Le soir où tout commença..

[Zodiac]

Amok poussa la porte qui sembla hurler.. Par respect pour les pauvres croyants, il la referma plus doucement.. La forme dessinée par la luminosité de ses paupières trahissaient une profonde fatigue.. Non pas qu’il n’avait pas dormi depuis des jours entiers à faire fonctionner sa petite affaire, simplement qu’il était las.. Il monta les escaliers en se tenant à la rampe, son dos le faisait souffrir.. Les marches menant vers le clocher lui rappelait métaphoriquement les étapes de sa vie.. Ce n’était désormais plus que des formes floues.. Il voulait monter, pas se souvenir.. Plusieurs fois il dû s’arrêter pour reprendre son souffle.. En temps normal il n’aurait jamais perdu son temps, mais cette fois.. Cette fois il n’avait tout simplement pas le choix.. Il s’arrêta soudainement.. Le bedeau lui barrait la route.. Avant qu’il n’ait pu dire un mot, le vieillard l’ôta de son chemin, comme il ôta la tête de son corps d’un mouvement de tentacule.. Le sang de l’homme coula et l’escalier devint cascade sanglante.. Amok arriva en haut, la porte avait beau être fermée cela ne l’empêcha pas de briser la serrure d’un coup de poing.. Enfin arrivé.. L’air était frais, il respira à pleins poumons cet air en rien vicié par les activités humaines.. Mais il était là pour autre chose que pour le bon air.. Il s’approcha de la rambarde pour pouvoir poser ses mains, il était au moment idéal, le soleil était en train de se coucher.. Quoi de plus magnifique que cet instant.. Le vieillard saisit un pendentif à son cou.. Celui-ci était sans doute le plus secret et le plus précieux à ses yeux, un camée représentant une jeune femme.. Son regard se perdit dans le vide tandis que ses doigts griffus se refermèrent sur ce portrait d’ivoire qui avait survécu à l’épreuve du temps.. Une larme.. Il était à présent debout sur la rambarde.. Il baissa son regard et observa en silence les gens qui riaient en bas en se donnant de grandes claques amicales dans le dos.. Amok contempla une dernière fois le soleil mourant.. Et la nuit commença avec un hurlement de rage à la fois strident et grondant.. Le vieillard se laissa glisser dans le vide devant lui.. Ces quelques secondes volatiles le comblèrent de joie.. Et le sang abreuva le pavé..

Bien loin de ce qu’on puisse imaginer, ce sang ne lui appartenait pas.. Il s’agissait du sang d’un jeune garçon qui n’avait pas six étés, sa mère ne put s’en apercevoir car un tentacule l’avait déjà empalée et rependu ses organes par terre.. Amok retira ses crocs du cou du garçon et lança la femme sur un groupe d’ivrognes avant de les massacrer dans un chaos hurlant de dents, de crocs et de tentacules carnassiers.. Il entoura un garde qui tenta de le transpercer en traître et lui cracha ses insectes dévoreurs au visage.. Ces derniers infiltrèrent l’homme et le firent exploser de l’intérieur.. La garde arriva rapidement, mais cela ne fit que faire sourire le vieillard qui retira paisiblement son capuchon.. Ils le reconnurent alors, c’était le gérant de l’établissement de la rue des Roses.. On l’avait peu vu et on s’était amusé à le décrire comme un grand papa-gâteau.. Jamais au grand jamais ils ne l’auraient vu comme un monstre.. Amok fut satisfait de leur mine stupéfaite et laissa place à son véritable visage..

"Envoyez des renforts, envoyez-même une armée entière.. Je vous attendrais.. Et je serais sans aucune retenue.."

[Melkerah]

Uri arriva avec un bon temps de retard, ayant été prévenue par sa jeune nièce qui avait mis un moment à oser bouger puis à courir au manoir. Une louve noire déboula ventre à terre sur les lieux du bain de sang, et un œil attentif apercevrait une vague silhouette floue à quelques mètres derrière la lycan.
La noctalienne n’avait pas eu l’inconscience de venir seule dans la situation qu’avait décrite sa petite sentinelle, mais elle espérait qu’il s’agissait d’une exagération et que les renforts seraient inutiles. Elle fut bien vite détrompée quand l’odeur du sang frais, des tripes à l’air et celle reconnaissable d’Amok se mêlèrent dans son nez. Elle se retransforma à demi pour approcher, bouclier prêt à réagir, et chercha le vieux prêtre du regard.
Elle ne retint une nausée que de justesse.

-Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle sans destinataire précis.

Ses oreilles lupines étaient couchées et la fourrure restée à son cou et son dos s’était hérissée.

[Zodiac]

Amok étranglait un homme en le soulevant.. Ses pieds s'agitèrent puis l'asticot cessa de gigoter lorsqu'un craquement se fit entendre de sa nuque.. Le prêtre le lâcha et s'essuya les mains, comme si il avait saisit un étron à pleine mains.. Il donna un coup de talon dans la bouche d'un survivant qui avait les intestins sortis.. Les pleurs cessèrent.. Le prêtre grogna et, à la manière d'un paon, exhiba ses tentacules qui s'égosillèrent en cherchant une nouvelle proie.. Il s'arrêta net, une odeur familière.. Parfait, il avait encore un peu de temps avant que la suite n'arrive.. Il se retourna pour la fixer dans les yeux.. Son sourire carnassier s'étendit sur tout son visage.. Après avoir réajusté son épaulette en os, il s'écria en direction d'Uri..

"Ce qui se passe ? Pauvre petite naïve pestilentielle ! Seras-tu à jamais stupide ! Ton ignorance est dégoutante.. N'est-tu donc pas honteuse de ta condition ? Veux-tu rejoindre ces saletés qui agressent mes narines de leur puanteur ? Je te laisse une chance de fuir.. Saisit là.. Où je te briserais, comme la première fois..

