle prit donc le parti de ne pas bouger. Alors qu'elle se recoiffait nerveusement en passant sa main gantée dans ses cheveux, plus pour occuper ses mains que par soucis esthétique, elle fut alors abordée par un étrange personnage.

L'individu en question était plutôt présentable pour un humain. Son sourire ne la laissa pas indifférente, quoi que la jeune elfe en pensa. Alors que l'homme se rapprochait d'elle, elle marqua un pas de recul, comme pour se mettre en posture défensive. Elle constata ensuite que le bellâtre ne lui cherchait visiblement pas querelle et écouta ce qu'il avait à lui dire. 

Evidemment, il s'agissait d'un ramassis de banalités. Quoi de plus normal dans un endroit pareil. Elle se demanda même ce qu'elle avait bien pu espérer. Cela dit, comme elle souffrait plus que tout de rester au beau milieu de cette foule à ne rien faire, elle tenta de se montrer courtoise... dans la mesure du possible, et ce n’était pas peu dire. Elle fixa l'homme de ses yeux orangés tout en ajustant ses épaulettes en écorces d'arbre de fer. Elle mit un temps certain à formuler sa réponse, temps qu'elle passa à détailler l'apparence de son interlocuteur. Il ne faisait aucun doute que l'olibrius était un combattant, probablement émérite à en juger par la facture de ses armes. Il semblait plutôt à l'aise en sa présence, ce qui était loin d'être le cas de la Graine de Sylvareth.

Ce constat la laissa penser qu'il s'agissait en fait d'une sorte de charmeur qui souhaitait essayer ses techniques de séduction sur sa personne. Cette idée agaça Naev' autant qu'elle ne l'amusa.

-"Difficile d'être à mon aise lorsque je suis ainsi désignée. Je ne prends que peu de plaisir à être affublée du terme d'Elfe Sauvage - lui répondit-elle d'abord sèchement avant de tenter de modérer son agressivité - Traitez vous aussi vos compères Nains de nabots courts sur pattes ou les Minotaures de bovidés ? J'en doute fort. Quoi qu'il en soit je vais tenter de passer outre cette insultante maladresse, mettant cela sur le compte de votre ignorance toute humaine des choses elfiques. Et puisque vous vous êtes présenté à moi, je ferai de même. Je me nomme Naevia Admar Sol'Andïl, fille d'Aedor le Grand Forestier des Graines de Sylvareth."

La coutume Sylvanienne voulait que l'on s'incline face à la personne que l'on rencontrait pour la première fois. Il fallu à Naevia mettre beaucoup de son ego de côté pour s’acquitter du respect de cette tradition séculaire. Néanmoins, sa courbette ne marqua pas l'ampleur qu'elle aurait dû si elle avait été effectuée dans le respect le plus total du protocole. Mais cela, seuls les connaisseurs auraient pu le remarquer. Après ce salut distingué elle reprit le cours de la conversation, affichant comme toujours son éternel accent chantant.

-"Alors comme ça vous avez croisé d'autres Graines avant moi. Serait-il indiscret de vous demander dans quelles circonstances ?"

[Höl]

Karyl ouvrit grand les yeux lorsqu'il entendit la sèche réponse de l'elfe sauvage, et il semblait même offusqué d'une telle audace. Il passa sa main sur son menton et toussa, visiblement plutôt gêné. Il répondit à la jeune elfe alors avec un ton bien moins amical :

"Disons que, le monde commun vous appelle comme ça depuis que vous existez. Je connais également l’appellation de Graines de Sylvareth, mais elle est tout de même moins pratique à utiliser."

Il toussa à nouveau et répondit à la seconde question de l'elfe sauvage :

"Et bien, tout petit humain que je sois, j'ai rencontre quelques de vos pairs dans diverses circonstances. Mais je ne vous cacherais pas que, la plupart, aussi grâcieux qu'ils furent, étaient mes ennemis, et, ne sont plus de ce monde à présent. Furent-ils fils d'importantes personnes ou non, la Confrérie Cramoisie ne fait pas vraiment de distinctions entre les races et les classes : Les contrats sont les contrats. Et pour votre informations, ils ne m'ont pas tous donné du fil à retordre."

Karyl prit alors un air plus sérieux, essayant probablement de lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'elle regarde où elle mettait les pieds. Il reprit ensuite la parole, avec un air de nouveau plus charmeur :

"Enfin bref. Voudriez vous vous asseoir dans un endroit plus au calme ? Karyl s'approcha alors de l'elfe, pour lui chuchoter. Ou plutôt, à l'abri des elfes sombres ?"

Tout en s’éloignant, Karyl afficha un sourire complice à l'elfe, et l'invita à le suivre dans une autre pièce plus reculée. La démarche de l'humain était très décontractée- comme celle de la plupart des assassins de ce repaire, ainsi que la démarche de Höl en générale. Tout ceci pouvait presque sembler sectaire. Peut être que cet aspect de tranquillité était un dogme de cette confrérie de parias.

[Mortelune]

-"Moins pratique peut-être, mais plus respectueux sans nul doute." répliqua Naev' du tac au tac.


Son visage ne laissa paraître aucune surprise lorsque Karyl évoqua ses contrats dont l'objet était la vie de quelques Graines. Elle eut plus de mal à masquer sa colère, mais une fois encore, par la force des choses elle fut contrainte de ravaler sa fierté, passant ses nerfs sur le bustier de son armure dont elle triturait les lanières de cuir avec frénésie.


Elle osa cependant une petite pique en règle lorsque le mercenaire évoqua le niveau d'opposition que lui avaient offertes certaines Graines qu'il avait croisé.

-"Si vous souhaitez un combat plus exaltant, je vous recommande en ce cas d’éviter d'accepter les primes sur nos enfants et ancêtres. J'imagine d'ailleurs que vous n'en serez rétribué que plus grassement. Après, évidement, comme dans chaque contingent d'armée, il y a de la chair à canon. S'il vous plait de passer vos nerfs sur la notre, grand bien vous fasse, ils sont justement là pour ça !!! Je vous félicite donc pour ces glorieux trophées durement glanés "

L'elfe ne se voulait pas insultante, même si ses propos pouvaient présager du contraire. Une fois n'est pas coutume elle ponctua sa phrase d'un large sourire qui laissa apparaître une dentition parfaite et d'une extrême blancheur, contrastant avec sa peau basanée. Elle n'eut pas le temps de répondre à la sollicitation de suivre Karyl que déjà celui-ci se faufilait dans les méandres de la foule pour rallier l'endroit qu'il avait indiqué à Naev'.


La curiosité de celle-ci avait été éveillée. Elle brûlait à présent de mettre à jour les réelles motivations de l'étrange individu auquel elle emboîta le pas, avec une démarche affichant au possible un maximum d'assurance possible dans les circonstances.

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