[Melkerah]

La lycan plissa le nez lorsque le contenu des intestins d’un homme se répandit au sol. L’odeur du massacre la révulsait, mais de cette même répugnance semblait naître une sorte de rage euphorique. Elle mourait d’envie d’arracher la tête d’Amok en hurlant, tout en trouvant cela dégoûtant.
Le loup en elle se réaffirma et sa fourrure se densifia, hérissée au point qu’on imaginerait sans mal des arcs électriques se former dedans. Avec un rictus, elle répondit :

-La seule honte que j’ai face à toi, c’est de ne pas pouvoir te rendre au centuple tout ce que tu as commis…

Sans avoir à détourner un seul instant le regard, Uri savait où était le noctalien qui l’accompagnait et ce qu’il faisait. Elle savait pertinemment n’avoir aucune chance de vaincre Amok, malgré le surplus de puissance qu’elle avait acquis depuis la dernière fois, mais elle était à peu près certaine de pouvoir lui résister temporairement… Elle ne savait que faire. Sauver tout le monde était impossible, sauver sa propre peau sans demander son reste était inacceptable. Immobile, elle réfléchit à toute vitesse.
La conclusion était simple : elle ne pouvait aider qu’un nombre limité de gens, et il faudrait les choisir avec soin.
D’un geste codé, elle demanda à Noru de s’approcher et lui dit quelques mots à voix basse. Puis le noctalien, peu talentueux avec son invisibilité, fila sans bruit.

-Crois-moi, tu aurais plus de mal à m’abattre qu’aux sources. Je n’ai pas l’intention de détaler la queue entre les jambes, ce serait t’accorder un plaisir que tu ne vaux pas.

La noirceur se déploya largement autour d’elle, tournoyant avec l’énergie mêlée d’horreur et d’euphorie qui envahissait Uri. Mais la lycan resta campée là.

[Zodiac]

Amok croisa les bras et plaça sa paume sur son front.. C'était tellement gênant.. Rien qu'imaginer à sa place lui faisait ressentir sa honte.. Qu'importe ce qu'elle dit à son semblable.. Ce n'était pas important.. L'important.. C'était ce qu'elle avait dans le ventre.. Il écarta ses bras en l'air et émit un cri plus que strident..

"Tu n'auras pas à détaler pauvre sotte.. D'ailleurs, tu es indigne de marcher sur tes deux pattes.. Il te suffira de te plier en deux et attendre la mort.. Laisse toi simplement faire.. Tout comme ces pauvres imbéciles qui ont mordu la pomme empoisonné.. Ou plutôt.. Le croissant.."

Derrière Uri, les curieux commencèrent à se convulser et à se tenir le ventre.. La plupart crièrent de douleur.. D'autres encore s'écroulèrent.. Mais le plus intéressant était cette femme enceinte dont le ventre explosa, crachant deux fœtus noyés dans du liquide amniotique.. Des jumeaux ? Non.. L'un des deux étaient en fait un insecte qui avala son colocataire et pondit ses œufs sur la femme encore vivante.. Le vieillard sourit..

"Cours.. Pauvre idiote.."

Le nombre de citadins à terre s'amplifia.. Certains se virent infecté par un insecte géant en plein dans leur crâne, ce qui fit d'eux des zombis.. D'autres encore, moins chanceux, se virent pousser dans le dos d'énormes pattes crochues tandis qu'une monstrueuse bouche sortit du torse du malheureux.. Les choses prirent possession du corps de leur victime.. Elle étaient mi-monstre-assoiffés-mi-hommes-terrifiés.. Dans toutes la ville, on entendit des cris et des appels à l'aide accompagnés de sonnettes d'alarme..

[Melkerah]

Uri, qui était déjà très pâle de nature, devint blanche comme la mort. Lentement, prenant le temps de contempler toute l’horreur et même tout l’humour de la situation, elle baissa les yeux vers son propre corps. Elle guetta le moindre signe, une nausée, un mal de tête, un vertige… réfléchissant à toute vitesse avec l’acuité limpide et détachée qu’offre parfois la panique désespérée. Puis elle releva des yeux vides vers Amok, comme cherchant à imprimer sur ses rétines l’ultime image de celui qui l’aurait bientôt tuée deux fois.
Soudain, après une seconde de flottement, un éclair de vie et d’une vague folie lui traversa le regard. Elle se courba violemment en deux, comme tous les autres avant elle… Mais ce qui sortit de sa bouche accompagné de bile et de restes de nourriture à demi digérée était noir. Une masse de noirceur à peu près de la taille des insectes parasites qui avaient tué tant d’autres à l’instant. Puis la masse s’éleva et s’écrasa sur elle-même, éclaboussant Uri de chair d’insecte. Elle venait d’extraire la créature qui s’était développée dans son estomac. Puis elle se recroquevilla encore tandis que son bouclier la recouvrait à la façon d’une coquille, et quelques gouttes de sang s’échappèrent bientôt du cercle opaque. Elle venait d’extraire l’insecte qui s’était logé entre ses intestins, et vint celui qui s’apprêtait à lui déchirer les organes. Sous sa carapace, une aura noire enveloppa Uri qui restait inerte.

[nobodies]

Cette nuit sera la dernière nuit pour les habitants de Clantor. Elle sera leur fin, à tous. Mais de cette fin naitra autre chose. C'est l'évolution, que pouvons-nous faire contre cette chose abstraite qu'est l'évolution? Regardez les dinosaures par exemple. Maitre de leur temps et pourtant leur règne a finit par s'achever... Les hommes ont eu leur temps de gloire, d'exploits héroïques, d'avancées scientifiques... De guerres... Bien, il était temps pour eux de passer la main... Que pouvons-nous faire contre l'évolution? Rien. Si, peut-être une toute petite chose... Disons que l'on peut... L'accélérer... Mais une fois lancée, elle est partie et plus rien ne l'arrête.
Cette idée résonnait dans le crâne de Salias, alors qu'il voyait ses insectes s'affairer dans les égouts de Clantor... RIEN, ne pouvait l'arrêter! Le mage sourit. Il s'était peut-être trop laissé bourrer le mou par ce vieux fou. L'Homo-Novus, la nouvelle espèce dominante, c'est ce que voulait Amok! Le vieux fourbe... Et pourquoi pas?
L'idée, au final, avait plût à l'ancien psychomancien. La simple perspective de créer un massacre lui avait plût, en fait. Il fut un temps où cette perspective, il ne l'aurait jamais imaginé. Il fut un temps où, ce soir, ce serait lui qui se battrait contre les insectes, en haut, et qui chercherait à préserver l'humanité. Mais ce temps était révolu depuis bien longtemps. Le Cataclysme... La folie... Et puis, la rencontre... La transformation...
Salias ne s'était jamais senti aussi bien de toute sa longue vie, et il était plutôt fier de participer au deuxième grand cataclysme qui frapperait Clantor d'ici une poignée de secondes... Son sourire se fit plus bestial, cruel... Il fit passer un ordre mental chez tous ses enfants: TUER.


Dans la cité même, la panique était déjà perceptible un peu partout: les parasites d'Amok faisaient leur œuvre. Il manquait juste une armée. Et cette armée déferla dans la ville.
De chaque trou béant creusé sur le sol de Clantor et qui autrefois était des bouches d'égout sortit une dizaine d'insectes, allant de la taille d'un gros chien à celle d'un cheval de trait... La cité entière trembla devant tant de violences, de furie... Les insectes portaient tous de grosses plaques chitineuses et crachaient l'acide, non sans oublier leurs puissantes pattes qui pouvaient déchiqueter à peu près n'importe quoi... La garde Clantorienne était dans le plus grand embarras, et de nombreux soldats n'eurent même pas le temps de prendre les armes avant d'être coupé en rondelles...
Partout dans la cité, le sang giclait, les édifices s'effondraient. Les portes se brisaient, hommes, femmes, enfants, rien ni personne n'était épargné, rien ni personne ne pouvait se cacher ni se prémunir de l'évolution! Uri, qui gardait un œil sur Amok, sentit derrière elle qu'une énorme de ces bestioles s'avançait, lentement... Quand elle se retourna, elle comprit ce qu'était réellement l'horreur. L'insecte faisait deux têtes de plus qu'elles et possédait un énorme abdomen garnis de dards pointus et effilés. Sûrement l'un des plus gros enfant de Salias... Il avait de nombreuses pattes qui soutenaient son puissant corps, et encore plus qui happaient le vide en quête de proie. mais le pire, c'était ces trois gueules garnies de mandibules sur ce que l'on pourrait appeler un torse. Comble de l'horreur, une jambe, probablement celle d'un enfant, finissait d'être broyée par l'une des gueules de la bête, qui s'approchait maintenant lentement d'Uri...

Salias arriva à l'air libre à son tour, ses cinq tentacules frémissants, comme animés d'une joie irrépressible. Il venait en quelques minutes de battre tous ses records de tueries enregistrés par lui-même jusque-là. Et ce n'était pas fini! Bien entendu, ses enfants ne devaient pas attaquer les personnes déjà infectées, l'ordre était bien passé. Il se dirigea vers la Tour du Gouverneur de Clantor...
Arrivé devant le bâtiment, il grimpa à l'aide de ses tentacules le mur, jusqu'au dernier étage où séjournait cet incapable qui ne s'était jamais montré particulièrement brillant... Mais cela allait bien vite changer... Merci qui?
Oh oui bien entendu, on le vit monter ainsi. Le Gouverneur fut placé à l'extrémité de la pièce tandis que trois gardes vêtus de superbes et résistantes armures ainsi que d'imposantes claymores faisaient comme un bouclier entre lui et Salias. Mais le mage était trop fort. D'un seul mouvement de bras, il envoya valser deux des gardes par la fenêtre qui s'écrasèrent au sol, beaucoup plus bas, tandis que le troisième se débattait dans les quatres tentacules de Salias. Le dernier tentacule, le plus gros, était destiné au Gouverneur...

- Sans vouloir vous offenser, j'aurais pris d'autres gars pour me protéger que ces incapables... Oui, vous n’étiez pas au courant de mon... Invasion, mais l'on est jamais trop prudent voyez-vous...

Un craquement d'os... Le garde ne se débattait plus maintenant...

- Bien très cher Monsieur, bienvenue dans votre nouvelle famille!

Sur ces mots, le gros tentacule se planta dans le cou du Gouverneur qui tomba à genoux. Au lieu d'arracher quelque chose, le tentacule... S'ouvrit dans le corps de l'homme et une larve en sortit... Elle rampa à l'intérieur de son futur habitat, jusqu'à l'estomac... Là, elle se mit à grossir... Le mage retira son tentacule et relâcha le corps inerte du garde. Il y avait des bruits précipités dans l'escalier, mais qu'importe! Il admirait son œuvre, un nouvel Homo-Novus était en train de naitre...

[Zorgune]

La porte fut littéralement défoncée, plusieurs gardes parmi les meilleurs pénétrèrent la salle, leurs armures étaient brillante et reflétaient un entretient particuliérement poussé. La garde du palais (ou plutot devrait-je dire la tour) portait en effet un intérêt tout particulier au lustre de ses armures.

Les hommes d'armes n'eurent pas vraiment le loisir de lancer une quelconque réplique préfabriquée dont ils étaient si fiers, étant donné ce qui se déroulait dans la salle, il y avait mieux à faire.
Et par mieux à faire, j’entends bien sur charger le bonhomme qui avait de toute évidence provoqué toute cette agitation (et accessoirement tué quelques collègues)

Les gardes chargèrent donc. Ils étaient équipés de sabre elfique, le genre qu’on offre en général à des occasions honorifique. (Occasion qui se résumait à clantor à une quelconque fête de la bière ou à un festival de la libération, qui étrangement ne commémorait pas une libération mais la fin de la courte guerre qui opposa l’empire humain à l’empire de l’est. Cette fête est d’ailleurs connu dans tout l’empire pour la bière naine imbuvable qu’on y sert, les fournisseurs étant ici grâce à des pistons politiques)

Bref, les gardes chargèrent.

Dans les escalier, on entendait encore des pas, lent et régulier.

[nobodies]

Le mage grimaça à la vue de ces nouveaux gardes. Heureusement, ces crétins s'étaient mis en tête de le tuer lui, et non sa création...

Et en plus ils n'avaient aucune protection particulière contre la magie...

Salias en pleurerait, les vrais gardes, ce n'étaient sûrement pas ces pauvres imbéciles qui comptaient seulement sur leurs belles armures et leurs muscles pour se tirer d'affaire. Il y avait très certainement des guerriers plus expérimentés pour protéger une ville aussi importante que Clantor, mais apparemment le Gouverneur pouvait crever la bouche ouverte, tout le monde s'en fichait tant que la famille royale était en vie...
Les gardes chargeaient et le mage se concentra. Ils étaient cinq. Ils ne savaient même pas protéger ne serait-ce qu'un peu leurs esprits. C'était pathétique... Tandis que trois des gardes continuèrent de courir et finirent par dépasser le mage pour ensuite sauter par la fenêtre, les deux autres s'arrêtèrent net au milieu de la salle, sabre baissé.

Salias décida que, en attendant, pourquoi ne pas s'accorder un petit spectacle? Il ordonna donc au deux derniers faibles esprits de se battre, et que le meilleur gagne! Les deux gardes se mirent donc en position et commencèrent à escrimer tandis que la larve dans l'estomac du Gouverneur grossissait au fil du temps... Le mage avait bien senti durant son assaut mental qu'il restait une personne dans l'escalier, qui ne s'était pas encore montrée... Une personne puissante, différente des gardes idiots qui se battaient, pour son plus grand amusement. Une personne qui protégeait parfaitement bien son esprit. Salias éleva la voix:

- Dites-donc le timide, quand vous aurez fini de jouer à cache-cache, vous pourriez venir vous présenter? Apprenons à faire connaissance! Tenez, moi par exemple, je paris sur le garde de gauche... Pari tenu?

[Zorgune]

L'être ne se pressa pas et ses pas, toujours aussi réguliers, s’approchaient de plus en plus. Enfin, il apparut dans l’embrasement de la porte. La première chose qu’on pourrait dire sur lui, c’est qu’il n’avait rien d’un garde humain ou même d’un sergent ou mage de cette même garde. Il ressemblait plus à un curieux mélange entre un bretteur solitaire et un noble.

Ah, et c’était un similiraste aussi. Son physique tout en finesse et son teint blanc étaient quand à eux une preuve qu'il venait du nord de l'empire, mais ce n'est qu'un détaille. Il portait un grand manteau bleu et blanc, un fusil, deux pistolets nains et… Oh, deux sabres de toute évidence magique et absolument pas Zaerodien.

« -J’aime bien savoir avec qui je joue avant d’accepter un pari . » Déclara-il simplement, un grand sourire aimable au lèvre, il ne semblait pas surpris par ce qui se déroulait sous ses yeux. Il leva son bras, armé d’un de ses deux armes de poing, et sans même prendre le temps de viser, tira sur le gouverneur.

A cette distance, la tête du pauvre homme fut disloqué, se rependant sur les murs et le sol sous la forme d’une purée organique de chair et d’os plus ou moins réduit en bouillit.

« -Il n’était plus vraiment seul dans son corps … » Lâcha le chat, s’approchant en même temps du cadavre dont il défonça le ventre de plusieurs coups de botte.
La chitine de l’insecte avait une consistance particulière sous ses coups, moins solides que les os mais moins cassante… Elle fut tout de même brisée. Calmement, le chat récupéra l’insecte en partit écrasé. Surement par réflexe, il remuait encore doucement ses petit membres en formations lorsque le chat le lança au mage.

«-C’est à vous, si je ne m'abuse . » Sans laisser au mage le temps de répondre, il reprit : « Tout à l’heure vous vouliez que je me présente. Je suis Zorgune et ma foi, j’accepte votre pari à condition que vous me donniez votre nom. »

[Zodiac]

Ailleurs dans Clantor.. Amok continuait joyeusement son carnage.. Arrachant les membres des citadins en proie à la terreur qui passaient trop près de lui.. Les laissant hurler.. Le vieillard se rappela alors lorsque ce projet n'était qu'une idée dans sa tête.. Le voilà qui se déroulait là.. Sous ses yeux.. Il ne devait pas décevoir ces vermines.. Le spectacle promettait de grandes choses.. Ce n'était encore que le début.. La tentative d'Arbre-Titan devrait bientôt être arrivée à destination.. Du haut de son toît, il croisa les bras et observa le chaos qui se déclenchait.. Des morts.. De nouveaux Homo Novus qui étaient en train de naître.. Des magnifiques créatures qui pondaient leurs oeufs.. C'était trop beau pour être vrai.. Où étaient donc les héros de cette cité ? Il se serait attendu à bien plus de résistance.. Pourtant.. Non ? Les humains étaient décidément arrivé à leur décadence.. Le vieillard fut rejoint par les premiers Homo Novus parfaits.. Il s'agissait du duo qui l'aidait au salon de thé, Meyya et Zhuran.. Il s'était révélés sous leur vraie forme.. Leur tentacules s'agitaient aux rythmes des plaintes qui montaient dans les airs.. Le vieillard posa ses yeux sur le petit camée représentant une femme.. Il le serra dans son poing et et descendit avec ses enfants dans la rue.. Où ils continuèrent de réduire les effectifs de la garde avec l'aide des insectes géants..

#Salias.. Nous sommes en train de gagner.. Le relâchement n'est en aucun cas envisageable.. Informe-moi si tu as un problème.. J'enverrais Zhuran te seconder..#

Le vieillard cracha une gerbe d'insectes qui se mirent à dévorer un garde assez enrobé.. Meyya et Zhuran ne chômaient pas.. Plus agiles que le vieillard, ils bondissaient et retombaient sur leurs proies dans une explosion de sang et de métal cabossé.. Amok infecta un nourrisson échappé par miracle au carnage et le plaça dans un bac à fleurs à l'abri.. Puis retourna à son oeuvre.. Il s'écria..

"Vous ne pourrez pas courir longtemps.. Je vous écraserais.. Vous ne comprenez pas ce qui se passe ? Vous allez tous périr !"

[Melkerah]

Uri était en mauvaise posture, blessée et affaiblie face au monstrueux insecte géant qui déchiquetait presque paresseusement le peu qui restait de la jambe d’un enfant, ses yeux facettés à l’inexpressivité glaçante fixés sur ce qui devait lui paraître une proie alléchante. Une bave acide dégoulinait de ses mandibules cliquetantes.
La noctalienne hérissa son bouclier fragilisé de pointes aiguës tout en commençant à reculer dans l’espoir d’arriver à un abri, ne serait-ce que temporaire. Lors d’un mouvement trop hardi de l’insecte, elle en projeta même une à un tout petit décimètre d’une des bouches thoraciques, mais elle comprit que c’était un effort trop important pour son corps épuisé.
Ce fut la chance qui la sauva de justesse, une fois de plus : Romias, Noru et Elasa, probablement alertés par la macabre invasion de Clantor, arrivèrent à son secours. Romias et Elasa, le frère et la cousine d’Uri, ne possédaient pas les pouvoirs noctaliens et devaient donc s’exposer à la vue de tout un chacun, ce qui les tourmentait grandement malgré la situation. Noru en revanche, cousin de la lycan, était celui qui avait quitté les lieux juste avant et toujours à peu près invisible. Il déploya son bouclier, le plus solide parmi les Umbra, sa sœur Elasa à ses côtés pour le soutenir en cas de besoin, tandis que Romias aidait Uri à s’éloigner.

[Zodiac]

Amok se dirigeait lentement vers les quartiers les plus pauvres et les plus miséreux de la ville.. Il y a bien longtemps, il avait introduit après un combat contre Uri une seringue entière de produits contenant des parasites.. Les habitants du quartiers avait donc été infectés.. Mais d'une façon quelque peu différente du reste.. Après s'être avancé en plein centre de la place, il sourit et tonitrua aux habitants..

"Chers enfants.. Vous, que le destin et la bonne foi des hommes ont abandonnés dans la misère.. Vous qui êtes les victimes de ceux qui vous narguent avec leurs richesses et usent de vous comme des chiens pour amasser pendant que vous vous appauvrissez ! N'avez-vous pas honte d'être traité de la sorte ? Ne pourriez-vous pas changer tout ça ? Sachez que vous avez en votre possession des moyens cachés qui ne demandent qu'à être utilisés.. N'ayez pas peur de vous montrer, votre apparence est celle de l'évolution.. Pensez-vous être digne de prendre part à ce changement ? Car c'est un changement qui s'opère à l'heure où je m'adresse à vous.. Un changement qui vous concerne, car je vous ai choisi pour bâtir un monde nouveau.. Vous avez-été choisis pour représenter le futur ! Rejoignez-moi.. Et je vous promet que vous aurez vôtre récompense ! Je vous promet le monde comme il aurait du être ! Venez ! Faites payer à ces infâmes l'enfer qu'était votre vie !"

C'était là son plan.. Rallier les miséreux à son nouvel ordre.. Ces gens n'aspirait qu'à une vie meilleure, or c'était ce qu'il promettait.. Ces gens aspiraient à un but dans leur vie ? C'est ce qu'Amok leur promettait.. Ils n'étaient pas stupides, le vieillard le savait, mais il savait aussi que la haine en eux concernant les riches propriétaires était un élément important dans la balance.. Tour à tour, ils sortirent à la suite de leurs maisons barricadés.. Tout tentacules agités.. C'était là pure merveille de voir ces jeunes Homo Novus s'avancer, déterminés à gagner.. Et c'était encore plus beau de les voir se jeter sur les humains qui était autrefois leur semblables.. Désormais ils ne représentaient plus que l'ennemi.. Les gens peu cultivés sont facilement manipulable, le vieillard le savait.. Paisiblement, il craqua sa nuque et continua de marcher au milieu des hurlements de terreur des citadins.. La garde était désorganisé.. La ville serait bientôt entre leurs mains..

[Doktor Bizigu]

Note : En écrivant ce RP, j'écoutais ça et je dois dire que ça m'a bien inspiré, voilà ! :3


Nevaël était sortie de la taverne, le nez cassé, et le regard obscurci par la fureur. Son nouveau confrère était mort devant elle et un insecte avait tenté de s'emparer de son corps. Qui plus est, il avait cassé son nez !
Mais lorsqu'elle sortit, tout cela lui parût bien futile comparé à ce qui se passait.
C'était l'apocalypse. Des cadavres à la pelle jonchaient les rues, des hommes-insectes répugnants parcouraient le pavé en déchiquetant tout ce qui passait à leur portée. La vision était insupportable à Nevaël, la semi démone se sentait tomber dans la folie. Comment cette ville qu'elle chérissait tant pouvait-elle tomber ainsi, tel un colosse aux pieds d'argile ? Comment était-ce seulement concevable ?

Nevaël revint soudainement à elle, un des humanoïdes l'attaquait. Elle perdit tout sens de la pitié et leva le bras droit, un trait de flammes traversa la tête de l'insecte de part en part et le découpa en deux tout en le calcinant. Les cheveux de la semi-démone s'enflammèrent sans même qu'elle ne s'en rende compte et elle continua à avancer en liquidant les individus qui osaient s'en prendre à elle.
Arrivée à un endroit où les hommes-insectes avaient laissé la place à de simples arachnides, la cambionne aperçut soudain Uri et trois personnes qu'elle ne connaissait pas battre en retraite. Ses yeux qui n'avaient plus rien d'humain perdirent alors leur teinte rouge flamboyante et elle se précipita vers la noctalienne avec qui elle avait malgré tout tissé quelques liens.

"URI !" hurla-t-elle, "C'est la fin, tout le monde meurt ! Mais qu'est ce qui se passe !?"

Nevaël s'était mise à courir et s'était effondrée sur le pavé avant de se relever. Des larmes coulaient sur ses joues et s'évaporaient instantanément dans une petite fumée blanche, elle ne comprenait plus rien. Son seul point de repère dans cet océan de malheur était Uri et elle était entièrement focalisée dessus. Elle ne vit pas l'insecte gros comme un cheval qui la faucha par sa droite et l'envoya bouler contre un mur adjacent.
Elle tenta de se relever et le vit arriver face à elle, lentement. Sentant de nouveau le feu s'accumuler dans ses bras, elle colla ses deux paumes l'une à l'autre et concentra toute sa puissance de destruction sur son attaquant, poussant le cri le plus fort dont elle était capable.
Ce ne fût pas un faisceau de feu mais un véritable torrent de lave qui déferla sur l'insecte, allumant instantanément un feu dans la maison située derrière sa cible. Sans même attendre de savoir s'il était mort ou non, elle se releva et avança en titubant vers Uri, vidée d'une grande partie de ses forces. Elle pleurait toujours.

[Melkerah]

Uri, qui n’était pas en grande forme non plus, se précipita tout de même vers la cambionne avec le soutien de Romias. Tout allié était précieux en ces conditions, et elle pensait pouvoir compter un minimum sur Nevaël. Ce qu’elle venait de prouver en transformant le monstrueux insecte en cendres d’un simple geste. La noctalienne ne put s’empêcher d’admirer la puissance destructrice déployée sous ses yeux à l’instant.

-Est-ce que ça va ? demanda-t-elle à la semi-démone. C’est un massacre total, le vieux fou furieux est en train d’envahir la ville à coup d’insectes, il a même infecté je ne sais combien d’habitants…

Elle fit un geste de la main qui signifiait que les mots ne suffisaient pas à expliquer ça. Puis elle fit signe à son frère et à ses cousins qu’ils restaient avec Nevaël tant que possible.

-Si tu es encore capable de détruire des insectes, dit-elle à la cambionne, on peut te couvrir.

Elle déploya à nouveau son bouclier, aussitôt suivie de Noru, pour faire comprendre à son alliée quelle aide elle lui proposait.

Tout à coup, un rugissement sauvage et puissant résonna dans tout Clantor. Une petit étincelle verte apparut dans le ciel et grossit, grossit jusqu’à ce qu’on puisse distinguer la forme d’un dragon aussitôt accompagnée d’un torrent de flammes.
Melkerah avait pris centimètres et puissance depuis sa dernière visite dans la ville, et n’importe qui aurait été impressionné par la rage qu’elle exprimait. Elle ne venait pas par envie de protéger l’agglomération humaine, loin de là, mais parce qu’elle n’aimait pas ce qu’elle avait perçu des envahisseurs chitineux qui dévastaient Clantor trop près de son nouvel habitat. Et puis un combat ne se refusait pas.

[nobodies]

L'énorme monstre qui menaçait Uri et Nevaël n'était plus qu'une carcasse calcinée à présent qui sentait un petit peu comme le fumet d'une viande cuisinée pour un banquet... D'une certaine manière, l'odeur de banquet se répandit dans le quartier alors que le sang maculait les murs et que les membres arrachés ainsi que les tripes tapissaient les rues où marchaient maintenant uniquement des insectes de combats, élevés et vivants dans le seul but de détruire la race humaine, ainsi que toutes les autres races qui osaient habiter dans cette ville putride qu'est Clantor par la même occasion. Dans ce quartier où Amok avait fait son apparition, les insectes avaient pratiquement tout désossés, tout comme dans le quartier des pauvres où de nombreux nouveaux Homo-Novus sortaient pour prêter main-forte à l'armée de chitine...
C'est alors que trois gros insectes lourdement protégés par des carapaces sur tout le corps chargèrent le petit groupe que formait la Cambionne et les Noctaliens. Les carapaces en question luisaient faiblement: elles protégeaient de la magie et des éléments les affreuses créatures qui les portaient...



Dans la tour Salias eut un sursaut, chose qu'il n'avait pas connu depuis longtemps, lorsque le Similiraste tira et réduisit en charpie feu le Gouverneur de Clantor. L'homme-chat envoya ensuite le cadavre de la larve aux pieds du mage qui resta interdit quelques secondes, le temps d'accuser le coup... Oui, cette pauvre créature était bien à lui. Cette pauvre créature qui finissait de se contorsionner de douleur sur le sol de la pièce car elle ne pouvait survivre sans être en symbiose avec un être vivant... Comment pouvait-on être aussi cruel? Salias parla d'une voix tremblante de colère contenue, et peut-être un petit peu de folie aussi:

- Oubliez cette histoire de pari, vous venez de commettre un acte impardonnable. Un meurtre, très cher Zorgune! Un meurtre! Connaissez-vous seulement le sens de ce mot?? Cet être bouffi d'orgueil et d'auto-suffisance aurait pu enfin faire quelque chose de sa vie pathétique et sans intérêt, et vous, vous venez avec vos grands sabots, et vous le transformez en purée?

Salias frissonna, puis se calma. Il entendit le message d'Amok. Le mage répondit qu'il s'en sortait très bien, juste un petit contre-temps à... L'évolution. Rien de bien méchant. Au même moment, le garde de gauche trancha le bras de son adversaire et lui coupa la tête dans la foulée. Puis il s'arrêta net en plein mouvement, comme s'il attendait un nouvel ordre...

- Humpf, j'aurais dû tenir mon pari au final... Mon enfant... Il va m'en falloir un autre... Bien, puisque nous en sommes aux mondanités, je me nomme Salias Volesterus. J'aurais préféré vous rencontrer en de meilleures circonstances, par exemple, sans que vous ne tuiez un de mes enfants. Mais, l'erreur pourrait être réparée... Tiens au fait, tant que nous y sommes, continuons dans la tuerie n'est-ce-pas!

Les tentacules de Salias se mirent à happer l'air et à bouger, comme réveillés subitement. A la dernière phrase du mage, le dernier garde survivant se trancha promptement la gorge avec son propre sabre et s'écroula par terre, sans un cri de douleur. Le Similiraste remarqua alors qu'une dizaine d'insectes étaient montés par les fenêtres, devant et derrière lui. Son interlocuteur eut un sourire bienveillant à son égard, presque paternel...

- Vous ne voudriez-pas rejoindre notre famille Zorgune? Famille qui, depuis une dizaine de minutes, ne cesse d'augmenter et ce de manière fulgurante et phénoménale!

[Zorgune]

Le similiraste fit mine de peser le pour et le contre, interdit. Il chacun de ses six sens palpaient les insectes et le mages. Partout dans la ville cette vermine se rependait.

-L'insecte était donc votre enfant. Il ne put s’empêcher de sourire, entre l’amusement et la... Compassion ? En fait c'était juste de l'amusement mais le chat avait sa propre vision de ce terme. Il aurait bien écrasé un autre insecte pour s'amuser mais il avait surement mieux à faire. Face à la question du mage, il prit un air d'enfant gâté et haussa les épaule.

"-Bof. Vous pourrez bien vous passer de moi. Surtout quand l'inquisition impériale vous réduira en jolie centre. Très bon engrais d'ailleurs. Vous y trouveriez une réel utilité non ?"

Il leva son arme de point et fit mine de viser le mage quelques secondes, sans montrer de réel intérêt pour la gâchette de l'arme.

"-Vous parliez de famille. Ce n'est pas vraiment ce que j’appellerais être explicite, si vous pouviez vous faire douleur pour l'être un tant soit peu..."

Il lui sourit, conciliant. Ses sens étaient toujours en alertes, attentifs au moins mouvement du mage et à l'approche des insectes. "le premier qui s'approche à moins d'un mètre finit sous ma botte" se promit le chat, se demandant si la vermines insectoïde seraient réceptive à ses pouvoirs mentaux qu'il maintenait déjà éveiller pour se protéger de la présence du mage.

[Doktor Bizigu]

Nevaël s'agrippa à Uri, et ne la lâcha plus. Elle la secouait convulsivement, complètement paniquée par la situation.

"Non, ça va pas ! Non ! Pourquoi ? Je ne comprends pas.."

La cambionne tenta de se reprendre et relâcha son étreinte sur la noctalienne. Le chaos continuait autour d'eux, malgré un court répit offert par la mort du gros insecte. Regardant rapidement aux alentours, elle se reprit et dit :

"Oui.. Bien sûr que je vais vous aider ! C'est.. Un bouclier ??"

Nevaël se tut, un grand dragon venait d'entrer en scène et elle était stupéfaite, c'était aussi imprévisible que le cataclysme qui se déroulait sous leurs yeux. Elle ne savait pas de quel vieux fou parlait Uri mais vu ce qui se passait elle avait une confiance aveugle et totale en la noctalienne. Rassemblant ses forces, elle se concentra et annonça :

"Je suis prête. Allons-y ! On est une goutte d'eau contre ce qu'il se passe mais on peut déclencher le torrent qui éliminera ces.. Choses !"

C'est alors que Nevaël aperçut les nouveaux insectes qui convergeaient vers eux, ce qui n'annonçait rien de bon. Sortant son épée rouge sang, elle se prépara à trancher de l'insecte rapidement. Pressant le pas, elle vérifia que Uri et ses semblables étaient bien avec elle. Les trois insectes chargeaient, il fallait agir ! Nevaël eut un regain d'autorité et fit un signe à Uri de prendre celui de droite, tandis qu'elle s'occuperait du central. C'était sûrement plus téméraire que courageux, mais la cambionne n'y prêtait pas vraiment attention.
Alors qu'elle allait attaquer son insecte elle réalisa qu'ils étaient tous trois vraiment énormes, et avaient l'air plus solides que les autres. C'était désespéré. C'est alors qu'une hache s'abattit sur la carapace chitineuse du monstre qui la visait.

"EH MERDE !"

La hache de Kheirest avait ripé sur la protection du monstre, son effet de surprise avait été gâché ! Il avait seulement fait une entaille sur le dos de l'insecte, qui semblait ne pas avoir apprécié. Il se tourna vers le lycan et lui envoya un crachat d'acide en plein visage, sur l'œil !
Manque de chance.. Kheirest avait un œil en moins et l'acide n'attaqua que sa peau, lui laissant quelques secondes de réflexion. Les saisissant tout de suite, le colosse effectua une transformation instantanée en un loup gros comme un jeune bœuf et se rua sur l'insecte cracheur. Lui enserrant la tête de ses pattes puissantes, il fit craquer la couche de chitine de l'insecte avant de la décoller sèchement, laissant la tête de la créature à nu.

Nevaël saisit l'opportunité immédiatement et plongea son épée dans l'œil plein de facettes du monstre, le faisant se convulser. Un rapide regard de soulagement vers le lycan lui permit de savoir qu'il ne lui ferait aucun mal. Quant à Kheirest, il avait aperçu Uri et les autres et comptait bien les aider aussi.

[Doktor Bizigu]

Petit double post pour signaler que j'ai édité mon message.

[Zodiac]

Amok fit une moue en voyant le dragon arriver.. C'était presque assez digne et honorable pour qu'il l'affronte mais il n'avait pas le temps.. Il y a des promesses qu'on ne peut remettre à plus tard.. Ainsi, il désigna Zhuran et Meyya pour aller tuer cette bête.. Les deux Homo Novus grimpèrent les toits et se mirent à les enjamber pour se diriger vers la zone d'atterrissage de la bête écailleuse.. Tout un groupe semblait résister face à des insectes alphas.. C'était une menace.. D'un regard échangé qui signifiait qu'ils étaient prêt à tout.. Les deux jeunes gens s'élancèrent avec élan et prirent leur véritable forme..

Ils atterrirent tout deux avec fracas et tonnerre au milieu du groupe.. Faisant tomber à la renverse les belligérants.. Meyya profita de l'effet de surprise pour prendre les noctaliens et les envoyer contre les murs, au moins ils seraient un peu sonnés.. Zhuran de son coté ceintura la bouche de la dragonne et l'immobilisa au sol tout en renversant de ses énormes pieds tout ceux qui oseraient approcher.. Cette opération avait un cout, il le savait.. La perte de leur ruche leur donna bien du chagrin, mais ils savaient aussi que sans se sacrifice, leurs chances de victoire auraient été nulles..

Amok cependant se volatilisa.. Il semblait se diriger vers un vieux manoir dans les quartiers riches.. Tenant toujours le camée à la main.. Il massacra sauvagement tout ceux qui se dressaient devant lui, il n'avait pas de temps à perdre en infection.. D'autant que le futur de la race était en jeu.. Si seulement il avait eu plus de temps.. Bah.. Le temps ne manquait pas.. La victoire s'approcher à mesure que les cris s'amplifiaient et que son tout premier prototype arrivait depuis la forêt pour cueillir les survivants.. Bientôt..

[Doktor Bizigu]

Kheirest vit un énorme monstre se ruer sur Uri, ses frères et Nevaël, mais sa transformation avait décuplé ses réflexes et lui permit d'esquiver l'assaut. Nevaël, en revanche, s'était écrasée dans une fenêtre et avait disparu dans une maison à moitié détruite. Le lycan passa en forme complète et sauta directement derrière Meyya, avant de lacérer son dos à l'aide de ses griffes. Il était déchaîné et avait perdu tout contrôle. Son seul objectif était de déchirer la créature et de la tuer, et il y mettait toute sa force.

De son côté, Nevaël se relevait péniblement et retirait les morceaux de verre plantés dans son épaule gauche. Passant une paume enflammée sur les plaies, elle les cautérisa. Une fois que le sang eut arrêté de couler elle ferma les yeux et se concentra quelques secondes, puis sortit de nouveau par la fenêtre. La créature en face d'elle était monstrueuse et belle à la fois. Une aura de destruction émanait d'elle, mais la cambionne était passée au delà de ces considérations, elle avait subi assez d'émotions violentes aujourd'hui et se focalisait sur la survie.
Avançant face à Meyya, ses yeux redevinrent rouges et le bout de ses cheveux prit feu à nouveau.
C'était la première fois que cela lui arrivait, le danger révélait des pouvoirs d'une puissance telle qu'elle ne l'aurait jamais soupçonnée.

[Phaéton]

Nhiman s'était réfugier dans une maison en ruine pour panser une blessure trop profonde , quand soudain les fenêtres volèrent en éclat,révélant une cambionne couverte d'éclat de ver. Il n'eut pas le temps de voir son visage, elle se releva d'un bon et ressorti, les cheveux en feu, les yeux rouge et lumineux. Le magicien décida de la suivre par le trou percé dans le mûr. Il découvrit alors un lycant au prise avec un créature démoniaque. Il dégaina son épée elfique et chargea ses mains qui devinrent lumineuse et bleu pâle. Il attendait juste le bon moment pour lâcher la puissante décharge! Soudain le lycan s'écarta de la créature, Nhiman sorti de l'ombre et cinq éclair jaillir des ses doigts atteignant le démon à la cuisse. Celui-ci se tourna vivement vers Nhiman, le fixant de ses yeux fou de rage...

[Doktor Bizigu]

Kheirest vit un genre de magie bleue s'écraser sur Meyya, il fit un bond en arrière. Il n'avait pas du tout vu le coup venir et avait été surpris, mais ce répit lui était bénéfique !
Se dressant sur ses deux pattes arrières, il tenta de plaquer la grosse bestiole au sol en y mettant tout son poids et en la mordant. Il espérait que l'éclair avait affaibli son adversaire et attendait le soutien des autres combattants.
Un tentacule passa à portée de sa gueule hérissée de dents énormes, il le mordit de toute sa force et poussa pour le faire tomber. C'était peut être futile mais il n'avait pas beaucoup d'autres solutions pour le mettre à terre.

[Zodiac]

Meyya fut clouée au sol, ne s'attendant pas à une frappe magique.. De rage, elle balança ses tentacules avec des mouvements circulaires mais ne réussit pas à trouver assez de force pour faire lâcher le lycanthrope.. L'un des trois énormes insectes cuirassé se détacha du groupe et entra dans la maison où se terrait Nhiman en enfonçant la porte.. Dès qu'il fut dans la même pièce, il abaissa ses mandibules et chargea, projetant tout son poids sur l'humanoïde..

Zhuran de son coté tenta de renverser la dragonne sur le coté mais ne réussit qu'à l'immobiliser.. Les dents de son ventre s'agitèrent de plus en plus jusqu'à s'ouvrir complétement.. On devinait que sa prochaine tentative serait de broyer le crâne de la dragonne.. Il commença à partir dans un rire sonore et rauque..

Les deux insectes géants quant à eux renversèrent à nouveau les noctaliens.. Il fallait les mettre hors jeu puisque c'était impossible de les blesser..

[Melkerah]

Seul Noru avait résisté à l’attaque de Meyya, son bouclier dépassant en puissance même celui d’Uri, mais il n’avait aucun moyen de riposter directement. Il battit donc en retraite pour aider les autres à reprendre la lutte, prêt à les protéger de son mieux. Uri, projetée vers le mur, eut le réflexe de passer à travers et put ainsi prendre quelques instants pour se reprendre avant de ressortir entourée de pieux de noirceur et dague à la main. Elle lacéra Zhuran à plusieurs reprises, ayant réussi à l’atteindre en attaquant en fourbe par derrière. L’heure n’était pas aux bonnes manières, mais à la lutte pure et dure où seuls les résultats comptent. Les deux autres noctaliens se servirent de leurs dagues, Elasa ayant empoisonné les siennes comme toujours.
De son côté, la dragonne furieuse se débattait, vexée de s’être laissé maîtriser ainsi. Dans un violent effort, elle réussit à forcer son adversaire à lâcher son éreinte sous peine de se faire arracher les bras. Aussitôt, elle déversa des flammes presque blanches sur tout ce qui ressemblait à un insecte ou un de leurs maîtres à tentacules, aussi repoussants les uns que les autres. Leurs proportions étaient grotesques, leur face simplement laide, leur symbiose avec les insectes abjecte. La magnifique créature d’émeraude les méprisa avec force dès cet instant. Seule leur puissance forçait son respect.
Ce qui ne l’empêcha pas de redoubler d’ardeur, balayant le sol de sa queue hérissée d’écailles aiguës, frappant cruellement un homo-novus non-identifié de la griffe de son aile, tout en poussant des rugissements de rage et d’euphorie mêlées.

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